Vers la flamme, David Hennebelle

Un cri d’alerte pour une planète en danger

Un livre né de la rencontre d’une femme blanche avec les Yenomami, communautés d’indiens semi-nomades de la forêt amazonienne.

Dans les années 69, Paliki part pour une mission en forêt amazonienne. Elle veut devenir photographe et souhaite réaliser un reportage sur les Yanomami. Un séjour au milieu d’eux lui permet de les comprendre et de les apprécier. Elle souhaite les photographier mais découvre avec stupeur que le flash des photos leur fait peur. Il pourrait figer les morts auprès des vivants et ils les hanteraient pour toujours. Il est hors de question d’aller à l’encontre de ces croyances auxquelles elle prête une grande attention.

Soucieuse de les respecter, elle fera plusieurs séjours avant d’être acceptée et de pouvoir les photographier librement et ouvertement.
Mais peu à peu cette communauté de vie à priori provisoire devient sa norme. Elle ne reviendra plus à Brazilia et reste auprès d’eux pour partager leur vie.

Ce roman se lit d’un souffle. Ce souffle est celui de la vie des peuples natifs de l’Amazonie qui sont chassés peu à peu de leurs territoires par les garimperos. Mais surtout par l’appât du gain des grands groupes internationaux, poussés par la gouvernement actuel du Brésil, et qui n’hésitent plus à défricher la forêt amazonienne.
Le poumon de la planète est en danger. Ce n’est plus un abri sûr pour les peuples qu’il a longtemps protégés, et sa disparition programmée est une catastrophe pour l’homme.

Court, humain, intense et porteur de sens, un roman qui fait réfléchir au sens profond de la vie et à l’indispensable communion des hommes et de la nature.

Catalogue éditeur : arléa

Paliki sait-elle que la première expédition en forêt amazonienne d’où elle veut ramener des photos des Yanomami changera pour toujours sa vie ? Avant de choisir définitivement de rester avec eux, elle alertera le monde sur ce qu’il faut bien appeler la destruction massive d’une communauté humaine ainsi que celle de la forêt où ils vivent.

David Hennebelle est né à Lille en 1971. Professeur agrégé et docteur en histoire, il a publié aux éditions Autrement Mourir n’est pas de mise, 2018, Prix Georges Brassens 2018, et Je marcherai d’un cœur parfait, 2020. Vers la flamme est son troisième roman.

Prix public TTC 18.00 € / Date de publication 05/01/2023 / EAN 9782363083210

Amazonia, carnet de voyage

Voyageur immobile ou amoureux du Brésil, ce livre est pour chacun de nous !

« Nous pensons que Yushibu le grand Esprit continuera à protéger cette forêt et les êtres qui y vivent, tels que l’eau et les plantes médicinales. Et nous pensons que grâce à lui nous pourrons ressusciter de nombreuses vies, de nombreux arbres. Car les arbres ont un esprit au même titre que les humains. Ils ont une vie… Et les couper revient à la leur enlever. »

A l’heure où les incendies de forêt, les inondations, les catastrophes climatiques, mais aussi les incendies de la forêt amazonienne font rage partout dans le monde, cet ouvrage est un pavé jeté à nos consciences endormies, pour nous rappeler tout ce qu’il faut encore et toujours protéger. Rien n’est gagné, l’écologie n’est pas seulement un groupe candidat à diverses élections, ou un mot lancé en l’air pour faire joli dans le paysage germanopratin, l’écologie est au contraire plus que jamais une dimension à prendre en compte chaque jour, par chacun de nous.

Voyage au pays des indiens Huni Kuin.. Paysages, habitat, cuisine, traditions, artisanat, culture, spiritualité, peintures corporelles traditionnelles à la façon de tatouages, la rencontre avec les indiens natifs charismatiques et pour certains ardents défenseurs de leur propre cause est diverse, émouvante, surprenante aussi parfois.

On y découvre tout ce qui fait la vie de ces indiens. Rite initiatique, comme l’usage de teindre ses dents d’un noir brillant pour les fêtes et les rituels chamanisme, médecine sacrée et naturelle, connaissance de la forêt qui soigne et de ses plantes médecine, spiritualité et croyances animistes séculaires.

Ce superbe moment de lecture questionne notre relation à la terre, à la forêt, à notre planète. Car si les incendies et la déforestation, véritable génocide des indiens et de la faune en place, continuent au rythme auquel nous assistons ces dernières années, poussé par un président Bolsonaro climato-sceptique qui laisse faire, non seulement la forêt amazonienne et ses indiens sont en danger, mais la terre dans sa globalité risque de perdre un équilibre écologique indispensable à la survie de l’humanité.

Un beau livre carnet de voyage par Valérie Aboulker, Stéphanie de Bussierre et Emmanuel Gazeau

Les dessins et les couleurs somptueuses de Valérie Aboulker, le vert dans toute sa splendeur – y compris sur la tranche du livre et pour sa couverture- montrent bien ce qui attend le lecteur impatient. À cela se joignent les photos d’Emmanuel Gazeau et les textes de Stéphanie de Bussierre, infatigable voyageuse, dénicheuse d’auteurs aussi passionnés qu’elle et gardienne elle aussi de cette forêt amazonienne en danger. Stéphanie est également éditrice.

Dans cette maison d’éditions, on ne manquera pas le très beau livre de Simon, carnets de Chine

Catalogue éditeur : Akinomé

Juillet 2018, une dessinatrice, un photographe et une géographe embarquent pour un séjour exceptionnel chez les Indiens Huni Kuin. Et le programme fut dense : peintures corporelles mais aussi marchés d’artisanat ou encore tir à l’arc ou découverte des plantes qui guérissent. Par ailleurs, ce livre rend surtout un hommage appuyé à la Forêt.
En premier lieu, aux pajés, les savants ceux qui connaissent les traditions et les médecines ancestrales. Et il rend également hommage aux peuples indigènes eux-mêmes qui luttent en tant que « gardiens de la Forêt ».

Amazonia est le premier Carnet de voyage sur l’ethnie Kaxinawá (ou Huni Kuin). Ces Amérindiens vivent des deux côtés de la frontière, entre Brésil et Pérou. Ainsi, parmi ces villages qui longent les rivières Purus, Tarauacá ou Muru se trouve Igarapé do Caucho. Là où les auteurs ont demeuré auprès des Indiens.

Auteures : Stéphanie de Bussierre, Valérie Aboulker
Photos : Emmanuel Gazeau
ISBN : 979-10-96405-21-3 / Paru le 08/11/2019 / Prix : 32,00€

Faune et flore du dedans, Blandine Fauré

Au cœur de la forêt protectrice et souveraine, une jeune femme se dévoile, se reconstruit, et observe cette « Faune et flore du dedans » dont parle aussi bien Blandine Fauré.

Domi_C_Lire_faune_et_flore_du_dedans_blandine_faure.jpgLouise est une jeune femme dont nous découvrons la vie à mesure qu’elle égrène ses souvenirs, et qu’elle évoque ses rencontres avec la nature qui l’obsède autant que la photographie.

Une mère étrange disparue trop tôt, qui après avoir abandonné Louise à sa grand-mère revient à la maison avec deux jumeaux, puis disparait, définitivement. Se remettre du deuil d’une mère, puis vivre une relation intense, forte, puissante avec un artiste, vivre alors un drame, puis partir, loin, dans la forêt, dans la nature dans ce qu’elle a de plus fort, de plus absolu, de plus sauvage, loin de la civilisation et de la destruction annoncée par l’homme, pour voir avec un œil neuf, celui de l’artiste photographe la puissance de la nature, des plantes, de la forêt amazonienne.

Joachim est le chef du département botanique du Muséum d’Histoire naturelle. Louise va le rencontrer sur son lieu de travail, à l’université où il enseigne, où il fait autorité dans sa matière, pour lui exposer son projet. Elle veut photographier la nature, la végétation, au plus près, au plus dense, tout découvrir et apporter son regard neuf.

Quelques mois après ce sera l’Amazonie. Louise participe à cette expédition extraordinaire qui nous entraine, nous simples citadins, jusqu’à la canopée, jusqu’aux insectes, aux plantes, aux découvertes minuscules mais si importantes que font ces masses de savants qui passent une partie de leur vie à ausculter le vivant encore intact. Entre Louise et Joachim, ce sera une fusion des cœurs, des corps, puis l’oubli…

Mais rien n’est aussi simple, et tout comme les grands mystères de la nature, qui est belle et s’adapte, ou se transforme sans qu’aucun scientifique ne soit en mesure parfois de comprendre pourquoi, la vie de Louise va également changer pour toujours…

J’ai aimé ce premier roman qui nous transporte en permanence dans un univers paisible et foisonnant, dans cette nature qui transcende la vie de ceux qu’elle bouleverse par sa beauté et sa fragilité, sa force et a puissance aussi. J’ai aimé suivre le cheminement des pensées de Louise qui se remémore les moments clés de sa vie, elle alterne la réalité du présent avec les souvenirs, ceux de la famille, les deuils, la vie, l’amour, qui passent et font que malgré tout on avance et que l’on devient autre, plus fort sans doute de sortir vivant de ses blessures les plus profondes.

Il y a surtout une beauté subtile dans ces pages qui nous plongent au cœur de cette nature foisonnante et puissante, rédemptrice et cicatrisante, intemporelle, éternelle et pourtant fragile. Une nature bien plus éphémère qu’il n’y parait, surtout si l’homme n’y prend pas garde.

💙💙💙💙


Catalogue éditeur : Arléa

La forêt me dévore, me happe, désagrège toutes mes défenses. Elle m’assomme par sa densité, les milliers d’arbres alignés devant moi s’empressent de me voler quelque chose que je ne veux pas leur donner.

Que fait Louise, artiste plasticienne, un peu photographe, un peu dessinatrice, dans cette équipe de scientifiques dont la mission est d’explorer le parc El Manu, jungle amazonienne péruvienne et d’y collecter des espèces inconnues, menacées quelquefois, dans des conditions extrêmes. Pourquoi les a-t-elle rejoints et que vient-elle chercher ? Il y a bien sûr un travail artistique sur le végétal qu’elle veut mener à bien, mais très vite d’autres raisons, plus obscures, se dessinent. Il y a Joachim, le chef de l’expédition, avec lequel se noue une relation intense, secrète et toute en retenue. Il y a le passé, douloureux, émaillé de deuils, d’absence et d’abandons. Il y a aussi la quête, trouver enfin une forme d’apaisement, de réconciliation avec soi-même, avec la vie tout court. Lire la suite …

La forêt, la selva, se déploie tout au long du livre. Elle est inquiétante, protectrice, matricielle, elle engloutit autant qu’elle rejette, elle met à nu et peut tuer aussi. Elle envoûte ceux qui la pénètrent et tentent de se mesurer à elle. Louise marche, respire, se fond dans cet océan vert et nous marchons avec elle, nous respirons, nous cheminons derrière elle. Comme elle, nous observons le lent et puissant assaut des plantes vers la lumière, le combat pour la survie, la tentation de la disparition.

Blandine Fauré, avec ce premier roman d’une exceptionnelle maîtrise, nous embarque dans une aventure intérieure, long chemin vers la rédemption, et dans une aventure unique, digne des grands récits initiatiques, où se mêle la découverte toujours juste d’un biotope inconnu, menacé, et clos sur lui-même.

Collection : 1er Mille / août 2018 / 212 pages / 20 € / Dimensions : 13 x 19 cm / ISBN : 782363081698