Les mortes eaux. Andrew Michael Hurley

Les mortes eaux, un thriller qui nous entraine au fin fond de l’Angleterre dans un univers de foi et de croyances aussi glauque que désuet

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Tout au long de l’intrigue, nous allons suivre deux frères, dont l’un, le plus jeune, protège son grand frère, qui est apparemment un attardé mental inoffensif et muet.. L’histoire se déroule en flash-back, racontée par ce frère protecteur qui tente de comprendre ce qu’il s’est passé l’été du dernier pèlerinage, alors que la famille allait une fois encore dans ce coin perdu d’Angleterre tout droit sorti du passé, l’été où le miracle a eu lieu, où l’enfant a pleuré au fond de la cave, où les mortes eaux sont devenues des eaux bouillonnantes,  ont recouvert le passage, là où tout pouvait arriver.

Jusqu’au jour où des découvertes macabres sont faites dans la région, tout le monde dans le pays ne parle que de ça… elles viennent réveiller le passé.

Voilà une intrigue qui promettait, on attend, on espère, puis on s’ennuie. J’ai pourtant aimé les descriptions, en particulier les lieux et leur côté hors du temps et du monde, le froid, les vagues, les eaux montantes qui recouvrent le passage, comme si elles étaient le symbole de ce qui arrive et de ce que l’on veut taire. J’ai apprécié avant tout l’étude psychologique des différents personnages, la mère qui refuse d’accepter les différences de son ainé, le père qui laisse faire, la foi inébranlable de chacun en un prêtre qui lui, l’a perdue sa foi ! Puis  l’étude de la mentalité de ces pèlerins convaincus et crédules, leur foi quasi mystique en un Dieu qui fait des miracles et les pousse chaque année à venir faire ce pèlerinage vers ce Dieu qui sauvera peut-être l’ainé de sa singularité, sur la folie des villageois qui vivent en autarcie, car tout cela est particulièrement bien rendu.  Pourtant cet univers glauque ne m’a pas convaincue, comme si l’auteur avait hésité entre deux genres, le gothique fantastique et le thriller, sans jamais se décider. A la fois étonnant et banal, l’intrigue se traine, nous laisse espérer avec trop de lenteur, du coup je m’y suis un peu ennuyée.

Un roman lu aussi dans le cadre de ma participation au jury du Prix J’ai Lu Page des libraires 2017

Catalogue éditeur : J’ai Lu

Traduction (Anglais) : Santiago Artozqui

Dans les années 1970, en Angleterre, les Smith effectuent leur pèlerinage annuel avec leur paroisse. La famille prie pour la guérison de l’aîné des deux garçons, Andrew, déficient mental. Quand les pèlerins arrivent dans une vieille bâtisse sinistre, les villageois ne cachent pas leur hostilité et semblent se livrer à d’obscures activités nocturnes. Peu après, Andrew paraît guéri. Premier roman.

Date de parution : 01/03/2017 / EAN : 9782290139257 / Prix : 7,60€

Mémé. Philippe Torreton

Il y a beaucoup de charme, en même temps qu’une grande nostalgie dans ce livre écrit par le comédien et auteur, Philippe Torreton.

DomiCLire_meme_philippe_torretonVoilà un bien joli livre qui vient de paraitre chez j’ai Lu, pas un roman, pas vraiment un récit, peut-être d’avantage un recueil de souvenirs, de réflexions, de regrets ou de petits bonheurs. Hymne à Mémé, (celle de Philippe Torreton, mais peut-être aussi un peu la nôtre !) mais également reflet du temps qui passe, coups de pieds et coups de cœur donnés aux souvenirs d’enfance que l’on tient bien au chaud dans sa mémoire.

J’ai bien aimé, alors que j’étais un peu réticente à l’idée de ce livre écrit par un acteur, oui, je sais, c’est stupide ! Et bien évidement j’ai retrouvé mes propres souvenirs d’enfance, la vie qui passe, les personnes aimées qui ne sont plus, mais aussi une l’image d’une France rurale qu’on a l’impression d’avoir perdue. Toute une époque où ce n’était ni mieux ni moins bien mais juste différent d’aujourd’hui !

A lire, certainement avec beaucoup de plaisir et un brin de nostalgie.


Catalogue éditeur : J’ai Lu

Philippe Torreton dresse le portrait de celle qui fut le personnage central de son enfance. Dans les années 1970 et 1980, sa grand-mère vivait en Normandie. Il lui revient en mémoire les meubles en formica, les parties de dominos, la tendresse et la vie simple.

Collection : Littérature / Prix : 6,50 € / EAN : 9782290138892 / Date de parution : 15/02/2017

Piégée. Lilja Sigurdardóttir

C’est toujours un grand plaisir la découverte d’un auteur de polar venu du froid et ayant un vrai talent pour nous tenir en haleine ! Avec « Piégée » Lilja Sigurdardóttir met la barre haut et avouons-le, on aime ça !

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Dans Piégée, son premier roman, Lilja Sigurdardóttir propose une intrigue qui mêle manipulation, sentiments, angoisse, enquête… pour mener son lecteur par le bout du nez !
Sonja, jeune femme divorcée, espère récupérer la garde de son fils Thomas. Ses problèmes financiers et sa relation homosexuelle avec Agla lui ont porté préjudice lors de la séparation, et c’est chez Adam, son ex, que Thomas passe la plupart de son temps.
Sonja est « piégée » et se retrouve à passer de la cocaïne, faisant de nombreux aller-retour depuis Londres ou Copenhague vers Reykjavík. C’est presque devenu une professionnelle du trafic. Les astuces pour échanger les bagages, pour éviter les fouilles, elle connaît. Elle sait aussi qu’il faut se méfier des donneurs d’ordre et ne croire en personne. Mais elle espère surtout arriver à sortir de ce piège pour reprendre une vie normale et obtenir la garde définitive de son fils.

C’est compter sans la ruse d’Adam, qui veut être le seul dans la vie de leur fils ; sans l’absolue nécessité de Bragi, le douanier attentif – dont la femme très malade nécessite des soins importants – averti et expérimenté il va rapidement avoir des doutes sur Sonja et sur sa doublure si parfaite de femmes d’affaires ; sans Agla et les sordides histoires de trafic financier dans lesquelles elle est empêtrée jusqu’au cou et qui pourraient lui porter à nouveau préjudice et par ricochet la pénaliser à nouveau.

L’action se situe pendant l’éruption volcanique, en Islande. Ah ce volcan, il en aura causé des dommages indirects ! L’intrigue bien menée embarque le lecteur et jusqu’au final on vibre, on applaudit, on déteste, on espère, dans l’attente du pire ou du meilleur. Les multiples niveaux d’intrigue laissent présager des suites intéressantes à ce premier tome d’un trilogie annoncée. Qu’il s’agisse du rapport de forces inégal fait de manipulation et de soumission entre Sonja et son ex, ou de sa relation amoureuse si mal assumée qu’elle en devient ambigüe, le tout pendant sur fond de crise financière en Finlande et de trafic en tous genres, du coup on ferme ce tome et on attend impatiemment la suite !

Un bon polar porté par la traduction de Jean-Christophe Salaün, spécialiste de l’islandais, que j’avais découvert grâce à un épisode des carnets de l’édition de lecteurs.com

💙💙💙💙

Catalogue éditeur : Métailié

Titre original : Gildran / Langue originale : Islandais (Islande) Traduit par : Jean-Christophe Salaün

Sonja a été contrainte de devenir passeuse de cocaïne pour retrouver la garde de son petit garçon. Elle doit jouer au chat et à la souris avec des narcotrafiquants féroces, un ex-mari pervers, un avocat ambigu, une compagne envahissante.
Elle doit se montrer de plus en plus inventive, de plus en plus audacieuse. Elle doit sortir du piège dans lequel elle s’est laissé enfermer. Seule certitude, Tómas son petit garçon, lui, ne vit que pour ses week-ends auprès de sa si jolie maman.
Il y a aussi, à l’aéroport de Keflavík, Bragi, le vieux douanier, très intrigué par cette jeune femme élégante et décidée qui traverse régulièrement les salles d’embarquement.
Entre malversations et trafic de drogue, Piégée est un thriller original et brillant, mêlant une intrigue pleine de suspense, des personnages attachants et une description fantastique de la capitale de l’Islande pendant l’hiver 2010-2011, couverte de cendres et sous le choc du krach financier.

Nominé pour le Drop of Blood, le prix islandais du roman policier 2016.

Ressentiments distingués. Christophe Carlier

Si l’on reçoit généralement l’assurance de quelques sentiments distingués, ici tout le sens de ces « Ressentiments distingués » apparait au fil des pages du court roman de Christophe Carlier.

DomiCLire_ressentiments_distinguesSur une ile isolée de Bretagne, quelques habitants vivent depuis longtemps en bonne intelligence. Le facteur est le fil qui les relient entre eux et qui apporte les nouvelles du continent. Sans relâche, quel que soit le temps qu’il fait, il apporte à chacun son courrier. Jusqu’au jour où, oiseau de mauvais augure, il s’avère qu’il apporte dans sa besace de facteur innocent une lettre du corbeau.

Mais oui, du corbeau ! Oh, un corbeau pas trop méchant, qui fait juste émerger quelques défauts, rancœurs, jalousies, travers, dans les quelques lignes qu’il adresse à chacun. Car tous ou presque finissent par recevoir un courrier. Mais de qui, et surtout pourquoi ? Qui peut en vouloir aux bonnes âmes du village, de l’ile, à ces plus ou moins jeunes qui vivent là depuis si longtemps et qui n’ont jamais créé de vague ou de conflit.

Mais qui ? Oui, qui peut bien être ce corbeau ? Chacun s’interroge, parle, commente. Les boites aux lettres se transforment en objet menaçant et vengeur, les sentiments s’exacerbent, les tensions se réveillent, les apprentis enquêteurs tentent de comprendre, de trouver qui est le coupable de ces perturbations qui transforment cette petite ile en enfer. Mais jusqu’où ira-t-il, que cherche-t-il, et surtout pourquoi ?

Christophe Carlier décrit la vie sur ce microcosme qu’est une ile avec beaucoup de subtilité et de finesse, analysant les comportements, les silences, les rancœurs, pour le plus grand plaisir du lecteur. Le roman est composé de courts chapitres, de nombreux paragraphes qui permettent de bien situer les personnages, de savoir qui parle ou de qui on parle, de suivre et de comprendre, sans toutefois en dévoiler trop, pour mener le lecteur stupéfait jusqu’à la dernière page.

Retrouvez aussi la chronique de Nicole du blog MotspourMots ici


Catalogue éditeur : éditions Phébus

Sur l’île, le facteur ne distribue plus de lettres d’amour. Mais des missives anonymes et malveillantes qui salissent les boîtes aux lettres.
Un corbeau avive les susceptibilités, fait grincer les armoires où l’on cache les secrets. Serait-ce Tommy, le benêt ? Irène, la solitaire ? Ou bien Adèle qui goûte tant les querelles ? Ou encore Émilie, Marie-Lucie ou Félicien ? Bien vite, les soupçons alimentent toutes les conversations. Et l’inquiétude s’accroît. Jusqu’où ira cet oiseau maléfique ?

Avec L’assassin à la pomme verte, Christophe Carlier avait séduit les amateurs de polars sophistiqués. Il nous offre ici une réjouissante histoire de rancœurs, pleine de sel et vent.

ISBN 978-2-7529-1083-7 / Date de parution : 12/01/2017 / Format : 14 x 20,5 cm, 176 p., 16,00 EUR €

Les parapluies d’Erick Satie. Stéphanie Kalfon

Erick Satie, précurseur au génie incompris, rejeté par les musiciens de son temps, revit sous la plume vive et envolée de Stéphanie Kalfon.

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Décidément on parle beaucoup d’Erik Satie depuis quelques mois, d’abord dans le superbe roman de Jean-Paul Delfino Les pêcheurs d’étoiles (éditions le Passage) ou évoqué plus brièvement dans la BD  Jacques Prévert n’est pas un poète.

Si l’on connait le nom d’Erik Satie, on connait souvent beaucoup moins bien la vie de ce musicien avant-gardiste, « égaré » dans son siècle, largement méprisé et incompris de son époque, le malheur souvent de tous ceux qui sont en avance sur leur temps, qui ont une forme de génie qui ne peut être comprise par leurs pairs, qui sont trop différents, trop novateurs.

Et le lecteur de découvrir un homme génial, qui rejette la musique et la création de son époque, cherchant à inventer un autre rythme, une autre musicalité, d’autre normes que celles imposées par les messieurs rigides du conservatoire. Incompris, il ira même jusqu’à reprendre des études pour montrer qu’il peut entrer dans le moule, pour être enfin reconnu par les « sachants ». Mais aussi un homme qui fort de ses idées, de ses aspirations, ira jusqu’au bout de sa création.

Erick Satie, excentrique et sensible, à la créativité débordante mais incapable de se fondre dans le moule,  va vivre dans la misère, sans même avoir de quoi s’offrir à manger. Et lui à qui tous savaient offrir un verre mais jamais un sandwich mourra bien trop jeune d’une cirrhose, dans la solitude d’une chambre misérable. Il vivait dans une banlieue à l’époque bien éloignée de paris pour le marcheur à pied qu’il était. Ce qui l’obligeait à passer les nuits dehors, dans les cafés, les cabarets, rentrant au petit matin dans son minuscule logis, peuplé de parapluies, de pianos cassés, et de souvenirs d’une vie qui aurait dû être magnifique.

Voilà donc un roman intéressant et instructif, qui nous parle à la fois d’un homme, d’un inventeur d’une musique originale, mais aussi d’incompréhension, de règles et d’habitudes, de tout ce qui fait que la nouveauté et le génie sont parfois difficiles à accepter. Un roman au rythme aussi décalé et chantant que des notes d‘Erik Satie, aussi envolé que son génie. Malgré quelques longueurs vers la fin, il nous emporte avec cette écriture quasiment musicale. Merci aux « 68 » sans qui je n’aurai certainement pas découvert ce premier roman de Stéphanie Kalfon.

Retrouvez les chroniques de Charlotte et de Henri-Charles

Catalogue éditeur : Littérature française/Joëlle Losfeld Gallimard  

En 1901, Erik Satie a trente-quatre ans. Sans ressources et sans avenir professionnel, il délaisse Montmartre et l’auberge du Chat Noir pour une chambre de banlieue sordide où, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies identiques, il boit autant, ou plus, qu’il compose. Observateur critique de ses contemporains, l’homme dépeint par Stéphanie Kalfon est aussi un créateur brillant et fantaisiste : il condamne l’absence d’originalité de la société musicale de l’époque, et son refus des règles lui vaut l’incompréhension et le rejet de ses professeurs au Conservatoire.

Parution : 02-02-2017 / 216 pages / 125 x 185 mm / Époque : XXIe siècle / ISBN : 9782072706349

Mon ciel et ma terre. Aure Atika

D’Aure Atika, on connait la comédienne, désormais il faudra composer également avec l’écrivain !

DomiCLire_aure_atika_mon_ciel_et_ma_terre.JPGBel hommage, hymne, ode à Odette, cette mère fantasque, bohème, aimée follement par sa fille qui nous montre avec « Mon ciel et ma terre » toute la puissance de cet amour.

Et l’on découvre des souvenirs qui sont tellement forts, visuels, charnels, que le lecteur voit à son tour le beau visage d’Ode, sent son parfum, l’odeur de sa peau, de ses cigarettes, entend le bruit de la fête. Mais il y a beaucoup d’émotion également à ressentir l’abandon, la solitude, d’une enfant qui attend, espère, mais comprend vite que sa mère n’est pas de celles-là qui donnent de l’amour sans compter, de l’affection, des câlins… Car Ode, c’est aussi un autre monde, d’autres amours, la fête et les amants, les nuits à danser, la drogue aussi, et surtout la vie pas vraiment facile que l’on traverse toujours avec une pointe de gaité, de joie de vivre malgré les épreuves et dans l’attente de jours meilleurs.
Qu’il est étonnant cependant de voir que face à une certaine forme d’égoïsme, d’insouciance, de manque d’attention, cette enfant est totalement amoureuse de cette mère unique, expansive, rayonnante puis triste, malade, mais toujours tellement extra-ordinaire…

Car on peut se demander qui a vraiment été la mère dans ce couple étrange, où celle qui devait cajoler, réconforter, éduquer, était celle qui provoquait les angoisses de sa fille mais ne savait ou ne voulait pas les voir. On sent tout au long des pages une enfant protectrice, qui accepte et comprend, responsable avant l’heure, mais définitivement heureuse de cette vie qui a forgé l’adulte qu’elle est devenue. Et le lecteur de découvrir et d’apprécier, étonné, cette artiste qui se dévoile avec pudeur. On sent qu’elle a toujours peur d’en dire trop ou pas assez pour nous faire comprendre et mesurer la réalité de cette mère qu’elle révèle dans ce cri d’amour magnifique. Alors avouons-le, c’est une très belle surprise ce premier roman d’Aure Atika à l’écriture fluide, pudique et touchante à la fois.


Catalogue éditeur : Fayard

 « J’ai aimé ma mère, follement. Je l’ai cajolée, protégée. Je lui chantais des comptines de couleur, bleue, ou rose selon l’humeur, pour la rassurer. Je l’épaulais lors de ses chagrins d’amour, j’assistais, déboussolée, à ses crises de manque. J’étais parfois la mère de ma mère… Pourtant, je l’admirais plus que quiconque, je ne l’aurais à aucun moment échangé contre une autre. Maman, elle n’avait pas peur de se bagarrer avec ses pieds et ses mains, ni de claquer la porte aux nez de ses amants. Maman, elle partait en pleine nuit faire la fête, elle m’emmenait dans des dîners de grands en plein Saint-Germain des Prés, à la Coupole ou au Flore, alors que nous vivions dans de petits appartements faits de bric et de broc. Ma mère était bohème. Elle était mon ciel et ma terre. Elle était mon Ode. Tout un poème. »
Aure Atika est comédienne, scénariste et réalisatrice. Elle oscille entre films d’auteur (Jacques Audiard, Abdellatif Kechiche, ou Stéphane Brizé) et productions grand public (La Vérité si je mens, ou OSS 117). Mon ciel et ma terre est son premier roman.

 EAN : 9782213687100 / Parution : 08/02/2017 /  208pages / Format : 135 x 215 mm

Les cahiers d’Esther, Histoires de mes 11 ans. Riad Sattouf

Merci à Riad Sattouf de nous faire découvrir et mieux comprendre les pensées et la vie d’un petite fille de 11 ans avec « Les cahiers d’Esther » !

DomiCLire_les_cahiers_destherDans une année, il y a 52 semaines, et dans Les cahiers d’Esther 52 pages, puisque depuis l’an dernier nous la suivons, dans les aventures qu’elle raconte chaque semaine à Riad Sattouf, et surtout grâce au talent de l’auteur–dessinateur qui sait mettre en relief les éléments les plus savoureux de la vie de cette jeune fille.
Vie ordinaire racontée finalement de façon extraordinaire ! Où l’on retrouve le graphisme, les couleurs, le trait que l’on aime tant de l’auteur de l’arabe du futur 1 et 2.

L’école, le petit frère, les amoureux, les garçons trop nuls, les copines trop dans le coup, le maquillage, les parents pas top, le papa adulé comme un Dieu car c’est lui, l’homme de sa vie de petit fille, mais aussi les attentats, les accidents de la vie, les maladies, les différences, les bonnes ou les mauvaises surprises, le manque d’argent, le frère si nul, tout y passe et on se régale… avec l’envie d’être déjà plus vieux d’un an ou deux, pour connaitre la suite…

Mais allez, laissons faire le temps, Esther va encore vivre, téléphoner, raconter, et nous on guettera l’an prochain le cahier de ses 12 ans, c’est promis !


Catalogue éditeur : Allary éditions

Les Cahiers d’Esther sont écrits d’après les histoires vraies racontées chaque semaine à Riad Sattouf par une véritable écolière, Esther A. Le projet de Riad Sattouf est de suivre la vie d’Esther de ses 10 ans jusqu’à ses 18 ans, au rythme d’un album par an.

Dans ce deuxième tome, Esther est en CM2. Elle raconte la naissance de son petit frère, les attentats, les garçons dont elle est amoureuse, les discussions sur Dieu avec sa meilleure amie, sa maîtresse naine, sa mère qui a grossi, son grand frère débile et son père ce héros… C’est l’année de ses 11 ans !

Roman Graphique / 56 pages / 16,90€ / Parution 16 février 2017 / EAN : 9782370731142

 

Une victime idéale, Val McDermid

« Une victime idéale », un auteur qui connait son affaire, des policiers hors pair, frisson et suspense garantis…

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Avec Une victime idéale je découvre les personnages récurrents de Val McDermid, d’abord Carol, l’ancien patron de la BEP et Tony, le profiler au talent certain. Mais depuis que la BEP a été dissoute tout tourne mal. Carol s’est réfugiée dans la maison de son frère décédé – on comprend vite qu’un meurtre horrible est arrivé dans cette maison – qu’elle démolit à grand coups de masse pour anéantir un passé qui la hante, pendant ce temps, Tony se terre sur une péniche dont il vient d’hériter.

Paula McIntyre, ancien bras droit de Carol, a pris du galon. Aujourd’hui elle travaille avec Alex Fielding et doit subir le commandement de cette arriviste un peu bornée et bien peu ouverte aux autres. Mais un tueur de jeunes femmes blondes sévit dans la petite ville de Bradfield, l’enquête piétine et le mauvais suspect est arrêté. Paula demande l’aide de Carol, avec Tony et en dehors de tout cadre normal il vont devoir résoudre l’affaire…

un roman intéressant, qui tient ses lecteurs avec un bon suspense. Mais avec un petit bémol, il m’a semblé que les personnages et les situations ont un peu de mal à se mettre en place, entrainant quelques longueurs, pour arriver sur une fin un peu abrupte et peu crédible. Enfin, sauf si on admet que personne ne peut faire aussi bien son métier que Carol et Tony ! Dommage car on se laisse réellement prendre par la plume de l’auteur.

Un roman lu dans le cadre de ma participation au jury du Prix J’ai Lu Page des libraires 2017

Catalogue éditeur : J’ai Lu

Dans une petite ville du Yorkshire, des femmes qui se ressemblent sont retrouvées mortes. Elles sont toutes blondes aux yeux bleus, point commun que partage la commissaire Carol Jordan. Le tueur cherche en chacune de ses victimes la femme parfaite, amante soumise et ménagère accomplie, avant de la massacrer avec la plus grande cruauté. Au moment où le meurtrier se prépare à fondre sur sa prochaine proie, Tony Hill se retrouve au cœur de l’enquête, mais cette fois, sur le banc des accusés. Le célèbre profiler serait-il passé de l’autre côté du miroir ?

Traduction (Anglais) : Arnaud Baignot, Perrine Chambon

Prix : 8,00 € / EAN : 9782290138427 / Date de parution : 22/03/2017

Weegee, sérial photographer. Max de Radiguès & Wauter Mannaert

Max de Radiguès et Wauter Mannaert nous font découvrir Weegee, sérial photographer du New York des années 30 et entrevoir son parcours totalement atypique.

DomiCLire_weegee.jpgNous sommes dans les années 30, à New York, dans le Lower East Side. Weegee, alias Arthur Fellig, est photographe et rêve de devenir célèbre, mais la banalité, les scènes heureuses, la vie, les enfants et les chats, ce n’est pas son truc. Il vise le sordide, les scènes de crime. Pour réussir ses prises de vues il n’hésite pas à les scénariser, les travestir et les transformer, ajoutant des accessoires, déplaçant les cadavres, surtout lorsqu’il arrive le premier sur les lieux. Et c’est souvent le cas car pour cet enfant du Lower East Side non seulement le réseau fonctionne bien mais en plus chaque nuit il est branché sur la fréquence de la police. Sa voiture est son lieu de vie, il y a installé un véritable bureau, machine à écrire, nécessaire pour développer ses photos, tout y est pour être certain de vendre ses clichés avant les autres. Si sa vie se déroule la nuit, ses rêves c’est la célébrité et Hollywood ! Jusqu’au jour où il parvient à publier un livre avec ses photos, prouvant ainsi qu’avant d’être un photographe d’actualité c’est avant tout un artiste. La gloire est à deux pas, il fait même des photos pour le magazine Vogue !

Ce qui est intéressant dans ce parcours atypique c’est qu’on sent se cristalliser avec lui tous les rêves des émigrés. Passés par Elis Island ils rêvent d’en sortir par le haut, de côtoyer les vedettes d’Hollywood, d’assister aux soirées dans le Upper side, il faut dire également que ces années post Grande Dépression ne sont pas synonyme d’opulence pour la plupart des américains de la rue, alors tous les rêvent sont permis, surtout ceux qui promettent un ailleurs plus facile.

Le graphisme en noir et blanc restitue l’ambiance de ce New York des années 30 post Grande Dépression, la vie des quartiers, les scènes de crimes sont inspirées des véritables photos de Weegee et le lecteur est plongé le temps de quelques dizaines de pages dans les bas-fonds de New York.

Extraits :
– Je suis le meilleur photographe de cette foutue ville. Personne ne peut faire comme moi ! Et tu sais pourquoi ?
– Parce que les autres dorment ?
– Non, parce que j’ai grandi dans ces rues. A partir de 15 ans, j’y dormais aussi. Tous ces cadavres, ça aurait pu être moi ! Je suis à la fois derrière et devant l’appareil photo, tu comprends ?

– T’es jamais sortie d’ici Rita. Y’a pas d’avenir ici, rien çà attendre, faut foutre le camp ! Moi, j’veux pas crever ici, tu m’entends ? ici, ça sent la mort et la misère.
Les rêves qu’on avait en débarquant à Ellis Island, on les trouvera pas dans le Lower East Side.

Catalogue éditeur : Sarbacane

Premier sur les lieux, il n’hésitait pas à « améliorer » la scène de crime pour la photo !
Fin des années 30, New York, Lower East Side, le terrain de chasse privilégié de Weegee (de son vrai nom Arthur Fellig). Dans sa voiture, une radio branchée sur les fréquences de la police ; Weegee, cigare, imper et chapeau mou, photographie à tombeau ouvert la vie nocturne et brûlante des bas-fonds de Big Apple : accidents, corps carbonisés, incendies, « passants-voyeurs »… Mais aussi, déshérités, Noirs, petits bonheurs… Weegee est l’observateur – au vitriol – des inégalités et des discriminations de l’Amérique de la Grande Dépression. Les auteurs nous proposent d’accompagner Weegee le solitaire dans une séance de shooting comme en apnée, vertigineuse et crue, au cœur de la société américaine d’avant-guerre, déviante et corrompue.

Format: 21,5 x 29 cm / Nombre de pages: 128 pages en bichromie / Parution: 17 août 2016 / Collection: BD Adulte / ISBN: 9782848659138 / Prix: 19,50 €

 

Exposition « Corps en mouvement. La danse au musée » Petite Galerie du Louvre

Merci au Louvre et à Orange pour la présentation du MOOC « L’instant figé »et pour la visite de la petite galerie.  

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Nous étions un petit groupe, accompagnés par Ludovic Laugier, conservateur du patrimoine en charge de la sculpture grecque au musée du Louvre à faire la visite de l’exposition « Corps en mouvement. La danse au musée » dans la Petite Galerie au Louvre, un soir de mars. Aussi passionné que passionnant, on y aurait tous passé la nuit, tant son discours était riche. Alors on est prêt à comprendre et apprendre avec « L’instant figé, quand l’art saisit le mouvement », le MOOC proposé par Orange et le musée du Louvre, vous aussi ?

L’exposition en quelques photos… si vous ne pouvez pas y aller ! C’est beau, un peu court, mais après tout, c’est le privilège de la petite galerie… Et n’oubliez pas, si vous ne pouvez pas y aller, suivez le MOOC