Un premier roman poétique et subtil sur l’enfance, la vie, la mort

La gamine a tout juste onze ans, et depuis l’âge de trois ans elle vit chez ses grands parents dans le Brabant flamand. Depuis que sa mère l’a posée là, comme une valise encombrante que l’on oublie vite.
Dans la ferme au bord de l’étang elle aime passer des heures les pieds dans l’eau, à nager, découvrir, tenter toutes les bêtises, toutes les expériences. c’est une enfant solitaire qui découvre la nature, le jardin, les animaux, les chiens, la vie auprès de la grand-mère si avare de mots, et du grand-père parfois dur avec la petite.
Mais les journées s’écoulent beaucoup plus lentement depuis que le grand-père est revenu de l’hôpital. Là haut dans son lit, il attend la mort. Regarde parfois par la fenêtre l’étang, les chiens, le verger, la vie.
Et elle de son côté continue ses découvertes, regrette tout ce que le grand père n’a pas encore eu le temps de lui apprendre, se remémore les souvenirs heureux, les peurs, la baleine, la pêche, les chiens, remonte le fil d’une courte vie déjà bien remplie au bord de l’étang. Une enfance solitaire, au plus près de la nature quelle explore sans relâche et sans contraintes et qui l’aide à grandir, faisant l’expérience de la mort, de l’abandon, de la peur. Dans ce monde où elle se crée des monstres et des rêves, des angoisses et des peurs, elle apprend la vie dans ce jardin empli de groseilles, cet étang empli de baleines et d’anguilles.
L’écriture est sobre, délicate, il s’en dégage beaucoup de douceur et d’empathie pour cette enfant qui grandit, cette adolescente qui se dessine. Il y a une vraie tendresse à la fois triste et poétique dans ce premier roman à la fois court et puissant, qui nous prend et nous tient jusqu’au bout, jusqu’à cette mort qui pourrait aussi être une seconde naissance.
Un roman de la sélection 2022 des 68 premières fois
Catalogue éditeur : La Brune au Rouergue
La narratrice, une enfant de onze ans, vit chez ses grands-parents, dans le Brabant flamand. Sa mère l’a abandonnée des années auparavant. C’est l’été dans cette vaste maison bordée d’un étang et d’un magnifique jardin. Le grand-père est en train de mourir dans une des chambres à l’étage, visité chaque jour par une infirmière. Cet homme autoritaire, distant, intimidant, est l’ombre manquante dans le jardin, espace de prédilection où sa petite-fille l’assistait dans ses occupations. Alors que la mort approche, autour de la fillette prennent place les différents protagonistes de ce lieu où la nature est souveraine : ses grands-parents bien sûr, les trois chiens, un jeune homme qui s’occupe des gros travaux, une baleine qui un jour a surgi dans l’étang. Elle rêve aussi d’un ailleurs qui pourrait être l’Alaska, la mer des Sargasses ou les Adirondacks.
Mai 2021 / 144 pages / 16,00 € / ISBN 978-2-8126-2196-3
Une réflexion sur “Debout dans l’eau, Zoé Derleyn”