Georges Brassens Militant anarchiste, Frédéric Bories

Le livre de Frédéric Bories se focalise sur les années 1946 à 1948, période pendant laquelle Georges Brassens s’est tourné vers l’anarchisme, une façon de penser que l’on retrouvera en filigrane de son œuvre. Mais des convictions et un engagement qui, s’ils les garde toute sa vie, ne sont pas soumis à l’appartenance à un parti ou un journal.

C’est par une enquête fouillée, à base de documents d’archive en particulier, que l’auteur réussi à montrer cet attrait pour l’anarchie que finalement l’artiste gardera toute sa vie.

Issu d’un milieu pauvre, Brassens a cherché toute sa vie à lire, comprendre l’autre, il s’est tourné vers la littérature, la philosophie, avec un sens de l’humain qui se sent dans chacun de ses textes.

S’il a été secrétaire de rédaction du Libertaire, l’organe de la fédération anarchiste, dans lequel il a croisé ses contemporains Léo Ferré, André Breton ou encore Albert Camus, s’il a arpenté les meetings des mouvements libertaires et antimilitaristes de l’époque, Brassens n’accepte aucune forme d’autorité. C’est donc à travers une anarchie individuelle qu’il montre son attrait pour cette façon de penser. Par son refus de l’autorité, son respect de l’humain, de l’autre, son amour inconditionnel pour la langue française qu’il a manié toute sa vie avec justesse, pesant chaque mot, chaque phrase, et les mettant en musique. Ces notes de musique travaillées et pensées comme un exhausteur de saveur, pour nous en faire apprécier le sens.

À travers cette période précise de la vie de Brassens c’est aussi l’histoire du mouvement anarchiste de l’immédiat après-guerre que Frédéric Bories nous raconte là. Il faut dire qu’il est enseignant et un des archivistes du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme de Marseille.

Catalogue éditeur : Les mots et le reste

Si les croquants et croquantes de la France entière ont chanté à tue-tête les textes d’un des plus célèbres chanteurs français, peu d’entre eux connaissent son implication au sein du mouvement anarchiste entre 1946 et 1948. Souvent éludée par les biographes, cette parenthèse politique et littéraire a pourtant façonné son être et conditionné toute son oeuvre. Avant de trimbaler sa pudeur sur les planches des salles de concert, Brassens, qui voulait être poète, a passé la guerre et les années qui suivirent à dévorer les oeuvres de Baudelaire, La Fontaine, Gide, ou Anouilh avant de découvrir François Villon, Proudhon ou Bakounine, dont les idées antiétatiques, antimilitaristes, et leur désir d’égalité sociale, lui seyaient tout à fait. En découla une carrière journalistique prolifique pour Le Libertaire, organe de la Fédération anarchiste dont il devint le secrétaire de rédaction. Frédéric Bories est né et vit à Marseille. Enseignant, il est également archiviste au sein du Cira Marseille (Centre International de Recherches sur l’Anarchisme).

Parution : 20/01/2022 / ISBN : 9782361399528 / 192 pages / 17.00 €

Indochine, Dizzidence Rock’n’Roll, Frédérick Rapilly

Vous suivez le groupe Indochine depuis 40 ans ? Ce livre est fait pour vous !

Quarante ans, puisque c’est le 29 septembre 1981 que le groupe donnait son premier concert. Si la tournée anniversaire a été retardée par la covid, nous avons malgré tout eu le plaisir de les revoir en 2022 pour fêter ça. Un groupe de rock français qui a une telle longévité malgré tous les aléas de la vie, et qui rempli le stade de France, forcément ça interpelle. De l’aventurier à 13, du stade de France à Bercy, le groupe aux plus de treize millions d’albums vendus tient sa place.

Frédérick Rapilly leur rend un véritable hommage dans ce beau livre édité par les éditions Rock’n’Folk. À partir de la présentation chronologique de leurs différents albums, ce qui permet de les resituer dans leur époque, il les met en regard également des groupes qui les ont accompagnés tout au long de ces quarante années. Autour de la parution de chacun de ces treize albums, voire même singles, rivalité, inspiration, emprunts aux uns ou aux autres, travail avec d’autres artistes, reprises de textes, sont explicités et contextualisés.

Tout au long, on note la place prépondérante de Nicola Sirkis, chanteur et leader du groupe, compositeur de la plupart des paroles. Il est le seul rescapé du groupe initial, en particulier depuis le départ de Dominique Nicolas en 1994, celui de Dimitri Bodianski, et la mort de Stéphane, son frère jumeau, en 1999. Contre vents et marées, contre l’adversité parfois, les critiques souvent, il a tenu son groupe et peut se targuer de remplir les salles et attirer autant ses fans de la première heure que désormais leurs enfants, avec toujours autant de ferveur.

Indochine, Dizzidence Rock’n’Roll est riche de nombreuses citations, photos, couvertures. Un livre passionnant, un bel objet à s’offrir ou à offrir, et à mettre au pied du sapin.

Catalogue éditeur : Rock’n’Folk éditions

Indochine est sans conteste le dernier groupe « monstre » français. Un groupe qui a su, à merveille, traverser les décades, toujours se réinventer, innover, prendre des risques. Le public (son public) lui en a toujours été reconnaissant, de génération en génération.

Frédérick Rapilly, journaliste rock dans l’âme, raconte 40 années de dissidence, d’indépendance, à travers une discographie riche (13 albums studios), parcourue par des influences éclectiques, des prises de positions radicales, mais sans jamais s’éloigner d’une poétique rock.

Frédérick Rapilly est journaliste pour Télé 7 jours. Il écrit des thrillers (éditions Critic et Pocket) et des bios rock (The Cure et Talk Talk).

Parution: 01/10/2021 / 29,95€ / 192 Pages

Brassens, une vie en chansons, Thomas Chaline

Écouter parfois en boucle les chansons et les textes de Georges Brassens, et le retrouver dans l’excellent livre de Thomas Chaline « Une vie en chansons » publié chez Hugo et Cie.
Y retrouver le meilleur de ses textes accompagné de belles anecdotes pour nous montrer ce qui fait l’intérêt de sa musique.
Revenir avec lui chez Walczak, ce bistrot parisien dans lequel j’ai passé quelques soirées formidables depuis tant d’années, marcher dans les rues de Sète et aller voir le cimetière marin, chanter à tue-tête la réplique de Marquise même si je n’ai plus vingt-six ans, et lire les mots des artistes de son temps et d’après pour voir à quel point eux aussi ont su apprécier le talent et les mots de Brassens.

Se souvenir que la musique ne doit jamais passer avant le texte mais au contraire l’accompagner le plus justement et discrètement possible, tout en le mettant en valeur, et que c’est exactement ce que j’apprécie chez cet artiste incontournable du XXe.

C’est l’année Brassens, alors n’hésitez pas à lire, offrir et à partager ce livre qui évoque le processus créatif du troisième chanteur préféré des français. En liant une chanson à chaque anecdote Thomas Chaline nous permet de balayer le répertoire de Brassens et sa vie le temps de quelques notes de musique.

En octobre 2021, on célèbre le centenaire de la naissance de Georges Brassens, disparu depuis 40 ans.

Catalogue éditeur : Hugo et Cie

 » La mauvaise réputaion « ,  » Le gorille « ,  » Les amoureux des bancs publics « ,  » P… de toi « ,  » Chanson pour l’Auvergnat « ,  » Les sabots d’Hélène « ,  » Auprès de mon arbre « ,  » Le vieux Léon « ,  » L’orage « ,  » Les copains d’abord « ,  » Les trompettes de la renommée « ,  » Supplique pour être enterré à la plage de Sète « ,  » La non-demande en mariage « ,  » Mourir pour des idées « ,  » Les passantes « … : on ne compte plus les standards de Georges Brassens entrés au patrimoine de la chanson française.

Alors qu’on célèbre le centenaire de la naissance et les 40 ans de la mort de Georges Brassens en octobre 2021, Thomas Chaline dévoile les secrets de création de l’oeuvre du troisième chanteur préféré des Français de tous les temps et propose de découvrir, à l’aide de nombreuses anecdotes, l’histoire des chansons de Georges Brassens, qui sont autant de repères qui jalonnent la vie de l’artiste.

Depuis 2016, Thomas Chaline est l’auteur de plusieurs livres à succès, dont Indochine, la véritable histoire (2018). Admirateur des chansons de Francis Cabrel depuis son plus jeune âge, c’est en spécialiste de l’œuvre du chanteur qu’il lève le voile sur l’univers de création de l’artiste.

21/10/2021 ISBN papier : 9782755692181 16,95 € / ISBN numérique : 9782755693133 9,99€

Requiem pour une apache, Gilles Marchand

Quand le désir de reconnaissance déclenche la révolution des invisibles

L’écriture poétique et le sujet universel font du dernier roman de Gilles Marchand un petit bijou d’humanité.

Jolene n’est ni trop ni pas assez. C’est juste le genre de fille dont on a envie de se moquer dans la cour de récré. Elle a pourtant un remède infaillible pour faire taire tous les méchants gamins qui la poursuive de leurs invectives, car son père à elle « il peint la tour Eiffel, alors ta gueule ». Son père est peintre, chaque jour il part avec son pot de peinture couleur brun tour Eiffel et monte tout là-haut redonner vie à la grande dame. Jusqu’au jour où, trop d’alcool ça ne permet forcément plus à un homme de monter aussi haut. Plus de boulot et un goût prononcé pour le goulot, ça ne fait pas de vieux os. Jolene et sa mère se retrouvent seules… à force d’écouter Nino Ferrer et de pleurer chaque jour, on aurait pu penser que la veuve resterai veuve, mais elle trouve un nouveau mari et rapidement sa fille doit partir. L’échec scolaire, ça n’aide pas beaucoup quand on cherche du travail. Pourtant Jolene trouve un emploi de caissière qu’elle occupe sans jamais rechigner. Mais ce badge qu’elle doit porter chaque jour, ce tutoiement, ces clients souvent irrespectueux, un jour trop c’est trop, ras le bol, elle envoie tout valser.

Chaque jour dans le bar de l’hôtel-pension de Jésus, Jolene passe et met inlassablement le même disque de Dolly Parton sur le Juke-box. Peu à peu, la dizaine de paumés rassemblés là commence à l’adopter. Tous, même Wild Elo, cet ancien chanteur qui nous raconte leur quotidien et leur rencontre avec Jolene. Car les pensionnaires ont tous à leur façon souffert dans leur vie et ont trouvé refuge chez Jésus. Ils cohabitent en bonne intelligence, sans faire de vague.

Jusqu’au jour où passe un employé du gaz irrespectueux. Il n’a pas un bonjour, pas un mot envers le patron, et c’est la révolution qui commence. Celle des laissés pour compte, des différents, de ceux qui jusqu’à présent n’ont jamais osé se rebeller et ont accepté tête basse les mots, les gestes, les insultes sans jamais se redresser.

Grâce à Jolene ils osent enfin… Comme l’on dit parfois Il suffirait de presque rien. Alors elle ose tout Jolene, car elle n’a rien à perdre ni à gagner si ce n’est cette part d’humanité qu’on lui a toujours refusée. Dans cette solidarité et cette fraternité partagée, c’est tout un monde qui se soulève et qui existe enfin, faisant fi de cette résignation qui les rendait transparents pour le monde extérieur.

Merci Gilles Marchand pour ce beau roman qui fait sourire et réfléchir, qui fait sans doute regarder l’autre autrement, le petit, le grand, le roux, le bègue et tous les invisibles. Merci pour cette écriture à la fois loufoque et poétique, tendre et joyeuse, que l’on aime tant retrouver à chaque nouveau roman depuis l’inoubliable Une bouche sans personne (dont on ne manquera pas de reconnaître une allusion dans ce roman).

Il faut entrer dans les romans de Gilles Marchand sans a priori et se laisser porter pour partager une part de rêve, c’est une belle expérience que l’on a envie de renouveler à la première occasion.

Du même auteur on ne manquera pas de lire également le recueil de nouvelles Des mirages plein les poches.

Catalogue éditeur : Aux Forges de Vulcain

Jolene n’est pas la plus belle, ni forcément la plus commode. Mais lorsqu’elle arrive dans cet hôtel, elle est bien accueillie. Un hôtel ? Plutôt une pension qui aurait ouvert ses portes aux rebuts de la société : un couple d’anciens taulards qui n’a de cesse de ruminer ses exploits, un ancien catcheur qui n’a plus toute sa tête, un jeune homme simplet, une VRP qui pense que les encyclopédies sauveront le monde et un chanteur qui a glissé sur la voie savonneuse de la ringardisation.

414 pages / Format : 14 x 20,5 cm / ISBN : 9782373050905 / Date de parution : 21 Août 2020

L’homme qui chante. Alfred-Chauvel

« L’homme qui chante », c’est Daho, Étienne de son prénom. Nous allons le suivre pendant les trois ans indispensables à la création de son dernier album « Les chansons de l’innocence retrouvée »

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A Londres tout d’abord, où va être réalisée une grande partie de son disque, puis en tournée.
Tout au long, le récit graphique alterne entre deux visions, celle de Daho, puis à tour de rôle, de tous ceux qui autour de lui sont indispensable à la création, à la réalisation du disque : musiciens compositeurs, musicien bassiste, coproducteur, directeur artistique, ingénieur du son, responsable image, responsable de projet, photographe, manager, réalisateur, régisseur général sur la tournée, tout un microcosme que l’on n’imagine pas mais qui permet l’aboutissement de l’œuvre de l’artiste.
Le récit est découpé en chapitres qui rythment à eux seuls ces étapes créatives : l’écriture, l’enregistrement, Londres, l’album, le truc (là, je ne vous dis rien, allez voir !), la promo, la tournée.
Enfin, quelques doubles pages avec simplement les paroles des chansons, dans un décor graphique intéressant et sobre, qui reprend les tonalités de tout l’album : rouge, bleu, noir, gris.

Une fois refermée la dernière page, le lecteur a voyagé dans les coulisses de la réalisation d’un disque. Et comprend les interrogations et questionnements de l’artiste. Maintenant, il n’y a plus qu’à écouter l’album !

💙💙💙💙

Catalogue éditeur : Delcourt

« Nous souhaitons faire un livre atypique, passionné, différent, beau, tout simplement, autour d’un artiste qui nous émeut et nous passionne. » Ainsi se termine le mail envoyé par les auteurs, en septembre 2012, au manager d’Étienne Daho…

Date de parution : 21/10/2015 / ISBN : 978-2-7560-6029-3 Scénariste : CHAUVEL David, ALFRED / Illustrateur : ALFRED / Coloriste : ALFRED