Les Dames de Marlow enquêtent, il suffira d’un cygne, Robert Thorogood

Quand trois drôles de Dames mènent l’enquête

Elle est plus anglaise que la plupart des anglaises cette Judith Potts qui n’hésite pas à se baigner nue dans la Tamise, même en hiver. J’ai découvert cette excentrique avec le premier opus, Mort compte triple. Judith est une vieille Dame honorable qui a largement dépassé les soixante-dix ans, elle vit au bord de la tamise et en verbicruciste avertie adore rédiger ou faire des mots croisés, la très élégante Becks Starling est l’épouse du vicaire, quant à Suzie Harris, elle anime une chronique à la radio locale et exerce le métier de promeneuse de chiens.

Lorsque Peter Bailley, l’un des plus riches habitants de Marlow, organise une grande fête la veille de son remariage, il invite Judith car il connaît sa réputation (celle qu’elle s’est forgé au premier tome de la série!) et lui laisse entendre qu’il craint pour sa vie.

Et c’est en effet un bien étrange accident qui survient ce jour-là avec le décès tragique de Peter Bailley. Judith et ses deux amies n’hésitent pas à fouiner partout pour tenter d’élucider ce terrible accident. Et d’ailleurs, accident ou meurtre ? Comment savoir et que penser lorsqu’un homme décède dans une pièce fermée à clé dont il a lui-même la clé dans la poche.

J’ai apprécié de passer du temps avec ces amies si différentes, si british dans l’âme, si curieuses et intrépides aussi. Elles sont attachantes ces détectives en herbe qui n’ont peur de rien et qui sont poussées à la fois par leur curiosité et par leur désir d’aider, .

Alors bien sûr, la résolution de l’intrigue est peut-être un peu – beaucoup ? – tirée par les cheveux. Mais notre Judith est bien plus maline que la moyenne et cela ne la gêne en rien pour arriver à dénouer la pelote pourtant bien obscure et enchevêtrée des indices et des suspects possibles.

J’ai écouté ce Cosy-mystery en lecture audio dans la voiture pendant les vacances, c’est à la fois léger, facile, sympathique et sans complexe. Idéal pour ne penser à rien, si ce n’est à se laisser porter par l’intrigue et les personnages.

Catalogue éditeur : Audiolib, La Martinière

Existe-t-il plus délicieusement anglaise et excentrique que Judith Potts, femme libérée de 77 ans et adepte de baignades nue dans la Tamise ? Sous ses airs de vieille dame respectable, Judith se retrouve régulièrement mêlée aux intrigues surprenantes de son petit village de Marlow.
Lorsque Peter Bailey, un des héritiers les plus riches de la ville, est retrouvé mort écrasé sous une armoire la veille de son mariage, tout le monde pense à un terrible – et ridicule – accident… Tout le monde, sauf Judith et ses deux amies, Becks et Suzie : pour elles, pas de doute, c’est un meurtre…

Robert Thorogood, né en 1972, est l’auteur n°1 des séries TV anglaises. Il est notamment le créateur et scénariste de la série Meurtres au paradis, diffusée sur la BBC et France 2, suivie par cinq millions de spectateurs en France en 2020. Il est également un romancier talentueux et drôle. Il vit à Marlow, où se déroulent ses romans !

Lu par Rachel Arditi Traduit par Sophie Brissaud / Durée 9h11
EAN 9791035408022 Prix du format cd 24,90 €
EAN numérique 9791035407889 Prix du format numérique 22,45 € / Date de parution 15/02/2023

Hollywood s’en va en guerre, Olivier Barde-Cabuçon

Un thriller noir et intelligent, comme on les aime

En Juin 1941, huit grandes compagnies sont à la tête du cinéma américain.

Lindqvist, petit producteur sans envergure est le neuvième. Un proche du président lui demande de tourner le film qui aidera Roosevelt à entrer en guerre pour sauver l’Europe. Un film qui appelle un chat un chat, et Hitler un dictateur. Un film engagé.

Pour cela on lui promet Lala, la grande actrice inaccessible qu’il avait laissée partir chez les grands au début de sa carrière. Le film devra être réalisé dans le respect du code Hays, alors en vigueur dans l’industrie cinématographique.

Lala aime faire la fête. Mais un jour où elle en organise une chez elle, des photos compromettantes disparaissent de son coffre fort. Elle engage la privée Vicky Mallone pour découvrir le coupable. Vicky enquête auprès des proches de Lala, Julia, son intendante, mais aussi de ceux avec qui elle travaille.

Arkel, un agent du FBI, entre en contact avec Vicky et lui propose de mener cette investigation avec lui.

À mesure que leur enquête avance, le lecteur rencontre la sœur, la mère de Lala, quelques malfrats et de nombreuses vedettes de cinéma. Et va ainsi assister aux coulisses des tournages et côtoyer la vie des acteurs dans ce milieu très particulier des studios de Hollywood.

J’ai aimé mieux comprendre le rôle de America first, leur opposition à la guerre et leur soutien au parti nazi, re-découvrir en particulier le rôle ambiguë de Lindberg, l’ancien héros de la traversée de l’atlantique a vraiment mal tourné. Réaliser aussi qu’elle devait être là division du pays sur l’utilité d’envoyer les jeunes américains se faire tuer sur le vieux continent.

Un thriller noir comme on les aime, tout y est, les personnages, l’intrigue, l’ambiance, à la façon d’un film des années 40/50.

L’auteur nous plonge dans le Hollywood des années 40 avec intelligence et talent. Le rythme est soutenu, l’intrigue se dévoile et s’éloigne à chaque chapitre donnant envie d’en comprendre les tenants et les aboutissants. Le tout dans un contexte qui pourrait nous rappeler la situation actuelle et la crainte de voir s’étendre le conflit qui touche aujourd’hui l’Europe de l’est.

Catalogue éditeur : Gallimard

Septembre 1941. Aux États-Unis, le mouvement isolationniste et antisémite America First gagne du terrain et le président Roosevelt n’arrive pas à faire basculer son pays dans la guerre. À Hollywood, on prépare la contre-attaque avec un film engagé en faveur de l’intervention, mais sa vedette, la star Lala, est victime d’un chantage qui pourrait tout compromettre.
Vicky Mallone, détective privée, légèrement portée sur les cocktails et les femmes, va voler à son secours avec l’aide d’un vieux fédéral bougon et, lorsqu’il est sobre, d’Errol Flynn en personne. Le tournage du film va bientôt concentrer toutes les menaces et tous les enjeux de l’époque. Mais qui manipule qui à l’ombre des plateaux ?
Un hommage au polar selon Chandler et au cinéma en noir et blanc dans un contexte politique étonnamment contemporain.

Parution : 09-03-2023 / 416 pages / ISBN : 9782072960925 / 21,00 €

Le Carré des indigents, Hugues Pagan

Dans la province des années 70, l’enquête d’un flic pas banal

Claude Schneider n’est pas un inspecteur de police banal. Il a fait l’armée et a connu l’Algérie, l’amour et cette guerre dont il ne s’est jamais remis. Aujourd’hui il revient chez lui, dans cette ville de province qu’il avait quitté depuis des années.

C’est le nouveau patron du groupe criminel. Si le quotidien est plutôt tranquille, à son arrivée il écope d’une affaire sordide, la jeune Betty, 15 ans, a disparu. Mais Schneider n’est pas un flic comme les autres, et cette famille, cette victime trop ordinaire m’émeut au plus haut point. Il n’est pas homme d’apparat au contraire, ceux qui l’émeuvent sont tous ces sans grade, ces pauvres, ces gueux de la France de Pompidou dont se désintéressent les élites, ceux qui souffrent au quotidien sans rien dire et sans oser protester pour qu’on les prennent en compte.

Hugues Pagan écrit avec minutie et talent, usant de descriptions qui rendent vivants ceux dont il parle, pas seulement par leurs actes ou par le rôle qu’il leur fait endosser, mais par les sentiments qu’il nous fait ressentir à leur égard en les rendant aussi présents sous nos yeux attentifs.

L’Algérie, la guerre et ses déchirements, ses effets délétères et ses violences post traumatiques que l’on n’a jamais soignées prennent ici toute leur place dans cette France des années 70.

La plume d’Hugues Pagan n’est jamais moralisatrice, elle est au contraire explicite, tendre ou violente, réaliste et froide parfois, son flic n’a rien du héros, fonctionnaire désenchanté qui va au bout de sa mission, humain parmi les humains, un des seuls à voir la misère autour de lui et à considérer qu’un clochard est un homme comme un autre. Un polar à l’écriture soignée et ciselée au cordeau.

La lecture par Cedric Romoli correspond parfaitement à l’idée que je me faisais de Schneider, ce taiseux qui aime les gens sans le montrer, soucieux de bien faire son métier sans obéir systématiquement aux désidératas parfois contradictoires de sa hiérarchie. Il incarne son personnage à la perfection et porte parfaitement ce texte précis, travaillé au mot près.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury Audiolib 2023

Catalogue éditeur : Audiolib, Rivages

Novembre 1973. L’inspecteur principal Claude Schneider revient dans la ville de sa jeunesse après un passage par l’armée et la guerre d’Algérie dont il ne s’est pas remis. Il aurait pu rester à Paris et y faire carrière, mais il a préféré revenir « chez lui ». Nommé patron du Groupe criminel, il ne tarde pas à être confronté à une douloureuse affaire : Betty, la fille d’un modeste cheminot, n’est pas rentrée alors que la nuit est tombée depuis longtemps. Son père est convaincu qu’elle est morte. Schneider aussi. Schneider est flic, et pourtant, il n’arrive toujours pas à accepter la mort. Surtout celle d’une adolescente de quinze ans au petit visage de chaton ébouriffé. Faire la lumière sur cette affaire ne l’empêchera pas de demeurer au pays des ombres…

Hugues Pagan est né à Orléansville en Algérie. Après des études de philosophie et un bref passage par l’enseignement, il entre dans la police où il restera 25 ans. Il est aujourd’hui scénariste pour la télévision. Il a reçu le prix Mystère de la critique pour Dernière station avant l’autoroute. Son précédent roman, Profil perdu, a remporté un vif succès public et a été unanimement salué par la presse. Pagan a été fait Chevalier des Arts et des Lettres et est considéré comme l’un des grands stylistes du roman noir français.

Rivages ISBN: 978-2-7436-5493-1 / Parution: janvier, 2022 / 384 pages / Prix: 20,50€

Audiolib Lu par Cyril Romoli Durée 13h22

EAN 9791035410988 Prix du format cd 27,90 € / EAN numérique 9791035411213 Prix du format numérique 24,95 € / Date de parution 15/03/2023

Respire, Niko Tackian

Disparaître, seconde chance ou piège diabolique ?

Avoir envie de disparaître pour continuer sa vie sans tout ce qui nous empêche d’avancer, cela vous est-il déjà arrivé ? Yohan est l’auteur d’un seul roman à succès. Depuis que sa petite amie a disparu, il ne trouve plus l’inspiration. Lorsqu’il découvre la possibilité de changer de vie pour recommencer à zéro, il n’hésite une seconde.

Yohan espère faire comme les évaporés qui au Japon disparaissent, pas toujours de leur propre gré d’ailleurs, du jour au lendemain sans jamais réapparaître. Une petite pilule bleue, tiens donc, et hop, le voilà qui change de vie. Mais si c’est bien lui qui décide de prendre cette pilule, il ne s’attendait pas à se retrouver sur une île mystérieuse au milieu de nulle part, digne des meilleurs romans de Jules Vernes.

Sur cette île sauvage, hors du temps et du monde, inhospitalière à souhait, et très peu peuplée, Yohan devient l’enquêteur Achab. Un rôle qu’il prend au sérieux car il espère ainsi trouver comment s’enfuir et affronter la réalité d’un mur qui bloque sa fuite. Car il le sent bien, chacun de ses gestes, de ses déplacements, est épié, contrôlé, ausculté, sans qu’il n’arrive à voir qui ou quoi que ce soit. Mais si les îliens qu’il rencontre ont un passé aussi étrange que leur comportement, il est loin d’imaginer la réalité qui se cache derrière les apparences.

Une première partie laborieuse, une suite qui se laisse lire, et pour couronner le tout, une fin qui m’a paru évidente, au vu des nombreux indices semés tout au long du roman. Ce ne sera décidément pas mon préféré parmi les romans déjà lus de Niko Tackain, un auteur que j’apprécie par ailleurs.

Là j’ai eu l’impression de plonger dans des intrigues déjà vues, des scénarios éculés. Il y a du Shutter island de Denis Lehane dans ces situations, on se retrouve aussi parfois non pas Under the dome, mais bien behind the wall. Ce mur qui comme le dôme de la série isole du reste du monde des vivants. L’auteur fait également de nombreuses mentions au roman Moby Dick de Melville, avec l’enquêteur Achab. Au point que j’en suis à penser, et si tout cela n’était qu’un jeu avec ses lecteurs !

Par contre, j’ai apprécié la lecture par Antoine Tomé. Il endosse le rôle d’un Yohan impliqué, attentif, impatient, hésitant, désespéré, troublé, tout se ressent dans sa voix, ses questionnements, ses hésitations, son incrédulité.

Du même auteur, je vous conseille de découvrir Fantazmë, Celle qui pleurait sous l’eau, ou Toxique.

Catalogue éditeur : Audiolib, Calmann-Levy

Le sable très blanc, l’océan turquoise. Voici ce que découvre Yohan à son réveil. Un endroit paradisiaque où il va entamer une nouvelle vie. Avoir une deuxième chance d’être heureux. Pour arriver sur cette île inconnue, il a signé avec une mystérieuse société qui promettait de le faire disparaître et d’effacer toute trace de son passé.
Les premiers jours, Yohan savoure son insouciance retrouvée. Même si peu à peu, un sentiment d’étrangeté le gagne. L’île héberge une dizaine d’habitants plus énigmatiques les uns que les autres. Pourtant les maisons abandonnées, les échoppes désertes dans les rues balayées par le vent, laissent penser qu’un jour ils ont été bien plus nombreux. Où sont passés les autres ?
Yohan veut comprendre. Mais jamais il n’aurait dû chercher à voir l’envers du décor. Car c’est bien connu, la connaissance fait voler en éclats le Paradis…

Lu par Antoine Tomé

Parution : 08/06/2022 / Durée : 7h16 / EAN 9791035409708 Prix du format cd 20,90 € / EAN numérique 9791035409852 Prix du format numérique 18,95 €

Moon River, Fabcaro

Découvrir enfin l’univers singulier et décalé de Fabcaro

Dans les années 50 à Hollywood, sur le tournage d’un western, l’inspecteur doit mener l’enquête. Betty Mennuway, l’actrice qui tient le rôle phare a été agressée chez elle pendant la nuit, c’est très grave.

Le voilà arrivé sur place pour découvrir l’horreur absolue, ce dessin au feutre noir qu’un inconnu lui a fait sur la joue gauche. Enfin, pas n’importe quel dessin !
Et en plus, l’agresseur a oublié son cheval sur la scène du crime.
Commence alors une enquête minutieuse pour démasquer le coupable. D’autant que l’affaire fait la une de tous les journaux.

Totalement déjanté, en particulier avec les jeux des acteurs et les dialogues couchés sur le papier, des situations plus comiques que catastrophiques, des personnages plus farfelus que réalistes. Et en alternance quelques scènes de la vie d’un personnage qui pourrait bien être l’auteur lui-même.

Se lit vite, en prenant malgré tout le temps d’apprécier les jeux de mots et les situations décalées et suggérées. Une parodie singulière du Hollywood de l’époque des grands western parfois très caricaturaux.
C’est ma première lecture de Fabcaro, il semble que ce ne soit pas la meilleure alors il me faudra tenter les autres pour apprécier pleinement toutes les facettes de cet auteur.

Catalogue éditeur : 6 pieds sous terre

Hollywood, années 50. Au cœur de l’usine à rêves du cinéma, l’immense actrice Betty Pennyway est victime d’un crime sans précédent et particulièrement abominable. L’affaire fait la une de toute la presse et l’Amérique entière est en émoi.

La police de l’État fait appel au peu orthodoxe inspecteur Hernie Baxter pour mener cette délicate enquête qui secoue tout le petit monde du 7ème Art.

C’est une investigation sombre et mystérieuse fouillant dans les recoins les plus obscurs de la ville de Los Angeles qui s’engage, un périple aux confins de la folie qui risque bien de le mener jusqu’aux portes de l’enfer…

Date de parution16 sept. 2021 / 18 €

Le silence de la ruche, Guillemette Comby

Une enquête originale pour initier les enfants à l’écologie

C’est le printemps, la nature s’éveille, les animaux reprennent vie après un long hiver au calme.
Mais sur le plateau du Causse, un silence assourdissant intrigue plantes et animaux. La ruche ne s’est pas réveillée.

L’Ascalaphe décide alors de mener l’enquête. Il n’hésite pas à interroger les fleurs, les insectes, fourmi, sauterelle, grenouille pour comprendre ce qu’il se passe.

Le roman prend la forme d’une enquête, d’un roman policier au pays des fleurs et des insectes pour tenter de trouver les causes de la disparition des abeilles.
La faute au frelon asiatique sans doute. En fait, non, il y a de multiples réponses à cette disparition annoncée. Et pour certaines l’homme est le seul responsable.

Ce roman destiné aux enfants peut leur faire prendre conscience des risques liés aux actions de l’homme. Engrais, insecticides, pollution dans les jardins ou dans les exploitations agricoles causent de gros dommages qu’il est temps d’arrêter. Et comme la parole des enfants peut avoir des échos chez les adultes qui les entourent mais aussi sur ceux qu’ils seront demain, il est important de passer le plus tôt possible ces messages.
Petit plus, les mots ou les noms des insectes méconnus sont expliqués à la fin des chapitres.

Catalogue éditeur : éditions Sedrap jeunesse

Autour de la ruche plane un silence angoissant… Qu’est-il arrivé aux abeilles ? L’enquête commence menée par l’Ascalaphe, un insecte détective. Devenez insecte et plongez avec lui dans l’univers des insectes, plantes et animaux du Causse.

Un roman policier au cœur des préoccupations écologiques, issu de la collection Lecture en Tête, la lecture suivie par plus de 2.5 millions d’élèves.

Pour les CE2-CM1 / à partir de 8 ans / 6,50€ / ISBN:9782758150206

Les orangers de Versailles, Annie Pietri

Intrigue à la cour du Roi-Soleil

Marion est la fille d’un des jardiniers du château de Versailles. Élevée par son père depuis le décès de sa mère, elle connaît tous les secrets des plantes que se trouvent dans le parc. Dans la France de Louis XIV, nombreux sont les courtisans qui vivent à Versailles. La favorite du Roi-soleil est alors Athénaïs de Montespan. Une marquise adulée par son époux qui refuse que sa femme soit favorite du roi à la cour, mais a-t-on son mot à dire face aux désirs d’un monarque.

Le Roi fait tout pour satisfaire sa dulcinée, rien n’est trop beau pour elle. Exigeante, arriviste, jalouse de la Reine, elle choisit Marion comme demoiselle de compagnie. Et découvre rapidement que cette jeune fille n’est absolument pas quelqu’un d’ordinaire. Elle sait lire et écrire, ce qui est fort rare chez les jeunes femmes de sa condition, et elle connaît parfaitement les parfums. Elle est même capable d’en composer à la demande.

La vie n’est pas toujours facile pour les servantes de la cour du Roi, mais fort heureusement, l’amitié existe même entre demoiselles de compagnie. Il est bien doux alors d’avoir une oreille attentive à qui confier secrets et doutes. Le jour où la Montespan est malade, troublée par le diagnostic du médecin, Marion comprend vite qu’il faut ruser lorsque l’on s’adresse aux puissants. Toute vérité n’est pas toujours bonne à dire et il est parfois plus sage de s’abstenir.

Fine psychologue, perspicace et douée d’un sens aigu de l’observation, Marion comprend rapidement que la Montespan se joue d’elle et complote contre la Reine. Elle trouve vite un allier en la personne du médecin. Ensemble ils vont devoir jouer très finement pour déjouer tous les pièges qui se dressent devant eux.

Un roman très agréable et une lecture parfaite, la voix de Emmylou Homs est posée, douce, rythmée, et nous fait aimer d’emblée cette jeune fille bien courageuse et si singulière.

Si l’épisode qui est évoqué ici et les personnages sont adaptés pour une lecture par des enfants à partir de 11 ans, l’intrigue est pourtant bien basée sur des faits historiques. Une bien jolie façon d’apprendre un pan de notre histoire avec l’affaire des poisons à la cours du Roi Louis XIV. Et n’allez pas croire que ce roman est pour les filles, les garçons qui l’ont écouté avec moi étaient également très intéressés. L’enquête menée par Marion et le médecin, les tentatives de la Montespan, le coté historique et la visite du Versailles de cette époque doivent y être pour beaucoup !

Catalogue éditeur : Audiolib

Marion, la fille d’un jardinier du château de Versailles, a été choisie pour servir la favorite du Roi-Soleil, madame de Montespan. La marquise est exigeante et capricieuse ; il est bien difficile de la satisfaire. Heureusement, Marion possède un don rare : elle sait créer des parfums extraordinaires qui plaisent à sa maîtresse. Mais la Montespan a plus d’un vilain tour dans son sac. Bientôt, Marion découvre qu’un terrible complot se trame contre la reine…

Lu par Emmylou Homs

Dès 11 ans / Éditeur d’origine Bayard Jeunesse / Durée 2h37 / EAN 9782367627649 Prix du format cd 13,90 € / EAN numérique 9782367627298 Prix du format numérique 12,45 € / Date de parution 12/09/2018

La souricière, Danielle Thiéry

Retour dans les sous-sols du 36 quai des orfèvres

Si vous avez déjà suivi la commissaire Edwige Marion dans ses enquêtes, vous connaissez une partie de son équipe, en particulier la capitaine Valentine Cara, qui vient d’épouser la médecin légiste Rose. Mais aussi le commandant Luc Abadie. Son collègue et amoureux le lieutenant Jean-Charles Annoux l’a quitté quelques mois plus tôt. Il se remet à peine de cette rupture.

Ce nouvel opus commence fort avec le suicide en prison de Vador, un violeur en série, et par la disparition inexpliqué d’un homme politique. Alors que Valentine devrait filer le parfait amour avec Rose, l’apparition soudaine de sa mère sur les bancs de la mairie lors de son mariage sonne la confrontation avec un pan de sa vie qu’elle ignorait jusque là.

Un décès dans une clinique inconnue, une famille plus dense que prévu ou même supputé, une enquête qui entraîne Valentine à la prison de Caen sur les traces de Vador et d’un mystérieux confesseur, un justicier cagoulé qui hante les couloirs sombres des sous sols du 36 quai des orfèvres, rien ne manque pour tenir le lecteur en haleine.

Les couloirs du 36 ont connus de nombreuses intrigues et de multiples passages, et apparemment le 36 Bastion a beaucoup de mal à rivaliser. En particulier dans l’esprit de ceux qui ont vécu la plus grande partie de leur carrière sur l’île de la cité. Pourtant, les sous-sols recèlent des secrets qu’il faut laisser tranquilles, et la souricière semble être un endroit dans lequel il vaut mieux ne pas trop s’attarder, tant l’esprit sordide des lieux paraît intact.

Danielle Thiéry a l’art et la manière pour faire avancer son intrigue tout en nous faisant vivre aux cotés de ses protagonistes. Ici, Marion n’est pas le personnage principal mis en avant, et c’est la vie et le passé de Valentine qui se dévoilent peu à peu. Un fois de plus, je me suis laissée embarquer par les protagonistes, par leur enquête qui aborde de multiple sujets, viol, violence sur les enfants, pédocriminalité, darknet, prostitution, justice et croyances, et les sentiments les plus divers, amour, haine, résilience, pardon, oubli, jalousie, vengeance, pour ne citer que ceux-là. Si vous n’aviez pas encore découvert les thrillers de Danielle Thiéry, il vous faudra peut-être être un peu plus attentifs pour intégrer la vie de ses personnages, mais cela ne devrait absolument pas gâcher votre plaisir.

Catalogue éditeur : Flammarion / Versilio

Vador, violeur en série, se suicide en prison après la visite d’un mystérieux prêtre. Cette mort bouleverse d’étrange façon la vie de la capitaine Valentine Cara, qui se retrouve au cœur d’un drame familial. Alors que toute la police parisienne se mobilise pour retrouver un homme politique subitement disparu, les entrailles de l’ancien Palais de justice et les cellules désaffectées de la bien nommée Souricière sont le théâtre de scènes terrifiantes. Un homme qui se fait appeler Hadès condamne et, en véritable dieu des Enfers, juge ceux qu’il estime nuisibles à la société. Jusqu’au jour où le fantôme d’une femme de son passé revient le tourmenter.
Scénarios criminels et darknet, hallucinations et crimes sectaires… La commissaire Edwige Marion voit se refermer sur elle et son équipe un piège qu’il semble impossible de déjouer.

Paru le 01/06/2022 /416 pages / ISBN : 9782080263940 / 21,00

Le soldat désaccordé, Gilles Marchand

Un roman d’amour et de guerre

Merci mille fois Gilles Marchand de m’embarquer à chaque fois avec tes personnages singuliers, décalés, et tellement attachants. Merci pour ces oubliés de la grande Histoire qui font la beauté de tes histoires, celles que l’on aime tant découvrir et qui nous enchantent à chaque fois malgré les vies cassées et parfois difficiles que tu leur fait vivre. Le soldat désaccordé en est de nouveau la preuve, et comme à chaque nouveau roman il m’a été impossible de lâcher ce livre, avec une fois terminé un puissant sentiment de frustration d’avoir déjà terminé cette lecture émouvante et réjouissante à la fois.

Le narrateur a fait la guerre, la moche, enfin moche elles le sont toutes forcément. Mais la sienne devait durer le temps d’un été et de fait elle s’est embourbée pendant quatre ans dans les tranchées obscures et pouilleuses du Nord de la France. Retour plus vite que prévu avec une main en moins. Une chance là aussi, quand il regarde ces gueules cassées et tous ces soldats désespérés qui n’ont jamais retrouvé une vie normale, il se trouverait presque chanceux.

Nous sommes dans les années 20, il cherche pour sa mère éplorée un soldat qui a disparu. C’est devenu son activité à plein temps, rechercher les disparus, savoir où et quand ils sont tombés ou si finalement ils ne se seraient pas évaporés. Cela ferait tellement de bien à leurs proches de pouvoir mettre un nom dans la bonne colonne, celle des morts plutôt que celle des disparus, de savoir enfin. Et à la veuve qui pourra ainsi toucher sa pension, ou à la commune qui ajoutera un nom sur son monument aux morts. Mais aussi réhabiliter les fusillés pour l’exemple.

Alors il enquête, qu’est devenu Émile Joplain ?

De rencontre en investigation, le voilà sur la piste de Lucie, jeune alsacienne dont Émile se serait épris. Comment, une alsacienne, l’ennemie, l’allemande, et qui plus est une domestique ! Un amour prohibé et rejeté par sa mère. Il faut dire que Jeanne Joplain a des principes et dans ceux-là n’entre pas le bonheur de son fils. Pourtant dans les tranchées, sous les bombes et les coups de canons, malgré la pluie le froid les poux la faim, Émile écrit chaque jour à sa bien-aimée. Car l’amour est aussi ce qui permet à ces jeunes soldats de tenir le coup.

Il faut remonter l’histoire, mener l’enquête, sous les pluies obus, à Verdun, sur les champs de bataille, dans la boue des tranchées et suivre le fil des combats, des déplacements, des disparitions. Partir dans les hôpitaux à l’arrière, sur le front à Arras, à Vimy, rencontrer la Fille de la Lune, les amérindiens et leur langage codé, soutien des Canadiens venus renforcer les armées déjà bien malmenés par tant d’années de guerre. Mais aussi des morceaux de canassons, des moustaches, des corps sans tête, des bouches sans personne…

Et un jour, qui sait, écouter les paroles d’un accordéoniste aveugle…

Gilles marchand a les mots pour dire l’horreur, l’indicible, les souffrances et le silence de ceux qui sont revenus, les blessures, les ordres irresponsables qu’il faut exécuter au risque d’être fusillé, la folie qui guette ces hommes autant que la mort sous le feu ennemi. Et ces deux provinces, l’Alsace et la Lorraine restées allemandes depuis quarante ans et qu’il faut libérer. À tord ou à raison, étaient-ils français ou allemands, difficile de savoir. Pour dire la folie de la guerre qu’elle qu’elle soit. Il a aussi les mots pour dire l’amour, absolu, immortel, éternel, et rendre à la vie sa beauté.

Catalogue éditeur : Aux Forges de Vulcain

Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’Enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.

Prix 18.00 € / 208 pages / ISBN : 978-2-373-05648-8 / Date de parution : 19 Août 2022

Sel, Jussi Adler Olsen

Quand le présent et le passé se rejoignent au sein du département V

Comme à leur habitude, les équipiers du département V tentent d’élucider une affaire non résolue. Mais la police est sous l’eau, ils doivent aider leurs collègues sur une enquête actuelle.
Comment et pourquoi dans les années 80 tous les employés d’un garage ont disparu dans une dramatique explosion ?
Qui en veut aujourd’hui à cette jeune femme décédée dans la rue, et pourquoi ?

Ils sont loin d’imaginer alors que ces deux enquêtes ont un point commun, un insignifiant petit tas de sel que l’on retrouve près des victimes. En remontant loin dans le temps et en ratissant large dans le pays, ils finissent par découvrir que ce petit tas de sel se retrouve dans un certain nombre d’affaires pourtant éloignées, suicides, accidents, meurtres.

Commence alors une enquête minutieuse largement perturbée par la situation sanitaire du pays, et du monde d’ailleurs puisque nous sommes en pleine crise du covid. Aller enquêter tout en étant confiné n’est pas du tout évident on s’en doute. Chercher un dangereux criminel capable de maquiller ses meurtres en suicide ou accident, et assez intelligent pour les espacer de plusieurs années n’est pas non plus de tout repos. Surtout lorsqu’une enquête parallèle vient mettre à mal Carl Mørck qui se retrouve pointé du doigt dans une sombre affaire de trafic.

J’ai trouvé que cette dernière enquête était parfois tirée par les cheveux, mais elle apporte une réelle interrogation sur les notions de bien et de mal, de justice, de vengeance au nom d’un Dieu tout puissant et rédempteur. À quel moment un meurtre est « acceptable » s’il est perpétré sur celui ou celle qui répand le mal ? Qui va-t-on plaindre, le bourreau ou la victime ?

La période du covid et ses aléas, le confinement en particulier, est tellement omniprésente que la vie en dehors de l’enquête des différents protagonistes est légèrement moins prégnante que dans les autres opus que j’avais pu lire, et c’est parfois dommage. Même si Assad a toujours l’art de lancer quelques expressions arrangées à sa propose sauce, à moins que ce ne soit un parti pris, en faire des jeux de mots à sa façon.

J’ai aimé écouter ce roman dans cette version proposée par Audiolib. Le rythme, les voix, les expressions sont rendus vivants par Julien Chatelet. Et une fois de plus, ce qui n’est pas anodin, je n’ai pas eu à me poser de question sur la façon de prononcer certains noms.

Catalogue éditeur : Audiolib, Albin-Michel

En replongeant dans une affaire non résolue datant des années 1980, Carl Mørk et l’équipe du Département V découvrent avec stupeur que depuis trente ans, un tueur particulièrement rusé choisit avec une régularité effrayante une victime et l’élimine en déguisant ce meurtre en accident ou en suicide.
À chaque fois, sur le lieu du crime, un petit tas de sel.
Sur fond de restrictions sanitaires dues au Covid-19, Mørk et ses acolytes se lancent dans une enquête dont ils n’imaginent pas l’ampleur.

Lu par Julien Chatelet
Traduit par Caroline Berg
Durée 14h09 / EAN 9791035409524 Prix du format cd 25,90 € / EAN numérique 9791035408893 Prix du format numérique 23,45 € / Date de parution 06/07/2022