Une saison en enfance. Joseph Incardona

Chronique d’une enfance compliquée. Avec « Une saison en enfance », Joseph Incardona raconte l’enfant devenu l’homme qu’il est aujourd’hui, dans un roman aussi émouvant que percutant.

Domi_C_Lire_une_saison_en_enfance_joseph_incardona_permis_cOn le sait, les enfants sont souvent très durs avec leurs semblables, dans la cour de récréation, dans les rues, aucun faux pas n’est permis tant les coups donnés peuvent être rudes. C’est le difficile apprentissage de l’enfance, cette période qui nous porte à grandir et devenir celui ou celle que l’on sera plus tard.
Il est bien difficile d’être le rital, d’être si différent  né dans une famille atypique, avec un père sicilien en sursit  puisque tributaire d’un permis de séjour temporaire, et une mère originaire de suisse. Entre les conflits du couple, leurs problèmes d’argent et leurs habitudes de ritals émigrés, la vie n’est décidément pas facile.

A la fin des années 70, après de multiples déménagements,  quand André Pastrella arrive à Genève, il a tout juste 12 ans. C’est l’âge des cours d’école, des copains, des amitiés rares, des découvertes, de l’éveil aux émois des corps et du cœur, mais c’est aussi l’âge des coups de pieds, des insultes, des bagarres, de s’affirmer face et contre les autres, ceux qui vous méprisent, ceux que l’on admire, ceux qui vous en imposent à coups de poings mais pas par leur charisme, même s’ils sont les bêtes noires tant de l’école que du quartier.
L’enfance, c’est aussi pour le jeune André les vacances en Sicile, avec la famille réunie, les trajets en voiture, les descentes au village avec le grand-père Armando, la solitude et la liberté d’aller où on veut, de manger à pas d’heure, les troubles de l’enfance et des jolies filles qui émeuvent…

Je vivais ici l’expérience d’un temps qui m‘était propre.
Je n’étais qu’un enfant, mais j’étais libre. 

Cette saison en enfance, c’est donc l’âge des amitiés, rares mais intenses avec Akizumi le japonais ou avec Étienne le québécois, c’est l’âge des amours naissantes, des passions d’enfant, des vengeances aussi. Et lorsque le drame arrive, puissant, dévastateur, il est temps sans doute de mettre fin à l’enfance pour passer à l’âge d’homme.
Je ne connaissais pas Joseph Incardona avant ce roman que j’ai lu avec autant de plaisir que de compassion et d’empathie pour l’enfant qui grandit, qui s’affirme, solitaire, oublié, puissant. J’ai aimé tant la nostalgie et la douceur que la violence de cette jeunesse qui se cherche. Mais aussi la maitrise de l’écriture et l’art de faire passer aux lecteurs tous les sentiments ambigus et les bouleversements parfois tragiques de l’enfance. Une belle découverte.

💙💙💙💙


Catalogue éditeur : Pocket

André Pastrella, petit Rital de 13 ans, atterrit dans une banlieue de Genève à la fin des années 1970. Une nouvelle école, une maîtresse pas des plus tendres et des copains de classe se révélant de vraies peaux de vache. Une initiation au métier de vivre, celle des coups à…

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L’auteur  : Joseph Incardona est né en 1969, de père sicilien et de mère suisse. Écrivain, scénariste et réalisateur, il est l’auteur d’une quinzaine de livres. Personnalité atypique et auteur prolifique, ses références sont issues à la fois de cette culture de l’immigration ainsi que du roman noir et de la littérature nord-américaine du XXe siècle. Malgré la gravité des thèmes qu’il a pour habitude de traiter avec un style très noir et rythmé, on trouve aussi dans ses œuvres un ton décalé souvent associé à une forme de pudeur. Il remporte en 2011 le Grand prix du roman noir français avec Lonely Betty et en 2015 le Grand prix de littérature policière du meilleur roman en français pour Derrière les panneaux il y a des hommes, tous deux parus aux Éditions Finitude. (source Pocket)

EAN : 9782266278256 / Nombre de pages : 256 / Format : 108 x 177 mm

 

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