Sarah Bernhardt, le garçon manqué. Michel Quint

Artiste, tragédienne ayant une préférence pour les rôles masculins, mais qu’est-ce qui a suscité le destin  Sarah Bernhardt ? Jolie découverte que cette série destinée aux jeunes.

Domi_C_Lire_sarah_bernhardtDe Michel Quint j’avais aimé, et maintes fois offert, Effroyables jardins qui est pourtant un roman portant sur un sujet difficile, mais où les sentiments contradictoires sont magnifiquement mis en mots par l’auteur.
Dans Sarah Bernhardt, le garçon manqué point de tragédie sur fond de guerre, mais l’évocation du destin de la grande Sarah Bernhardt au moment où elle entre en scène pour jouer l’Aiglon. Elle se souvient… Pour Sarah Bernhardt, l’enfance sera une succession de pensionnats, couvents, des années à se chercher et à comprendre pourquoi elle était faite. Elle qui bien qu’intelligente ne brillait dans aucune matière scolaire classique a très tôt ressenti  sa passion pour le théâtre.

Destins extraordinaires est une série  proposée par les éditions Le Duc. S jeunesse  dirigée par Fabienne Blanchut. Elle se propose de faire écrire par de grands romanciers renommés et reconnus le destin de personnages célèbres, en particulier le ou les moments qui ont fait basculer leur destin vers ce qui deviendra leur raison d’être, leur avenir.

Ponctués d’illustrations de David Pillet, ces Destins extraordinaires sont un très bon moment de lecture, racontant des anecdotes et des faits ayant pour la plupart réellement existé. Un point intéressant, les notes de bas de page pour expliquer des mots, des expressions, pour une meilleure compréhension du texte par le jeune public auquel ces destins extraordinaires sont destinés. Un excellent moyen, ludique et  attrayant, de raconter l’Histoire autrement, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

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Catalogue éditeur : éditions le Duc.s

En mars 1900, alors qu’elle attend d’entrer en scène, costumée en homme, pour la première de L’Aiglon, Sarah Bernhardt se souvient d’événements de son enfance, un rôle d’ange et la rencontre d’un militaire, qui ont suscité sa vocation de tragédienne et son envie de rôles masculins. Son destin de garçon manqué.

Décrite par la sensibilité de Michel Quint, voici l’enfance passionnante de celle qu’on surnommait « La Divine ».

 

Mon ciel et ma terre. Aure Atika

D’Aure Atika, on connait la comédienne, désormais il faudra composer également avec l’écrivain !

DomiCLire_aure_atika_mon_ciel_et_ma_terre.JPGBel hommage, hymne, ode à Odette, cette mère fantasque, bohème, aimée follement par sa fille qui nous montre avec « Mon ciel et ma terre » toute la puissance de cet amour.

Et l’on découvre des souvenirs qui sont tellement forts, visuels, charnels, que le lecteur voit à son tour le beau visage d’Ode, sent son parfum, l’odeur de sa peau, de ses cigarettes, entend le bruit de la fête. Mais il y a beaucoup d’émotion également à ressentir l’abandon, la solitude, d’une enfant qui attend, espère, mais comprend vite que sa mère n’est pas de celles-là qui donnent de l’amour sans compter, de l’affection, des câlins… Car Ode, c’est aussi un autre monde, d’autres amours, la fête et les amants, les nuits à danser, la drogue aussi, et surtout la vie pas vraiment facile que l’on traverse toujours avec une pointe de gaité, de joie de vivre malgré les épreuves et dans l’attente de jours meilleurs.
Qu’il est étonnant cependant de voir que face à une certaine forme d’égoïsme, d’insouciance, de manque d’attention, cette enfant est totalement amoureuse de cette mère unique, expansive, rayonnante puis triste, malade, mais toujours tellement extra-ordinaire…

Car on peut se demander qui a vraiment été la mère dans ce couple étrange, où celle qui devait cajoler, réconforter, éduquer, était celle qui provoquait les angoisses de sa fille mais ne savait ou ne voulait pas les voir. On sent tout au long des pages une enfant protectrice, qui accepte et comprend, responsable avant l’heure, mais définitivement heureuse de cette vie qui a forgé l’adulte qu’elle est devenue. Et le lecteur de découvrir et d’apprécier, étonné, cette artiste qui se dévoile avec pudeur. On sent qu’elle a toujours peur d’en dire trop ou pas assez pour nous faire comprendre et mesurer la réalité de cette mère qu’elle révèle dans ce cri d’amour magnifique. Alors avouons-le, c’est une très belle surprise ce premier roman d’Aure Atika à l’écriture fluide, pudique et touchante à la fois.


Catalogue éditeur : Fayard

 « J’ai aimé ma mère, follement. Je l’ai cajolée, protégée. Je lui chantais des comptines de couleur, bleue, ou rose selon l’humeur, pour la rassurer. Je l’épaulais lors de ses chagrins d’amour, j’assistais, déboussolée, à ses crises de manque. J’étais parfois la mère de ma mère… Pourtant, je l’admirais plus que quiconque, je ne l’aurais à aucun moment échangé contre une autre. Maman, elle n’avait pas peur de se bagarrer avec ses pieds et ses mains, ni de claquer la porte aux nez de ses amants. Maman, elle partait en pleine nuit faire la fête, elle m’emmenait dans des dîners de grands en plein Saint-Germain des Prés, à la Coupole ou au Flore, alors que nous vivions dans de petits appartements faits de bric et de broc. Ma mère était bohème. Elle était mon ciel et ma terre. Elle était mon Ode. Tout un poème. »
Aure Atika est comédienne, scénariste et réalisatrice. Elle oscille entre films d’auteur (Jacques Audiard, Abdellatif Kechiche, ou Stéphane Brizé) et productions grand public (La Vérité si je mens, ou OSS 117). Mon ciel et ma terre est son premier roman.

 EAN : 9782213687100 / Parution : 08/02/2017 /  208pages / Format : 135 x 215 mm