Comment se débarrasser d’un président des États-Unis embarrassant ?

1989, à peine élu le président démocrate des USA est destitué suite à des malversations. Comme le veut la constitution c’est donc le vice président qui prend sa place. Mais Isaac Sidel, ex commissaire de police, ex maire de New York n’a pas tout à fait la vocation pour assumer ce rôle. Et surtout il a quelques idées un peu trop sociales. Ce Robin des bois des temps modernes ne plaît pas, en particulier aux banquiers internationaux qui font la pluie et le beau temps, aidés en cela par le faussaire Rembrandt, le roi du billet vert. Alors autour de lui, ça conspire, ça manigance, ça cherche comment l’éliminer.
Et si le seul moyen de s’en débarrasser était cette gigantesque tombola qui parie sur la date de sa mort ? Bien sûr l’idéal est alors de prêter main forte au destin tout en laissant monter les enchères.
Piégé de toutes parts, POTUS ne peux compter que sur son Glock, mais surtout sur sa garde très rapprochée et son instinct de fin limier pour déjouer les pièges et rester en vie à la Maison-Blanche.
De New-York à Washington, de Camp David à Prague, du Lower East Side à la prison de Rikers Island, les péripéties sont nombreuses et mouvementées. Sur les traces de Franz Kafka et de sa sœur internée à Terezin, le camp de concentration vitrine pour l’histoire, érigé en modèle par les nazis et si fièrement exposé aux monde, ou encore à la rencontre de Saul Bellow, son amour des livres et de la littérature n’est jamais oublié.
Isaac Sidel est aussi à l’écoute de ces hommes qui ont fait le Camp David des accords entre le président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin, sous la présidence de Jimmy Carter. Mais également au souvenir de Roosevelt et de Warm Springs, sa résidence qui servit de modèle pour certains bâtiments de camp David, qu’il avait d’ailleurs nommé Shangri-La, la concrétisation du royaume imaginaire d’un président en fauteuil roulant ?
Avis de grand froid est le denier opus d’une saga commencée en 1973 avec Zyeux-bleus. C’est aussi le douzième de la série. Si chacun peut se lire indépendamment, j’avoue avoir été un peu perdue au départ, n’en ayant lu aucun auparavant. Mais une fois intégré les multiples noms, prénoms, surnoms des différents personnages, on rentre dans l’intrigue. Le rythme est soutenu et l’intrigue nous embarque dans une course pour la vie dans une Maison-Blanche très convoitée où rôdent les fantômes d’inoubliables présidents, ceux de FDR et de Lincoln en particulier. Aussi farfelu que déjanté, ce roman grouille de références et foisonne d’idées ; à savourer surtout si l’on aime partir dans des aventures pour le moins irréalistes et totalement hors de contrôle.
Catalogue éditeur : Rivages
Marc Chenetier (Traducteur)
Ultime volume dans la saga du héros de Charyn Isaac Sidel. Depuis Marilyn la Dingue, roman dans lequel il était inspecteur à la Criminelle de New York, Isaac a fait son chemin. Il est devenu commissaire principal de la police, puis maire de New York. Et voilà que par un concours de circonstances, il se retrouve… à la Maison-Blanche, le candidat élu n’ayant pu être intronisé.
Un roman d’espionnage délirant, noir et grinçant. Une comédie du pouvoir qui résonne étrangement avec la « réalité » de la présidence Trump. L’écriture électrique et le talent de conteur de Jerome Charyn sont à l’œuvre dans cette grandiose conclusion de la saga.
Collection: Rivages Noir / ISBN: 978-2-7436-5113-8 / EAN: 9782743651138 / Parution: septembre, 2020 / 350 pages / Format : 15.5 x 22.5 / Prix: 21,90€