À la rencontre du petit prince, Musée des Arts Décoratif

Dessiner, le dernier lien avec l’enfance « S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! »

C’est au Musée des Arts Décoratifs que l’on peut voir la première exposition muséale consacrée au Petit Prince, chef-d’œuvre intemporel de la littérature.

Il faut prendre son temps pour profiter des quelques 600 pièces qui célèbrent les multiples talents d’Antoine de Saint-Exupéry : écrivain, poète, aviateur, explorateur, journaliste, inventeur, philosophe. Il a toute sa vie été animé par un idéal humaniste que l’on retrouve dans toute son œuvre.

L’exposition aborde sa vie -son épouse Consuelo, ses amours, sa famille, ses amis – et sa carrière. Né à Lyon le 29 juin 1900, il entre dans l’aviation en 1921 puis rejoint l’Aéropostale, Il disparaît le 31 juillet 1944 au retour d’une dernière mission.

Et présente surtout le manuscrit du Le Petit Prince, dernier ouvrage édité du vivant de Saint-Exupéry. Il l’avait écrit et publié aux États-Unis en 1943. Il paraît en France pour la première fois en 1946. J’ai aimé prendre le temps de découvrir chaque dessin, les phrases écrites par Saint EX, les motifs, enfant, étoiles, terre, répétés à l’infini.

Le manuscrit original est conservé à la Morgan Library & Museum à New York. Il n’avait jamais été présenté au public français. Il est placé auprès de nombreuses aquarelles, esquisses et dessins de la main d’Antoine de Saint-Exupéry. Le spectateur découvre aussi de nombreuses photographies, coupures de journaux, ainsi que des poèmes, extraits de correspondances avec ses amis, sa mère, son épouse par exemple. Un vrai bonheur de découvrir également tous ces courriers à ses proches souvent illustrés de nombreux dessins.

Le petit prince, c’est une bibliothèque universelle de 120 éditions étrangères en plus de 500 langues et dialectes.

Où : Musée des Arts Décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris
Quand : jusqu’au 26 juin 2022

Meurtre à Montaigne, Estelle Monbrun

Meurtre à Montaigne, d’Estelle Monbrun célèbre les 25 ans de la collection chemins nocturnes, des éditions Viviane Hamy.

En Dordogne, à Saint-Michel-de-Montaigne, les touristes adorent visiter la tour et la célèbre librairie du château de Montaigne. Olivier, un étudiant spécialiste de l’auteur fait le guide pendant ses vacances. Un matin, il découvre le corps inanimé d’un jeune homme au pied de la tour.
Sur l’Ile d’Oléron, Mary, une étudiante américaine assistante de Michel Lespignac est aussi la baby-sitter des petites filles de ce grand spécialiste de Montaigne. Sur la plage, elle retrouve Caro, une jeune fille rencontrée lors de son arrivée à Paris…  Un instant d’attention, et les petites filles ont disparu…
Le commissaire Foucheroux  vient de prendre sa retraite et n’a pas encore trouvé son rythme. Lorsqu’on l’appelle à la rescousse pour résoudre cette affaire d’enlèvement qui s’avère plus complexe que prévu, il est ravi de seconder son ancienne assistante, la commissaire Leila Djemani. Ils doivent être efficaces et très discrets, eu égard au statut de Lespignac. Ce dernier doit très prochainement faire paraitre une bombe qui va secouer le milieu littéraire et les aficionados de Montaigne.

De l’enlèvement aux découvertes multiples sur les personnalités et le passé des différents protagonistes, faux-semblants, trahison, envie, jalousie, désir de vengeance, filiation et généalogie, de nombreux  thèmes vont être adroitement abordés par Estelle Monbrun. L’intrigue est parfois embrouillée et semble traitée avec légèreté, trop fin de siècle peut-être (mais où est passée la police scientifique ?) Sans doute parce que nous avons affaire à des littéraires purs et durs ! Par contre l’humour et les références littéraires sont constamment présents dans ce polar rocambolesque qui plonge le lecteur dans l’histoire des lieux et de l’écrivain. Malgré tout, ce thriller plus littéraire que noir se laisse lire fort agréablement. N’y cherchez pas une enquête fouillée et des policiers aguerris, mais plutôt une écriture et un texte érudits qui donnent envie de découvrir ces lieux chers à Montaigne, parce que c’était lui, parce que c’est vous !

Catalogue éditeur : Viviane Hamy

Un rapide pincement des lèvres rouge vif aurait indiqué à une personne moins naïve que Mary que sa présence n’était pas vraiment souhaitée. Mais sa proposition fut acceptée, et, en chemin, elle apprit que Caro faisait ses études à l’École des beaux-arts et habitait à la Cité universitaire. Après deux bises à la française, que les Américains appellent air kisses et qui n’engagent à rien, Mary suivit des yeux sa nouvelle connaissance, qui emprunta l’avenue Foch après lui avoir fait un petit signe faussement désinvolte. Quelques instants plus tard, Caro envoyait sur son portable le message suivant à une adresse cryptée­ : « Le cabillaud sera une rascasse. Veronica. »

Avec Meurtre chez tante Léonie, Estelle Monbrun a inauguré la collection « ­Chemins Nocturnes­ » aux Éditions Viviane Hamy. D’autres « meurtres » suivront. On la compare souvent à David Lodge et à Agatha Christie : « L’auteur emprunte au premier des références sarcastiques sur le milieu universitaire, représenté avec un humour impitoyable, mais aussi attendri. À la seconde, son art de la narration, des fausses pistes, des coups de théâtre. » René de Ceccatty, Le Monde.
Vous voilà prévenus.

Parution : 14/03/2019 / ISBN : 9791097417277 / Pages : 224 p. / Prix : 19€

Estelle Monbrun (nom de plume d’une proustienne émérite) s’est lancée dans une carrière de professeur de littérature française contemporaine aux États-Unis, à New-York puis à Saint-Louis. Elle s’avère être une spécialiste reconnue dans le monde entier de l’œuvre de Marcel Proust et de celle de Marguerite Yourcenar. Parallèlement à son métier d’enseignante, Estelle Monbrun écrit des polars publiés par les Éditions Viviane Hamy. Ses écrits mêlent fraîcheur d’écriture, par l’aspect ludique et parodique de sa production littéraire, et profondeur, par la qualité documentaire et scientifique que ceux-ci proposent.
« Mes livres peuvent être lus comme de simples romans policiers, mais, si on connaît le texte source sur lequel je m’appuie, on peut s’amuser à reconnaître des citations cachées, des références stylistiques, des noms de personnages codés… C’est comme un clin d’œil permanent, une complicité à trois : un écrivain, une romancière, un lecteur. »

L’accident. Chris Pavone

Tout au long de sa vie, un éditeur est à la recherche « du manuscrit » , celui que tout le monde va lui envier, celui qui fera la fortune de sa maison d’édition. Attention, avec « L’accident » de Chris Pavone, que le prix à payer ne soit largement au-dessus de vos moyens !

Domi_C_Lire_l_accident_chris_pavone.jpgNew York, Isabel Reed, agent littéraire, rêve de dénicher Le manuscrit qui installera ses compétences et la rendra indispensable dans le monde de l’édition. Sans faire trop d’effort, « Le » manuscrit est déposé un matin sur son bureau. Simple exemplaire papier parfaitement incongru dans un monde numérique et dématérialisé. Si le mystère reste entier quant à sa provenance, le sujet est un brûlot qu’il vaut mieux cacher au monde de l’édition et de la politique avant même de pouvoir envisager de l’éditer. Il retrace, réalité ou fiction, la vie tumultueuse et sans scrupule de Charlie Wolfe, un magnat des affaires qui souhaite aujourd’hui entrer en politique. La parution du roman serait pour lui synonyme de faillite et de déshonneur. Point de nom d’auteur, juste un mystérieux « anonyme » et des révélations sulfureuses. Et dangereuses, car ceux qui touchent de près ou de loin au manuscrit tombent sous les balles…
Le manuscrit doit donc rester secret, et pourtant quelques copies pirates vont être réalisées par différents collaborateurs, personnages très tranchés, un peu désespérés chacun dans son domaine, qui ont tout à prouver, à eux ou aux autres, pour enfin s’affirmer et s’accomplir professionnellement. Ce qui accentue le côté désespéré et le sentiment d’urgence qui attisent l’intrigue et font monter le suspense.
Prise entre les feux croisés de dangereux individus – sont-ils des amis, des ennemis, des espions, des policiers, des enquêteurs, la définition est floue mais le risque quant à lui est bien réel – Isabel à l’intuition d’un possible auteur, et surtout comprend très vite qu’elle doit fuir et se cacher si elle veut réussir à publier « l’accident ». Alors que les pas des nettoyeurs les entrainent de New York à Copenhague, de Paris à Munich, les méandres et les trahisons s’accumulent et se confondent pour le plus grand plaisir du lecteur.

Un thriller captivant dans ce monde de l’édition tellement loin de notre réalité de lecteur, mais tellement passionnant aussi par sa complexité et ses méandres. On ne s’ennuie pas une minute et le rythme soutenu ne donne absolument pas envie de fermer ce livre avant la fin !

💙💙💙💙


Catalogue éditeur

Traduit par Séverine QUELET

Il y a des manuscrits, dans la vie d’un éditeur, et il y a LE manuscrit. Le carton assuré, celui qui fera l’effet d’une bombe. Si, d’ici là, il ne vous vaut pas une balle dans la tête…
L’Accident, dont l’auteur est anonyme, est de ceux-là.
Isabel Reed, agent littéraire à Manhattan, sait qu’il faut agir vite. N’en parler à personne. Le faire publier, à tout prix…Lire la suite

Parution : 14 Janvier 2016 / Pages : 496 p. / Série : Les Noirs / EAN : 9782265099357