Cet instant-là. Douglas Kennedy.

Sur fond de romance et d’espionnage, il faut savoir saisir la chance de sa vie et ne pas laisser passer « Cet instant-là »

J’ai lu déjà pas mal de romans de Douglas Kennedy, et j’avais arrêté après « la femme de Ve », sans doute parce qu’à moment donné j’avais l’impression de connaître déjà ? Il n’empêche, c’est un auteur dont j’aime l’écriture et la vision anglo-saxonne de l’Europe, même si c’est également un auteur que l’on imagine presque français.

Ici, le narrateur Thomas Nesbitt, la cinquantaine, est écrivain. Après quelques années d’une vie de couple banale et sans passion, il décide de divorcer. Au même moment, il reçoit un paquet et un courrier venus d’Allemagne. Les souvenirs remontent, ceux d’une période de sa vie passée à Berlin au temps de la RDA et du mur.

Nous découvrons vingt-cinq ans plus tôt, Thomas, jeune auteur, parti à Berlin pour écrire un livre sur la vie de l’autre côté du mur. Il rencontre Alistair, peintre anglais homosexuel, drogué et particulièrement talentueux chez qui il va sous louer une chambre, et trouve un emploi dans une chaine de radio locale. Son ambition est d’écrire ses impressions de voyage sur Berlin Est. Là, il croise Petra, transfuge de la RDA, qui travaille comme traductrice. C’est le coup de foudre, la rencontre de sa vie. Mais dans l’Allemagne du mur, la cohabitation entre une allemande réfugiée de l’Est et un jeune américain est quasi impossible, même si l’amour fou est bien réel.

Sur fond de romance et d’espionnage, Douglas Kennedy aborde le dilemme de l’amour et de la confiance, de la capacité de chacun à savoir saisir sa chance et à ne pas laisser passer « Cet instant-là ». Le bonheur est parfois éphémère et savoir l’accepter quand il se présente n’est pas forcément donné à tout le monde. Le poids des regrets peut parfois compliquer toute une existence. Ah, savoir comprendre et choisir ce qui sera le mieux pour soi, est-ce vraiment si simple ? Ce n’est pas forcément mon roman préféré de cet auteur, mais cette plongée et ce regard vers une époque pas si lointaine mais déjà en partie oubliée est très intéressante. Et les descriptions de Berlin, replacée dans un contexte historique et géopolitique passionnant et bien décrit sont un des intérêts de ce roman.

Catalogue éditeur : Belfond

À la fois drame psychologique, roman d’idées, roman d’espionnage mais surtout histoire d’amour aussi tragique que passionnée, une oeuvre ambitieuse portée par le talent exceptionnel de Douglas Kennedy.
Écrivain new-yorkais, la cinquantaine, Thomas Nesbitt reçoit à quelques jours d’intervalle deux missives qui vont ébranler sa vie : les papiers de son divorce et un paquet posté d’Allemagne par un certain Johannes Dussmann. Les souvenirs remontent…
Parti à Berlin en pleine guerre froide afin d’écrire un récit de voyage, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour une radio de propagande américaine. C’est là qu’il rencontre Petra. Entre l’Américain sans attaches et l’Allemande réfugiée à l’Ouest, c’est le coup de foudre.
Et Petra raconte son histoire, une histoire douloureuse et ordinaire dans une ville soumise à l’horreur totalitaire. Thomas est bouleversé. Pour la première fois, il envisage la possibilité d’un amour vrai, absolu.
Mais bientôt se produit l’impensable et Thomas va devoir choisir. Un choix impossible qui fera basculer à jamais le destin des amants.
Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, Thomas est-il prêt à affronter toute la vérité ?

Traduit par Bernard COHEN / Octobre 2011 / 23,50 € – 506 p.