Une famille presque normale, M.T. Edvardsson

Jusqu’où seriez-vous prêts à aller pour sauver votre enfant ?

La famille Sandel est une famille tout à fait banale, nonobstant le fait que le père soit pasteur. c’est un homme respecté par la communauté, dont l’épouse avocate ne compte pas les heures pour réussir dans son métier, au détriment parfois de la relation avec leur fille unique. Cette dernière est régulièrement en rébellion contre ses parents, comme le sont souvent les adolescents.

Pourtant, le jour où Stella est soupçonnée de meurtre de Christopher Olsen, son petit ami, chacun va tenter de comprendre son geste, si geste il y a eu, et surtout essayer à tout prix de la disculper. Comment cette jeune fille rebelle mais qui n’a qu’un seul but depuis des mois – celui d’économiser pour partir en voyage en Asie- peut-elle avoir commis l’horrible meurtre dont on l’accuse. Bien sûr elle conteste l’autorité parentale, bien évidement elle s’oppose fermement à tout ce qui la choque ou la contrarie, oui, elle a une vie secrète dont les parents n’ont pas la moindre idée, mais de là à assassiner son amoureux du moment il semble y avoir un grand pas…

Tour à tour, le père, la fille puis la mère, narrent cette histoire, chacun avec sa vision. Ils en dénouent les fils en donnant à chaque fois leur version des différents événements, et bien sûr en dévoilant des éléments connus d’eux seuls.

Peu à peu, la tension monte, les soupçons pèsent tantôt sur l’un ou l’autre des protagonistes sans que le lecteur ne sache vraiment à quoi s’en tenir, tentant de relier entre elles les différentes pistes qui lui sont proposées.

L’auteur nous pose ici la question essentielle qui est de savoir jusqu’où des parents sont prêts à aller, y compris s’il le faut à se parjurer, pour sauver leur enfant, et ce quelle que soit la faute présupposée de ce dernier. Et interroge sur la famille, normale ou pas, et sur les relations pas toujours sereines entre parents et enfants.

J’ai apprécié aussi l’intéressante mise en relief de l’appareil judiciaire suédois, du travail des avocats et de la police. C’est efficace, ça sonne juste, et c’est rondement mené. Un thriller psychologique qui malgré quelques lenteurs embarque ses lecteurs jusqu’à la dernière page.

Un roman lu dans le cadre du jury du Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket 2021

Catalogue éditeur : Pocket

Rémi Cassaigne (Traducteur)

Une famille suédoise tout ce qu’il y a de normal, ces Sandell…
Le père, pasteur. La mère, avocate. Une fille de 19 ans, bosseuse, qui rêve de voyages au long cours.
Le samedi, on file au cinéma. Le dimanche, en forêt. Ils trient leurs déchets, n’oublient jamais leur clignotant, rendent toujours à temps leurs livres à la bibliothèque.
Normale en apparence, du moins, comme toutes les familles qu’un meurtre sordide s’apprête à faire basculer dans l’horreur…

Né en 1977, Mattias T. Edvardsson a été élevé à Trelleborg, en Suède. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont deux pour la jeunesse. Professeur dans le secondaire, il vit avec sa famille à Löddeköpinge, en Suède. Une famille presque normale (Sonatine, 2019) est son premier roman traduit en français.

8.70 € / EAN : 9782266294539 / Nombre de pages : 624 / Date de parution : 15/10/2020