Un roman engagé, une mise en garde pour le futur, un superbe élan d’amour et de vie

Ces confluents, c’est le roman d’une rencontre. Entre elle et lui, parfois, entre deux mondes, deux temporalités, deux cultures, pour l’amour des Hommes, de la nature et de la terre, l’amour d’un homme et d’une femme.
Alternant deux périodes, 2040 puis de 2009 à 2014, l’autrice nous emmène à travers le désert, la forêt, la nuit, l’île, à la rencontre de ses personnages.
Elle, grand reporter, parcourt le monde pour observer les forêts et révéler au monde leur disparition, témoin des effets du réchauffement climatique et de la destruction lente mais inéluctable de notre terre.
Lui, photographe de guerre, traverse le monde pour témoigner des ravages dans les zones en guerre ou celles déjà touchées par les effets du réchauffement climatique, au nom des populations qu’il y rencontre. Tente de comprendre la façon dont les peuples doivent s’adapter en migrant pour survire quelque part, là où la terre est encore accueillante.
Malgré leurs activités différentes, lorsque ces deux journalistes se croisent en Jordanie, une relation ténue commence à se tisser. Au fil du temps, de pays en pays, grâce à quelques moments volés à leur activités réciproques et à leurs vies privées, leur relation assez banale au départ devient profonde et plus intime. La souffrance des autres, la lente détérioration de la planète dont Liouba et Talal sont les témoins ne les empêche pas de comprendre peu à peu l’attirance qu’ils ont l’un pour l’autre.
Lui s’acharne à replanter des arbres pour sauver la mangrove, elle part à travers la planète témoigner des détériorations toujours plus rapides provoquées par les humains. Mais toujours ils se retrouvent. Leur histoire d’amour pourrait être ordinaire, mais elle est montrée sous un angle attachant, à la fois teintée de mélancolie et d’une certaine fatalité, et toujours avec beaucoup de douceur.
Anne-Lise Avril nous offre là une livre poétique, sensible et humain. Elle éveille nos consciences sans jamais être moralisatrice. En utilisant le futur, elle nous implique sur notre quotidien dévastateur pour la planète et pour les générations futures, sans essayer de nous donner de leçons, plutôt en montrant par certains détails ce qui déjà aujourd’hui doit être fait partout dans le monde pour commencer à survivre au réchauffement climatique, à la lente montée des eaux, à la destruction des forêts, etc. La nature est omniprésente, mais aussi la vie, l’amour, qui se révèlent à travers ces voyages décrits avec beaucoup de réalisme mais toujours avec finesse et sensibilité. Un roman contemporain, une dystopie nostalgique, mondialiste et intemporelle.
Roman lu dans le cadre de ma participation au jury du Prix littéraire de la Vocation 2021
Un roman de la sélection 2022 des 68 premières fois
Catalogue éditeur : Julliard
Liouba est une jeune journaliste qui parcourt le monde à la recherche de reportages sur le changement climatique. En Jordanie, elle croise la route de Talal, un photographe qui suit les populations réfugiées. Entre eux, une amitié se noue qui se transforme vite en attirance. D’année en année, le destin ne cessera de les ramener l’un vers l’autre, puis de les séparer, au gré de rencontres d’hommes et de femmes engagés pour la sauvegarde de la planète, et de passages par des théâtres de guerre où triomphe la barbarie. Liouba et Talal accepteront-ils de poser enfin leurs bagages dans un même lieu ?
Ce premier roman, grave et mélancolique, a pour fil conducteur l’amour lancinant entre deux êtres que les enjeux du monde contemporain éloignent, déchirent et réunissent tour à tour. Avec cet éloge de la lenteur et du regard, Anne-Lise Avril donne à la nature une place de personnage à part entière, et au fragile équilibre des écosystèmes la valeur d’un trésor à reconquérir.
Née en 1991, Anne-Lise Avril passe les étés de son enfance dans la forêt des Ardennes, où elle découvre le goût de la lecture et l’envie d’écrire. Après le bac, elle étudie en Hypokhâgne et en Khâgne, puis intègre l’école de commerce de Rouen. Après un trimestre d’études à Moscou à l’âge de 24 ans, elle développe une fascination pour la culture russe et une passion pour la photographie et le voyage, qu’elle poursuit dans les années suivantes à travers d’une exploration des pays du Grand Nord et de l’Afrique. Lauréate du concours d’écriture Guerlain, elle publie une nouvelle sur le conflit syrien en 2017 dans un recueil paru au Cherche-Midi. Elle travaille aujourd’hui à la communication d’une entreprise qui finance des projets de reforestation partout dans le monde, Reforest Action, et continue à développer en parallèle une activité de photographe documentaire. De sa curiosité insatiable pour les enjeux environnementaux contemporains, elle a puisé l’inspiration de son premier roman, Les Confluents (Julliard, août 2021).
EAN : 9782260054788 / pages : 208 / Format : 140 x 189 mm / 18.00 € / Parution : 19/08/2021