La grande roue. Diane Peylin

Il était une fois, une grande roue… La grande roue, celle qui tourne dans la vie de chacun, qui apporte joies et peines, et qui est si bien relatée par Diane Peylin qui aborde avec infiniment de justesse et de subtilité un point primordial, celui des violences faites aux femmes.

Domi_C_Lire_la_grande_roue_diane_peylinC’est l’été, Emma, jolie poupée rousse de dix-neuf ans, est un peu perdue, elle qui est totalement transparente pour sa famille. Le jour où elle rencontre Marc c’est le coup de foudre, total, immédiat, réciproque. Elle part aussitôt et s’installe avec celui qui la révèle à elle comme aux autres. Pourtant, si cette rencontre est une belle histoire d’amour, tout n’est peut-être pas aussi limpide dans la relation qui s’installe dans le couple. Marc adule sa jolie jeune femme, Marc possède corps et âme cette jolie poupée soumise à sa volonté. Marc est-il toujours amoureux de cette femme devenue mère ? Marc est impatient, énervé, fâché, Emma est soumise, blessée, frappée, enfermée, isolée.

Dans les rues de la ville, par une nuit sombre, une jeune femme erre vêtue d’une robe rouge et d’un grand manteau. Tess est perdue, affolée, amnésique… blessée peut-être ?

Dans les montagnes, un couple attend depuis quelques jours le jeune homme qui viendra donner un coup de main pour les travaux de la ferme. Alors quand David débarque, même s’il semble un peu gringalet pour la fonction qui va lui être dévolue, et malgré son côté sauvage et ambigu il est immédiatement adopté par le couple qui l’installe peu à peu dans sa vie.

Au commissariat, une fois de plus, le commissaire Field convoque Nathan, ce jeune homme dont la mère a disparu il y a bien longtemps. Car Field espère qu’un jour ce dernier retrouvera la mémoire de celle qui est perdue pour toujours.

Tess, Emma, David et Nathan… le lecteur retrouve chacun de ces personnages dans de courts chapitres, pour suivre leurs histoires qui semblent s’imbriquer et mener vers une vérité inattendue et parfois dramatique. Et le lecteur s’interroge, s’insurge, s’épouvante, de tant de violence, de soumission, d’espoir anéanti, de souffrance…

Car on l’aura compris, il s’agit ici de violence faite aux femmes, d’un pervers narcissique comme on les nomme aujourd’hui, et en contre point de ces femmes qui perdent pied quand personne n’est là pour les aider, les épauler, les soutenir, ou qu’elles ne peuvent pas dire ou verbaliser, prises au piège des doubles facettes de ces hommes qui les manipulent.

La grande roue est un roman percutant qui traite de façon très originale un sujet grave et souvent difficile à verbaliser, surtout par les victimes. Le suspense monte, les personnages se dévoilent, l’intrigue est savamment distillée, jusqu’au final, étonnant point d’orgue – peut-être un peu trop abrupt à mon goût- qui arrive comme un rayon de soleil au milieu de tant de noirceur. Un roman qui ne vous laissera pas indifférent, et qui a le mérite de poser une véritable question.

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Ce roman m’a fait penser à ce court film sur les violences faites aux femmes que l’on peut voir ici. Quand l’ennemi est à l’intérieur, l’aide ne peut venir que de l’extérieur


Catalogue éditeur : les Escales

Été 1986. Emma, les cheveux flamboyants, rencontre Marc au pied d’une Grande Roue. Elle est si jeune, il est si fort. C’est une histoire d’amour qui commence, autour d’une barbe-à-papa, les pieds dans le sable. Une histoire intense. Vitale. Mais ce  »Il était une fois » se transforme bientôt. Et le conte de fées devient celui de l’ogre et de la poupée.
Au côté d’Emma, il y a Tess dans la nuit, David en haut d’une montagne et Nathan dans un bureau de flic. D’autres personnages pour d’autres destins – d’autres chaos. Lire la suite…

Parution : 11 janvier 2018 / 225cm x 140cm – 256 pages / EAN 9782365693523

L’appel de Portobello Road. Jérôme Attal

Forcément, un beau téléphone orange vintage en couverture, ça m’attire ! Alors j’ai embarqué avec Jérôme Attal et son roman qui vient de paraitre chez Pocket « L’appel de Portobello road »

portobello roadBien m’en a pris car j’ai vraiment passé un bon moment avec Ethan, à la recherche de cette jeune fille sur la photo. Qui est cette sœur inconnue ? Les parents d’Ethan viennent tout juste de l’évoquer via ce beau téléphone vintage chiné à Portobello road, et qui est branché … vers le ciel et les disparus.

En effet, pas de ligne au bout de ce téléphone qui a pourtant  bien sonné, puisque les parents d’Ethan lui ont parlé ! On peut alors se poser la question de savoir si ce dernier va bien ! Car ceux-ci sont décédés depuis deux ans maintenant et tout un chacun le sait bien, les appels téléphoniques ça ne vient pas du ciel.

Ethan a les pieds sur terre, et pourtant il va courir chez une vieille tante pour essayer de comprendre. Et à, miracle de la vieillesse sans doute, celle-ci va lui dévoiler le secret qui va le faire courir au bout de la Belgique à la recherche d’une fabrique de porcelaine anglaise… et d’une mystérieuse June, son hypothétique sœur.

portobello dedicaceOn se laisse embarquer dans cette histoire. C’est gentil, drôle et irréel et on aime courir avec Ethan, d’hôtel borgne en parking bizarre…de pom-pom girls avinées en tarte au riz offerte par un groupe plus folklo que folklorique. C’est légèrement déjanté, mais cela fait assurément passer un bon moment !

Merci Jérôme Attal pour la jolie dédicace !

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Catalogue éditeur : Pocket

C’est un vieux téléphone à cadran, chiné à Londres, à Portobello Road. La sonnerie surprend Ethan au milieu de la nuit. Au bout du fil, ses parents : « Dis à ta sœur qu’on pense à elle tous les jours. » Rien que de très normal, sinon qu’il est un peu tard pour téléphoner aux gens. Que les parents d’Ethan sont morts depuis deux ans. Et que jusqu’ici il se croyait fils unique…
Pour ce compositeur de chansons, c’est le début d’une quête à la recherche de cette sœur inconnue, tombée du ciel. Une aventure peuplée de pom-pom girls tchèques, de tartes au riz et de porcelaine anglaise. Une fuite en avant pour réparer les fêlures de la vie.
Car, comme dirait le photographe Robert Doisneau, l’essentiel est d’avancer avec le sourire dans la vie pour attirer la bienveillance du hasard.

« Entre poésie et extravagance. » CNEWS Matin

160 pages / 9782266282956

L’attrape-soucis. Catherine Faye

Chercher l’amour d’une mère, chercher l’absente, et se trouver soi-même. C’est le chemin que va suivre Lucien, le jeune héros de « l’attrape-souci » le premier roman de Catherine Faye.

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L’histoire débute à Buenos Aire, dans une librairie. Le jeune Lucien, onze ans, est tellement ému et interpellé par les « attrape-souci » que vient de lui promettre sa mère, qu’il la perd de vue lorsqu’elle sort regarder la vitrine. Il l’attend pendant des heures, puis fini par errer dans les rues, d’abord à la recherche de sa mère, puis finalement d’un abri pour la nuit, pour quelques jours, pour plus longtemps peut-être. Car il est bien difficile lorsque vous venez de débarquer dans une ville inconnue – ils arrivent de Paris- de savoir se repérer et de pouvoir retrouver cette mère perdue.

Lucien est à la rue. Il partage ses nuits avec un clochard qui le prend sous son aile, puis avec Solana, une jeune femme qui se transforme en belle de nuit à la tombée du jour. Là, il va rester quelque temps, mais comment avouer et expliquer qu’il est perdu, qu’il n’a pas fugué, que sa mère adorée ne l’a pas retrouvé et que lui non plus ne sait pas où ni comment la chercher ? Difficile de savoir ce qu’il est possible de dire ou pas sans créer la confusion et risquer d’être embarqué par la police.

De vagabondage en exil forcé dans les quartiers interlopes ou perdus de Buenos Aire, il se retrouve chez Arrigo, un homme qui s’occupe d’une jardinerie et lui apprend quelques rudiments qui vont lui permettre de l’aider, de travailler, de cultiver la terre et les plantes avec lui. Il sera pris sous son aile et va s’y blottir, faute de retrouver celle qu’il aime plus que tout et qui lui manque tant, cette mère qui semblait toujours tellement lasse de ses erreurs, de ses problèmes, de ses échecs de gamins, et dont il guettait la moindre parcelle d’amour.

Étonnant roman sur l’amour d’un fils pour sa mère, sur la recherche de soi, sur l’exil aussi et sur la compassion, l’entre-aide, l’amitié parfois plus forts que l’amour que l’on trouve, ou pas, dans sa famille. Lucien est attachant, et on aimerait tant l’aider dans son malheur, ce manque d’amour et cette enfance déchirée sont très bien restitués par Catherine Faye, un joli, lumineux et émouvant premier roman dans un Buenos Aire parfaitement restitué par l’auteur.

Roman lu dans le cadre de ma participation au jury des lecteurs du Livre de Poche 2019

Catalogue éditeur : Mazarine

Décembre 2001. Lucien, onze ans, vient d’arriver à Buenos Aires avec sa mère. Dans une librairie, il est captivé par de mystérieuses petites boîtes jaunes. Dedans, de minuscules poupées. Selon une légende, si on leur confie ses soucis avant de s’endormir, le lendemain, ils se sont envolés.
Le temps  qu’il choisisse son attrape-souci, c’est sa mère qui s’est envolée. Disparue.
Lucien part à sa recherche. Se perd.
Au fil de  ses errances, il fait des rencontres singulières. Cartonniers, prostituées, gamins des rues avec qui il se lie, un temps. Et grâce à qui, envers et contre tout, il se construit, apprend à grandir. Autrement.
Rebaptisé  Lucio par ses compagnons de route, cet enfant rêveur et déterminé incarne ce possible porte-bonheur que chacun a en soi.

Parution : 17/01/2018 / EAN : 9782863744758 / EAN numérique : 9782863747582 / Pages : 300 / Format : 135 x 215 mm

Rencontre avec Philippe Claudel

Pendant le salon Livres Paris, le bonheur de rencontrer Philippe Claudel avec un groupe de blogueurs pour l’écouter parler de son dernier roman L’archipel du Chien. 

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C’est un choc ce roman, ce texte qui est au fond une histoire pas si morale que ça ! On y retrouve la belle écriture de Philippe Claudel et son souci d’aborder des sujets contemporains qui interrogent. Si le roman lui-même est assez classique dans sa forme, romanesque à souhait, c’est aussi un livre à suspense à la limite du thriller puisqu’il y a un cadavre et qu’il faudra bien comprendre le pourquoi, comment, qui et quand peut-être aussi ?

Domi_C_Lire_rencontre_philippe_claudel_3Avec L’archipel du Chien l’auteur a voulu une fois encore se confronter au mal. Pour cela, il établit sur une ile tranquille une communauté idéale, calquée sur celle de Voltaire et de son Candide, où chacun ne souhaite qu’une chose, se retrouver au calme dans son jardin, en ayant réussi à réaliser ses objectifs, quels qu’ils soient… Dans ce cas, l’ambition importe peu, ce qui compte c’est la sérénité.

Comme le dit l’auteur, ici, nous découvrons cette communauté, installée dans son ile, mais qui va être confrontée à un monde extérieur déstructuré qui viendra perturber son équilibre. Car en fait, le monde idéalisé de candide et de Voltaire n’existe plus, même si on essaie de dresser des murs – au propre comme au figuré – il est impossible de se confiner dans sa bulle de confort en restant aveugle au monde qui nous entoure.

L’archipel du Chien est donc une interrogation sur le phénomène migratoire qui vient frapper aux portes de l’Europe, via la méditerranée ou l’atlantique, mais pas seulement.

Tout au long de ses romans Philippe Claudel a parlé des déplacés, des migrants, se posant des questions sur ces actions parallèles et particulièrement intriquées portées aussi bien par les passeurs, les migrants, mais aussi les bénévoles. Car bien évidement, en plus de divertir, un roman doit permettre d’aborder des questions d’actualité.

Ici, les personnages ont une singularité qui les rend intemporels. Ce sont seulement des archétypes de pouvoir, le pouvoir politique avec le maire, le pouvoir religieux ou de conscience avec le prêtre, le pouvoir de police avec le commissaire, le pouvoir social avec le médecin, et enfin le savoir avec l’instituteur. Chacun a un avis, et bizarrement, on peut aussi se dire que chacun a raison, si l’on prend en compte sa propre logique et son point de vue, au travers de ses propres objectifs.

Il me semble d’ailleurs que c’est aussi ce qui est fascinant dans ce livre, la raison, la logique, de chacun, parfois infaillible mais pourtant tellement contestable !

L’auteur est passionné depuis toujours par les mythes fondateurs, l’Iliade par exemple, mais aussi Hélène de Troie et tant d’autres, qui ont bercé ses lectures d’enfance et d’adolescence. Ici, le mythe du Chien prend toute son importance, via cet archipel que l’on peut comparer aux iles Canaries, mais aussi en rappel de l’annonce en latin, au seuil des villas romaines, et qui avertit le visiteur : attention au chien !

Ce roman est tragique par le sujet – les sujets je devrais dire – qu’il aborde, mais parfois aussi tellement drôle, on dirait que ses personnages sont sortis d’une comédie italienne. Comme le prêtre qui se désespère pour les abeilles qui l’accompagnent sans cesse et dont il sait que l’extermination annoncée précédera  la fin de l’humanité. Ensuite, les détails, la mise en scène, ne sont jamais anodins, ici par exemple, une ile, un volcan, car la géographie des lieux entraine parfois celle des hommes, leur comportement.

A la question, quand vous commencez à écrire, connaissez-vous déjà la fin ? La réponse est oui. Et non seulement la fin mais surtout et avant tout le titre. Car l’auteur écrit son histoire autour d’un titre qu’il a soigneusement choisi. Puis comme un noyau nucléaire qui explose, tout s’articule ensuite autour de ce titre, et tout conduit à la dernière phrase, celle dont on sait au moment où on l’écrit, qu’elle sera la dernière ! Comme une évidence absolue.

Cette rencontre était un vrai moment d’échange et de partage avec un auteur qui sait prendre le temps de répondre, d’échanger, qui donne de son temps, un grand bonheur ! Et un bel échange aussi  avec des lecteurs passionnés, c’était une belle rencontre dans un lieu au demeurant très agréable ! Merci aux éditions Stock.

 

 

Ne préfère pas le sang à l’eau. Céline Lapertot

Si comme moi vous avez aimé ses « Femmes qui dansent sous les bombes » alors  vous allez succomber au nouveau roman de Céline Lapertot « Ne préfére pas le sang à l’eau » chez Viviane Hamy.

Domi_C_Lire_celine_lapertot_ne_prefere_pas_le_sang_a_l_eauD’un côté, il y a les migrants qui, comme Karole et sa famille, ont franchi des kilomètres dans la souffrance et la faim pour arriver jusqu’à Cartimandua. Dans cette ville une citerne géante abreuve la population avec ce bien qui manque à tous : l’eau.

De l’autre côté il y a les habitants de la ville, qui ont du mal à accepter ces nez-verts qu’ils ne connaissent pas et qui les terrifient. Comme cela arrive souvent avec l’arrivée des migrants, ces peuples méconnus que l’on rejette avant même de les comprendre et les accepter.

Un jour, le drame arrive, la citerne explose et dévaste une partie de la ville. La jeune Karole jouait tout à côté, dans le bac à sable. Petite marionnette cassée, entrainée par les flots, cette enfant qui a traversé le désert avec sa famille meurt noyée, engloutie par l’eau qui devait apaiser les brulures de sa gorge déshydratée et enfin la désaltérer.

Alors que la soif risque de toucher toute la population, le pays tombe sous la coupe d’un dictateur, Ragazzini, qui établit sa puissance en assoiffant les populations.

Dans cette ville où les hommes meurent désormais de soif, il y a également un pénitencier. Là, au fond de sa cellule, il y a T, qui compte inexorablement les briques rouges qui composent les murs de sa prison. T qui a osé écrire sur les murs pour dénoncer, dire l’espoir, réveiller les consciences et a été trahi par son ami d’enfance.

On comprend immédiatement que ce pays, ces hommes, cette époque sont tous imaginaires, mais que tout cela pourrait être ici et maintenant. Car dans son roman Céline Lapertot parle avant tout d’immigration, de dictature, de liberté, de différence, de violence. Elle évoque aussi les mots qui sauvent, l’écriture, la fraternité et la confiance.

J’avais aimé Femmes qui dansent sous les bombes, je retrouve de nouveau la force, l’engagement, la violence de situation découverts avec ce roman. L’auteur est une jeune femme aux textes engagés qui décillent les yeux de ceux qui les découvrent. Je dois avouer que ce pays imaginaire m’a cependant par moment tenue à distance du sujet, de la souffrance dénoncée, en lui donnant une dimension irréelle et trop abstraite. Pourtant, il est évident que ce sujet interroge et touche ses lecteurs. C’est un roman d’anticipation qui entre véritablement  en résonnance avec l’actualité et avec nos interrogations actuelles.

Si vous avez aimé ce roman, et surtout si le sujet abordé vous interpelle vous aussi, n’hésitez pas à découvrir le dernier roman de Philippe Claudel, L’archipel du Chien, ainsi que L’opticien de Lampedusa de Emma-Jane Kirby.

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Catalogue éditeur : Viviane Hamy

« Cette sensation de fin du monde, quand tu as dix ans et que tu comprends, du haut de ton mètre vingt, qu’il va falloir abandonner la sécheresse de ton ocre si tu ne veux pas crever. Je serais restée des millénaires, agenouillée contre ma terre, si je n’avais pas eu une telle soif.
Maman a caressé la peau de mon cou, toute fripée et desséchée, elle m’a vue vieille avant d’avoir atteint l’âge d’être une femme. Elle a fixé les étoiles et, silencieusement, elle a pris la main de papa. On n’a pas besoin de discuter pendant des heures quand on sait qu’est venu le moment de tout quitter. J’étais celle à laquelle on tient tant qu’on est prêt à mourir sur les chemins de l’abîme.
J’étais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prêts à passer pour d’infâmes profiteurs, qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu que la peau de mon cou soit hydratée. J’ai entendu quand maman a dit On boira toute l’humiliation, ce n’est pas grave. On vivra. Il a fallu que je meure à des milliers de kilomètres de chez moi. »

Parution 11/01/2018 / Collection Littérature française / ISBN 9791097417048 / Pages 152 p / Prix 17€

Le chantier. Mes baby Docs sonores éditions Grund

Le chantier. Un livre sonore pour garçon, mais pas seulement !

Domi_C_Lire_baby_docs_sonores_grund_le_chantierDans les séries de livres sonores ceux-là changent un peu car ils parlent des métiers. Ici le chantier avec son marteau piqueur, la tractopelle, le bulldozer la camion-toupie, et enfin le camion benne.

À chaque outil, et donc à chaque page, des explications sur le fonctionnement mais aussi les instruments annexes et les différents éléments constitutifs d’un chantier : la baraque, les ouvriers, le géomètre ou le chef de chantier.
Enfin, des questions pour retrouver les objets sur la page : « vois-tu ? Et des dessins à retrouver.
Pour les tous petits à qui on raconte des histoires mais aussi lorsqu’ils sont plus grands. Pour comprendre. Et j’en suis témoin, qu’ils les aiment ces livres là !

Illustration : CHARLIE POP

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Catalogue éditeur : éditions Grund

Un petit documentaire avec 5 onglets et 5 puces sonores, pour que les tout-petits se familiarisent avec l’univers du chantier et des engins…
Un premier documentaire plein de surprises et d’informations nouvelles !

Thématiques : Jeunesse > Petite enfance / Collection : Mes premiers docs sonores
EAN 9782324020445 | ISBN 978-2-324-02044-5 / Parution : 31/08/2017

Mes premiers airs de hip-hop illustré par Aurélie Guillerey

Vous aimez le hip-hop ? Alors n’hésitez pas, faites découvrir aux plus petits ce livre de la série Mes baby Docs sonores des éditions Grund avec ses cinq sons à écouter. 

Domi_C_Lire_baby_docs_sonores_grund_mes_airs_de_hiphop.jpgLà, vous allez découvrir ou retrouver quelques grands airs incontournables des années 1980 à 2002 pour danser en rythme. Sur les routes de New York ou dans la nuit de Harlem, avec en fond graphique ces incontournables réservoirs new-yorkais que j’aime tant.

Voilà assurément un voyage en musique pour les petits qui se régalent autant de la musique, des danses, que des divers éléments des dessins d’Aurelie Guillerey. Colorés, dynamiques, ils donnent le la.

Et quand nos petits aiment, ils peuvent écouter en boucle ! Si  comme moi vous cherchez le bouton qui permet de déclencher la musique, pas eux, car comme mon petit Roman, ils savent immédiatement où le trouver !

Encore un succès et un livre pour les tous petits comme on les aime.

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Catalogue éditeur : Éditions Grund

Avec ses puces sonores musicales, ce recueil est unique. C’est une première découverte du hip-hop proposée aux enfants à travers les six versions instrumentales de ces grands standards. Les illustrations d’Aurélie Guillerey mettent en images ces moments de breakdance sur lesquels les enfants aiment bouger !

Un livre sonore pour découvrir la musique hip-hop !

Collection : Mes premiers livres sonores   / EAN 9782324020438 | ISBN 978-2-324-02043-8 / Parution : 12/10/2017

Le poids de la neige. Christian Guay-Poliquin

« Le poids de la neige » de Christian Guay-Poliquin a tout d’un huis-clos oppressant dans un univers blanc et glacé, entre deux hommes que le hasard a réuni au sein d’une nature hostile, au plus profond d’un hiver de neige et de froid.

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Alors qu’il revenait voir son père au village après plus de dix ans d’absence, la narrateur à un accident de voiture, éjecté du véhicule, il a les jambes brisées. Sauvé de justesse par des villageois qui le reconnaissent et par Maria, la jeune vétérinaire du village, il est confié aux soins de Mathias, un vieil homme arrivé par hasard au village et qui attend que sa voisine vienne le chercher pour retrouver sa femme malade et hospitalisée à la ville.

Mais au village, au plus profond de l’hiver (canadien ?), il n’y a plus d’électricité, les voies sont coupées, l’essence, les vivres, les médicaments commencent à manquer. Les seules interactions sont donc entre les villageois, puisqu’ils sont condamnés à vivre en autarcie pendant de longues semaines. L’ambiance, comme le temps, sont glacés et les relations s’avèrent difficiles entre cet homme blessé qui ne veut pas rester à la merci de son gardien, et Mathias, ce gardien qui ne rêve que de rentrer chez lui. Aidés et ravitaillés tant bien que mal par les villageois, ils vont devoir apprendre à se connaître et à s’apprivoiser.

Il y a une lenteur forcée tout au long de ces pages, de ce journal de bord d’un homme diminué et attentif. Une cohabitation délicate, des secrets difficile à garder dans un univers aussi restreint et aussi clos, avec un homme cloué sur son lit pendant de longues semaines, peu de possibilités de se ravitailler, et la neige, lancinante, omniprésente, qui tombe dru ou léger, qui recouvre tout et dont le poids fait s’écrouler les toits, qui glace le paysage et les hommes, qui les prive de vivres et de chaleur. Cette neige pourtant si belle, immaculée, scintillante, lumineuse, qui illumine et éclaire le paysage au loin, par la vitre de la véranda, dans cette maison isolée du village dans laquelle ils vont devoir apprendre à cohabiter.

Il ne se passe pas grand-chose au fil des jours, mais le narrateur montre avec une grande finesse la difficile cohabitation des deux hommes. La fuite et la ruse, la confiance et les secrets, la solitude et la violence, l’humanité et une tension parfois extrême qui font craindre le pire, tous ces sentiments éclatent et cimentent leur relation pour le pire comme pour le meilleur. Une lecture étonnante, Christian Guay-Poliquin nous plonge dans cet univers glacé digne du grand nord canadien qui ne laisse pas indifférent.

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Catalogue éditeur : éditions de l’Observatoire

À la suite d’un accident, un homme se retrouve piégé dans un village enseveli sous la neige et coupé du monde par une panne d’électricité. Il est confié à Matthias, un vieillard qui accepte de le soigner en échange de bois, de vivres et, surtout, d’une place dans le convoi qui partira pour la ville au printemps, seule échappatoire.
Dans la véranda d’une maison où se croisent les courants d’air et de rares visiteurs, les deux hommes se retrouvent prisonniers de l’hiver et de leur rude face-à-face. …Lire la suite

Né au Québec, en 1982, Christian Guay-Poliquin est doctorant en études littéraires. Le Poids de la neige, grand succès au Québec, a été distingué par plusieurs prix prestigieux.

Parution : 10/01/2018 / Prix : 19€ / Format : 140 x 200 / 256 pages / ISBN : 979-10-329-0213-4

Un chaton qui s’est perdu dans le Nether. Cube Kid

Avec « Le petit chaton qui s’était perdu dans le Nether » par Cube Kid, suivez les aventures de Billy, le chat le plus noob de Minecraft. Une aventure minecraft non officielle.

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Quel plaisir pour les ados, amateurs du jeu ou pas, de découvrir les aventures de Billy ce petit chaton très vilain qui n’écoute jamais ! Comme il n’écoute pas les conseils de sa maman, Billy part dans la forêt, il va se retrouver propulsé dans un monde parallèle : le Nether. Et le lecteur va embarquer avec Billy car voilà l’aventure et l’étrange qui commencent… Billy va alors développer des pouvoirs surnaturels, car il doit devenir le champion du Nether s’il veut réussir à sauver les siens.

Alors si comme lui vous vous demandez « qu’est-ce que je vais faire ? » allez vite le découvrir dans ces 283 pages étonnantes et colorées.

Ce roman a un graphisme dynamique et très original. Chaque page est comme encadrée, avec des mots surlignes, en gras ou de couleurs différentes. Cela donne un rythme et une impression de langage parlé proche du jeu vidéo qui vous font rentrer immédiatement dans l’action.  Cube Kid est le nom de plume d’Erik Gunnar Taylor, un jeune auteur de 33 ans qui vit en Alaska et qui adore les jeux vidéo. On s’en doute en lisant ce livre !

Le livre idéal à offrir à votre neveu qui adore les chats et surtout … les jeux vidéo !

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Catalogue éditeur : Éditions 404

Billy n’est pas un chaton très obéissant… Sa maman lui avait pourtant dit de ne pas aller jouer dans la forêt. Mais Billy n’a pas voulu écouter. Alors qu’il joue tranquillement, il se retrouve propulsé dans le Nether ! Comment va-t-il se sortir de là ? Va-t-il retrouver sa maison ?

Septembre 2017 / Sortie : 28/09/2017 / 240 pages /ISBN : 9791032401439

La mise à nu. Jean-Philippe Blondel

Quand la palette du peintre détermine les couleurs de la vie. Avec « La mise à nu » Jean-Philippe Blondel interroge sur la vie, les souvenirs et ces êtres dont on croise la route et qui font de nous ce que nous sommes.

Domi_C_Lire_la_mise_a_nu_jean_philippe_blondel.jpgLouis Claret, professeur d’anglais  à la retraite promène son ennui et sa mélancolie à un vernissage. Là, il retrouve Alexandre Laudin, un de ses anciens élèves devenu artiste peintre. Malgré les années et les banalités d’usage, le contact entre les deux hommes est immédiat.

Alexandre expose une nouvelle fois dans sa ville natale. Reconnu par la critique, il reste incompris des habitants de cette petite ville de province dans laquelle il revient toujours. Est-ce une sorte de fidélité pour cette enfance et cette adolescence si difficiles à oublier ? Ou le besoin d’être reconnu par ceux qu’il a côtoyé depuis toujours ?

Tout comme Alexandre, à l’approche de la soixantaine Louis, divorcé, vit seul car même ses filles ont quitté la ville depuis longtemps, cela semble lui convenir. Pendant la soirée, Alexandre propose à Louis de venir chez lui, puis rapidement il lui demande de poser pour lui. Le quotidien de Louis va alors en être bouleversé. Dans sa relation avec Alexandre tout d’abord, puis avec lui-même. Car être modèle pour Alexandre n’a rien d’anodin. Sous le regard de l’artiste il y a avant tout le regard de l’homme qui vous met littéralement à nu, qui expose au grand jour sur la toile ces facettes de vous-même que vous ne pouviez ni ne vouliez voir… Est-il alors facile ou au contraire difficile d’accepter ce que l’autre vous dévoile ?

Louis comprend également que sous cette peinture, sous ces couleurs sombres se cache un jeune homme plus instable et plus meurtri qu’il n’y parait. Les échanges entre les deux hommes vont mener l’un comme l’autre à se poser des questions sur son passé, sur tous ceux qui les ont accompagnés, ceux qui composent leurs souvenirs heureux ou malheureux, ceux que l’on aura envie d’emporter avec soi quand viendra l’heure. Mais cette rencontre pousse également Louis en dehors de ses propres retranchement, vers des aspirations, des expériences autres…

Toute en subtilité et en nuances, cette confrontation de deux hommes à la fois sûrs d’eux, et peut-être un peu perdus dans une vie qui ne semble pas vraiment leur convenir, va les amener à s’interroger sur leur passé et leur futur, leurs aspirations et leurs envies. Et si l’un semble plus à l’aube de sa vie quand l’autre en est quasiment au crépuscule, leur vision du monde est pareillement  étrange et désespérée.

Ce qui vous emporte à tous les coups dans ce roman c’est cette écriture soignée, ciselée, travaillée qui m’a fait penser à l’écriture de Marie-Hélène Lafon. Le lecteur sent vite que chaque mot est à la place et aucun n’est superflu pour décrire les sentiments, leur exploration, tout comme la subtilité et l’ambiguïté de la relation entre ces deux hommes. Sans oublier ces interrogations à échelle humaine d’un homme qui se penche sur son passé, un autre sur son avenir, jusqu’au point d’orge du roman, cette scène finale qui laisse le lecteur pantois et perplexe, enfin au moins le lecteur que je suis…

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Catalogue éditeur : Buchet-Chastel

Louis Claret est un professeur vieillissant qui habite en province. Séparé de sa femme depuis quelques années, ses filles vivant désormais des vies très différentes de ce qu’il avait imaginé, il se laisse bercer par le quotidien. C’est sans réfléchir et pour remplir une soirée bien vide qu’il se rend au vernissage d’une exposition de peintures d’Alexandre Laudin – un ancien élève, jadis très effacé mais devenu une célébrité dans le monde artistique. Il ne se figure pas un seul instant à quel point ces retrouvailles avec Laudin vont bouleverser sa vie.

La Mise à nu parle de ce qu’on laisse derrière soi, au bout du compte. Des enfants. Des amis. Des livres ou des tableaux…

Jean-Philippe Blondel, dans une veine très personnelle, évoque avec finesse ce moment délicat où l’on commence à dresser le bilan de son existence tout en s’évertuant à poursuivre son chemin, avec un sourire bravache.

Date de parution : 04/01/2018 / Format : 11,5 x 19,0 cm, 252 p. / 15,00 EUR € / ISBN 978-2-283-03022-6