Respire, Niko Tackian

Disparaître, seconde chance ou piège diabolique ?

Avoir envie de disparaître pour continuer sa vie sans tout ce qui nous empêche d’avancer, cela vous est-il déjà arrivé ? Yohan est l’auteur d’un seul roman à succès. Depuis que sa petite amie a disparu, il ne trouve plus l’inspiration. Lorsqu’il découvre la possibilité de changer de vie pour recommencer à zéro, il n’hésite une seconde.

Yohan espère faire comme les évaporés qui au Japon disparaissent, pas toujours de leur propre gré d’ailleurs, du jour au lendemain sans jamais réapparaître. Une petite pilule bleue, tiens donc, et hop, le voilà qui change de vie. Mais si c’est bien lui qui décide de prendre cette pilule, il ne s’attendait pas à se retrouver sur une île mystérieuse au milieu de nulle part, digne des meilleurs romans de Jules Vernes.

Sur cette île sauvage, hors du temps et du monde, inhospitalière à souhait, et très peu peuplée, Yohan devient l’enquêteur Achab. Un rôle qu’il prend au sérieux car il espère ainsi trouver comment s’enfuir et affronter la réalité d’un mur qui bloque sa fuite. Car il le sent bien, chacun de ses gestes, de ses déplacements, est épié, contrôlé, ausculté, sans qu’il n’arrive à voir qui ou quoi que ce soit. Mais si les îliens qu’il rencontre ont un passé aussi étrange que leur comportement, il est loin d’imaginer la réalité qui se cache derrière les apparences.

Une première partie laborieuse, une suite qui se laisse lire, et pour couronner le tout, une fin qui m’a paru évidente, au vu des nombreux indices semés tout au long du roman. Ce ne sera décidément pas mon préféré parmi les romans déjà lus de Niko Tackain, un auteur que j’apprécie par ailleurs.

Là j’ai eu l’impression de plonger dans des intrigues déjà vues, des scénarios éculés. Il y a du Shutter island de Denis Lehane dans ces situations, on se retrouve aussi parfois non pas Under the dome, mais bien behind the wall. Ce mur qui comme le dôme de la série isole du reste du monde des vivants. L’auteur fait également de nombreuses mentions au roman Moby Dick de Melville, avec l’enquêteur Achab. Au point que j’en suis à penser, et si tout cela n’était qu’un jeu avec ses lecteurs !

Par contre, j’ai apprécié la lecture par Antoine Tomé. Il endosse le rôle d’un Yohan impliqué, attentif, impatient, hésitant, désespéré, troublé, tout se ressent dans sa voix, ses questionnements, ses hésitations, son incrédulité.

Du même auteur, je vous conseille de découvrir Fantazmë, Celle qui pleurait sous l’eau, ou Toxique.

Catalogue éditeur : Audiolib, Calmann-Levy

Le sable très blanc, l’océan turquoise. Voici ce que découvre Yohan à son réveil. Un endroit paradisiaque où il va entamer une nouvelle vie. Avoir une deuxième chance d’être heureux. Pour arriver sur cette île inconnue, il a signé avec une mystérieuse société qui promettait de le faire disparaître et d’effacer toute trace de son passé.
Les premiers jours, Yohan savoure son insouciance retrouvée. Même si peu à peu, un sentiment d’étrangeté le gagne. L’île héberge une dizaine d’habitants plus énigmatiques les uns que les autres. Pourtant les maisons abandonnées, les échoppes désertes dans les rues balayées par le vent, laissent penser qu’un jour ils ont été bien plus nombreux. Où sont passés les autres ?
Yohan veut comprendre. Mais jamais il n’aurait dû chercher à voir l’envers du décor. Car c’est bien connu, la connaissance fait voler en éclats le Paradis…

Lu par Antoine Tomé

Parution : 08/06/2022 / Durée : 7h16 / EAN 9791035409708 Prix du format cd 20,90 € / EAN numérique 9791035409852 Prix du format numérique 18,95 €

Oxymort, Franck Bouysse

Oxymort de Franck Bouysse, un huis-clos oppressant et glaçant aux limites de la folie

Découvrir une autre facette de l’auteur de « Né d’aucune femme » ce roman qui nous avait tous tellement séduit l’an dernier..
Un homme est enchaîné sur un sol en terre battue, attaché dans le noir. Il ne comprend absolument pas ce qui a pu le mener jusque-là. Cet homme, c’est Louis Forell, professeur dans un lycée, une vie relativement banale, alors comment et pourquoi est-il arrivé là ?

Son geôlier lui fait jouer un jeu malsain afin de le lui faire deviner. Piégé dans cette cave obscure, il n’a pas d’autre solution s’il ne veut pas devenir fou, que de s’évader dans ses pensées, évoquer son travail, ses parents disparus, et surtout son amoureuse la belle Lilly avec qui la vie est si belle. Nous allons le suivre dans ce jeu mortel du chat et de la souris.


Le roman se lit vite, les chapitres courts alternent entre passé et présent, entre les souvenir de l’un puis de l’autre. Des vies défilent et rapidement le lecteur voit poindre toute la folie du geôlier, et de se demander alors jusqu’où l’amour peut mener un homme. Si le thème est abordé dans ce roman, c’est de façon plutôt singulière. Comme un oxymore auquel le titre fait référence peut être ? Je t’aime je te fais souffrir ?

L’écriture est rapide, rythmée, avec des phrases et des chapitres courts qui s’enchainent facilement. Si l’on n’y retrouve pas le style peaufiné et les belles phrases de Né d’aucune femme, c’est malgré tout un thriller qui se laisse lire et qui fait passer un bon moment.

Catalogue éditeur : J’ai Lu

Un homme s’éveille, enchaîné sur la terre battue d’une cave où règne un effroyable silence. Engourdissement, incompréhension. Qui ? Pourquoi ? La seule façon de repousser son désespoir, de lutter, est de remonter le temps, errer dans les corridors de sa mémoire et chercher à comprendre, en allant de piste en piste, pour tenir en laisse la folie. Guetter l’apparition d’une femme, au moment où les ombres s’étirent dans le crépuscule. Jouer la musique de sa survie.

Paru le 04/03/2020 / Prix : 7,20€ / 224 pages / 110 x 178 mm / EAN : 9782290219478

Branques. Alexandra Fritz

« Je ne crains personne, je ne crains qu’une chose, c’est que la vie reparte sans que je trouve la force de me tuer à nouveau. »

Domi_C_Lire_branques_alexandra_fritz_grasset_68premiersromans.jpegChez les « Branques » d’Alexandra Fritz, il y a Jeanne, il y a So-Called-Isis, Tête d’ail et Frisco. Adolescente qui se rêve future écrivaine, mère de famille obèse et disjonctée, beau gosse un peu dealer sur les bords, ou obsédé sexuel, ils ont tous des profils qui, s’ils étaient « raisonnables », ne les auraient pas empêchés de rester dans la société. C’est l’exagération des comportements qui entraine une mise à l’écart, à l’abri, pour de courts ou long séjours, le temps de se reconstruire, ou éternellement.

Tous se retrouvent, au hasard de leurs dérives psychiatriques, dans le même hôpital, dans les mêmes couloirs, les mêmes salles communes, mais chacun est perdu dans sa propre histoire, dans ses seuls délires, dans son univers parallèle au monde dit normal.

Quelques questions émergent de ces pages. Comment bascule-t-on dans cet univers-là, celui des «  fous », des malades ? Qu’ils soient solitaires ou amoureux, dérangés, plus ou moins jeunes ou plus ou moins perdus, certains vont réussir à sortir de cet enfermement. Même si justement cet enfermement supposé protecteur doit permettre aux « Branques » de se reconstruire dans une certaine normalité acceptable. Enfin, pas tous peut-être… Sont-ils réellement aidés, compris, par le milieu médical, par les familles quand elles ne les ont pas abandonnés, par les autres, par tous ceux qui sont dehors et dont le comportement est conforme aux normes admises par la société dans laquelle ils évoluent.

Le sujet me paraissait intéressant, mais pourtant j’ai eu énormément de mal à rentrer dans ce livre et j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour le terminer ! Peut-être est-il trop décousu, à l’image de ces esprits déséquilibrés qui sont au fond avant tout différents ? C’est un roman perturbant  malgré tout, car quelle est la règle la plus adaptée aux soins indispensables à ce type de maladies ? Quelle est la formule, médicaments, psychotropes, enfermement, solitude forcée, discussions, échange, écriture, difficile à dire.

💙💙💙


Catalogue éditeur : Grasset

Voici la chronique de deux filles et deux garçons internés dans un hôpital psychiatrique. Jeanne, qui y tient son journal, tente de comprendre son basculement dans « l’anormal » et de disséquer à vif les raisons de son amputation de liberté. Rageuse, pugnace, elle a pour compagnons de « branquerie », comme elle dit, Tête d’Ail, Isis et Frisco. L’un obsédé sexuel, l’autre pédante philosophe, tous transpercés par le désir amoureux autant que par la solitude, par des idéaux de justice comme par  des pulsions suicidaires. Lire la suite

Parution : 09/03/2016 / Pages : 160 / Format : 141 x 205 mm / Prix : 17.00 € / EAN : 9782246861652