Les os des filles, une histoire de transmission, de générations, une histoire de femmes et d’exil, un roman émouvant et singulier

Line nous raconte l’histoire de trois générations de femmes, Ba la grand-mère, sa fille H. et la petite fille qui n’est autre que l’auteure elle-même.
Vietnam, années 60. C’est la fin de la seconde guerre d’Indochine. Dans la famille de Ba, il y a trois filles, les trois H. La deuxième sœur, mère de la narratrice, a épousé un français. Dans une famille vietnamienne, tout le monde vit dans la même maison et les enfants sont élevés par l’ensemble de la famille, grands-parents, tantes, nourrice. La vie s’écoule dans le vacarme de la rue, la chaleur de la famille, l’impatience de l’enfance, les livres, l’école, les sorties, les chagrins et les découvertes. Pourtant un jour, il faut quitter ce cocon et H part rejoindre Tours avec son mari français et ses enfants.
L’arrivée ne se fait pas sans douleur. Il faut apprendre d’autres coutumes, vivre sous d’autres latitudes, affronter un autre climat, quitter la chaleur de la tribu vietnamienne et tenter de se faire accepter par cette nouvelle famille, cette ville, ce pays, dans lequel H et ses enfants se sentent étrangers. Arrachée à leur cocon familial, mère et fille vont devoir s’adapter, au risque de se perdre.
C’est cette difficile expérience de la vie que raconte l’auteur. L’Indochine, l’enfance heureuse, puis la déchirure du départ inexpliqué, l’arrivée à Tours, puis Paris, la nouvelle famille, puis la solitude, la mort, frôlée, espérée, puis repoussée par l’enfant devenue une jeune fille minuscule aux os si fragiles. Enfin la difficulté trouver sa place, puis d’accepter sa vie, celle d’une étrangère dans son pays d’origine, d’une étrangère dans son pays d’adoption.
Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2020
Catalogue éditeur : Le livre de Poche
« Nous finissons tous ainsi, après tout, et c’est doux. C’est doux parce que c’est commun. Il y aura eu bien des injustices, bien des secousses, bien des dangers ; il y aura eu des joies, des rires, des peurs, des amours, des haines, des ressentiments, des passions ; il y aura eu des accidents, des voyages, des crises, des maladies… Nous aurons été chacun à notre manière déformés par la vie. Il restera les os humains – ce que nous avons été au minimum, ce que nous avons tenté d’être au maximum. »
C’est l’histoire de trois femmes : Ba, sa fille et sa petite-fille – l’auteure elle-même. Une histoire qui commence dans les années 1960, pendant la seconde guerre d’Indochine, sous les bombes d’un village vietnamien. Ces trois générations de femmes traverseront trois combats : celui de la guerre, celui de l’exil et celui de la maladie.
Line Papin est née à Hanoï le 30 décembre 1995. Après L’Éveil, Les os des filles est son troisième roman.
7,20€ / Pages : 184 / Date de parution : 02/01/2020 / EAN : 9782253934479 / Éditeur d’origine : Stock