Entre fauves, Colin Niel

La chasse et les chasseurs, sujet clivant et passionné

Martin est un amoureux de la montagne et de sa faune. Garde au parc national des Pyrénées il se passionne pour Canellito, le dernier ours descendant de la race pyrénéenne. Mais pas de trace de l’ours depuis des mois. Martin est certain qu’il a été tué par un chasseur et qu’on retrouvera son cadavre au fond de quelque crevasse le jour où on ne s’y attendra plus. Comme pour cette femelle abattue par un chasseur qui se disait attaqué, tu parles, Martin n’y croit absolument pas à cette attaque. Trop facile de dire ça quand on est armé d’un fusil et prêt à tirer.

Martin est un jusqu’au-boutiste, il traque les chasseurs où qu’ils se trouvent et les photos qu’ils osent montrer sur la toile pour parader avec la bête qu’ils ont prélevée le rendent fou. Alors le jour où il tombe sur celle d’une jeune femme à côté d’un lion, son sang ne fait qu’un tour. Il décide de lui pourrir la vie en postant à son tour la photo sur les sites qui vont la mettre au pilori. Puis cherche qui elle peut bien être, et découvre qu’elle habite tout à côté de chez lui, à Pau. Fille d’un chasseur de grands fauves en Afrique, la jeune femme a de qui tenir. Martin décide de la harceler et de lui faire payer cher la mort du lion.

En Namibie, dans le Kaokoland, les villageois se désespèrent car un vieux fauve décime les troupeaux. Si le pays a signé des accords pour ne plus exterminer les animaux du big five en particulier, il est parfois difficile de refuser les demandes pressentes de la population qui souffre des attaques répétées et meurtrières par ces animaux protégés. Il est donc décidé en haut lieu d’abattre le lion tueur.

Cette chasse unique sera le cadeau d’un père à sa fille bien aimée. C’est ainsi qu’Apolline se retrouve en Namibie, avec son arc et ses carquois, pour la chasse de sa vie, tenter de prélever le fauve. Dans ce village, le jeune Komuti de la tribu Himba a vu son troupeau de chèvres décimé par le lion, et pour éblouir sa belle, il décide qu’il sera celui qui réussira à l’exterminer.

Le récit alterne les différentes situations, dans les Pyrénées ou en Namibie, et nous fait comprendre les points de vue de chacun des protagonistes.

Dans un monde où la préservation des espèces est un objectif majeur, les motivations des uns ou des autres peuvent êtres diamétralement opposées. Chacun ayant de bonnes raisons à mettre en avant pour défendre son point de vue.

J’ai aimé la partie dans les Pyrénées que je connais particulièrement bien. Apprécié le réalisme de certaines situations, la position des bergers et des chasseurs et leur attitude face à l’introduction de l’ours dans les Pyrénées. Éternel conflit entre ceux qui souhaitent  préserver la nature et réintroduire une espèce aujourd’hui disparue, et les bergers et éleveurs qui voient leurs troupeaux décimés ici aussi par ours ou loups, faisant craindre une disparition des troupeaux sur les estives, et donc une modification importante de la gestion de la montagne.

Enfin, le jusque-boutisme des défenseur de la nature et de la sauvegarde des animaux se heurte ici à une réalité plus pragmatique et parfois plus sordide que ne le voudrait la bien-pensance écologique. Si j’ai cru relever quelques incohérences dans cette partie pyrénéenne que je connais bien, l’ensemble est plutôt bien enlevé et réaliste. La férocité des réseaux sociaux, l’attitude des protecteurs de la nature et de la biodiversité qui refusent systématiquement d’entendre les arguments qui leurs sont opposés, les chasseurs professionnels qui dans certains pays sont là pour prélever mais parfois aussi aident à réguler les populations d’animaux sauvages, chaque avis, chaque divergence, nous fait comprendre la complexité du problème, qui de fait paraît assez insoluble.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury Audiolib 2023

Catalogue éditeur : Audiolib, éditions Du Rouergue

Martin est garde au parc national des Pyrénées. Il travaille notamment au suivi des derniers ours. Mais depuis un an et demi, on n’a plus trouvé la moindre trace de Cannellito, le seul plantigrade avec un peu de sang pyrénéen qui fréquentait encore ces forêts, pas d’empreinte de tout l’hiver, aucun poil sur les centaines d’arbres observés. Martin en est chaque jour plus convaincu : les chasseurs auront eu la peau de l’animal. L’histoire des hommes, n’est-ce pas celle du massacre de la faune sauvage ? Alors, lorsqu’il tombe sur un cliché montrant une jeune femme devant la dépouille d’un lion, arc de chasse en main, il est déterminé à la retrouver et la livrer en pâture à l’opinion publique. Même si d’elle, il ne connaît qu’un pseudonyme sur les réseaux sociaux : Leg Holas. Et rien de ce qui s’est joué, quelques semaines plus tôt, en Afrique.

Lu par Thierry Blanc, Charlotte Campana, Alexandre Nguyen, Cyril Romoli

Durée 9h04 / EAN 9791035411664 Prix du format cd 24,95 € / EAN numérique 9791035411947 Prix du format numérique 22,45 € / Date de parution 07/12/2022

Ce n’est pas un fleuve, Selva Almada

Un court texte poétique et onirique qui nous plonge entre deux eaux

Quelle étrange sensation cette lecture. Trois hommes, un bateau pour aller à la pêche, une île, des sœurs jumelles et leur mère qui est sans cesse attirée par les feux qu’elle allume, sont quelques uns des personnages que l’on rencontre au bord de ce fleuve qui n’en est peut-être pas un.

Trois hommes mènent un combat sans merci, une véritable bagarre pour sortir de l’eau une raie gigantesque qui ne leur avait rien fait et dont ils ne vont rien faire. Puis vient la nuit, et l’un d’entre eux disparaît…
Deux jeunes femmes rêvent de s’amuser comme les autres jeunes gens, aller au bal, de l’autre côté du fleuve, boire, danser, et revenir au petit matin, ou pas…
Sur l’île, les hommes décident de venger la mort de cette raie, cette bête magnifique que tous connaissaient mais qu’aucun n’aurait jamais sortie de l’eau. Une mort inutile et sauvage.

Avec des phrases et des chapitres courts, presque des paragraphes, l’auteur mène ses lecteurs au bord d’un rêve éveillé, au fil de l’eau, des rencontres. Au fil du temps qui passe dans tous les sens car les histoires se télescopent et se rejoignent quand on ne les attend pas. Et nous donne à entrevoir une partie du mystère qui règne là, au bord du fleuve. L’atmosphère du lieu est particulièrement bien rendue, à la fois moite, secrète, mystérieuse, sauvage. Elle nous laisse entrevoir une nature qui ne pardonne pas les erreurs des humains qui viennent la troubler sans la respecter. Mais la dureté et la violence des hommes n’est pas oubliée non plus, les temporalités se bousculent pour laisser deviner les liens entre les différents personnages, fils père, frère, amants, amis, parents ou ennemis.

Il y a tout dans ce court roman, vie, mort, violence, amitié virile ou douceur féminine, jeunesse et solitude, deuil et abandon, mystère et réalité s’opposent pour composer un texte à la fois onirique et poétique.

Catalogue éditeur : Métailié

Le soleil, l’effort tapent sur les corps fatigués de trois hommes sur un bateau. Ils tournent le moulinet, tirent sur le fil, se battent pendant des heures contre un animal plus fort, plus grand qu’eux, une raie géante qui vit dans le fleuve. Étourdis par le vin, par la chaleur, par la puissance de la nature tropicale, un, deux, trois coups de feu partent.
Dans l’île où ils campent, les habitants viennent les observer avec méfiance, des jeunes femmes curieuses s’approchent. Ils sont entourés par la broussaille, par les odeurs de fleurs et d’herbes, les craquements de bois qui soulèvent des nuées de moustiques près du fleuve où le père d’un des trois hommes s’est noyé. Ils se savent étrangers mais ils restent.

Titre original : No es un río Langue originale : Espagnol (Argentine) Traduit par : Laura Alcoba
Publication : 14/01/2022 / Pages : 128 / ISBN : 979-10-226-1171-8 / 16 €

Lettres perdues, Jim Bishop

Dans un univers mi terrestre mi aquatique, les aventures d’un petit garçon qui attend des nouvelles de sa mère

Chaque matin, Iode attend le facteur et espère qu’il sera enfin porteur d’une lettre de sa mère. Celle-ci, aviatrice, est partie depuis longtemps chercher une terre plus hospitalière qui pourrait les accueillir. Car Iode vit dans un univers où se côtoient à la fois des poissons, des requins-marteaux quelques homards et quelques pieuvres tous rescapés d’un cataclysme écologique. Les-dits poissons pouvant vivre grâces aux prothèses et technologies inventées justement par le père de Iode.

Las d’attendre, Iode décide de prendre sa 2CV pour aller directement à la poste, puisque le poisson clown facteur ne lui répond jamais. En route, il recueille Frangine, une auto-stoppeuse très silencieuse qui doit livrer une valise pour La Pieuvre, un groupe mafieux qui sévit sur l’île. Mais Frangine lui fausse compagnie dès l’arrivée en ville. Inquiet de son absence, le très naïf Iode fait appel à un poisson policier pas du tout débrouillard pour tenter de la retrouver. Tous deux s’embarquent alors dans une aventure bien plus périlleuse qu’il n’y paraît.

Un univers coloré, farfelu, déjanté, où humains et poissons vivent ensemble sur une planète frappée par la catastrophe écologique qui n’est plus seulement annoncée mais devenue bien réelle. Un texte qui parle écologie, deuil, famille, relation père-fils, amitié, solitude, ambition, partage et qui prône le vivre ensemble entre humains et animaux, en particulier avec le monde de la mer et les poissons pour le coup ici. Une fable écologique d’anticipation, mais qui parle pourtant du temps présent, à méditer, savourer.

Lettres perdues a reçu le prix de la BD lecteurs.com 2022.

Catalogue éditeur : Glénat

Comme tous les matins, Iode attend impatiemment cette lettre que le facteur tarde à lui apporter. Sûrement une blague de ce farceur de poisson-clown qui s’amuse à livrer son courrier aux voisins… Ou peut-être a-t-il simplement été égaré ? Il n’y a qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net : se rendre en ville. Embarqué dans sa petite auto vert pomme, Iode fait la rencontre de Frangine, une auto-stoppeuse au caractère bien trempé qui effectue une livraison pour le compte du mystérieux groupe mafieux « la pieuvre ». Seulement, lorsque cette dernière décide de lui fausser compagnie, le jeune garçon s’inquiète et décide naïvement de partir à sa recherche. Sans le savoir, Iode vient de mettre les pieds dans une affaire qui le placera au cœur d’un terrible drame. …lire la suite

Parution : 15.09.2021 / 22€ / Pages :  200 / EAN : 9782344043448
Prix BD Orange Lecteurs.com 2022 Prix BD France Bleu 2022

Felis Silvestris, Anouk Lejczyk

A la cime des arbres ou entre quatre murs, faire appel à l’imaginaire pour se construire

Deux sœurs, l’une parle, l’autre non.

Celle qui s’est donné pour nouveau nom Felis silvestris est partie dans la forêt. A l’image du chat sauvage, ce chat forestier dont elle a pris le nom, et qui hante les bois d’Europe.

Loin des siens, elle est partie rejoindre une communauté qui défend les derniers arbres contre la déforestation sauvage faite par la firme qui exploite une mine. Sans contrepartie, sans rien attendre, elle lutte dans la clandestinité avec les autres jeunes qu’elle rencontre sur la ZAD. Elle doit apprendre à vivre de rien, dans les arbres, devenant un bouclier humain contre la force des grandes multinationales qui n’ont aucun scrupule à tout raser et à modifier durablement l’environnement.

En parallèle, sa sœur s’enferme peu à peu dans la solitude d’une chambre pour tenter de comprendre d’une part la fuite de sa sœur, et d’autre part ce qu’elle souhaite faire de sa vie. C’est le long monologue de cette dernière qui nous éclaire sur ses projets, sur la nouvelle vie de sa sœur, sur la relation très forte qu’elles avaient et qui souffre de cette absence, de ce silence. Les souvenirs s’égrainent, l’enfance est là joyeuse et tendre, les expériences vécues ensemble.

La nature et en particulier la forêt ont une place prépondérante et nous ramènent à l’essentiel, la vie et l’importance du respect de ce qui nous entoure pour vivre sereinement en symbiose avec les éléments.

Chaque chapitre est ponctué d’un « Et ta sœur, elle est où » qui nous rappelle qu’elles sont deux, mais par moments ne semblent faire qu’une. Comme si la sœur qui se terre était le miroir de celle qui s’envole à la cime des arbres. Alors une, ou deux ? Un roman étonnant, déroutant même lorsque l’on s’interroge sur l’existence des deux sœurs, mais un roman dont on se souvient et qui marque.

Un roman de la sélection 2022 des 68 premières fois

Catalogue éditeur : Le Panseur

Sans crier gare, Felis est partie rejoindre une forêt menacée de destruction. Elle porte une cagoule pour faire comme les autres et se protéger du froid. Suspendue aux branches, du haut de sa cabane, ou les pieds sur terre, elle contribue à la vie collective et commence à se sentir mieux. Mais Felis ignore que c´est sa sœur qui la fait exister – ou bien est-ce le contraire ? Entre les quatre murs d´un appartement glacial, chambre d´écho de conversations familiales et de souvenirs, une jeune femme tire des fils pour se rapprocher de Felis – sa sœur, sa chimère. Progressivement, la forêt s´étend, elle envahit ses pensées et intègre le maillage confus de sa propre existence. Sans doute y a-t-il là une place pour le chat sauvage qui est en elle. Premier roman d´Anouk Lejczyk, Felis Silvestris nous plonge, le temps d´un hiver, dans une histoire intime et sensible, explorant notre imaginaire et nos inquiétudes face à des choix de vie qui nous effraient autant qu´ils nous fascinent.

11 Janvier 2022 / 17.00 € / EAN 9782490834082 / 192 Pages

Le maître de l’océan, Diane Ducret

L’océan, comme une force vitale, une philosophie pour trouver du sens et sa place dans le monde

C’est une jeune garçon dont on ne connaît pas le nom, mais qui peut être chacun de nous sans doute. Il vient d’être emmené au temple par son grand-père qui ne sait plus que faire de cet enfant inculte et rêveur.

Il est issu d’une famille de paysans qui avait des rêves de grandeur. Ils avaient décidé de bander les pieds de leur fille, selon cette coutume barbare de la Chine traditionnelle, en espérant ainsi lui voir faire un beau mariage. Les femme ne pouvant plus marcher seules devaient avoir une maisonnée importante pour s’occuper d’elles. Mais ce n’est pas le chemin qu’elle a suivi, et devenue fille mère, elle a travaillé aux champs, claudiquant sur ses pieds handicapés, après avoir donné naissance à ce fils qu’elle aime tant, mais qu’elle a quitté très jeune.

C’est donc quelque temps après le décès de la mère qu’il entre au temple. Mais il n’a jamais appris à lire ou à écrire, lui qui est capable de rêver pendant des heures face à la force de la nature, dans les champs, les montagnes, incapable de travailler. Lorsqu’il arrive au temple, en haut de la plus haute montagne, il se rend compte que c’est en fait l’eau qui l’appelle, l’eau tumultueuse et vivante, vibrante, sans cesse en mouvement.

Alors le maître le laisse partir et apprendre, savoir ce que la mer peut lui donner, lui enseigner par sa force, sa grandeur, sa beauté et sa dureté aussi parfois.

Parti de Chine jusqu’au mont Saint Michel pour son voyage initiatique, il va observer, plonger, marcher au bord de l’eau, découvrir les vagues, les éléments déchaînés, les tempêtes, les hommes et les femmes aussi, leur singularité et la sienne, jeune garçon perdu au milieu de ces autres si différents. Et enfin comprendre qui il est, se connaître enfin en comprenant quel est le véritable maître et où est son destin, face à cet océan sans cesse en mouvement, toujours changeant, jamais identique.

Un étonnant roman qui nous parle de taoïsme, de religion, de philosophie, de croyances et de savoir, de recherche sur soi-même, de parcours et d’aboutissement. La mer, ou plutôt l’océan, occupe toute sa place, primordiale, vitale. Avec le narrateur, le lecteur découvre cette ligne d’horizon, une force essentielle qui nous nourrit et nous permet de trouver notre place dans le monde. Avancer, ne pas reculer, traverser la vague pour continuer à vivre.

Catalogue éditeur : Flammarion

L’incroyable aventure d’un jeune orphelin destiné à devenir moine taoïste, traversant les mers à bord d’un cargo chargé de kiwis vers les rivages français. Hanté par l’idée d’apprivoiser le grand Océan, il espère que celui-ci répondra à la question qui le taraude : comment vivre quand on a perdu tout ce que l’on aimait ?
Sans relâche, il se confronte aux éléments, se heurte aux vagues, à ses doutes, à son chagrin. L’eau et le ciel, la foi et la nature, l’Orient et l’Occident se confondent. Au pied du Mont-Saint- Michel, il entreprend le plus grand des voyages, une odyssée intime, celui de l’aventure du soi.
Dans le sillage des récits bibliques, de la sagesse taoïste et des philosophies antiques, Diane Ducret nous livre un roman en forme de conte philosophique. Le Maître de l’Océan est le livre de la grande consolation de la mer en nos temps troublés.

Romancière et essayiste, Diane Ducret est l’auteur des best-sellers Femmes de dictateur (Perrin, 2011), traduit en vingt-cinq langues, La Chair interdite (Albin Michel, 2014), La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose (Flammarion, 2018) ou encore La Dictatrice (Flammarion, 2020).

Paru le 09/03/2022 / 240 pages – 133 x 200 mm / EAN : 9782080245588 / 18,00

Le peintre hors-la-loi, Frantz Duchazeau

à la rencontre d’un artiste méconnu à la folie dévastatrice

Et si c’était tout simplement ça, la Terreur. Celle des hordes qui parcourent le pays pour tuer sans discernement nobles et ouvriers, gens de cour et subordonnés. Lorsqu’en 1793 le roi Louis XVI meurt sur l’échafaud, nombreux sont également ceux qui perdent la vie ces années là. C’est dans ce contexte que Lazare Bruandet, peintre naturaliste porté autant sur la bouteille que sur la bagarre doit fuir la ville.

Mais suite à un coup de sang et une jalousie mal placée, au retour de chez sa maîtresse il défenestre sa compagne. Il ne trouve de salut que dans la fuite à l’abri de cette campagne qui l’a vu grandir. Déjà difficile du temps de son enfance, la vie y est devenue périlleuse. Sa maison est en ruine, il se réfugie alors chez les moines à qui il finira par apprendre à se défendre contre les milices. Mais aussi à l’auberge où la servante accorte se prend d’amitié pour lui, admirative du travail du peintre.

Partout c’est le chaos. On échappe aux milices pour tomber au mains ou sous les coups de l’armée ou des pillards. Il faut se défendre, mais il faut aussi survivre. C’est ce que fera le peintre dans les forêts qu’il affectionne, lui l’artiste spécialiste de la nature, amoureux de ces paysages qu’il peint à l’envi. Rien ne lui fait peur, cet artiste alcoolique au mauvais caractère a cependant une certaine dextérité à manier l’épée et les armes autant que ses pinceaux.

L’ensemble est porté par un graphisme brut, sombre, fait de peu de traits affinés ou précis, mais plutôt d’une sombre représentation à l’image de cette époque si dangereuse pour ceux qui l’ont connue. Une forme de folie émerge de ces dessins, de ces pages parfois denses et sombres, d’autre fois plus lumineuses, à l’image de l’artiste tout en excès et en fulgurance.

Si le personnage a réellement existé, et si sa folie et son amour de la peinture naturaliste sont bien réels, l’auteur lui a créé une enfance à la hauteur du personnage. Car il semble qu’il a réellement tué sa compagne et fuit dans la forêt de Fontainebleau, poussé par une forme de folie autodestructrice qui transparaît à chaque page. Le peintre parisien joue par ailleurs un rôle décisif dans le développement de l’art du paysage. Il est en totale rupture avec le cadre institutionnel de son époque avec sa pratique de la peinture en plein air dans les forêts environnant Paris.

Quelques œuvres de Lazare Bruandet (1755-1804) peintre français du XVIIIe siècle et paysagiste méconnu.

Catalogue éditeur : Casterman

1793. Louis XVI est condamné à mort tandis que la France est frappée par la Terreur, une véritable guerre civile qui met le pays à feu et à sang. Fuyant la capitale pour trouver refuge à la campagne, un écorché vif au regard inquiétant louvoie dans la forêt. C’est un étrange peintre que voici, dont le nom résonne comme un couperet : Lazare Bruandet a des gestes un peu fous, le verbe haut et le coup d’épée tranchant.
Tiraillé par des souvenirs d’enfance douloureux, hébergé par des moines qui lui demandent de l’aide, Lazare tombe sous le charme d’une jeune aubergiste. L’homme a bien du mal à se retirer de ce monde dont la violence et la bêtise l’agressent, et pour tenter de s’y soustraire, il peint la nature qui le fascine, sans souci d’académisme et de postérité vis-à-vis de son œuvre…

Scénario : Duchazeau, Frantz / Dessin : Duchazeau, Frantz / Couleurs : Drac Parution le 03/03/2021 / ISBN : 978-2-203-20277-1 / Pages : 88 / 20€

Taqawan, Eric Plamondon

Prise de vue à focale multiple sur la politique du Québec envers ses peuples autochtones

Du côté de la Gaspésie, en ce 11 juin 1981, les policiers ont investi la réserve de Restigouche. Ils s’en prennent violemment aux indiens Micmac qui tentent de se rebeller alors qu’une loi veut leur imposer des quotas de pêche. Il faut rappeler que les indiens Mig’maq sont les Premières Nations du Québec, cette région du Canada où ils vivent désormais cantonnés dans les réserves. Alors qu’ils comptent uniquement sur leur environnement pour survivre, cette nouvelle loi totalement inique veut leur faire abandonner la pêche au saumon qu’ils pratiquent depuis toujours.

Océane disparaît ce jour-là. La jeune indienne vient de subir un viol, mais craint de revenir dans sa tribu. Elle est découverte quelques jours après par Yves, un agent de conservation de la faune. Yves vient de donner sa démission, écœuré par la politique menée par le gouvernement et par la violence gratuite exercée par les policiers ce 11 juin. Il va se faire aider par l’institutrice française en poste dans le coin pour s’occuper d’Océane, même si cela s’avère très risqué lorsqu’il découvre le profil des agresseurs.

Tout au long de cette intrigue noire mais relativement classique, viennent s’intercaler de nombreux autres récits. La vie et la mort du saumon, son parcours migratoire et ses différents noms. L’histoire indienne avec la vie et les origines des Micmac, les discriminations subies pendant des années pour leur faire perdre leur singularité, leurs rites et leurs légendes. Puis la politique du Canada des années 80, avec ce mémorable référendum pour l’indépendance du Québec.

Ce que j’ai aimé ?

Taqawan est un livre passionnant qui avec des airs de ne pas y toucher englobe tant de sujets. Écologie, économie, politique, social, et légendes se mêlent avec une grande justesse non dénuée de profondeur. Le tout donne au lecteur une vue panoramique de l’histoire et de la complexité des effets de la politique du Canada envers ses peuples autochtones. Un livre plaidoyer pour la cause amérindienne qui se lit (ou s’écoute!) d’une traite et se savoure pour ce qu’il est, éclectique, politique, et novateur dans sa construction. A se demander d’ailleurs quel est le texte qui draine l’autre, l’intrigue ou tout le reste ?

J’ai apprécié ces chapitres courts et si différents de l’un à l’autre mais qui bizarrement ne perdent pas le lecteur. François-Eric Gendron donne tout le sérieux nécessaire au roman, à son sujet et à l’intrigue. Et ce, même si sa voix n’est pas toujours convaincante quand elle prend des intonations québécoises qui ne me semblent jamais aussi réussies que lorsque j’écoute mes cousins canadiens.

Pour aller plus loin : Premières Nations est le terme utilisé pour désigner les peuples autochtones du Canada autres que les Métis et les Inuits. Les membres des Premières Nations sont les premiers occupants des territoires qui constituent aujourd’hui le Canada et ce sont les premiers Autochtones à être entrés en contact soutenu avec les Européens. (L’encyclopédie canadienne)

Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury Audiolib 2021

Catalogue éditeur : Quidam et Audiolib

Un livre audio lu par François-Éric Gendron

« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »
Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s’emparer des filets des Indiens mig’maq. Émeutes, répression et crise d’ampleur : le pays découvre son angle mort.
Une adolescente en révolte disparaît, un agent de la faune démissionne, un vieil Indien sort du bois et une jeune enseignante française découvre l’immensité d’un territoire et toutes ses contradictions. Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source…
Histoire de luttes et de pêche, d’amour tout autant que de meurtres et de rêves brisés, Taqawan se nourrit de légendes comme de réalités, du passé et du présent, celui notamment d’un peuple millénaire bafoué dans ses droits.

Né au Québec en 1969, Éric Plamondon a étudié le journalisme à l’université Laval et la littérature à l’UQÀM (Université du Québec à Montréal). Il vit dans la région de Bordeaux depuis 1996 où il a longtemps travaillé dans la communication. Il a publié au Quartanier (Canada) le recueil de nouvelles Donnacona et la trilogie 1984 : Hongrie-Hollywood Express, Mayonnaise et Pomme S, publiée aussi en France aux éditions Phébus. 
Taqawan (Quidam 2018) reçu les éloges tant de la presse que des libraires et obtenu le prix France-Québec 2018 et le prix des chroniqueurs Toulouse Polars du Sud.

Retrouvez ici le blog d’Eric Plamondon

Quidam janv. 2018 /140 x 210mm / ISBN : 978-2-37491-078-9 / 208 pages 20€
Audiolib Date de parution : 14 Octobre 2020 / Durée : 4h08 / Prix public conseillé: 21.90 € / Format: Livre audio 1 CD MP3 Poids (Mo): 569 / EAN Physique: 9791035401245

Là où chantent les écrevisses, Delia Owens

Une lecture aussi émouvante qu’addictive

Émotion, tendresse, rage, tristesse, joie et bonheur de voir comment Kya, la fille des marais, réussi à vivre malgré l’abandon de Ma, puis de ses frères et sœurs et enfin de Pa.
Comment avec l’aide de Tate elle réussit à apprendre à lire, elle qui vit seule dans sa cabane sans eau ni électricité au bout des marais de Caroline du Nord. La sauvageonne que tous craignent sans jamais chercher à la connaître est une fleur qui s’épanouit au contact de la faune et de la flore de ces marais qu’elle connaît mieux que quiconque.
Ce roman est vraiment magnifique, et totalement addictif. On aime tout de suite cette émouvante et attachante fille des marais. Et on n’a pas envie de la quitter.

La voix de Marie du Bled est juste, précise. Jeune quand Kya est enfant, dure quand on s’adresse à elle, triste ou lourde de remords ou de regrets après les épreuves et les abandons, mais toujours forte et déterminée. Une voix en véritable symbiose avec le personnage principal et ceux qui gravitent autour d’elle.
Et surtout, cette lecture audio permet de prendre encore mieux la mesure de la beauté de l’écriture et de la précision de l’auteur lorsqu’elle décrit la nature omniprésente, sauvage, protectrice et le plus souvent si belle.
C’est un grand plaisir de lecture, et je dois dire que si j’avais déjà lu ce roman lors de sa sortie, j’en ai apprécié ici toute la beauté et la finesse grâce à cette version audio.

Retrouvez ma première chronique de ce roman ici.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury Audiolib 2021

Catalogue éditeur : Audiolib

Un livre audio lu par Marie du Bled. Traduit par Marc Amfreville

Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.
À l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie.
Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…
Une héroïne autodidacte et passionnée, une peinture saisissante de la beauté des marais, et une enquête à suspense digne d’Agatha Christie font de ce roman un véritable page-turner.
Un premier roman phénomène qui a conquis des milliers de lecteurs dans le monde entier.

Éditeur d’origine : Le Seuil
Date de parution : 16 Septembre 2020 / Durée : 11h18 / Prix public conseillé: 24.90 € / Format: Livre audio 2 CD MP3 Poids (Mo): 381 / Poids CD 2 (Mo): 551 / EAN Physique: 9791035403614

Indice des feux, Antoine Desjardins

Sept nouvelles venues tout droit du Québec pour réveiller notre conscience écologique

Avec Indice de feux, Antoine Desjardins propose sept textes différents qui éveillent à l’écologie et sont tous très émouvants, parfois bouleversants : À boire debout ; Couplet ; Étranger ; Feu doux ; Fins du monde ; Générale ; Ulmus Americana. Un fil rouge relie ces nouvelles, la préoccupation d’un petit nombre pour la sauvegarde de la planète, lorsque chacun à son niveau œuvre pour améliorer les choses, ou du moins essayer d’endiguer la vitesse à laquelle la détérioration du milieu qui nous entoure évolue. Comme autant de cris d’alerte, un éveil des consciences à niveau d’Homme, celui où chacun de nous pourrait agir.

Ce jeune garçon dont on suit le parcours de fin de vie, car il souffre d’une leucémie et voit les années à vivre se transformer en semaines, en jours. Il s’intéresse pourtant à ce qu’il se passe sur la planète, à cet iceberg géant détaché de la banquise, à ces terres submergées, à ces populations inexorablement déplacées. Cet enfant qui agonise, c’est notre monde qui meurt à petit feu, détruit sans vergogne par des humains irrespectueux de cette nature qui les fait vivre.

Ce grand père qui protège son Orme d’Amérique des maladies qui pourraient le tuer comme une louve protège ses petits, obstinément, inlassablement, cet arbre centenaire et solitaire qui portant va mourir avec lui.

Cette tante, attentive à la vie de sa ferme, à son environnement, qui comprend qu’un grave problème climatique ou écologique est en cours lorsque plus aucun oiseau ne vient chanter dans ses arbres et sur son terrain. Et doit affronter le désintérêt manifeste des autorités qu’elle alerte. Une conséquence évidente de productions agricoles intensives et d’utilisation de pesticides dévastateurs pour la faune.

Ce garçon surdoué qu’une vie confortable attend. Après de brillantes études il fera la fierté de ses parents en entrant dans une grande multinationale ou une entreprise ayant pignon sur rue. Pourtant, il comprend bien avant les autres que le bonheur ne se trouve pas dans nos civilisations du tout et tout de suite, de surconsommation. C’est un précurseur de la décroissance, du retour aux bases et de la simplicité volontaire, qui choisit de vivre en quasi ascète au plus proche de la nature.

Chacune de ces nouvelles a pour fil conducteur la destruction ou la protection de notre environnement. Le couple qui attend un enfant, l’avenir des jeunes d’aujourd’hui, le vieillard qui protège cet arbre qui se meurt, les enfants qui voient disparaître leur terrain de jeu, ces arbres abattus pour construire de pavillons, l’homme qui regarde les coyotes qui investissent la ville sans vergogne. Enfant, adolescent, homme, à tous les stades de la vie il est primordial de prendre en compte cette nature qui nous nourrit, nous protège, nous soigne et que nous maltraitons chaque jour un peu plus. Mais les animaux, ici les oiseaux, ou la végétation, ici les Ormes d’Amérique, là ces arbres que l’on coupe, nous montrent à quel point la fin de notre monde est proche si nous n’en prenons pas soin.

Une réalité qui nous frappe lorsque l’on regarde le monde d’aujourd’hui, les changements climatiques évidents, les inondations à répétitions, les incendies monstrueux que l’on n’arrive pas à fixer, la déforestation, tous les bouleversements que l’on observe dans le temps si court d’une vie d’homme.

J’ai apprécié le message porté sans pathos ni subjectivité et le style de l’auteur, jamais moralisateur, cynique ou défaitiste. Il éveille nos consciences justement parce qu’il nous parle de nous, de nos vies, de ceux que nous côtoyions chaque jour, et pas d’un futur hypothétique ou dystopique. Et toujours avec une pointe d’humour et dans cette langue québécoise que j’aime tant. On appréciera également cette sublime couverture qui fait écho aux inondations qui frappent la France ces jours-ci.
Un message que nous fait passer également Oliver Norek dans son dernier roman Impact.

Un roman de la sélection 2021 des 68 premières fois

Catalogue éditeur : La Peuplade

Soumise à la frénésie incendiaire du xxie siècle, l’humanité voit sa relation au monde déséquilibrée et assiste avec impuissance à l’irréversible transformation de son environnement. Explorant cette détresse existentielle à travers sept fictions compatissantes, Antoine Desjardins interroge nos paysages intérieurs profonds et agités. Comment la disparition des baleines noires affecte-t-elle la vie amoureuse d’un couple ? Que racontent les gouttes de pluie frappant à la fenêtre d’un adolescent prisonnier de son lit d’hôpital ? Et, plus indispensable encore, comment perpétuer l’espoir et le sens de l’émerveillement chez les enfants de la crise écologique ? Autant de questions, parmi d’autres, que ce texte illustre avec nuance et tendresse, sans complaisance ni moralisme. 
Indice des feux peint les incertitudes d’un avenir où tout est encore à jouer.

Il faut prendre soin, mon homme. Prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître.

Né au Québec en 1989, Antoine Desjardins est enseignant et écrivain. Indice des feux est son premier livre.

 Parution: 21 janvier 2021 / 360 pages / 978-2-924898-87-1 / 20 Euros

Le sanctuaire, Laurine Roux

Entrer au cœur du Sanctuaire pour pénétrer la complexité de la nature humaine

Dans le sanctuaire, il y a les filles, la plus jeune Gemma, et son aînée, June. L’aînée rêve du temps d’avant, qu’elle a connu et qu’elle pleure, cette solitude est si difficile, sans aucun espoir d’un futur, d’une vie normale. Gemma n’a rien connu d’autre et vit pleinement cette vie de sauvage. Elle explore la foret à la recherche des plantes, chasse et tue le gibier pour nourrir la famille.

Il y a les parents. La maman, Alexandra, qui aime tant ses filles, ses petits cabris, et leur raconte la vie d’avant, la normalité, les amis, les rencontres, la société. Et le papa qui veille comme un loup sur sa famille. Car ils sont seuls dans cette montagne isolée, loin du monde anéanti par un virus transporté par les oiseaux. Seul le père descend parfois dans ce qu’il reste de la civilisation d’avant, pour y dénicher quelques fournitures indispensables.

Un jour cependant, Gemma suit la trace d’un aigle à abattre, et fait la rencontre improbable d’un vieil homme aussi mutique qu’inamical. Et cette présence incongrue dans un univers où toute vie de volatile quel qu’il soit doit être anéantie bouleverse les certitudes de la jeune fille.

Dystopie, récit post apocalypse, ou simple conte humain, ce roman est tout simplement inclassable. Mais il a surtout le mérite de nous plonger dans une nature aussi belle qu’amicale, aussi sombre qu’hostile, dans un environnement chaotique, au cœur de cette famille soudée qui vit une relation humaine forte et complexe, où le violence des sentiments, tant l’amour que la haine, autorise presque tous les excès. La relation du père avec sa femme, ses filles, aussi émouvante qu’angoissante, est fort justement mise en exergue.

Et cette belle écriture porte le lecteur tout au bout de ce sanctuaire, apaisant, violent, solitaire, humain, résilient.

On ne manquera pas de lire le premier roman de Laurine Roux, Une immense sensation de calme.
Retrouvez aussi la chronique publiée par Les Carpenters racontent

Un roman de la sélection 2021 des 68 premières fois

Catalogue éditeur : éditions Du Sonneur

Le Sanctuaire : une zone montagneuse et isolée, dans laquelle une famille s’est réfugiée pour échapper à un virus transmis par les oiseaux et qui aurait balayé la quasi-totalité des humains. Le père y fait régner sa loi, chaque jour plus brutal et imprévisible.
Munie de son arc qui fait d’elle une chasseuse hors pair, Gemma, la plus jeune des deux filles, va peu à peu transgresser les limites du lieu. Mais ce sera pour tomber entre d’autres griffes : celles d’un vieil homme sauvage et menaçant, qui vit entouré de rapaces. Parmi eux, un aigle qui va fasciner l’enfant…
Dans Le Sanctuaire, ode à la nature souveraine, Laurine Roux confirme la singularité et l’universalité de sa voix.

Née en 1978, Laurine Roux vit dans les Hautes-Alpes où elle est professeur de lettres modernes.

16,00€ / ISBN : 9782373852158 / Pages : 160 / Parution : 13 août 2020