Les monstres, Maud Mayeras

Âmes sensibles s’abstenir, pour les autres, accrochez-vous, quelle claque !

Dans mon panthéon personnel des familles dysfonctionnelles, il y avait Turtle et son père dans My absolute darling, un père survivaliste qui élève sa fille pour qu’elle s’en sorte, dans une relation aussi ambiguë que destructrice.

Désormais il y aura aussi Eine et son père Aleph, une famille cachée dans son terrier, une mère apeurée qui obéit et tente de protéger ses deux enfants.

Ils vivent à l’écart du monde, seul le père va à la ville chercher des provisions pour ses monstres, ses enfants qu’il protège du regard et de la folie des humains. C’est lui qui les nourrit, ils restent à l’abri, sous terre. Mais un jour il a un problème et doit être emmené à l’hôpital. C’est ce même jour que toute la région s’affole car le barrage risque de céder et d’engloutir la vallée et tous ceux qui vivent en aval. Il faut évacuer toutes les habitations.

Eine et son frère sont des monstres, ils le savent, l’affirment, le revendiquent, leur père le leur a assuré, c’est la seule vérité qu’ils connaissent. Lorsque les secours tentent de les faire sortir du terrier, leur monde fermé s’écroule, leur abri devient piège, la confiance est détruite, ils doivent fuir, agir, se battre avant d’être dévorés par plus monstrueux qu’eux. Commence alors une lutte sans merci, à la vie à la mort pour échapper aux humains, ou aux monstres, c’est selon. Mais comment pourront-ils se confronter à l’extérieur après avoir vécu ainsi terrés, à l’abri, trompés, manipulés.

Étonnant roman, noir, très noir, un peu de survivalisme, un lien avec ces affaires sordides d’enfant enlevées, comme celle de Natasha Kampusch, de familles cachées. Inceste, viol, violence, mort, terreur, rien n’est épargné aux personnages que nous offre l’autrice. Intéressant aussi de se poser les bonnes questions, à travers l’éducation, la formation, la domination et les sentiments, comment et jusqu’à quel point peut-on assujettir l’autre.

Le chapitres, courts et dynamiques, alternent avec des extraits de contes, pas toujours bienvenus ou compréhensibles, ça casse le rythme, mais c’est peut-être fait exprès, pour rendre moins violente cette course pour échapper aux humains ?

Âmes sensibles prière de s’abstenir. Il faut être en forme pour attaquer ce livre et résister aux monstres, mais je vous assure qu’on ne peut plus le lâcher quand on commence, il faut juste trouver le bon moment !

Catalogue éditeur : Pocket

Ils vivent dans un « terrier ». Les enfants, la mère. Protégés de la lumière du jour qu’ils redoutent. Sales et affamés, ils survivent grâce à l’amour qu’ils partagent et grâce à Aleph, qui les ravitaille, les éduque et les prépare patiemment au jour où ils pourront sortir. Parce que, dehors, il y a des humains. Parce que eux sont des monstres. Et tant qu’ils ne seront pas assez forts pour les affronter, ils n’ont aucune chance.
Mais un jour Aleph ne revient pas, et les humains prédateurs cognent à leur porte. Alors, prêts ou pas, il va falloir faire face, et affronter cette terrifiante inconnue: la liberté.

Date de parution : 13/01/2022 / 8.30 € / EAN : 9782266320221

Azincourt par temps de pluie, Jean Teulé

Jean Teulé raconte avec son écriture reconnaissable entre mille un épisode peu glorieux de la guerre de cent ans

La guerre de cent ans, il y a bien longtemps que je l’avais oubliée tant le programme scolaire est loin ! Jean Teulé raconte dans ce roman l’échec sanglant des français face aux anglais en ce 25 octobre 1415, sur le champ de bataille situé tout près de la commune d’Azincourt, dans le nord de la France.

Les anglais avaient débarqué en août de la même année avec plus de 9000 hommes et pour asseoir leurs prétention à la couronne de France, fait le siège de Harfleur. Après plus de deux mois, ses troupes étant affaiblies, Henry V décide de rejoindre le port de Calais et d’embarquer pour l’Angleterre. Entre temps, plus de 12 000 hommes côté français se sont lancés à leur poursuite et ont bloqué toutes les issues maritimes possibles jusqu’à la Somme. Trempés, affamés et surtout malades de dysenterie, (ah ces moules ! Ils les ont voulues, elles les ont eus), ils sont finalement bloqués par les français du coté d’Azincourt.

C’est une armée dépenaillée, en déroute, malade, que doivent affronter alors les fringants et valeureux chevaliers français. Seigneurs de haut rang, princes de sang, hauts dignitaires ou rejetons des plus grandes familles du royaume, tout ce que le royaume de France compte comme élite est présent à Azincourt.

Le 24 octobre, il n’ont plus d’autre issue que de se battre, les troupes en déroute du roi Henri V doivent affronter celles de Charles VI.

Après une nuit de beuverie et de disputes pour savoir qui de tel ou tel noble va constituer l’avant-garde, et donc en retirer toute la gloire, les chevaliers s’apprêtent à combattre. Mais alourdis par leurs armures métalliques ornées comme à la parade, ils vont s’embourber. Le champ récemment labouré, fortement détrempé par les pluies qui s’abattent sans interruption, s’est transformé en véritable piège. Bloqués, alourdis, mal préparés, trop sûr d’eux, plus de 6000 hommes meurent là, sous des pluies de flèches pour la plupart, étouffés sous la masse des hommes et des chevaux en armures, incapables de bouger, mais aussi exécutés sur ordre du roi Henri V alors qu’ils avaient été faits prisonniers. Les combats sont intenses et la défaite écrasante malgré le nombre inégal de part et d’autre.

Pourquoi j’ai aimé ?

Jean Teulé, avec sa verve et son ironie inimitable, montre ici toute l’absurdité de ces combattants valeureux sans doute, mais si mal préparés. Les armures et les lances totalement hors de propos, les chevaux caparaçonnés qui s’embourbent et tombent sous le poids des hommes qu’ils doivent transporter. L’armée française compte alors un grand nombre de morts, et surtout déplore la disparition quasi complète de l’élite de la chevalerie. Un comble.

J’ai aimé ces images, ce vocabulaire, ces personnages truculents, cette fleur de Lys au châle jaune (apparemment synonyme de fille à soldat) qui dans sa simplicité et sa logique toute paysanne est aussi la voix de la sagesse, chose impossible à comprendre ou simplement entendre pour ces nobles si sûrs d’eux-mêmes. Même si parfois la violence des combats, des représailles, le vocabulaire cru et imagé, fait frémir, on s’y croit et on la sent si bien dégouliner sur les épaules des hommes, les armures, la terre déjà bien imbibée, cette pluie qui n’en fini pas de tomber sur les champs de bataille d’Azincourt, dans un nord de la France au ciel bas et gris.

Catalogue éditeur : J’ai lu, Mialet-Barrault

Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d’une bataille perdue. Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l’Artois. Quelques milliers de soldats anglais se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre. Bottés, casqués, cuirassés, armés jusqu’aux dents, brandissant fièrement leurs étendards, tout ce que la cour de France compte d’aristocrates se précipite pour participer à la curée. Ils ont bien l’intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n’en reviendra vivant. Un désastre grandiose !

Avec la verve qu’on lui connaît et son sens du détail qui tue, Jean Teulé nous raconte ces trois jours dantesques où, sous une pluie battante, des milliers d’hommes se sont massacrés dans un affrontement sanglant d’autant plus désastreux que cette bataille était parfaitement inutile.
Paru le 04/01/2023 / 7,80€ / 224 pages / EAN : 9782290377048

La nuit introuvable, Gabrielle Tuloup

Un roman qui se lit d’un souffle


Nathan Weiss a toujours été davantage le fils de son père que celui de sa mère
Aussi depuis le décès de Jean, il a délaissé Marthe sans aucun scrupule d’autant que ce nouveau poste en Slovénie évite bien des discussions.
Mais aujourd’hui c’est une voisine inconnue qui l’appelle pour lui parler de Marthe. Sa mère va mal, il doit venir la voir.
Il est à Paris tous les deux mois, il ira donc retrouver sa mère rue du cherche midi, dans l’appartement qui a abrité les amours fusionnels de ses parents.
Le choc est intense lorsqu’il comprend que la maladie est là. Alzheimer a pris possession de la mémoire et du passé de Marthe, de son présent et lui a volé son futur.

Pourtant celle qui fut une épouse avant d’être une mère a laissé des lettres pour son fils unique. Huit lettres qui lui seront remises au fils du temps, afin qu’il sache et comprenne, qu’il envisage le présent à la lumière du passé.
Et le lecteur ému et attentif va suivre les interrogations de Nathan et les révélations de Marthe à mesure de leur lecture et du temps qui passe, ces découvertes qui vont bouleverser ses sentiments.

Gabrielle Tuloup dit sans dire l’enfance, la douleur, la peur d’une mère d’être un jour séparée de son enfant, l’amour entre deux êtres absolu et éternel, les regrets et les silences, la vie qui vient et qui s’en va. L’amour d’un fils pour son père, celui qu’on attend en vain d’une mère qui n’ose pas embrasser et aimer. Elle dit les pourquoi et les comment, les silences et les absences, l’amour que l’on n’ose pas dire et celui que l’on cache pour se protéger.
Un roman qui se lit d’un souffle et que j’ai aimé.

Catalogue éditeur : Philippe Rey, Le Livre de Poche

Nathan Weiss vient d’avoir quarante ans lorsqu’il apprend que sa mère, malade, souhaite le voir en urgence – cette mère qu’il s’efforce d’oublier depuis le décès de son père, il y a quatre ans… Expatrié en Slovénie, il revient néanmoins à Paris.
Marthe a changé : elle est atteinte d’Alzheimer et ne le reconnaît presque plus. Nathan apprend alors qu’elle a confié huit lettres à sa voisine, avec pour instruction de les lui remettre selon un calendrier précis. Il se sent manipulé par ce jeu, qui va toutefois l’intriguer dès l’ouverture de la première enveloppe.
Ces textes d’une mère à son fils, d’une poignante sincérité, vont éclairer Nathan sur le vécu de Marthe. Et si la résolution de ses propres empêchements de vivre se trouvait dans ces lettres qui tentent de réparer le passé ?

D’une écriture sensible et poétique, Gabrielle Tuloup décrit l’émouvant chassé-croisé de deux êtres qui tentent de se retrouver avant que la nuit ne recouvre leur mémoire.

144 pages / Date de parution: 14/09/2022 / EAN : 9782253242161 / 6,90€

Suivie, Ellery Lloyd

La vie traquée d’une influenceuse

Suivie par ses millions de followers, Emmy est une instamum, une influenceuse qui étale sa vie pas toujours rêvée sur le fil Instagram Mamapoil. Tout y passe, sa vie, mais aussi celle de sa fille Coco et du petit dernier Orson. Sans oublier Dan, la mari fidèle et suiveur, auteur d’un seul roman huit ans plus tôt et qui semble désespérément chercher l’inspiration pour le suivant. Qu’importe, avec ses contrats mirifiques Emmy fait bouillir la marmite et paye allègrement les factures, maison, famille, école pour Coco, vacances, tout est devenu possible.

Irène, son agente, prend soin de la carrière d’une de ses meilleure pouliches. Et de quasiment toutes les autres instamums de sa constellation. Mais pour gagner des followers, il ne faut pas raconter sa vraie vie, celle là personne n’en veut. Pas toujours montrer du rêve non plus. Il vaut mieux être à plaindre, affabuler autant que possible tant que ce sera crédible, la vie d’une instamum n’est pas un calvaire mais s’en approche. Un véritable travail de composition finalement. Pourtant, une personne rode dans l’ombre, et sa façon de suivre Emmy n’est pas vraiment celle dont rêve toute influenceuse... Que lui veut elle, et jusqu’où ira t elle…

Le roman, parfois poussif et avec quelques longueurs, évoque avec justesse le monde sans pitié des réseaux sociaux. Que peut-on y dire, jusqu’à quel point peut-on s’exposer sans se brûler les ailes, qui se cache derrière les followers. Car amour et haine, jalousie et empathie, tous les sentiments les plus contradictoires s’expriment sur la toile pour le pire comme pour le meilleur.

Trois voix pour une seule histoire. Trois points de vue pour éclairer le lecteur et lui dévoiler les sentiments et les volontés de chacun des principaux protagonistes.

En ces temps compliqués, il n’est pas rare de voir de nombreuses personnalités se retirer de ces réseaux sociaux qui ont pourtant contribué à établir leur célébrité. Personnalités de la culture, du show-biz, mais aussi blogueuses ou autrices, qui prennent sans doute conscience du besoin de se protéger. Car si l’on peut dire, raconter, s’exposer, il ne faut jamais s’oublier ni trop en dire. Sans parler du fait qu’il est bien difficile d’encaisser la méchanceté de certains commentaires. Toujours protéger ses enfants en particulier et savoir garder une part d’intimité et de secret. Peut-être avons-nous un peu trop oublié le vieil adage, pour vivre heureux, vivons cachés.

Catalogue éditeur : éditions Hugo poche

Suivie par des millions de personnes, poursuivie par une seule.

Les gens aiment Emmy Jackson, surtout sur Instagram où elle partage sa vie de famille et ses conseils de maman à son million de followers. Son crédo : la sincérité, mais Emmy n’est pas aussi honnête qu’elle aimerait le faire croire à ses fans. En réalité, elle ne raconte pas ce qu’elle vit mais vit pour mettre en lumière son rôle de mère faussement imparfaite.
Dans sa quête de popularité, Emmy est prête à tout ; et une personne, tapie dans l’ombre de l’anonymat des réseaux sociaux, entend lui faire payer… Car les gens comme elle méritent de savoir ce que cela fait de tout perdre.
Quand votre vie s’étale sur les réseaux sociaux, quoi de plus simple que de vous tendre un piège ?

Ellery Lloyd est le pseudonyme du couple formé par Collette Lyons (journaliste) et Paul Vl itos (écrivain). Ellery Lloyd est le pendant du couple qu’ils ont créé pour Suivie. Les droits cinéma et télé de Suivie, leur premier thriller, ont été optionnés par Parkes + Macdonald Film Image Nation (Men In Black).

ISBN: 9782755697766 / septembre 2022 / 506 Pages / 8,90€

Les indécis, Alex Daunel

Ça vous dirait de passer l’éternité à inspirer un auteur en devenant personnage de roman ?

Indécis, nous le sommes tous un jour ou l’autre, mais si cette indécision devait déterminer le reste de notre temps après la vie, comment pourrions nous le gérer ?

C’est ce qui arrive à Max, lorsque à l’age de 33 ans – comme le christ?- il se retrouve propulsé dans un entre deux pour le moins étrange. Ni enfer, ni purgatoire, mais un monde dans lequel les âmes des défunts doivent choisir en quel personnage et dans quel genre littéraire elles souhaitent se transformer, pour espérer inspirer un jour un auteur et qui sait connaître alors une forme de vie éternelle.

Mais comment être capable de choisir lorsque l’on a si peu lu, ou du moins que l’on se souvient à peine de ses lectures tant celles-ci étaient un élément insignifiant d’une existence que l’on imaginait jusque là si bien remplie.

Max va l’apprendre au contact de sa professeur de français de classe de troisième, la sémillante madame Schmidt qui l’avait bien fait fantasmer lors de sa scolarité. Celle-ci est devenue guide pour les indécis. Avec elle, il va tenter de l’aider à trouver une issue à ce cruel dilemme.

Comment sortir de cette impasse et se décider pour un style littéraire, et si tout d’abord il fallait se souvenir de ses lectures, de celles que l’on a aimé, de celles qui nous ont inspiré, de celles qui nous ont déprimé, fait perdre notre temps, ennuyé, déçu, intrigué, passionné, ému, de toutes celles que l’on aurait aimé lire aussi qui sait.

De belles références littéraire, l’envie qui sait de se souvenir de ces lectures imposées pendant nos études, des passions de l’enfance ou de l’adolescence, de celles qui nous ont fait vibrer, puis de tout ce temps passé sans avoir le temps d’ouvrir une seule page, pris dans le tourbillon d’une vie dans laquelle on se laisse parfois piéger au risque de ne plus prendre son temps. Enfin, devenir personnage de roman et inspirer un auteur, un rêve non, pour tout lecteur passionné qui se respecte. D’ailleurs, vous aussi vous avez déjà entendu des auteurs vous dire qu’ils se sont laissés entraîner par leur personnage et que celui-ci leur a parfois dicté la suite de leur roman ? Alors, si finalement tout ceci était vrai ?

Hymne à la littérature à sa façon, ces indécis nous donnent envie de faire le point sur nos lectures passées, et fort heureusement, grâce à Babelio ou lecteurs.com, plus de stress, on ne perd rien, tout est enregistré !

Catalogue éditeur : Archi-poche

Mort dans un accident de voiture, Max, 33 ans, se retrouve à l’Inspiratoire : un lieu où les défunts inspirent des auteurs qui les transformeront en personnages de roman. Encore faut-il choisir un genre littéraire.
Policier ? Fantastique ? Max est indécis. Heureusement, Mme Schmidt, sa défunte professeure de français de 3e, l’accompagnera dans son voyage introspectif au cœur de sa vie passée et du rôle que les livres y ont joué.
Alors que l’éternité est devant lui, le temps est compté : il n’a que vingt-quatre heures pour prendre la plus importante décision… de sa seconde vie !

Née en 1979 dans la Vienne, Alex Daunel commence à écrire en terminale, encouragée par sa professeure de lettres. Après avoir séjourné en Australie, aux États-Unis et au Japon, elle s’installe à Paris. Les Indécis est son premier roman.
Les Indécis a été sélectionné pour le prix Jeune Mousquetaire 2022 et le prix Coup de Cœur des Lycéens 2022 décerné par la Fondation Prince Pierre de Monaco.

EAN : 9791039201179 / Nombre de pages : 312 / 8.50 €

Le Loup des Cordeliers, Henri Loevenbruck

Une incursion réussie au temps de la Révolution française

Paris, 1789. le souffle de la révolte gronde. Les parisiens et les français ont faim, le pain coûte de plus en plus cher, et le peuple a de plus en plus de mal à seulement survire. La révolte est aux portes de Versailles, les États Généraux sont convoqués, l’Assemblée nationale est crée contre la volonté du Roi Louis XVI, et la Bastille sera bientôt conquise par les révolutionnaires.

Le soir venu, un individu prend la défense des femmes agressées et détroussées dans les rues de Paris. Accompagné d’un Loup féroce tenu en laisse et formé au combat, ce mystérieux justicier masqué et vêtu de noir est insaisissable. Il signe ses actes d’un bien étrange signe au front des cadavres qu’il sème sur sa route.

C’est dans ce contexte que Gabriel Joly arrive à la capitale. Le jeune homme a déjà roulé sa bosse et rêve aujourd’hui de devenir journaliste. Pourtant seule la rédaction de la page des spectacles lui est proposée lorsqu’il commence à travailler dans le journal de son oncle. Mais Gabriel rêve d’enquête policière et avec l’aide du commissaire Guyot il décide de se pencher sur le mystère du Loup des Cordeliers, ce quartier et ce couvent dont il fréquente assidûment la bibliothèque, attiré par la charmante bibliothécaire muette mais si jolie.

A ses côtés, le lecteur part à la rencontre de Danton, de Desmoulins, Mirabeau ou encore Robespierre, mais aussi des femmes comme Olympe de Gouges ou encore Anne-Josèphe Terwagne qui tient ici un rôle déterminant de féministe engagée. L’importance et le rôle parfois ambigu des loges maçonniques est également fort bien décrit et documenté. Enfin, la manque de liberté et la main mise du pouvoir sur les médias est bien explicitée, ainsi que leur désir d’émancipation.

Henri Loevenbruck réussi le pari de nous faire aimer l’Histoire en posant un regard neuf sur la période complexe des prémices puis de la Révolution française. La narration n’est jamais fastidieuse, l’auteur nous fait participer au quotidien et aux interrogation de ces personnages historiques en nous les rendant plus accessibles.

Sachant que Le Loup des Cordeliers est un premier tome, j’ai attendu de pouvoir lire les suivants pour le commencer et j’en suis ravie, car le final donne terriblement envie d’ouvrir vite la première page du deuxième opus, Le Mystère de la Main Rouge.

Catalogue éditeur : Pocket, XO éditions

Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris.

Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée.
Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris…
Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets.
Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?

XO éditions Parution : 24 octobre 2019 / 560 pages / Format : 241 x 155 mm / Prix : 21.90 euros
ISBN : 9782845638754
Pocket Parution : 08/10/2020 / EAN : 9782266313575 / pages : 640 / 8.75 €

Le Fabuleux Voyage du carnet des silences,Clare Pooley

Et si les écrits ouvraient plus facilement les cœurs que les paroles

À la rencontre de Monica dans un café sur Fulham road à Londres. Elle a quitté son lucratif et exténuant métier d’avocat pour réaliser un rêve, ouvrir un café. Mais pas n’importe lequel ! Un café dans lequel on se sent bien, où chacun trouve sa place, où elle connaît les goûts, les habitudes, les envies de chacun.

Pourtant tout n’est pas si simple. Et le jour où un de ses clients oublie un vieux cahier rouge à l’une des tables du café, elle n’a qu’une hâte, le lui rendre. Curieuse de connaître son propriétaire, elle ouvre et commence à lire quelques pages noircies. Oh, surprise, c’est bien l’un de ses client qui a écrit là une partie de sa vie, ses espoirs ses attentes, sa solitude et sa tristesse. Mais bien évidement rien n’indique à le voir que tels peuvent être ses états d’âmes. Intriguée, elle décide de s’en rapprocher.

Mais elle est bien tentée également d’écrire elle aussi dans ce carnet prêt à recueillir les pensées les plus intimes en toute discrétion.

Enfin, discrétion, pas tant que ça finalement, puisque peu à peu, différents protagonistes vont écrire à leur tour dans le carnet, se dévoiler, se confier au silence des pages blanches. Et comme chacun indique son nom et que finalement les limites du quartiers sont plutôt restreintes, chacun des lecteurs suivants connaît tout des précédents rédacteurs.

Commence alors une sorte de chassé-croisé intime et sensible entre les différents protagonistes, qui se cherchent, se dévoilent, se taisent ou se racontent, s’écoutent, et finissent par s’apprivoiser.

Voilà un roman bien agréable à lire et qui m’a fait passer un excellent moment, aucune prise de tête, des instants de vie plus vrais que nature parfois, d’autres un peu moins évidents, mais un ensemble tout à fait harmonieusement constitué. Une écriture aussi très fluide, des personnages attachants, que demander de plus !

Lu dans le cadre du jury du Grand Prix des Lecteurs Pocket catégorie littérature étrangère

Catalogue éditeur : Pocket

Monica a abandonné sa carrière d’avocate pour réaliser son rêve : ouvrir un café sur Fulham Road. Le jour où un de ses clients oublie son carnet sur une table, elle ne peut s’empêcher de le lire. Les premières pages lui révèlent la confession de Julian Jessop, un artiste excentrique, âgé de soixante-dix-neuf ans qui exprime toute sa tristesse et sa solitude depuis la mort de sa femme.
Touchée par cette idée de révéler des sentiments intimes à des inconnus, Monica décide de continuer le carnet avant de le déposer dans un bar à vin.
Au risque de voir son destin bouleversé de manière inattendue…

Traduit par Karine Guerre / Date de parution : 03/02/2022 / EAN : 9782266324892 / pages : 512 / 8.50 € /

Le cinéma de rêve face à la mer, Holly Hepburn

C’était la dernière séance, et le rideau sur le film est tombé, ou pas…

Parce que le cinéma de notre enfance est souvent celui qui incarne le meilleur dans nos souvenirs, surtout quand il est découvert lorsque votre ami resquilleur vous montre le chemin, à cet âge on n’a peur de personne, et qu’il est accompagné des meilleures crèmes glacées italiennes de la région. Et enfin, quand le fabricant de ces merveilles n’est autre que votre grand-père alors oui, ce cinéma est un trésor pour les souvenirs.
Aussi, lorsque Gina apprend par sa grand-mère que son grand-père a besoin d’aide pour tenir sa fabrique, elle n’hésite pas une seconde à quitter Londres et son ami Matt pour aller les aider.

C’est un joli retour aux sources, sur fond de ligne de chemin de fer à vapeur, de gare en restauration, de cinéma art Déco qui se meurt, d’ami d’enfance retrouvé, de sentiments amoureux ambigus, et de restauration tant matérielle pour les bâtiments oubliés que personnelle pour les humains qui souvent ont oublié leurs rêves et leurs envies pour avancer.

Un livre fort sympathique pour les vacances, sans prise de tête, au parfum sucré des gelato de Ferdie. Amitiés, entraide, réveil d’une ville balnéaire en déconfiture, viennent agréablement pimenter le séjour de Gina.
Un bémol, le roman est en deux parties qui semblent inutiles, en particulier vu le nombre de pages, cela aurait évité des redites. De plus il me laisse une impression de pas assez car nous ne saurons pas la fin, ou peut-être que celle que j’attendais était autre dans mon imaginaire de lectrice. Et puis il faut attendre la parution de second tome pour connaître la fin, ah, dommage.
C’est malgré tout une lecture plaisante et joyeuse, humaine et chaleureuse qui dans tous les cas peut faire du bien.

Lu dans le cadre du jury du Grand Prix des Lecteurs Pocket catégorie littérature étrangère.

Catalogue éditeur : Pocket

Le plus beau des cinémas est toujours celui de son enfance. Il faut dire que le Palace, avec sa belle façade Art déco décatie et sa vue imprenable, est une merveille en soi. Si Gina, trentenaire londonienne, l’aime tant, c’est aussi que le hall abrite la gelateria de ses grands-parents. Or, tout comme le cinéma, la boutique menace de fermer ses portes. De retour en Cornouailles, la jeune femme compte bien mettre à profit cette parenthèse pour les rénover. Et, pourquoi pas, relooker sa vie ! Glaces à l’italienne et fauteuil pour deux… Demandez l’programme.

EAN : 9782266321464 / Nombre de pages : 288 / 7.10 € / Date de parution : 05/05/2022

L’américaine, Catherine Bardon

Années 60, entre la République Dominicaine, New-York et Israël

Ruth est la digne héritière de Wilhelm et Almah. Mais au décès brutal de son père, la jeune fille souhaite partir de l’île sur laquelle elle a vécu heureuse avec ses parents pour aller forger sa propre destinée en Amérique, ce pays qui avait refusé de les accueillir lorsqu’ils avaient fui l’Autriche nazie. Elle veut de venir journaliste comme son père.

Ce sont ces pérégrinations que le lecteur va suivre dans le deuxième tome de la saga qui avait débuté avec « Les déracinés ».

Sur le bateau qui l’emmène à New-York, Ruth fait la rencontre d’Arturo, un jeune homme qui rêve de devenir musicien et quitte leur île en même temps qu’elle. Cette rencontre scelle le pacte d’une profonde et durable amitié. Ruth va vivre cinq années de bouleversements importants qui auront des conséquences pour le reste de sa vie,. Elle est secondée à New-York par Myriam, sa tante fidèle et aimante qui veille sur elle comme sur sa propre fille ; en Israël par sa marraine Svenja, partie trouver sur la terre promise ce qu’elle n’a jamais trouvé ailleurs ; et toujours accompagnée sans faille par Almah, sa mère qui la guide depuis la République Dominicaine qu’elle ne quitte pas pendant ces années troubles.

Ce roman est une excellente opportunité de se remémorer quelques faits marquants de l’histoire contemporaine de ces différents pays, de suivre l’évolution des principaux personnages de la saga, et de nous faire attendre une suite que tous espèrent aussi mouvementée et humainement attachante que les précédents opus.

Si chacun des titres peut se lire indépendamment, il est sans doute préférable de commencer par Les déracinés, pour envisager de façon plus globale les conséquences de la guerre en Europe et du déplacement de ces familles qui ont dû tout quitter, et la difficulté d’être soi que peuvent ressentir les deuxièmes générations qui sont nées loin du pays d’origine de leurs parents.

Catalogue éditeur : Les Escales, Pocket

Septembre 1961. Depuis le pont du bateau sur lequel elle a embarqué, Ruth tourne le dos à son île natale, la République dominicaine. En ligne de mire : New York. Elle en est sûre, bientôt elle sera journaliste comme l’était son père, Wilhelm. Très vite, elle devient une véritable New-Yorkaise et vit au rythme du rock, de l’amitié, des amours et des bouleversements du temps : l’assassinat de Kennedy, la marche pour les droits civiques, les frémissements de la contre-culture…
Mais Ruth se cherche. Qui est-elle vraiment ? Dominicaine, née de parents juifs autrichiens ? Américaine d’adoption ? Dans cette période de doute, elle est entourée par trois femmes fortes et inspirantes : sa mère Almah en République dominicaine, sa tante Myriam à New York et sa marraine Svenja en Israël symbolisent son déchirement entre ses racines multiples. 
Date de parution : 28/05/2020 / EAN : 9782266300452 / pages : 592 / 8.75 €

Ainsi sera-t-il, Sandrine Destombes

Quand la commissaire mène l’enquête à un rythme d’enfer

La commissaire Max Letellier est sonnée depuis que son collègue et amoureux Fabio est dans le coma. Tous ses collègues et son supérieur sont attentifs à son bien-être et souhaitent qu’elle puisse retrouver une forme de sérénité avant de revenir au bureau.

Après quelques jours au vert pour récupérer elle décide pourtant de reprendre du service. C’est la seule solution pour ne pas devenir folle, se lancer à corps perdu dans le travail. Elle veut d’abord trouver qui a tiré sur Fabio, le laissant entre la vie et la mort avec une balle dans la tête, puis consciencieusement mener l’enquête qu’on lui a confiée pour comprendre d’où vient et ce qu’il est arrivé à ce jogger qui a eu une crise cardiaque pendant son exercice du mardi.

Les deux enquêtes menées en parallèle avec ses équipes nous entraînent à un rythme fou dans les bas fonds des mafias russes, mais aussi dans le milieu très fermé des traditionalistes catholiques à travers la vie d’une prêtre qui semble-t-il a oublié depuis longtemps ses vœux de chasteté.

C’est rythmé, ça pulse et c’est aussi assez réaliste pour embarquer le lecteur à toute allure sans lui laisser le temps ni de souffler ni de poser son bouquin ! Première lecture de cette autrice que j’ai bien envie de retrouver très vite. 

Catalogue éditeur : Hugo Publishing

Alors que le commandant Fabio Cavalli se trouve entre la vie et la mort, Maxime Tellier et son équipe sont bien décidés à mettre la main sur celui qui a tiré sur leur ami et confrère.
En parallèle, malgré les pressions du diocèse, ils tentent de mener à bien une enquête sur le meurtre d’un prêtre qui avait plus d’une pratique à cacher.
Maxime Tellier trouvera tout de même le temps de répondre à l’appel de détresse de ses amis, les Gouvier, installés en Normandie. Le temps d’un week-end, elle cherchera à résoudre une affaire non classée, vieille de quinze ans.
Plongée au cœur de ces trois enquêtes, Maxime Tellier n’aura qu’un seul et même but : découvrir la vérité.

Parution 07/10/2021/ ISBN papier : 9782755691818 / prix : 7,50€