Hollywood s’en va en guerre, Olivier Barde-Cabuçon

Un thriller noir et intelligent, comme on les aime

En Juin 1941, huit grandes compagnies sont à la tête du cinéma américain.

Lindqvist, petit producteur sans envergure est le neuvième. Un proche du président lui demande de tourner le film qui aidera Roosevelt à entrer en guerre pour sauver l’Europe. Un film qui appelle un chat un chat, et Hitler un dictateur. Un film engagé.

Pour cela on lui promet Lala, la grande actrice inaccessible qu’il avait laissée partir chez les grands au début de sa carrière. Le film devra être réalisé dans le respect du code Hays, alors en vigueur dans l’industrie cinématographique.

Lala aime faire la fête. Mais un jour où elle en organise une chez elle, des photos compromettantes disparaissent de son coffre fort. Elle engage la privée Vicky Mallone pour découvrir le coupable. Vicky enquête auprès des proches de Lala, Julia, son intendante, mais aussi de ceux avec qui elle travaille.

Arkel, un agent du FBI, entre en contact avec Vicky et lui propose de mener cette investigation avec lui.

À mesure que leur enquête avance, le lecteur rencontre la sœur, la mère de Lala, quelques malfrats et de nombreuses vedettes de cinéma. Et va ainsi assister aux coulisses des tournages et côtoyer la vie des acteurs dans ce milieu très particulier des studios de Hollywood.

J’ai aimé mieux comprendre le rôle de America first, leur opposition à la guerre et leur soutien au parti nazi, re-découvrir en particulier le rôle ambiguë de Lindberg, l’ancien héros de la traversée de l’atlantique a vraiment mal tourné. Réaliser aussi qu’elle devait être là division du pays sur l’utilité d’envoyer les jeunes américains se faire tuer sur le vieux continent.

Un thriller noir comme on les aime, tout y est, les personnages, l’intrigue, l’ambiance, à la façon d’un film des années 40/50.

L’auteur nous plonge dans le Hollywood des années 40 avec intelligence et talent. Le rythme est soutenu, l’intrigue se dévoile et s’éloigne à chaque chapitre donnant envie d’en comprendre les tenants et les aboutissants. Le tout dans un contexte qui pourrait nous rappeler la situation actuelle et la crainte de voir s’étendre le conflit qui touche aujourd’hui l’Europe de l’est.

Catalogue éditeur : Gallimard

Septembre 1941. Aux États-Unis, le mouvement isolationniste et antisémite America First gagne du terrain et le président Roosevelt n’arrive pas à faire basculer son pays dans la guerre. À Hollywood, on prépare la contre-attaque avec un film engagé en faveur de l’intervention, mais sa vedette, la star Lala, est victime d’un chantage qui pourrait tout compromettre.
Vicky Mallone, détective privée, légèrement portée sur les cocktails et les femmes, va voler à son secours avec l’aide d’un vieux fédéral bougon et, lorsqu’il est sobre, d’Errol Flynn en personne. Le tournage du film va bientôt concentrer toutes les menaces et tous les enjeux de l’époque. Mais qui manipule qui à l’ombre des plateaux ?
Un hommage au polar selon Chandler et au cinéma en noir et blanc dans un contexte politique étonnamment contemporain.

Parution : 09-03-2023 / 416 pages / ISBN : 9782072960925 / 21,00 €

Pour Tommy 22 janvier 1944, Hélios Azoulay et Bedrich Fritta

Que d’émotion à la lecture de ce court recueil pas ordinaire. Lorsque j’en ai entendu parler aux informations il y a quelques semaines, je n’imaginais pas qu’il serait aussi vite entre mes mains. J’en suis vraiment ravie.

Ces dessins de Bedrich Fritta pour son jeune fils Tommy ont été réalisés dans le camp de Terezin. Cinquante-deux aquarelles découvertes après guerre là où elles avaient été cachées, avec d’autres dessins de cet artiste et d’autres artistes internés avec lui avec qui il avait été contraint de travailler pour les nazis.

Fritta a fait ce recueil pour son fils interné dans le camp avec lui et sa femme. Une couverture en sac à pomme-de-terre, ce petit livre carré contient des dessins en forme de cadeau d’anniversaire, de cadeau de vie, souvenir d’un père aimant qui espère que son fils sortira vivant de l’horreur qu’ils vivent au quotidien.

Les artistes internés devaient travailler au service des nazis pour réaliser des plans, dessins, graphiques, tableaux. Mais ils ont également utilisé leur art pour laisser des traces et réaliser les dessins interdits qui pouvaient leur coûter cher, et qui leur ont coûté la vie pour la plupart.

Le 17 juillet 1944 après la découverte de quelques uns de ces dessins interdits, Bedrich Fritta, Leo Hass, Ferdinand Bloch, Norbert Troller et Otto Ungar sont arrêtés, torturés, puis en octobre déportés vers Auschwitz. Fritta meurt là-bas, mais Leo survit, il a donné sa parole, il va s’occuper de Tommy.

C’est aussi Leo qui revient au camp de Terezin pour retrouver et sauver les dessins qui sont toujours dans leurs cachettes. C’est à cette occasion qu’il découvre le livre de Tommy. Avec sa femme, ils adoptent Tommy et l’élèvent comme un fils. Il remet ce livre à Tommy pour ses dix-huit ans. Tommy est décédé en 2015, mais à travers son livre, c’est son histoire et celles des hommes artistes de Terezin qui se prolonge à travers le temps pour ne jamais oublier.

Un livre comme un miracle, le don d’un père à son fils à travers la mort, un père qui dessine l’amour, la vie, l’espoir.

Le livre de Tommy est ici complété par les superbes textes d’ Hélios Azoulay, empreints de justesse, pudeur, sincérité, et d’une grande émotion pour dire ce qui a été.

Catalogue éditeur : éditions du Rocher

Terezín, 22 janvier 1944. Tommy a trois ans.

Pour son anniversaire, son père, le peintre Bedrich Fritt a, lui offre un livre qu’il a lui-même dessiné. Une histoire rien que pour lui. 52 petites aquarelles sublimes de beauté, de délicatesse et d’humour. Et il y a tant de tendresse, tant de poésie dans cet ultime cadeau d’un père à son fils que cela semble inconcevable qu’il ait pu voir le jour dans un camp, des mains d’un homme cerné comme tous les siens par la terreur et la mort.

Le père mourut déporté à Auschwitz. L’enfant survécut.

Dialoguant à travers le temps, l’écrivain Hélios Azoulay raconte l’histoire de Tommy, de son livre, de cet héritage. Des pages d’une profondeur saisissante, dont on ressort étourdi et bouleversé.

Bedrich Fritta est né en Bohême, à Visnová, en 1906. De son vrai nom Fritz Taussig, il a été graphiste et caricaturiste à Prague. Déporté à Theresienstadt en 1941, il dirige le Bureau de dessin du Département technique. En juillet 1944, il est arrêté pour « propagande mensongère». Torturé, il est envoyé à Auschwitz où il meurt le 4 novembre 1944. Ses dessins clandestins et son livre Pour Tommy sont parmi les plus grands chefs-d’œuvre à être revenus des camps.

Hélios Azoulay est compositeur, clarinettiste, écrivain, comédien. Artiste insaisissable, il se déploie à travers une œuvre d’une extraordinaire liberté. Parmi sa production littéraire, citons L’enfer a aussi son orchestre, sur les musiques composées dans les camps dont il est devenu l’interprète de référence avec l’Ensemble de Musique Incidentale qu’il dirige. Ses romans, Moi aussi j’ai vécu (Flammarion) et Juste avant d’éteindre (Le Rocher), ont tous deux été adaptés au théâtre.

160 pages / 16,00 x 16,00 cm / Date de parution 18/01/2023 / ISBN 978-2-268-10799-8 / EAN 9782268107998 / 17,90€ TTC

Hors d’atteinte, Frédéric Couderc

Hors d’atteinte de la justice des hommes, l’éternel tourment de savoir ces nazis impunis

Hambourg, en 2018, Paul Breitner est un écrivain à succès qui cherche le sujet de son prochain roman. Le jour où son grand père Viktor disparaît puis réapparaît sidéré, soudain muet, il sent qu’il tient là une source d’inspiration, mais sans forcément savoir dans quelle voie il va s’orienter.

Viktor vit sur la colline des millionnaires, à Blankenese. Un endroit sujet à interrogations, pourquoi est-il parti habiter là-bas alors que rien ne l’y prédestinait. Et lorsque Viktor réapparaît, une lettre froissées entre les mains, Paul se rend compte qu’il ne connaît rien de la vie de son grand-père. Si ce n’est qu’il a plus ou moins quitté sa femme et son fils pour vivre seul. Et lorsque son père s’est tué dans un accident, Paul s’est rapproché de son grand-père, la figure masculine devenue indispensable pour combler le vide. Mais cette complicité ne suffit pas pour comprendre son attitude actuelle. En bon romancier, Paul part sur les traces de Viktor. Il découvre que sa famille n’a pas été seulement décimée sous les bombes qui ont détruit Hambourg mais que Vera, la jeune sœur de Viktor, a subi un tout autre sort.

Un matin de 1940, Vera avait embarqué dans un de ces bus charitables qui transportaient des patients vers le centre du château de Sonnenstein. C’est à cette période que les nazis décident de mettre en place le programme de la mort miséricordieuse qui est offerte aux malades pour nettoyer le pays de toutes ces bouches inutiles. Autrement dit, Aktion T4, ou l’élimination de plusieurs milliers de malades mentaux. L’horreur absolue perpétrée à grande échelle. L’un des docteurs qui dirigent ce programme n’est autre que Horst Schumann, un médecin SS que l’on peut comparer à l’ignoble Mengele. Horst Schumann a ensuite réalisé sans relâche des expériences au rayons X et des castrations à la chaîne sur des cobayes humains, de jeunes hommes et femmes, dans le bloc 10 à Auschwitz.

À l’été 47, Viktor est enrôlé par la SS dans la Kriegsmarine et affecté au Danemark. A son retour en Allemagne, il apprend la disparition de ses parents, sa famille comme sa maison sont anéantis. C’est alors qu’il découvre l’action de Horst Schumann dans la guerre, le massacre de tant de femmes et d’hommes dans les camps, et son rôle dans la disparition de sa sœur. À partir de cette date, hanté par le souvenir de Vera, il n’aura de cesse de le retrouver. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Nina, une jeune rescapée qui fuit vers Israël. Nina qui restera à jamais dans le cœur de Viktor.

Pourquoi j’ai aimé lire ce livre ?

J’ai été déstabilisée au départ car l’action se situe en Allemagne, je n’étais pas forcément à l’aise avec certains lieux, mots, etc. Mais le choix m’a vite paru évident pour se glisser dans la peau d’une victime directe du programme Aktion T4. Qui mieux que Viktor pouvait avoir vécu dans sa chair l’horreur que cela représente, qui mieux que Paul, son petit fils, pour mener l’enquête qui le mène vers l’homme qui a échappé jusqu’au bout à la justice des hommes. Car si Horst Schumann décède dans son lit, la traque des criminels nazis en Amérique du sud, du Nord, en Europe ou en Afrique a été bien réelle. Hélas bien peu ont été retrouvés, même Mengele finira ses jours en Amérique du Sud et ne sera jamais jugé.

Frédéric Couderc fait alterner le présent avec Paul, cet écrivain qui cherche Viktor, puis à comprendre la vie de son grand-père et son action dans la chasse aux SS. Et le passé avec la jeunesse de Viktor pendant la guerre, la famille décimée, cette obsession qui va le poursuivre toute sa vie, retrouver celui qui a décidé de la mort de sa sœur, et ses amours contrariés avec Nina.

En romançant leur histoire, il sait faire émerger cette part d’humanité indispensable pour supporter l’horreur. Donner un visage, des sentiments, des personnalités à ceux qui ont connu, vécu, enduré le mal pour qu’il soit à la fois plus présent et plus vivant. Cela permet aussi de rendre plus audibles les éléments historiques qui émaillent le roman, procès, jugements, archives, actions des nazis dans les camps, expériences, victimes, et la fuite incompréhensible de tous ces hommes dont on sait qu’ils ont été protégés partout où ils se sont terrés. La plupart sont morts de leur belle mort, qui dans un lit, qui sur une plage, sans être tourmentés. Ils ont commis des actes tellement inimaginables qu’ils ont besoin d’être dilués dans le romanesque pour pouvoir être lus par tous. Une fois de plus, Frédéric Couderc a su mêler la fiction et l’humain pour nous révéler cet homme dilué dans les méandres de notre Histoire récente, avec toujours ce credo, dire pour ne jamais oublier, car il faut toujours garder à l’esprit que le mal peut à nouveau émerger des profondeurs.

Pour aller plus loin

Ne pas hésiter à lire ces romans dont j’ai déjà parlé ici :
L’ordre du jour. Eric Vuillard sur la façon dont les industriels allemands ont participé au financement des nazis.
La disparition de Josef Mengele. Olivier Guez  sur la chasse incroyable de ce criminel de guerre jamais capturé.
Hadamar, Oriane Jeancourt Galignani sur un des centres dans lesquels s’est mis en place le programme Aktion T4.

Catalogue éditeur : Les Escales

Hambourg, été 1947. Le jeune Viktor Breitner arpente sa ville dévastée. Un jour, il croise Nina, une rescapée des camps dont il tombe éperdument amoureux. Elle disparaît, son absence va le hanter pour toujours, autant que le fantôme de sa sœur Vera, morte au début de la guerre.
Soixante-dix ans plus tard, Viktor s’évanouit à son tour. En se lançant à sa recherche, son petit-fils Paul découvre avec effroi que celui-ci est mystérieusement lié à un doktor SS d’Auschwitz semblable à Mengele : Horst Schumann. Paul est un écrivain à succès, l’histoire de son grand-père, c’est le genre de pépite dont rêvent les romanciers. Mais il redoute par-dessus tout la banalisation de la Shoah, et sa soif de vérité le mènera jusqu’aux plaines d’Afrique, dans une quête familiale aussi lourde que complexe.

23.00 € / Date de parution : 05/01/2023 / EAN : 9782365696685 / pages : 512

La revanche des orages, Sébastien Spitzer

Cette boule est la chose la plus puissante…depuis que l’homme est sur terre

Qu’est-ce qui fait qu’un homme ordinaire, pilote engagé dans la seconde guerre mondiale, devient malgré lui celui qui participe aux vols des B-29 qui ont largué la bombe sur Hiroshima le 6 août 1945. Celui qui dit Donc, c’est bon pour lancer les opérations et le largage de Little Boy.

Claude Eatherly rencontre Anna et tout de suite c’est le coup de foudre entre la belle Italienne actrice et l’apprenti pilote, le futur héros. Claude Eatherly s’est engagé pour faire comme tous les petits gars du Texas, qui veulent venger l’attaque de Pearl Harbor et ne peuvent pas rester au pays sans rien faire. Un mariage et un fils plus tard, le major Eatherly est envoyé sur une base aux confins du Pacifique pour réaliser l‘opération la plus importante de l’Histoire. Là, il va piloter un B-29, la plus grosse forteresse volante construite à cette époque.

Pourtant aujourd’hui il sort de l’hôpital psychiatrique où il a subit les traitements les plus terribles pour oublier la voix qui lui rappelle Enola Gay, Hiroshima et la bombe qui a fait des dizaines de milliers de morts sous les nuages. Qui est-il et pourquoi doit-il subir ces traitements… Car il est celui qui entend les voix des jeunes filles perdues, touchées par la bombe, à jamais bannies de leur propre pays tant la peur est grande des conséquences. Cette voix en particulier qui parle et qui raconte ce qu’elle a vu en ce jour qui n’est autre que le début de l’enfer, pour elle qui était vivante au milieu de ombres.

Si vous aviez oublié cet épisode terrible de la fin de la seconde guerre mondiale, il est ici décrit avec force détails, comme si nous étions sur les bases américaines, dans la tête des pilotes, dans la vie des femmes restées au pays et qui attendent le retour du héros, des parents qui espèrent revoir leurs fils, fiers de savoir qu’ils sont partis combattre l’ennemi pour venger leurs morts, mais qui attendent dans la douleur et l’inquiétude le retour des vivants.

J’ai aimé cette écriture brève, incisive, ce style reconnaissable entre mille d’un auteur que j’apprécie de roman en roman.

J’ai aimé cette façon d’appréhender l’histoire par la petite porte, celle des hommes oubliés, rejetés, blessés, anéantis. Et cette façon de nous montrer comment chez ce héros malgré lui d’une mission qui va le hanter toute sa vie, les remords et les regrets anéantissent sa vie et celle de sa famille. Une fois de plus il a su déterrer l’inconnu, celui dont personne ne parle mais qui pourtant était là, sans doute au mauvais endroit au mauvais moment, qui a vécu au plus près un moment fort de notre histoire récente. Il nous le rend proche, humain, fragile, terriblement blessé au plus profond de lui-même par un acte que d’aucuns ont pourtant qualifié d’héroïque et indispensable pour arrêter le conflit mondial là-bas, du côté du Japon.

Pour aller plus loin :

Les victimes : Hiroshima : 68 000 à 140 000 morts ; Nagasaki : 35 000 à 80 000 morts ; Total : 103 000 à 220 000 morts … (Wikipédia)

Les ombres d’Hiroshima : Lorsque l’onde frappe une personne, son corps en absorbe l’énergie. Il sert alors de bouclier à ce qui se trouve derrière. Ainsi, tout ce qui se trouve autour est décoloré par la puissance de l’onde lumineuse. Il en résulte une ombre, de la forme de ce qui se trouvait sur le passage de l’onde, empêchant la décoloration de la surface derrière elle. (Toms guide)

Catalogue éditeur : Albin-Michel

Voici l’histoire vraie du jeune pilote Claude Eatherly qui, le 6 août 1945, a participé au bombardement d’Hiroshima. Démobilisé, il est accueilli en héros mais s’enferme dans le mutisme. Une étrange voix le hante. Qui est-elle ? Que veut-elle ? Et si c’était la voix de sa conscience ? Tandis que les autorités le font passer pour fou, Eatherly entraîne sa femme et ses enfants dans une chute inexorable.

17 août 2022 / 21,90 € / 400 pages / EAN : 9782226464675

La musique des âmes, Sylvie Allouche

Une belle histoire d’amitié par temps de guerre


En 1944. Mathias et Simon sont amis. Le père de Simon est un luthier très réputé sur la place de Paris, mais depuis les lois iniques imposées par les nazis, et cette horrible inscription apposée sur la porte de son magasin, plus personne n’ose franchir le seuil d’un établissement juif.
Alors chaque jour il peaufine l’œuvre de sa vie, ce magnifique violon qu’il destine à son fils Simon.

Qu’il est difficile pour la famille de Simon de vivre avec les tickets de rationnement, avec une clientèle qui a disparu, mais surtout avec cette épée de Damoclès sur la tête, le risque d’être raflés par les nazis et déportés en Allemagne dans ce que l’on appelle injustement encore les camps de travail.

Le jour où Mathias découvre que la famille de Simon n’est plus là, malgré son désir d’aider, le risque est trop grand pour lui et pour sa famille de tenter de venir en aide cette famille juive qu’il considère comme ses amis, et ses égaux.

Que peut-il faire, que peuvent faire ceux qui veulent aider dans ces périodes si difficiles. C’est bien la question que pose l’autrice et à laquelle elle tente de répondre.
Un court roman qui pose les bases de cette période si dramatique et difficile de la guerre, mais qui peut être lu par des jeunes afin qu’ils comprennent et n’oublient pas à leur tour.
J’ai apprécié le fait que l’autrice ait su s’arrêter avant d’être obligée de dire l’horreur absolue. Ici les choses sont adroitement effleurées, suggérées et un minimum d’explications peut permettre aux jeunes lecteurs de les comprendre.

Un court roman indispensable qui évoque la rafle du vel’dhiv, la déportation, mais surtout qui parle de force, de loyauté, d’amitié et d’amour.

Catalogue éditeur : Syros jeunesse

Avant, le père de Simon était un luthier renommé, son atelier ne désemplissait pas. Puis il y a eu la guerre, l’occupation et le mot juif placardé en travers de sa vitrine. Alors Simon s’est fait une promesse : il composera une œuvre avec le violon que son père lui fabrique, pour lui dire tout son amour et son admiration. Un après-midi, Matthias, son meilleur ami, trouve l’atelier vide : la famille de Simon a disparu.

10 ans, 11 ans, 12 ans / Date de publication : 14/01/2021 / ISBN : 9782748529869 / 7,50 €

Le guerrier de porcelaine, Mathias Malzieu

Traverser la guerre à travers les yeux d’un enfant

Mainou vient de perdre sa mère, morte en couche alors que la famille attendait impatiemment une petite sœur. Drame de la vie qui ne devient plus du tout ordinaire quand on sait que cela se passe en zone libre, en août 1944, et que le père de Minou est engagé dans les combats. Impossible pour cet homme seul de s’occuper de son fils si jeune. Il décide donc de l’envoyer chez sa propre mère. Mais la grand-mère de Mainou habite en Lorraine, zone occupée par l’Allemagne depuis trente ans.

Débute alors pour le garçonnet un voyage clandestin hors du commun, puisqu’au lieu de fuir la zone occupée, il doit franchir incognito la ligne de démarcation pour aller se terrer en zone occupée.

Avec l’aide de son père, puis de complices, d’une cousine, de passeurs, il embarque dans le train puis sur une charrette, caché sous la paille, et arrive sans heurts à sa destination. Mais la vie à la ferme n’est pas vraiment amusante pour cet enfant qui, ne parlant pas allemand, et n’étant pas du coin, doit se cacher chaque jour. Impossible de courir, de jouer, de sortir, pendant une année entière.

Fort heureusement, il se passe malgré tout quelques aventures dans cette ferme isolée. Un cambrioleur du grenier, une voisine accorte à qui il faut apporter ses poèmes quotidiens, un oncle et une grand-mère pas si bourrus que ça, un vélo que l’on peut emprunter la nuit sans lumière, un œuf qui bientôt laissera sortir un cigogneau baptisé Marlène Dietrich, compagnon des jours de solitude, et surtout l’ombre de la meilleure amie de sa mère qui rode par là.

Ce roman, qui pourtant évoque une période difficile, est un véritable bonheur de lecture. Lors qu’il était hospitalisé et qu’il luttait pour rester en vie, Mathias Malzieu avait demandé à son père de lui raconter cet épisode pour le moins singulier de son enfance. Il a réussi par ses mots, son humanité, sa justesse, sa capacité à se mettre dans la tête d’un gamin, à nous faire rire, à nous émouvoir, nous étonner, nous bouleverser.

J’ai écouté la version audio après avoir lu le roman publié chez Albin-Michel. La voix de Mathias Malzieu est juste, attachante, posée, dansante, espiègle parfois. La musique qui rythme certains passages en allant crescendo donne une vitalité et une dynamique au texte. Une angoisse aussi, telle que devait la vivre cet enfant orphelin de mère, dont la père à également disparu, car du moins nul ne sait s’il reviendra un jour, perdu dans sa famille inconnue, adopté avec amour par les siens mais contraint au silence et aux questionnements sans réponse, au milieu de cette guerre atroce. C’est un bonheur à écouter, et pourtant il parle de chagrins, de guerre, de deuil, mais l’auteur sait faire émerger la lumière à travers le mots de Mainou qui chaque jour pose quelques lignes sur le papier, dans ces lettres qu’il écrit sans s’arrêter à la mère absente, à celle qui console, qui dorlote, qui aime et qui protège.

J’ai écouté la version audio avec mes petits-fils de sept et neuf ans, en faisant régulièrement des pauses pour expliquer certaines situations, ils ont adoré et avaient chaque fois hâte de reprendre la lecture.

Catalogue éditeur : Albin-Michel Audiolib

En juin 1944, le père de Mathias, le petit Mainou, neuf ans, vient de perdre sa mère, morte en couches. On décide de l’envoyer, caché dans une charrette à foin, par-delà la ligne de démarcation, chez sa grand-mère qui a une ferme en Lorraine. Ce sont ces derniers mois de guerre, vus à hauteur d’enfant, que fait revivre Mathias Malzieu, mêlant sa voix à celle de son père. Mainou va rencontrer cette famille qu’il ne connaît pas encore, découvrir avec l’oncle Émile le pouvoir de l’imagination, trouver la force de faire son deuil et de survivre dans une France occupée.

Albin-Michel 12 janvier 2022 / Édition Brochée 19,90 € / 240 pages / EAN : 9782226470379

Audiolib Date de parution 16/02/2022 / Durée 4h35 / EAN 9791035408039 Prix du format cd

21,90 € / EAN numérique 9791035407896 Prix du format numérique 19,95 €

Le Petit Théâtre des opérations, tome 3 : Faits d’armes incroyables mais bien réels…

La Guerre et ses héros méconnus racontés autrement

Comment imaginer que les aventures décrites ici aient pu être réelles ? Car tout nous incite à penser que nous sommes carrément dans un film loufoque ou dans l’exagération. Pourtant, hélas, tout est vrai. Enfin, hélas ou fort heureusement ?

On y trouve au hasard Jean de Selys Longchamps, c’est un officier aviateur. Stakanoviste du combat il n’a jamais abandonné, il est l’auteur de faits de guerre dignes d’une histoire belge, dont la destruction ciblée d’un bâtiment de neuf étages occupé par la Gestapo.

Les marins de l’USS William D.Porter, une équipe de bras cassées qui aidés par la malchance ont été capable des pires bourdes qui peuvent être dramatiques en temps de guerre.

Jules Verne le corsaire des airs, un banal avion de transport sans blindage transformé en citadelle volante dont les pilotes tiraient à vue en larguant leurs bombes sur Berlin.

Ou encore Lachhiman Gurung, un soldat birman d’un mètre cinquante à tout casser, qui s’est battu jusqu’au bout, y compris lorsqu’une terrible blessure aurait arrêté n’importe quel autre soldat.

Et au fil des pages les exploits de Charles Nungesser ou Léo Major le québecois.

J’ai aimé découvrir ces faits d’histoire dont personne ne parle, qui balaient toute la période des deux guerres et de nombreux pays, sur un ton totalement iconoclaste et farfelu, mais en ayant un fonds aussi sérieux que véridique. Bien évidement, tout l’art des auteurs est de savoir rendre intéressants des personnages précis avec leurs anecdotes et les faits accomplis.

Le graphisme, les couleurs, le ton employé, en font une lecture à la fois improbable et réjouissante, et ce malgré la période et les faits évoqués. Une réussite et un excellent moment de lecture. J’espère que cette BD est largement proposée par les professeurs d’histoire, pour que leur élèves puissent aussi voir enfin les choses autrement.

Catalogue éditeur : Fluide Glacial

Après le succès des deux premiers tomes, Julien Hervieux (alias l’Odieux Connard) et monsieur le chien reviennent pour un troisième opus consacré aux histoires improbables des deux Guerres mondiales.

Saviez-vous qu’en 1945, un soldat québecois reprit seul une ville entière aux Allemands ? Que durant la Première Guerre mondiale, une offensive échoua à cause de supposés zombies ? Ou encore qu’une bande de marins américains maladroits a réussi l’exploit de tirer par erreur une torpille sur leur propre Président ? Et saviez-vous que le cheval du général Leclerc fut fusillé pour acte de résistance ?

Anecdotes absurdes, héroïques mais toujours incroyables, Le Petit Théâtre des Opérations est de retour. Avec sa formule désormais lue et approuvée par des milliers de lecteurs : des histoires longues suivies de textes documentés appuyant leur véracité, ainsi que de courtes anecdotes sur la perte d’un sous-marin causée par ses toilettes, la résistance d’animaux, ou encore l’art contemporain utilisé contre l’ennemi. 

Scénariste : Julien HERVIEUX / Dessinateur : MONSIEUR LE CHIEN / Coloriste : Olivier TROCKLÉ

Prix 15,90 € / 56 pages / ISBN 979 1 0382 0457 7 / Paru le : 02/11/2022

Argonne, Stéphane Émond

Passeur de mots, passeur d’Histoire, transmission d’un fils pour son père

Quatre vingt ans après, Stéphane Émond refait le chemin qu’avait fait sa famille pour fuir la guerre. Alors qu’il vit désormais très loin du berceau familial, il a ressenti le besoin de refaire le parcours sur ces pauvres routes de France depuis l’Argonne vers le département de l’Aube pour y trouver un peu des siens, de leurs angoisses, de leurs espoirs, de la mort et de la vie.

Armé de deux très vieilles photographies et de l’alliance si fine et fragile héritée du grand-père, l’auteur part sur les routes retrouver les siens, pour comprendre la peur, pour vivre les terreurs des femmes et des enfants, pour entendre les bombardements et la mort de la grand-mère. Refaire le chemin à l’envers pour se rapprocher du passé, imaginer les préparatifs, que garder, que laisser, reviendra-t-on un jour dans cette maison que l’on quitte. Partir sans s’arrêter, passer des villes en flammes, faire partie de cette cohorte de réfugiés qui fuient la guerre sous le fracas de la mitraille. Tant de questions, tant d’incertitudes, tant de craintes sans doute.

Ce pèlerinage au sources est ici raconté à la première personne par un auteur sans fard et d’une grande sincérité quant à ses propres interrogations, lui qui a quitté depuis si longtemps la terre des ancêtres. Alternant entre présent et passé, il fait le récit d’une introspection, mais également celui d’une fresque familiale avant l’oubli, pour que ceux qui viendront après sachent et connaissent. Stéphane Émond se fait passeur d’histoire avec un petit mais aussi avec un grand H, de l’histoire familiale à celle de cette région de France creuset de tant de combats, envahie par les conquérants et meurtrie par les guerres à travers les âges.

On retrouve ici le besoin de transmettre de cette seconde génération qui n’a pas connu directement les événements dont elle parle, et dont les parents, qui eux ont vécu l’exode et la guerre, n’ont jamais évoqué leur expérience. Passeur de mots, passeur d’Histoire, transmission d’un fils pour son père.

Merci d’avoir pensé à insérer une carte de ces régions en début du récit.

Catalogue éditeur : La Table Ronde

En juin 1940, comme des milliers de Français, une famille fuit son village d’Argonne. Quatre-vingts ans plus tard, tandis que l’auteur refait ce voyage jusqu’à un village de l’Aube où sa grand-mère fut tuée par le mitraillage d’un avion allemand, les souvenirs affluent. Son père, paysan et menuisier comme ses ancêtres enracinés au seuil de la grande forêt, sa mère qui divague, les voisins, les maisons, la guerre qui plusieurs fois en un siècle fit passer le fer et les flammes sur cette terre des confins de Champagne et de Lorraine…
Stéphane Émond, qui a quitté son pays et fait sa vie ailleurs, loin des outils du père, au milieu des livres, recueille l’histoire universelle des siens, tantôt sévère, tantôt riante, toujours laborieuse, et l’unit dans ce récit aux champs, aux arbres, aux rivières, à la terre où ils reposent.

Paru le 18/08/2022 / 128 pages / ISBN : 9791037109934 / 16,00

L’américaine, Catherine Bardon

Années 60, entre la République Dominicaine, New-York et Israël

Ruth est la digne héritière de Wilhelm et Almah. Mais au décès brutal de son père, la jeune fille souhaite partir de l’île sur laquelle elle a vécu heureuse avec ses parents pour aller forger sa propre destinée en Amérique, ce pays qui avait refusé de les accueillir lorsqu’ils avaient fui l’Autriche nazie. Elle veut de venir journaliste comme son père.

Ce sont ces pérégrinations que le lecteur va suivre dans le deuxième tome de la saga qui avait débuté avec « Les déracinés ».

Sur le bateau qui l’emmène à New-York, Ruth fait la rencontre d’Arturo, un jeune homme qui rêve de devenir musicien et quitte leur île en même temps qu’elle. Cette rencontre scelle le pacte d’une profonde et durable amitié. Ruth va vivre cinq années de bouleversements importants qui auront des conséquences pour le reste de sa vie,. Elle est secondée à New-York par Myriam, sa tante fidèle et aimante qui veille sur elle comme sur sa propre fille ; en Israël par sa marraine Svenja, partie trouver sur la terre promise ce qu’elle n’a jamais trouvé ailleurs ; et toujours accompagnée sans faille par Almah, sa mère qui la guide depuis la République Dominicaine qu’elle ne quitte pas pendant ces années troubles.

Ce roman est une excellente opportunité de se remémorer quelques faits marquants de l’histoire contemporaine de ces différents pays, de suivre l’évolution des principaux personnages de la saga, et de nous faire attendre une suite que tous espèrent aussi mouvementée et humainement attachante que les précédents opus.

Si chacun des titres peut se lire indépendamment, il est sans doute préférable de commencer par Les déracinés, pour envisager de façon plus globale les conséquences de la guerre en Europe et du déplacement de ces familles qui ont dû tout quitter, et la difficulté d’être soi que peuvent ressentir les deuxièmes générations qui sont nées loin du pays d’origine de leurs parents.

Catalogue éditeur : Les Escales, Pocket

Septembre 1961. Depuis le pont du bateau sur lequel elle a embarqué, Ruth tourne le dos à son île natale, la République dominicaine. En ligne de mire : New York. Elle en est sûre, bientôt elle sera journaliste comme l’était son père, Wilhelm. Très vite, elle devient une véritable New-Yorkaise et vit au rythme du rock, de l’amitié, des amours et des bouleversements du temps : l’assassinat de Kennedy, la marche pour les droits civiques, les frémissements de la contre-culture…
Mais Ruth se cherche. Qui est-elle vraiment ? Dominicaine, née de parents juifs autrichiens ? Américaine d’adoption ? Dans cette période de doute, elle est entourée par trois femmes fortes et inspirantes : sa mère Almah en République dominicaine, sa tante Myriam à New York et sa marraine Svenja en Israël symbolisent son déchirement entre ses racines multiples. 
Date de parution : 28/05/2020 / EAN : 9782266300452 / pages : 592 / 8.75 €

L’ange de Munich, Fabiano Massimi

Enfin lever le voile sur le décès mystérieux de la nièce d’Hitler

En 1931, à Munich, Angela Raubal est retrouvée morte dans sa chambre fermée à clé de l’intérieur, avec un pistolet Walther PPK tombé à ses côtés. Tout semble prouver qu’il s’agit d’un suicide. Mais le commissaire Siegfried Sauer et son adjoint Helmut Forster sont sommés de mener l’enquête, enquête confidentielle qu’ils se doivent de boucler en 8 heures chrono.

Pourquoi ?
Parce qu’Angela Raubal n’est pas simplement une belle jeune femme dynamique et lumineuse. C’est aussi et dans ce cas on pourrait même dire c’est avant tout la nièce d’Adolf Hitler, la personnalité montante de ces années 30. Sa petite protégée dont il est le tuteur, mais dont il semble être bien trop proche pour que ce soit tout à fait honnête. Il ne faut donc pas que cette mort fasse des vagues pour ne pas interférer dans l’ascension du parti.

Mais l’enquête va s’avérer bien plus complexe et délicate que prévu. Les témoins sont bien silencieux, ou suspicieux. Les amis et les collègues ne sont pas très fiables, et durant cette période si particulière de l’après première guerre mondiale et d’ascension sournoise du nazisme, il faut se méfier de tout le monde. Car le parti fait de plus en plus d’adeptes et le sentiments sont parfois très divergents y compris au sein des familles.

Inspiré d’une histoire vraie, ce roman est un excellent rappel de cet entre deux guerres si caractéristique qui a vu l’ascension inexorable du parti Nazi sans que personne en Allemagne ou en Europe ne bouge le petit doigt. Différents personnages, les Hess, Goering, Himmler ou encore Heydrich dont on sait que la plupart ont réellement existé, apparaissent froids, déterminés, calculateurs et déjà fidèles au Furher. Pourtant, j’avoue avoir été parfois déstabilisée par le côté presque humain que l’auteur a donné à ces hommes dont chacun a compris depuis la puissance dévastatrice, à travers les douleurs qu’ils ont engendrées et les horreurs dont qu’ils ont pu commettre par la suite. Difficile alors de les considérer comme de simples hommes au service d’une cause, fidèles à un parti, soucieux du bonheur d’Hitler ou de sa nièce.

Comme souvent je n’avais regardé ni les chroniques, ni la 4e de couverture avant d’écouter ce roman. Et je ne connaissais pas ce fait divers. Aussi mes interrogations ont-elles été nombreuses, fiction, réalité ? Fabiano Massimi a bel et bien déterré une histoire vraie avec le décès brutal et inexpliqué de cette jeune femme de vingt trois ans. En bibliothécaire averti, il a su où chercher, et trouver, les documents indispensables à son enquête. Du coup j’aurais presque aimé un peu pus d’informations historiques à la fin du roman, même si celles qui sont données permettent déjà de mieux comprendre les mentalités de l’époque.

J’ai trouvé cette lecture tout à fait passionnante, avec un lecteur convaincant et à la hauteur du rôle qui lui est attribué. Celui de Sauer, le commissaire sincère, juste, mais tellement seul face au pouvoir qui peu à peu occupe toute la place.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury Audiolib 2022

Catalogue éditeur : Albin-Michel, Audiolib

À Munich, en 1931, Angela Raubal, 23 ans, est retrouvée morte dans la chambre d’un appartement de Prinzregentenplatz. À côté de son corps inerte, un pistolet Walther. Tout indique un suicide et pousse à classer l’affaire.
Sauf qu’Angela n’est pas n’importe qui. Son oncle et tuteur légal est le leader du Parti national-socialiste des travailleurs, Adolf Hitler, alors en pleine ascension. Les liens troubles qui les unissent font d’ailleurs l’objet de rumeurs.
Détail troublant : l’arme qui a tué Angela appartient à Hitler.
Entre pressions politiques, peur du scandale et secrets sulfureux, cet événement, s’il éclatait au grand jour, pourrait mettre un terme à la carrière d’Hitler. Et faire du commissaire Sauer, chargé de l’enquête, un témoin très gênant.

Lu par Nicolas Matthys Traduit par Laura Brignon

EAN 9791035406530 / durée 14h04 / Prix du format cd 25,90 € / Date de parution 15/09/2021