Jean-Marie Blas de Roblès est un artiste des mots, des sensations, des sentiments. Son écriture sublime transporte ses lecteurs vers des ailleurs magiques. Laissons-nous séduire par son roman, Le Rituel des dunes.

Alors qu’il se trouve à Macao, Roetgen se souvient de son séjour au Brésil, puis à Tientsin, au nord de la Chine. Là, au milieu d’un grand nombre d’expatriés, il partageait l’appartement de Warren, enseignant comme lui à l’institut de langues. Warren, cet américain homosexuel qui tape le manuscrit du roman que Reotgen écrit à quatre mains, un chapitre sur deux, lui fait rencontrer Beverly, une américaine de vingt ans son ainée. Il s’attache à cette femme fantasque qui adore les biographies, et lui dévoile des pans entiers de sa vie absolument extravagante. Ils deviennent amants, et chaque soir, Beverly lui demande de lui raconter une histoire.
Ce roman à l’écriture fascinante si caractéristique de ce que nous propose Jean-Marie Blas de Roblès, nous entraine dans de multiples histoires qui se croisent et perdent ou embarquent le lecteur.
Il y a les souvenirs rêvés, fantasmées, inventés, racontés par Roetgen, tel un Shéhérazade des temps modernes.
Puis les passages de son roman, ce polar étrange dont le lecteur ne découvre qu’un chapitre sur deux, l’auteur laisse alors toute la place à notre imagination pour recoller ou réécrire les morceaux manquants de cette intrigue rocambolesque. Un certain Hugo est à la recherche des souvenirs de son père, qui vivait en Chine au temps des concessions.
Enfin, les souvenirs de Roetgen, ses rencontres, sa vie à Tientsin, ses interrogations, ses souvenirs. Roetgen qui se demande encore s’il a réellement su aimer Berverly.
Ce roman est aussi prétexte à nous conter l’art, la vie, la richesse de la tradition chinoise, avec minutie, précision et raffinement. C’est précis, ciselé, extravagant, un véritable plaisir de lecture dans lequel il faut se laisser emporter et se perdre avec bonheur.
A noter, trente ans après sa première parution, l’auteur nous propose ici un texte entièrement remanié, même si la plupart des personnages sont identiques.
Roman lu dans le cadre de ma participation au jury du Prix des lecteurs BFM l’Express
Catalogue éditeur : Zulma
Dans un petit milieu d’expatriés, joyeusement délétère et décalé, Beverly, l’Américaine, fait figure de brillante excentrique. Elle n’a aucune limite, mène sa vie comme au casino, et ne vit que par passion. Elle est exubérante, impulsive : irrésistible.
Quand Roetgen débarque sans transition du Brésil à Tientsin, mégapole glaciale du nord de la Chine, il est séduit par cette femme inouïe, de vingt ans son aînée. Comme une Shéhérazade en ombre chinoise, Beverly, qui a vécu (ou fantasmé) mille vies rocambolesques, des plus sordides aux plus éclatantes, réclame à son jeune amant des histoires à la hauteur de sa propre biographie : les affres d’un empereur chinois au double visage, une nuit hallucinée au cœur de la Cité interdite, un vrai faux polar mâtiné de sexe et de mafia chinoise. Mais entre fiction et réalité, la mécanique s’enraye, Beverly s’enflamme, dévoilant sa face obscure…
Le Rituel des dunes est un roman extraordinairement brillant, réjouissant et profond – et qui porte haut les grands bonheurs du romanesque.
Né en 1954 à Sidi-Bel-Abbès, Jean-Marie Blas de Roblès est notamment l’auteur de Là où les tigres sont chez eux (Prix Médicis 2008), qui l’a révélé au grand public, et du très remarqué L’Île du Point Némo (2014). Après Dans l’épaisseur de la chair, le somptueux hommage d’un fils à son père, Jean-Marie Blas de Roblès nous revient avec Le Rituel des dunes. Écrit avant Là où les tigres sont chez eux, et entièrement remanié, Le Rituel des dunes nous offre de magnifiques retrouvailles avec des lieux, des personnages, une atmosphère magnétique, et ce ton si particulier, fougueux, incroyablement stimulant.
14 x 21 cm / 288 pages / ISBN 978-2-84304-843-2 / 20 € / Paru le 03/01/19