Respire, Niko Tackian

Disparaître, seconde chance ou piège diabolique ?

Avoir envie de disparaître pour continuer sa vie sans tout ce qui nous empêche d’avancer, cela vous est-il déjà arrivé ? Yohan est l’auteur d’un seul roman à succès. Depuis que sa petite amie a disparu, il ne trouve plus l’inspiration. Lorsqu’il découvre la possibilité de changer de vie pour recommencer à zéro, il n’hésite une seconde.

Yohan espère faire comme les évaporés qui au Japon disparaissent, pas toujours de leur propre gré d’ailleurs, du jour au lendemain sans jamais réapparaître. Une petite pilule bleue, tiens donc, et hop, le voilà qui change de vie. Mais si c’est bien lui qui décide de prendre cette pilule, il ne s’attendait pas à se retrouver sur une île mystérieuse au milieu de nulle part, digne des meilleurs romans de Jules Vernes.

Sur cette île sauvage, hors du temps et du monde, inhospitalière à souhait, et très peu peuplée, Yohan devient l’enquêteur Achab. Un rôle qu’il prend au sérieux car il espère ainsi trouver comment s’enfuir et affronter la réalité d’un mur qui bloque sa fuite. Car il le sent bien, chacun de ses gestes, de ses déplacements, est épié, contrôlé, ausculté, sans qu’il n’arrive à voir qui ou quoi que ce soit. Mais si les îliens qu’il rencontre ont un passé aussi étrange que leur comportement, il est loin d’imaginer la réalité qui se cache derrière les apparences.

Une première partie laborieuse, une suite qui se laisse lire, et pour couronner le tout, une fin qui m’a paru évidente, au vu des nombreux indices semés tout au long du roman. Ce ne sera décidément pas mon préféré parmi les romans déjà lus de Niko Tackain, un auteur que j’apprécie par ailleurs.

Là j’ai eu l’impression de plonger dans des intrigues déjà vues, des scénarios éculés. Il y a du Shutter island de Denis Lehane dans ces situations, on se retrouve aussi parfois non pas Under the dome, mais bien behind the wall. Ce mur qui comme le dôme de la série isole du reste du monde des vivants. L’auteur fait également de nombreuses mentions au roman Moby Dick de Melville, avec l’enquêteur Achab. Au point que j’en suis à penser, et si tout cela n’était qu’un jeu avec ses lecteurs !

Par contre, j’ai apprécié la lecture par Antoine Tomé. Il endosse le rôle d’un Yohan impliqué, attentif, impatient, hésitant, désespéré, troublé, tout se ressent dans sa voix, ses questionnements, ses hésitations, son incrédulité.

Du même auteur, je vous conseille de découvrir Fantazmë, Celle qui pleurait sous l’eau, ou Toxique.

Catalogue éditeur : Audiolib, Calmann-Levy

Le sable très blanc, l’océan turquoise. Voici ce que découvre Yohan à son réveil. Un endroit paradisiaque où il va entamer une nouvelle vie. Avoir une deuxième chance d’être heureux. Pour arriver sur cette île inconnue, il a signé avec une mystérieuse société qui promettait de le faire disparaître et d’effacer toute trace de son passé.
Les premiers jours, Yohan savoure son insouciance retrouvée. Même si peu à peu, un sentiment d’étrangeté le gagne. L’île héberge une dizaine d’habitants plus énigmatiques les uns que les autres. Pourtant les maisons abandonnées, les échoppes désertes dans les rues balayées par le vent, laissent penser qu’un jour ils ont été bien plus nombreux. Où sont passés les autres ?
Yohan veut comprendre. Mais jamais il n’aurait dû chercher à voir l’envers du décor. Car c’est bien connu, la connaissance fait voler en éclats le Paradis…

Lu par Antoine Tomé

Parution : 08/06/2022 / Durée : 7h16 / EAN 9791035409708 Prix du format cd 20,90 € / EAN numérique 9791035409852 Prix du format numérique 18,95 €

On était des loups, Sandrine Collette

Naître père ou le devenir ?

Liam est un solitaire, les forêts, les lacs, la montagne, la chasse, c’est sa vie. Mais le jour où il rencontre Ava, l’entente est immédiate entre ces deux être pourtant dissemblables, et la belle part avec lui dans le coin retiré où il vit.

Quelques années plus tard, un petit Aru vient rejoindre le cercle familial que Liam aurait bien circonscrit au couple. Aru, c’est Ava qui s’en occupe, l’élève, le nourrit, l’éduque. Pendant que Liam part de longs jours à la chasse. Alors bien sûr, il y a ces élans du petit garçon vers le père lorsque celui ci apparaît au bout de la pairie après des jours d’absence. Mais il n’y a aucun sentiment ni émotion de la part de cet homme solitaire et taiseux. Si Liam sait être un époux, il n’a toujours pas accepté d’être aussi un père, bien que son fils ait aujourd’hui déjà cinq ans.

Un jour, à son retour d’une période de chasse, il découvre le corps sans vie d’Ava, et Aru toujours vivant, blotti sous elle. Liam n’a pas la force de continuer à faire vivre son fils dans l’univers sauvage qu’il s’est créé et qu’il n’est pas décidé à abandonner. Il part avec Aru pour le confier à un lointain parent qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Bercé par le pas des chevaux, Liam et Aru partent pour un dernier voyage ensemble avant la séparation. Mais c’est sans compter sur la réaction de l’oncle.

Alors Liam repart, et son monologue continue, fil ténu qui envahi sa tête, incompréhension, solitude, chagrin, rage, rejet de ce fils resté vivant à la mort de la mère tant aimée. Ensemble, ils devront cependant affronter la faim, la peur, la violence de l’ogre, au cours de ces jours qui transforment une vie à tout jamais.

Étonnant roman dans lequel une fois de plus, Sandrine Collette nous plonge dans la vie d’un homme en marge de la société, un solitaire qui a tout du sauvage, un homme brisé et révolté par ce que le destin lui impose.

Peu à peu, Liam va devoir écouter, entendre et comprendre cet enfant qu’il rejette de toute son âme et refuse de garder près de lui. Mais qu’elle est la vérité dans cette attitude, est-ce pour le bien de l’enfant ou pour le confort du père. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre et même à accepter l’attitude de cet homme brisé, mais si dur avec son fils, prêt à commettre l’impensable pour rester debout, pour continuer à vivre selon ses principes. Je me suis demandé si un homme pourrait réellement avoir une telle attitude. Mais qui sait, face à un choc immense, anéanti par le chagrin, les réactions peuvent être disproportionnées et incompréhensibles pour le quidam qui vit tranquillement sa petite vie confortable.

C’est un livre audio que j’ai écouté en voiture sur un trajet fait avec mon mari. Selon lui, « seule une femme pouvait avoir écrit ce roman tant la psychologie du personnage masculin parait caricaturale et peu réaliste. Comment imaginer qu’un homme intelligent et sensible aux beautés de la nature tel que décrit ici, qui aime sa femme, pourrait être amené à certaines extrémités. Les tentatives de l’autrice pour nous faire imaginer l’impensable sonnent faux. Le suspens est bien là mais difficile d’oublier ces invraisemblances ».

Un roman qui parle de nature, de violence, d’amour fou, de solitude et de questionnements sur la paternité en particulier, ce sentiment pas forcément plus naturel chez un homme que chez une femme. Mais aussi de liens familiaux, innés ou pas, place et importance de la famille, du couple, de la paternité. Sandrine Collette à l’art de décrire une nature sauvage, montagnes, lacs, animaux, parfois sans pitié pour l’homme qui souhaite toujours la dompter, mais en plaçant toujours l’Homme et ses comportements au centre.

J’ai aimé la voix de Thierry Hancisse, son rythme fluide qui coule comme les phrases apparemment sans ponctuation voulues par l’autrice. Grave, posée, rugueuse aussi parfois, une voix qui dit le doute, l’absence, la souffrance, la rage et la violence. L’auditeur, comme le lecteur sans doute, est entièrement immergé dans la tête de Liam, dans ses pensées morbides, cette tension qui sous-tend chacun de ses gestes, de ses décisions, de ses désirs. L’humanité n’est pas forcément une évidence pour l’autrice, elle sait nous le montrer et Thierry Hancisse en est le vecteur parfait, solide, sombre, fou de rage et emporté par une douleur qui domine ses réflexions et obère ses capacités de jugement.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury Audiolib 2023

Catalogue éditeur : Audiolib, Jean-Claude Lattès

Lu par Thierry Hancisse

Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l’attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d’un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant.
Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude : ce monde sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié.

Parution : 14/09/2022 / Durée : 3h58 / EAN 9791035411534 Prix du format cd 21,90 € / EAN numérique 9791035411701 Prix du format numérique 19,45 €

Nettoyage à sec, Joris Mertens

Chance, fatalité, quand tout est possible, comment faire le bon choix

François est livreur pour la blanchisserie Bianca. Il y travaille depuis des années, pas un retard, pas un jour d’absence et pourtant aucune considération ni augmentation ne vient saluer son travail et son comportement exemplaire.

Chaque jour il achète son journal à Maryvonne et joue inlassablement les mêmes numéros au loto, la chance finira bien par tourner, c’est écrit, il y croit.

Pourtant, dans cette ville qui se noie sous les trombes d’eau et la pluie incessante, il n’a qu’une chose à faire, travailler. Et former ce nouveau collège bien peu scrupuleux, un neveu de la directrice.
Jusqu’au jour où une opportunité de vie nouvelle s’offre à lui. Mauvaise ou bonne idée ? Il ne se pose pas trop de question et saisit l’occasion, trop belle.

Étrange roman graphique tout en pluie, flotte, ruissellement, sombre et lugubre à souhait même lorsque l’espoir de jours meilleurs pointe le bout de son nez. François fera-t-il le bon choix, que vient faire le hasard dans nos vies, et la fatalité.

Peu de textes, juste ce qu’il faut. Une bd découpée en chapitres qui portent les noms des différents personnages pour nous faire découvrir la vie de François et de ceux qui l’entourent. Et qui pose quelques questions intéressantes sur le hasard, la fortune et la malchance. On en ressort essoré, comme noyé sous cette pluie incessante et déprimante. Parfaitement réussi, l’auteur a su créer une ambiance de fin du monde qui glace jusqu’aux os, à la fois déprimante et touchante.

J’ai aimé ce graphisme qui déborde en pleine ou double page, ruisselle et reflète la vie dans des tonalités de noir et de rouge. La Belgique qu’on imagine parfois, où se mêlent une pluie incessante et la chaleur des humains que l’on croise chaque jour.

Catalogue éditeur : éditions rue de Sèvres

François n’a pas la vie dont il rêve. Il vit seul, dans une ville où il pleut sans cesse, et travaille depuis des années comme chauffeur dans une blanchisserie sans obtenir la moindre augmentation. Ses loisirs se résument à jouer les mêmes numéros au loto chaque semaine depuis 17 ans sans résultat, et à prendre une pinte de bière fraîche au Monico où il rencontre fréquemment Maryvonne, avec qui il aimerait nouer une relation plus intime. Une banale livraison l’amène un jour à frapper à la porte d’une grande maison … lire la suite

Date de parution : 20 avril 2022 / isbn : 9782810201709 / pages : 152 / Prix : 25.00€

L’homme peuplé, Franck Bouysse

Deux hommes, une atmosphère étrange, inspiration créatrice ou secrets de famille ?

Ce roman dont le personnage principal est un auteur qui tente de se ressourcer dans un lieu isolé devient très vite addictif. L’histoire reste cantonnée comme dans une pièce de théâtre à quelques rares personnages et une unité de lieu un village rural et son hameau en hiver.

Harry cherche sa respiration, le souffle très particulier de l’écriture. Après le succès d’un premier roman, il est en apnée et s’est épuisé à chercher en vain un sujet à la hauteur de ses ambitions. De guerre lasse, il s’enfuit et achète une ferme à l’écart de tout, surtout de son quotidien. Ce lieu hors du temps devrait lui fournir le calme nécessaire pour retrouver l’inspiration, l’envie d’écrire et de créer. Il rencontre peu de monde dans ce village isolé. Sofia, une bien jolie jeune femme qui tient l’épicerie dans laquelle se retrouvent bien peu de clients si ce n’est ce consommateur charmant et assidu, son visiteur du matin. Un maire qui parait accueillant mais au comportement étrange et suspicieux. Et surtout un voisin qu’il ne voit jamais mais qu’il devine.

Caleb est le fils de la sorcière, celle qui guérit, une taiseuse solitaire, mère abusive et exigeante. Il a les mêmes pouvoirs de guérisseur que sa mère. Ils vivent en symbiose avec la nature et les animaux. Incompris du commun des mortels, tous deux vivent à l’écart du village. Lorsque sa mère décède, Caleb continue en solitaire à soigner les bêtes et à vivre au plus près de la nature. Jusqu’au jour où la belle Emma croise la route de ce garçon beau comme un dieu et tombe amoureuse. Mais Caleb se méfie des femmes, celles par qui le malheur arrive, qu’il faut éviter à tout prix. Selon les règles que sa mère s’est échinée à lui inculquer depuis sa plus tendre enfance.

Étrangement, Harry entend ce voisin discret et solitaire, mais n’arrive ni à le croiser ni à l’apercevoir. Dans le même temps, il noue une relation de plus en plus proche avec Sofia, qui ne parle jamais de sa vie privée mais l’intrigue au plus haut point. Puis avec ce chien solitaire qui vient à sa rencontre, d’abord craintif, puis fidèle et attentif.

Ce que j’ai aimé ?

La façon dont Franck Bouysse tisse un écheveau fait de relations, de solitudes, de sentiments, qu’il alterne de chapitre en chapitre et nous dévoile peu à peu. Et justement, peu à peu le lecteur comprend toute la subtilité des relations entre les différents personnages, entre les saisons contradictoires, les champs qui passent de la neige épaisse et silencieuse aux prairies verdoyantes peuplées de fantômes et de souvenirs, de violence et de mots d’amour, de rencontres manquées et de passions inassouvies.

La puissance du climat souvent extrême. La neige, le froid, et le silence des univers glacés qui cachent une nature que l’on devine seulement, sont omniprésents dans le monde de Harry et de Sofia. La beauté des prairies d’été et cette nature aussi colorée que luxuriante abritent la violence et le silence dans le monde de Caleb et Emma.

La poésie des mots pour dire la vie et la mort, la beauté et le silence.

L’écriture est belle, masculine, bien balancée et efficace. Certes il y a aussi de trop fréquentes métaphores, parfois assez ésotériques, qui n’apportent rien et pourraient paraître parfois un brin prétentieuses si l’on ne connaissait pas l’auteur. Pourtant, j’ai apprécié la façon dont Franck Bouysse est capable de rendre floue la ligne entre une certaine réalité et la fiction. Il a su une fois de plus me séduire avec cette belle écriture qui dit la beauté et l’amour, le silence le chagrin, la violence et le deuil, la vie dans ce coin à la frontière de deux mondes, de deux temporalités. Même si j’ai été troublée par le côté surnaturel de certains passages qui me paraissaient inutiles et pas forcément bienvenus. Comme si l’auteur avait hésité entre plusieurs style pour écrire ce roman et décidé d’y mettre un peu de tout. A la fin, on hésite entre la frustration d’en connaître l’issue, son coté fantastique déroutant et l’envie d’en savoir plus. Mais là réside aussi le charme de l’écrivain, nous donner à lire ce qu’il propose, ces deux temporalités dans lesquelles il nous a plongés tout au long du roman.

La lecture par Philippe Allard est vibrante, posée, à l’image de ces deux hommes, l’un si beau et si sauvage dans son isolement choisi, l’autre si perdu et si solitaire dans sa recherche d’inspiration, leur rencontre est un beau moment de poésie au plus proche de la nature. Et la voix de la mère, scandée, forte, obsédante, à l’image de cette personnalité qui se dessine de page en page bien au delà de la mort, reste en mémoire longtemps.

Catalogue éditeur : Audiolib, Albin-Michel

Lu par Philippe Allard

Harry, romancier à la recherche d’un nouveau souffle, achète sur un coup de tête une ferme à l’écart d’un village perdu. C’est l’hiver. La neige et le silence recouvrent tout. Les conditions semblent idéales pour se remettre au travail. Mais Harry se sent vite épié, en proie à un malaise grandissant devant les événements étranges qui se produisent.
Serait-ce lié à son énigmatique voisin, Caleb, guérisseur et sourcier ? Quel secret cachent les habitants du village ? Quelle blessure porte la discrète Sofia qui tient l’épicerie ? Quel terrible poids fait peser la mère de Caleb sur son fils ? Entre sourcier et sorcier, il n’y a qu’une infime différence.

Parution : 14/09/2022 / Durée : 7h22 / EAN 9791035411527 Prix du format cd 23,90 € / EAN numérique 9791035411398 Prix du format numérique 21,45 € / Date de parution 14/09/2022

Les monstres, Maud Mayeras

Âmes sensibles s’abstenir, pour les autres, accrochez-vous, quelle claque !

Dans mon panthéon personnel des familles dysfonctionnelles, il y avait Turtle et son père dans My absolute darling, un père survivaliste qui élève sa fille pour qu’elle s’en sorte, dans une relation aussi ambiguë que destructrice.

Désormais il y aura aussi Eine et son père Aleph, une famille cachée dans son terrier, une mère apeurée qui obéit et tente de protéger ses deux enfants.

Ils vivent à l’écart du monde, seul le père va à la ville chercher des provisions pour ses monstres, ses enfants qu’il protège du regard et de la folie des humains. C’est lui qui les nourrit, ils restent à l’abri, sous terre. Mais un jour il a un problème et doit être emmené à l’hôpital. C’est ce même jour que toute la région s’affole car le barrage risque de céder et d’engloutir la vallée et tous ceux qui vivent en aval. Il faut évacuer toutes les habitations.

Eine et son frère sont des monstres, ils le savent, l’affirment, le revendiquent, leur père le leur a assuré, c’est la seule vérité qu’ils connaissent. Lorsque les secours tentent de les faire sortir du terrier, leur monde fermé s’écroule, leur abri devient piège, la confiance est détruite, ils doivent fuir, agir, se battre avant d’être dévorés par plus monstrueux qu’eux. Commence alors une lutte sans merci, à la vie à la mort pour échapper aux humains, ou aux monstres, c’est selon. Mais comment pourront-ils se confronter à l’extérieur après avoir vécu ainsi terrés, à l’abri, trompés, manipulés.

Étonnant roman, noir, très noir, un peu de survivalisme, un lien avec ces affaires sordides d’enfant enlevées, comme celle de Natasha Kampusch, de familles cachées. Inceste, viol, violence, mort, terreur, rien n’est épargné aux personnages que nous offre l’autrice. Intéressant aussi de se poser les bonnes questions, à travers l’éducation, la formation, la domination et les sentiments, comment et jusqu’à quel point peut-on assujettir l’autre.

Le chapitres, courts et dynamiques, alternent avec des extraits de contes, pas toujours bienvenus ou compréhensibles, ça casse le rythme, mais c’est peut-être fait exprès, pour rendre moins violente cette course pour échapper aux humains ?

Âmes sensibles prière de s’abstenir. Il faut être en forme pour attaquer ce livre et résister aux monstres, mais je vous assure qu’on ne peut plus le lâcher quand on commence, il faut juste trouver le bon moment !

Catalogue éditeur : Pocket

Ils vivent dans un « terrier ». Les enfants, la mère. Protégés de la lumière du jour qu’ils redoutent. Sales et affamés, ils survivent grâce à l’amour qu’ils partagent et grâce à Aleph, qui les ravitaille, les éduque et les prépare patiemment au jour où ils pourront sortir. Parce que, dehors, il y a des humains. Parce que eux sont des monstres. Et tant qu’ils ne seront pas assez forts pour les affronter, ils n’ont aucune chance.
Mais un jour Aleph ne revient pas, et les humains prédateurs cognent à leur porte. Alors, prêts ou pas, il va falloir faire face, et affronter cette terrifiante inconnue: la liberté.

Date de parution : 13/01/2022 / 8.30 € / EAN : 9782266320221

Suivie, Ellery Lloyd

La vie traquée d’une influenceuse

Suivie par ses millions de followers, Emmy est une instamum, une influenceuse qui étale sa vie pas toujours rêvée sur le fil Instagram Mamapoil. Tout y passe, sa vie, mais aussi celle de sa fille Coco et du petit dernier Orson. Sans oublier Dan, la mari fidèle et suiveur, auteur d’un seul roman huit ans plus tôt et qui semble désespérément chercher l’inspiration pour le suivant. Qu’importe, avec ses contrats mirifiques Emmy fait bouillir la marmite et paye allègrement les factures, maison, famille, école pour Coco, vacances, tout est devenu possible.

Irène, son agente, prend soin de la carrière d’une de ses meilleure pouliches. Et de quasiment toutes les autres instamums de sa constellation. Mais pour gagner des followers, il ne faut pas raconter sa vraie vie, celle là personne n’en veut. Pas toujours montrer du rêve non plus. Il vaut mieux être à plaindre, affabuler autant que possible tant que ce sera crédible, la vie d’une instamum n’est pas un calvaire mais s’en approche. Un véritable travail de composition finalement. Pourtant, une personne rode dans l’ombre, et sa façon de suivre Emmy n’est pas vraiment celle dont rêve toute influenceuse... Que lui veut elle, et jusqu’où ira t elle…

Le roman, parfois poussif et avec quelques longueurs, évoque avec justesse le monde sans pitié des réseaux sociaux. Que peut-on y dire, jusqu’à quel point peut-on s’exposer sans se brûler les ailes, qui se cache derrière les followers. Car amour et haine, jalousie et empathie, tous les sentiments les plus contradictoires s’expriment sur la toile pour le pire comme pour le meilleur.

Trois voix pour une seule histoire. Trois points de vue pour éclairer le lecteur et lui dévoiler les sentiments et les volontés de chacun des principaux protagonistes.

En ces temps compliqués, il n’est pas rare de voir de nombreuses personnalités se retirer de ces réseaux sociaux qui ont pourtant contribué à établir leur célébrité. Personnalités de la culture, du show-biz, mais aussi blogueuses ou autrices, qui prennent sans doute conscience du besoin de se protéger. Car si l’on peut dire, raconter, s’exposer, il ne faut jamais s’oublier ni trop en dire. Sans parler du fait qu’il est bien difficile d’encaisser la méchanceté de certains commentaires. Toujours protéger ses enfants en particulier et savoir garder une part d’intimité et de secret. Peut-être avons-nous un peu trop oublié le vieil adage, pour vivre heureux, vivons cachés.

Catalogue éditeur : éditions Hugo poche

Suivie par des millions de personnes, poursuivie par une seule.

Les gens aiment Emmy Jackson, surtout sur Instagram où elle partage sa vie de famille et ses conseils de maman à son million de followers. Son crédo : la sincérité, mais Emmy n’est pas aussi honnête qu’elle aimerait le faire croire à ses fans. En réalité, elle ne raconte pas ce qu’elle vit mais vit pour mettre en lumière son rôle de mère faussement imparfaite.
Dans sa quête de popularité, Emmy est prête à tout ; et une personne, tapie dans l’ombre de l’anonymat des réseaux sociaux, entend lui faire payer… Car les gens comme elle méritent de savoir ce que cela fait de tout perdre.
Quand votre vie s’étale sur les réseaux sociaux, quoi de plus simple que de vous tendre un piège ?

Ellery Lloyd est le pseudonyme du couple formé par Collette Lyons (journaliste) et Paul Vl itos (écrivain). Ellery Lloyd est le pendant du couple qu’ils ont créé pour Suivie. Les droits cinéma et télé de Suivie, leur premier thriller, ont été optionnés par Parkes + Macdonald Film Image Nation (Men In Black).

ISBN: 9782755697766 / septembre 2022 / 506 Pages / 8,90€

La chair de sa chair, Claire Favan

Rencontrer l’autrice et découvrir ce roman, noir et addictif

Moira fait de son mieux, mais Moira est épuisée par ses quatre boulots et ses trois enfants, difficile de tenir la tête hors de l’eau quand la petite dernière est gravement malade, que l’assurance ne paye pas les soins, que le père s’est suicidé et que l’ex mari est en tôle. Pourtant avec courage et ténacité elle essaie de contrer le zèle délétère des agents des services sociaux pour garder ses enfants auprès d’elle.

Fort heureusement il y a Peter, l’aîné du premier lit, qui s’occupe au delà du raisonnable de la fratrie pendant l’absence, la fatigue et les manques de sa mère. Jusqu’à ce moment de non retour où le drame arrive, le décès de Wendy, la petite sœur atteinte de mucoviscidose. Non pas tuée par sa maladie, mais par Nigel, son frère.

Nigel que Moria rejette sans espoir de compassion ou d’écoute, Nigel enfermé en hôpital psychiatrique afin d’évaluer son taux de responsabilité, Nigel prostré, atteint par l’horreur de son acte et la compréhension de sa pleine responsabilité. Un médecin, le docteur Bruce Thomas, va s’intéresser à son cas et tenter de tisser un lien pour faire sortir Nigel de son silence. Mais y parvenir s’avère plus complexe que prévu.

L’autrice nous entraîne vers les méandres tordus de la passion familiale, la possession, l’exclusivité que peut ressentir un enfant pour sa mère. Elle tisse peu à peu une toile dans laquelle Moira s’englue sans aucun espoir de se sauver, paralysée et aveugle. Et la lectrice que je suis ne peut que souffrir avec chacun des membres de cette famille face à tant de silence, d’incompréhension, de manipulation et de soumission. Tout en ayant envie de faire éclater la vérité. D’ouvrir les yeux, de donner un peu d’espoir, de bonheur à cette femme prisonnière de l’amour exclusif qu’elle partage avec ses enfants.

L’autrice a situé son intrigue aux États-Unis, nous permettant de découvrir avec stupeur le système carcéral américain et son implication à l’encontre des enfants criminels. Amis lecteurs, si vous n’êtes pas dans une période favorable, prière de s’abstenir de lire, car la lumière n’est pas au bout du chemin et votre moral peut s’en ressentir. Et pourtant, ce roman noir est totalement addictif.

Catalogue éditeur : Pocket

Moira O’Donnell, derrière le feu des boucles rousses et l’énergie inépuisable, est une femme qui lutte pour garder la tête hors de l’eau. Ce sont trois gamins livrés à eux-mêmes et autant de boulots cumulés pour les nourrir. Ce sont des pères absents : le premier est incarcéré pour longtemps, croit-elle, et le second s’est suicidé. C’est la solitude d’une mère de famille dure au mal qui se bat, tombe et renaît. Pour ses enfants. Et avec eux. Chaque semaine, elle achète un ticket de loterie en rêvant à une vie meilleure. Mais les services sociaux ont d’autres projets pour elle…

Née à Paris en 1976, Claire Favan travaille dans la finance et écrit sur son temps libre. Son premier thriller, Le Tueur intime, a reçu le Prix VSD du Polar 2010, le Prix Sang pour Sang Polar en 2011 et la Plume d’or 2014 catégorie nouvelle plume sur le site Plume Libre. Son second volet, Le Tueur de l’ombre, clôt ce diptyque désormais culte centré sur le tueur en série Will Edwards. Après les succès remarqués d’Apnée noire et de Miettes de sang, Claire Favan a durablement marqué les esprits avec Serre-moi fort, Prix Griffe noire du meilleur polar français 2016, Dompteur d’anges, Inexorable, et Les Cicatrices. La Chair de sa chair est son 9e roman et a reçu Le Prix Polar « Les Petits Mots des Libraires ».

Prix 7.95 € / EAN : 9782266322423 / Nombre de pages : 408 / Date de parution : 14/04/2022

Blizzard, Marie Vingtras

Au cœur des éléments déchaînés, dénouer les secrets

Blizzard est un roman choral dans lequel les personnages prennent la parole tour à tour.

Dans ce coin perdu de l’Alaska, il fait un froid à ne pas mettre le nez dehors. Pourtant Bess et l’enfant sont sortis dans le blizzard ; une minute d’inattention et Bess a lâché la main de l’enfant de Benedict. Elle part droit devant elle pour tenter de le retrouver avant le retour de Benedict. Bess est une jeune femme un peu paumée qui a débarqué dans ce coin d’hiver avec Benedict, le père de Thomas, un jeune homme taiseux, bourru, mais cependant très attachant.

Chacun des protagonistes révèle une partie de leur histoire commune. Cole et Clifford, les hommes du village qui ont connu Benedict enfant ; Benedict qui n’a jamais compris pourquoi son frère Thomas a quitté sa maison sans espoir de retour ; Bess et ses blessures d’enfance, ses échecs, ses doutes et ses regrets ; Freeman dont on se demande bien comment il est arrivé dans ce trou paumé.

Dans le froid et la neige, au cours de cette traque où tous espérent retrouver l’enfant vivant, et celle qui l’a laissé partir, la tension monte, des secrets se dévoilent, des liens se nouent, laissant la place à l’imagination, aux souvenirs, aux regrets, aux questionnements. Et les pièces d’un puzzle bien plus sordide qu’il ne paraissait de prime abord se mettent en place, les liens se créent, des secrets sont révélés. Dans ce huis-clos sous un ciel immense, les hommes pris dans le blizzard se retrouvent face à leurs révélations, à leurs pensées, à leurs actes.

Ce que j’ai aimé ?

La façon de présenter les personnages, de les isoler dans cette immensité blanche et glacée, comme s’ils étaient seuls face à eux même. L’écriture et le rythme, les chapitre courts qui donnent la cadence, font monter la tension, et attendre un dénouement digne d’un roman noir américain (après tout, nous sommes en Alaska!). Face au drame qui se noue, la disparition d’un enfant, les caractères, les émotions, les sentiments se dévoilent pour le pire comme pour le meilleur. J’ai lu ce roman quasi d’une traite, et je pense que c’est exactement ce qu’il fallait pour suivre le tempo voulu par l’autrice. Ce premier roman est une réussite, de nombreux thèmes sont abordés et parfois seulement suggérés par petites touches, mais toujours de façon à être compris par le lecteur en priorité, lui qui a toutes les versions et donc toutes les clés, pour dénouer l’intrigue.

Un roman de la sélection 2022 des 68 premières fois

Catalogue éditeur : L’Olivier

Le blizzard fait rage en Alaska.

Au cœur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n’aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l’enfant et le perde de vue. Elle se lance à sa recherche, suivie de près par les rares habitants de ce bout du monde. Une course effrénée contre la mort s’engage alors, où la destinée de chacun, face aux éléments, se dévoile.

Avec ce huis clos en pleine nature, Marie Vingtras, d’une écriture incisive, s’attache à l’intimité de ses personnages et, tout en finesse, révèle les tourments de leur âme.

Parution 26 août 2021 / 192 pages EAN : 9782823617054 17,00 €

Opération Napoléon, Arnaldur Indridason

Embarquer pour le plus grand glacier d’Europe à la recherche d’un bombardier de la seconde guerre mondiale

Voilà un polar Islandais qui hésite entre roman noir, roman contemporain ou historique. Et surtout, une fois n’est pas coutume, Arnaldur Indridason ne nous fait pas vivre les états d’âme de son flic fétiche. En effet, ici point d’Erlendur mais au contraire de nouveaux personnages dont on sent qu’ils ne seront là que le temps de cette intrigue.

L’action se concentre sur cette petite île du nord de l’Europe dans laquelle l’auteur n’a pas hésité à imaginer une histoire retentissante capable de secouer le monde. Ce n’est pas l’Islande de glace et de feux qui attire les touristes en été qui nous est décrite mais ce pays plongé dans le froid et la nuit polaire dans lequel les habitants sont capables d’affronter les pires situations.

En 1945, alors qu’un avion allemand survole l’Islande, il est pris dans une tempête et s’écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe. Il y a des survivants, des officiers allemands et américains. L’un d’eux décide de chercher de l’aide et disparaît dans l’immensité glacée. Deux frères sont témoins du crash. Pendant les dizaines d’années qui suivent, les Américains vont lancer des expéditions pour tenter de retrouver la carcasse de l’avion et guetter sans relâche les photos satellites de la zone. En 1999, alors que le glacier fond, ils repèrent une carcasse et envoient les forces spéciales américaines sur place, tout en souhaitant garder le plus grand secret sur leurs manœuvres. Il faut dire que pendant de longues années, les américains possédaient une base militaire en Islande, point stratégique du nord de l’Europe, et que leur présence ne semble pas toujours bien acceptée.

Vouloir agir dans la discrétion, c’est sans compter sur l’apparition de deux jeunes hommes, Elias et un de ses amis, qui font partie d’une équipe de sauveteurs qui s’entrainent sur le glacier... mais leur curiosité déplaît aux militaires qui vont tout faire pour ne pas ébruiter l’objet de leur soit-disant exercice. Elias a cependant eu le temps de prévenir sa sœur Kristin de ce qui se trame.

À partir de là, les actions plus ou moins violentes et les mauvaises rencontres vont s’enchaîner sur fond d’hiver islandais, de glace et de tempête, mais aussi de mort et de violence.

L’intrigue est bien ficelée, le style incisif évite de s’ennuyer. Les personnages ne font pas dans la dentelle, Kristin, l’héroïne Islandaise semble tout droit sortie d’une série TV à épisodes, les méchants sont vraiment méchants et la situation géostratégique est décrite avec un semblant de réalisme. Enfin le rythme, avec une action qui se situe sur quatre jours à peine, donne du piquant et de l’attrait à cette histoire.
Ce roman pêche cependant sur deux points : un furieux sentiment anti-américain que l’auteur veut plaquer à l’ensemble du peuple Islandais, en particulier par la voix de Kristin, et que l’on ressent tout au long du roman. Et pour les puristes et les spécialistes, une construction historique qui rend la fin de cette histoire quelque peu farfelue. Il m’aura permis néanmoins de me poser des questions sur les alliances géostratégiques des alliés à la fin de la seconde guerre mondiale, mais aussi sur le rôle et la place de américains en Islande pendant de nombreuses années après la fin de la guerre.

Au milieu de tant de violence et dans ce froid polaire, Thierry Janssen nous fait bien ressentir le doute et la détermination, les questionnements et l’inquiétude des différents personnages. En leur donnant corps il apporte un peu de chaleur à une intrigue qui nous entraîne au cœur des étendues glacées.

Catalogue éditeur : Audiolib et Métailie

1945. Un bombardier allemand s’écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe, qui l’engloutit. Parmi les survivants, étrangement, des officiers allemands et américains. Vont-ils mourir gelés, emportant un des plus lourds secrets du XXe siècle ?
1999. Le glacier fond et les forces spéciales de l’armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l’avion. Deux jeunes randonneurs surprennent ces manœuvres et sont rapidement réduits au silence. Kristin, la sœur de l’un d’eux, se lance sur les traces de son frère dans une course poursuite au cœur d’une nature glaçante. Les hypothèses historiques déconcertantes, parfois dérangeantes, et la séduction inoubliable qu’exerce cette héroïne à la fois tenace et perspicace, font de ce texte un formidable roman à suspense.

Lu par Thierry Janssen / Traduit par David Fauquemberg

Durée 10h08 / EAN 9782367623085 Prix du format cd 23,40 € / EAN numérique 9782367623597 Prix du format numérique 20,95 € Date de parution 22/03/2017

On n’y échappe pas, Boris Vian et l’OULIPO

Lorsque six membres de l’OULIPO rédigent la fin d’un roman policier inachevé, le dernier inédit de Boris Vian

L’intrigue se déroule en décembre 1950, lorsque le colonel Franck Bolton rentre de la guerre de Corée, une main en moins et de sérieux traumatismes en plus. Alors qu’il vient tout juste d’arriver, il découvre le meurtre atroce d’une de ses anciennes petite amie. Et rapidement, qu’une autre de ses conquête a subi le même sort. Il décide d’appeler Narcissus, un ami détective, et tous deux tentent de démasquer le meurtrier.

Boris Vian avait imaginé et rédigé à la fois le synopsis et les quatre premiers chapitres de ce roman dans la veine de ses titres écrits sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Il en disait :

J’ai un sujet de roman policier que j’écris pour Duhamel (série noire). C’est un sujet tellement bon que j’en suis moi-même étonné et légèrement admiratif.
Si je le loupe, je me suicide au rateloucoume et à la banane frite. Boris Vian.

L’auteur est décédé d’une crise cardiaque en 1959, à l’âge de 39 ans. Quels qu’aient pu être ses projets, il n’a jamais terminé ce roman-là.

J’ai aimé ce roman aux accents de polar noir américain des années 50, la fausse traduction et les notes en bas de page m’ont ramenée de années en arrière lors de ma lecture de J’irais cracher sur vos tombes. Là, on s’en souvient, où il avait écrit roman de Vernon Sullivan, traduit de l’américain par Boris Vian

Les membres de l’OULIPO (l’OUvroir de LIttérature POtentielle ) ont tenu le pari avec brio, du texte à la couverture du roman, Boris Vian lui-même y aurait retrouvé ses petits et peut-être même douté ne pas l’avoir écrit en entier. Merci à La Cohérie – Boris Vian et à Nicole Bertolt de leur avoir donné cette mission, et merci à eux d’y avoir répondu.

Mes photos d’une belle rencontre sur la terrasse de Boris Vian, cité Véron pour le lancement de l’édition du Livre de poche.

Catalogue éditeur : Le Livre de Poche, Fayard

Décembre 1950. Frank Bolton, un jeune colonel de l’armée américaine, rentre de la guerre de Corée avec une main en moins. Peu de temps après son retour, il s’aperçoit que toutes les filles qu’il a aimées tombent, l’une après l’autre, sous les coups d’un assassin. Avec Narcissus Rose, son ami détective, il se lance sur sa piste dans une noirceur croissante.

Boris Vian imagina le déroulé de ce roman, en écrivit quatre chapitres et s’arrêta là. Pour les cent ans qu’il aurait eus, ses héritiers ont confié à l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) la mission d’écrire la suite…

192 pages / Date de parution: 22/09/2021 / EAN : 9782253240518