Chroniques d’une survivante, Catherine Bertrand

Dans ces Chroniques d’une survivante publiées aux Editions de la Martinière, Catherine Bertrand qui a vécu de l’intérieur l’attentat du Bataclan, nous délivre un message émouvant sur le trop méconnu stress post-traumatique. Ce stress qu’elle et tant d’autres ont subi à la suite des attentats survenus ces dernières années.

Le Bataclan, nous en avons entendu parler, forcément, mais elle, Elle y était. Et de ça, bien sûr, on ne ressort pas intact. Pas intact ? Pourtant elle n’est pas blessée, rien d’apparent. Mais un ESPT (Etat de Stress post-Traumatique) cela ne se voit pas, rien de visible, tout est à l’intérieur, enfoui, caché aux yeux de tous, parfois même aux yeux de la victime elle-même. Car victime, elle l’est, réellement, mais qui s’en doute, qui le comprend, qui le voit ou veut bien l’entendre ?

Car être sortie physiquement indemne des attentats du Bataclan (Paris de novembre 2015) ne veut pas dire que l’on ne souffre pas, et le stress post-traumatique subi est un véritable boulet invisible mais prégnant, paralysant parfois.

Catherine Bertrand utilise le dessin comme exutoire, comme transmetteur de toutes ses peurs, ses angoisses, mais surtout pour aider les autres, qui comme elle, ont besoin de se reconstruire, ou ceux qui doivent essayer de comprendre les victimes. Le trait est simplifié, les mots sont là, vibrants, éclatants, prenant toute la place parfois, avec cet ESPT matérialisé par un boulet. Par ce boulet bien visible et tellement énorme qu’elle traine derrière elle à la façon d’un pou qui s’agrippe à vous et ne vous lâche plus. Elle nous permet de visualiser la souffrance qu’elle endure, et permet à d’autres victimes de comprendre qu’elles ne sont pas seules, que d’autres souffrent comme elles et que cette souffrance est aussi réelle qu’une plaie ouverte. Victimes, oui, elles le sont, mais pas à vie, car il faut parvenir à se reconstruire pour avancer tant bien que mal dans une vie qui aujourd’hui leur fait peur.

S’il est difficile de parler de ces Chroniques d’une survivante, il est indispensable de les faire connaître et de se laisser submerger par l’émotion, forcément.

💙💙💙💙

Sur ce sujet, mais traité de différentes façons, on peut lire Le lambeau  le magnifique ouvrage de Philippe Lançon, pas facile, mais si on arrive à le lire, qu’elle leçon de vie ! J’ai envie de vous conseiller également Le livre que je ne voulais pas écrire, par Erwan Lahrer.

D’autres auteurs se sont essayé à évoquer l’après attentat… Je pense par exemple à Une si brève arrière-saison de Charles Nemes, à Vivre ensemble, d’Émilie Frèche, ou encore A la fin le silence, de Laurence Tardieu.

Catalogue éditeur : éditions de La Martinière

Bon, ben j’étais au Bataclan…
Mais ça va, hein. Je suis vivante, j’vais pas me plaindre.
Le quoi ? Le stress post-traumatique ?
Connais pas.
Si ça a bouleversé ma vie ? Non, pas du tout, pourquoi ?
J’ai fait quelques dessins pour raconter tout ça, une sorte de journal, quoi.
Peut-être bien que tu te retrouveras dans certaines pages.
Tu veux y jeter un œil ? Ou les deux ?

Catherine Bertrand est passionnée de dessin depuis toujours, désormais reconvertie dans le graphisme et l’illustration. Elle était au Bataclan le 13 novembre 2015 et fait partie de l’association de victimes d’attentats, Life for Paris. Elle a réalisé seule ce livre, avant de le confier à un éditeur.

140 x 205 mm / 160 pages / 04 octobre 2018 / ISBN 9782732489261 : 14 €

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