Je lis donc je suis

Une année se termine, une nouvelle se profile et avant d’y entrer il est temps de jouer à « Je lis donc je suis » pour revisiter 2022 en livres.

Le principe ? répondre à chaque question par le titre d’un livre lu au cours de l’année.

Merci Nicole du blog Motspourmots pour cette excellente idée !

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A vous de jouer !

Une liste accompagnée du best 9 2022 des photos Instagram

Albert Einstein, un enfant à part, Théâtre de la Tour Eiffel

Ce sont les dernières représentations, ne les manquez surtout pas !

Un dimanche matin je suis allée avec mes petits fils voir l‘excellente adaptation du roman de Brigitte Kernel au théâtre.
Pendant un peu plus d’une heure, le spectateur se régale avec les facéties du jeune Albert admirablement bien joué par Sylvia Roux, espiègle, décalé, solitaire, amoureux des maths et des étoiles, bridé dans ses envies de lecture par des parents qui ne comprennent pas sa soif d’apprendre et surtout l’étendue de ses capacités.

Le couple Tadrina Hocking et Thomas L’empire dans le rôle des parents, mais aussi sœur grands parents instituteur médecin amis de la famille meilleur ami d’Albert etc. nous bluffe par leur talent à interpréter autant de différents personnages.

Une belle leçon de vie pour des jeunes qui auraient quelques doutes sur leurs capacités. Car si Albert Einstein est devenu le Savant que l’on sait, l’enfant quant à lui était totalement en décalage avec ses camarades de classe. S’il excellait dans les mathématiques au point de corriger son professeur, il était totalement nul dans les autres matières.

Quel excellent moment aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Les miens ont aimé, en ont a parlé ensuite à leurs parents, ayant bien pris la mesure de la singularité d’Albert, du fait qu’il ne faut pas juger les autres sur des apparences et que finalement l’espoir de réussir dans la vie n’est pas uniquement conditionné par la seule réussite scolaire.

Auteur : Adaptée du roman de Brigitte Kernel
Artistes : Sylvia Roux, Tadrina Hocking, Thomas Lempire
Metteur en scène : Victoire Berger-Perrin

Si vous allez par là n’oubliez pas d’admirer l’immeuble Lavirotte situé tout à côté.

La mystérieuse histoire de Thomas Polgarast, Théo théâtre

De, avec, et mise en scène Taha Mansour

Thomas rentre chez lui après avoir enregistré une émission de télévision. Mais comme ce soir là il devait passer la soirée avec son épouse, elle a décidé de lui faire une surprise et de venir le rejoindre. Elle décède ce soir-là et il n’arrive pas à accepter cette idée. Depuis il cherche en vain à la contacter par tous les médiums possibles mais se rend bien compte que ce ne sont que des supercheries. Jusqu’au jour à-où un coffre apparaît mystérieusement.

À partir de cette histoire, et de ce coffre, Taha Mansur, ou Thomas Polgarast, c’est selon, va utiliser tous les moyens à sa disposition pour nous faire un numéro magistral de voyance et de mentalisme. Utilisant à la fois l’intrigue de cette histoire montée de toutes pièces, il mêle adroitement les spectateurs à la résolution de son énigme, entrer en contact avec l’épouse défunte.

Mais nous sommes bien au delà de la simple pièce de théâtre, et pour autant également éloignés du numéro de mentalisme ou d’hypnose basique. Impressionnant, étonnant, Thomas Polgarast nous interpelle quand Taha Mansour nous devine, nous dévoile et résout des interrogations des spectateurs montés sur scène, endormis, étonnés, surpris, bouleversés. Voyant, hypnotiseur, il endosse tous les rôles, et chacun devient également acteur de la pièce et partenaire du numéro qu’il nous propose. La frontière est ténue entre les deux et nous la franchissons allégrement pour notre plus grand plaisir.

Impossible d’oublier ce spectacle, tellement perturbant que j’ai mis plusieurs jours pour en parler tant les questionnements sont nombreux. Où est la réalité, où s’arrête la fiction, où commence l’illusion ? Une réussite !

Au Théo Théâtre, Paris

J’ai vu ce spectacle en décembre, il revient du 20 janvier au 28 avril 2023, alors n’hésitez pas !
Durée : 1h15

Les vengeurs, Le flower killer, au Théo théâtre


Envie de passer un bon moment en compagnie de John Steed et d’Emma Peel sa complice ? À vous remémorer les séries télé des années 80, enfin celles d’avant et d’après aussi n’ayez crainte, vous ne serez pas dépaysé quelles que soient vos références en la matière.

Deux pervenches viennent de décéder de façon très suspecte. Les deux enquêteurs so British arrivent aussitôt pour mener l’enquête. Car enfin, qui peut bien en vouloir à deux pauvres femmes que rien ne rapproche ? Pourquoi et surtout comment sont-elles décédées ?
Enfin, s’il n’y avait qu’elles, car l’hécatombe continue et nos enquêteurs ne sont pas au bout de leurs peines pour découvrir le coupable.

Une comédie envolée et déjantée, une équipe de comédiens à la hauteur du pari, des blagues, jeux de mots, phrases ou titres extraits des séries télé des quarante dernières années, voire plus, on rit, on écoute, on découvre, dans la joie et la bonne humeur. Trop sérieux s’abstenir, en venant voir Les Vengeurs, laissez vos idées reçues à la porte du théâtre et oubliez toutes vos contrariétés, vos soucis, venez juste passer un bon moment.

De Carlos Lafuente et Jennifer Moret
Compagnie JM Productions
Mise en scène Jennifer Moret
Avec Michaël Mishid, Hervé Terrisse, Jennifer Moret, Françoua Garrigues – Julie Boris – Carlos Lafuente

Au Théo théâtre 20 Rue Théodore Deck 75015 Paris

A la rencontre de Clarisse Serre

« On ne peut pas être Avocate ou être Pénaliste seulement la semaine, on l’est tout le temps, on y pense tout le temps »

Bonjour Clarisse, j’ai eu le plaisir de lire ton livre, La lionne du barreau, et d’y découvrir une femme forte, pugnace, droite. J’ai aimé cette lecture qui m’a vraiment embarquée dans les coulisses de ton métier.

Acceptes-tu de répondre à quelques questions à propos de ce livre ?

Qu’est ce qui a motivé l’envie d’écrire ce livre ? Le partage d’expérience, l’envie de montrer l’exemple, ou toute autre raison ?

En 2019 Arnaud Hofmarcher et François Verdoux m’ont contactée pour donner suite à un article de presse dans lequel j’aurais dit que j’avais envie d’écrire (à vrai dire j’ai souvent beaucoup d’idées). Rendez-vous est pris dans un restaurant.

Au début j’ai cru qu’il s’agissait d’une blague. Arrivée au rendez-vous j’ai bien vu que non, je leur ai dit que je ne savais pas écrire. Ils m’ont dit nous ferons des réunions, vous nous raconterez et on écrira. Me voilà rassurée et puis, en fait, la Covid est arrivée et j’ai donc décidé de m’y mettre. J’ai dis à Arnaud que je ne voulais pas d’une autobiographie car cela n’avait aucun intérêt mais qu’en revanche j’avais envie d’écrire des petits chapitres sur différents thèmes (j’ai d’autres thèmes en tête mais qui n’ont pas été écrit, il a bien fallu s’arrêter à un moment).

Je crois que j’avais vraiment envie d’écrire mais que je ne me sentais pas légitime car je ne suis pas écrivaine. Trop de professeurs de français m’avaient dit que j’avais des idées (ça a toujours été le cas) mais que je n’avais aucun style, que c’était lourd (et j’ai parfois un complexe par rapport à l’écrit car il me semble que celui qui sait véritablement écrire c’est mon conjoint).

Mais il y a eu un autre moteur, celui d’écrire en mon nom. Des avocats avaient écrit avec des journalistes mais je me suis dis que ce n’était pas moi, que si je devais parler du livre il fallait qu’il soit moi à 100% et j’ai donc pris la plume non le clavier. Et j’ai eu carte blanche !

Comment trouve-t-on le temps (et l’envie) d’écrire avec d’un côté un métier aussi prenant, et de l’autre une vie de famille, une vie sociale ? Et combien de temps cela t’a pris, serais tu prête à recommencer ?

Le début de l’aventure a commencé en été 2019 je crois, j’ai écrit pendant la covid puis quand l’activité a repris pour nous c’était véritablement en juin 2020 et ensuite il n’y plus eu de rupture, plus eu d’arrêt, j’écrivais quand je pouvais en particulier le soir tard et le dimanche

En fait j’écrivais dans ma tête et quand je me mettais devant l’ordinateur j’ai découvert le syndrome de la page blanche ou de l’écriture qui ne vient pas ! avec les audiences le temps a manqué car en même temps j’étais sur la série pour laquelle je suis auteur.

Le coup d’accélérateur a été janvier de cette année. La couverture du livre avait été validée mais le livre n’était pas fini. Là je vais dans ma librairie habituelle Fontaine à Duroc. Ils me connaissent très bien, au bout de 10 ans  j’ai noué des liens forts avec la propriétaire Marie DO qui est citée à la fin du livre(c’est une sacrée bonne femme que j’adore, une vraie librairie, des goûts tranchés, une grande gueule j’ai beaucoup appréhendé sa lecture du livre. Il y a même eu un quiproquo ; elle a lu le livre en août et je n’avais aucun retour ; je me suis dit elle n’a pas aimé et elle ne veut pas me le dire. En fait, elle a adoré, elle a même été touchée à être émue par certains passages dont celui sur la prison). Ce samedi de janvier au moment de payer, Olivier un des libraires plutôt réservé me dit Mme serre: Sonatine et il insiste ! Là je ne comprends pas du tout, je suis à 10 000 lieux de Sonatine et il insiste. Voyant ma tête, il me dit « on a reçu le catalogue Sonatine pour la rentrée de septembre et vous êtes dedans » je le regarde incrédule et lui réponds mais le livre n’est pas fini ! Et donc là il a fallu s’y remettre, le terminer.

En mars, phase de relecture, l’aventure a connu une nouvelle étape. J’ai demandé à ma marraine Monique Risser citée à la fin, bibliothécaire à la retraite de le lire. Depuis que je suis née, elle a toujours guidé mes choix de polar notamment. Elle était bibliothécaire dans un village alsacien Ebersheim. Sans hésiter elle a accepté. Elle avait un plan en 3 phases une lecture totale pour avoir une vue d’ensemble, une deuxième lecture pour les fautes puis une troisième lecture pour relecture finale.

Je dois dire qu’elle était la première lectrice en dehors de la maison d’édition et donc son avis était crucial.

Elle est très pudique, peu démonstrative, mon opposée en somme et là le verdict est tombé. Elle m’a dit j’ai découvert le monde judiciaire que je ne connaissais pas, et au-delà finalement je t’ai aussi découvert et ne m’imaginai pas du tout ce que tu vivais.

Qu’elles ont été les réactions de tes collègues avocats, comprennent-il cette démarche, et surtout ce que cela implique de ce que tu dévoies de ta personnalité et des difficultés d’être femme dans ce milieu ?

Le livre a été très bien accueilli par le milieu je n’ai que des compliments beaucoup me disent on aurait pu écrire ce livre car tout ce que tu écris est tellement juste.

Ceux qui ne sont pas du milieu me disent que le livre rend accessible la justice, que ce que je dis est clair. Je crois que je n’en reviens pas de tous ces compliments.

Il y a les collègues, mais il y a aussi, ou surtout, les clients. As-tu eu besoin, ou envie, d’en parler avant à certains clients que tu évoques, même si c’est sans les nommer ? Si oui, comment l’ont-ils pris ?

Mme H a été d’accord pour être enregistrée et a donné son accord une fois qu’elle a relu le livre, c’est une véritable preuve de confiance. Je pensais qu’en dévoilant les fragilités cela pourrait faire fuir les clients et en fait pas du tout, il faut dire que je ne mens pas et j’essaie de faire au mieux.

Penses-tu que ce livre sera utile à d’autres ? Et si oui, pour qui et comment. Je pense en particulier à de jeunes femmes avocates qui débutent dans le métier, mais ça peut-être aussi n’importe qui d’autre. As-tu des exemples ?

Quand j’ai écrit ce livre j’avais envie de parler de gens dont on parle peu les greffiers, de thèmes #metoo, de la relation avocat /magistrats, de dire ce que je pense mais je ne pensais pas à toutes les retombées.

Ce qui est certain c’est que depuis 10 ans beaucoup de jeunes veulent exercer au pénal mais je constate qu’ils ont une méconnaissance de la réalité et donc sans vouloir les décourager je voulais leur raconter mon vécu.

On ne peut pas être Avocate ou être Pénaliste seulement la semaine, on l’est tout le temps, on y pense tout le temps.

Je pense et je l’espère que ce livre sera utile pour donner l’envie de franchir les grilles des palais de justice.

J’aime quand je vais sur les plateaux télé et qu’on me dis grâce à vous on comprend mieux et on réfléchit autrement.

Quelles sont les réactions de tes lecteurs ? Penses-tu que tu pourrais susciter des vocations ?

Je reçois des messages tellement élogieux que j’en suis gênée, tant du milieu judiciaire que du non-judiciaire. On me dit souvent que je suis un modèle et franchement ça me met mal à l’aise je n’ai aucune prétention a être un modèle. C’est absolument nécessaire qu’il y ait toujours des Pénalistes, des avocats de la défense.

Je ne veux donc pas décourager les jeunes mais juste leur dire que Pénaliste c’est une vie consacrée à la Défense sans répit.

Ce n’est pas la branche du droit dans laquelle on fait fortune mais pour moi c’est certainement la plus exaltante

Je pense qu’il faudrait demander à mon conjoint, à mes enfants car vivre avec moi n’est pas une sinécure !!!!! je suis toujours en action c’est fatigant pour eux.

Maintenant par orgueil si à Noël mon livre se trouve sous le sapin, j’en serai très fière. Je ne rechigne pas mon plaisir mais je veux surtout dire qu’on n’a rien sans rien, que le travail est une valeur cardinale de mon éducation et que mon seul regret c’est l’absence de mes parents.

Tu parles de la difficulté de ce métier, qu’est-ce qui t’a paru le plus difficile au départ ? Est-ce toujours vrai aujourd’hui avec le recul et ton expérience ?

Le plus difficile c’est de s’imposer. Cela prend beaucoup de temps

Plus qu’un métier c’est une vocation pour moi ! C’est toujours aussi difficile et cela le sera toujours car il s’agit de situation de crise, de tristesse, de douleurs.

Mais alors, si c’était à refaire, referais-tu le même métier, et de la même façon ?

Je ne sais rien faire d’autre

Merci Clarisse d’avoir accepté de répondre à mes questions, et j’espère que de nombreux autres lecteurs vont apprécier ton témoignage autant que moi.

J’espère aussi que notre expérience de l’INHESJ et surtout de l’association Féminhes va pouvoir reprendre, en tout cas elle m’a permis cette belle rencontre avec toi !

Laissez-moi vous rejoindre, Amina Damerdji

Cuba, une histoire d’amour, de révolution et de deuil

Grâce à ce premier roman, je découvre une figure féminise emblématique de la révolution cubaine largement passée sous silence à la suite de son suicide jugé contre révolutionnaire par Fidel Castro. En 1980, Haydée Santamaría se souvient de tout. Elle sait déjà que sa vie va s’arrêter là, et revit pour nous les années les plus fortes de sa jeunesse. Son amour pour son frère Abel, pour le grand Boris, pour la révolution et la lutte. Mais aussi l’amitié, les amours, les combats, les deuils.

Ce personnage que l’autrice place adroitement au seuil de sa vie a du coup assez de recul pour nous en parler avec justesse, et pas comme cela aurait pu être avec la fougue de la jeunesse ou dans la violence du feu de l’action. Dans les années 50, les jeunes idéalistes se révoltent contre la dictature de Batista, arrivé au pouvoir en 52 grâce au soutien des américains. Haydée Santamaría est issue d’un famille relativement aisée. Avec son frère Abel, ils prennent part aux réunions, aux meetings qui ont lieu souvent dans leur appartement, au réveil révolutionnaire, et même créer un journal. Si sa participation est d’avantage issue d’une envie d’être comme les autres amis de son frère, de s’intégrer dans sa bande de copains, rapidement le souci d’égalité, la passion révolutionnaire s’emparent d’Haydée.

Viennent les soirées entre amis, le longue discussions, la rencontre avec Boris, la naissance d’un amour, leur relation plus intime, la présentation du fiancé aux parents circonspects.
Viennent surtout les préparatifs de l’attaque de la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba, pour lesquels elle a une tache importante à accomplir.
Mais ce 26 juillet 1953 marque d’une pierre noire le destin d’Haydée, lorsque certain hommes sont arrêtés, torturés, exécutés. Boris et Abel seront de ceux-là.

C’est une femme meurtrie, amère, blasée, qui se retourne sur son passé et sa jeunesse au seuil de la mort. Les années ont passé, et malgré la vie qu’elle a eu depuis, les blessures ouvertes en 1953 ne se sont jamais refermées, et occupent toute la place en cette année 1980.

J’ai aimé découvrir ce personnage, retrouver le prémices de la révolution chez ces jeunes combatifs et engagés. Cela m’a donné envie de me plonger à nouveau dans l’histoire de Cuba. Et m’a rappelé avec plaisir ma lecture de Le jour se lève et ce n’est pas le tien, le roman de Frédéric Couderc sur cette même période de l’historie de Cuba.

Un roman de la sélection 2022 des 68 premières fois

Catalogue éditeur : Gallimard

« Je ne peux pas dire que nous ayons pris les armes pour ça. Bien sûr que nous voulions un changement. Mais nous n’avions qu’une silhouette vague sur la rétine. Pas cette dame en manteau rouge, pas une révolution socialiste. C’est seulement après, bien après que, pour moi en tout cas, la silhouette s’est précisée. »
Cuba, juillet 1980. En cette veille de fête nationale, Haydée Santamaría, grande figure de la Révolution, proche de Fidel Castro, plonge dans ses souvenirs. À quelques heures de son suicide, elle raconte sa jeunesse, en particulier les années 1951-1953 qui se sont conclues par l’exécution de son frère Abel, après l’échec de l’attaque de la caserne de la Moncada.
L’histoire d’Haydée nous plonge dans des événements devenus légendaires. Mais ils sont redessinés ici du point de vue d’une femme, passionnément engagée en politique, restée dans l’ombre des hommes charismatiques. Ce premier roman offre le récit intime et pudique d’une grande dame de la révolution cubaine gagnée par la lassitude et le désenchantement, au seuil de l’ultime sacrifice.

320 pages, 140 x 205 mm / Parution : 26-08-2021 / ISBN : 9782072940439 / 20,00 €

Moon River, Fabcaro

Découvrir enfin l’univers singulier et décalé de Fabcaro

Dans les années 50 à Hollywood, sur le tournage d’un western, l’inspecteur doit mener l’enquête. Betty Mennuway, l’actrice qui tient le rôle phare a été agressée chez elle pendant la nuit, c’est très grave.

Le voilà arrivé sur place pour découvrir l’horreur absolue, ce dessin au feutre noir qu’un inconnu lui a fait sur la joue gauche. Enfin, pas n’importe quel dessin !
Et en plus, l’agresseur a oublié son cheval sur la scène du crime.
Commence alors une enquête minutieuse pour démasquer le coupable. D’autant que l’affaire fait la une de tous les journaux.

Totalement déjanté, en particulier avec les jeux des acteurs et les dialogues couchés sur le papier, des situations plus comiques que catastrophiques, des personnages plus farfelus que réalistes. Et en alternance quelques scènes de la vie d’un personnage qui pourrait bien être l’auteur lui-même.

Se lit vite, en prenant malgré tout le temps d’apprécier les jeux de mots et les situations décalées et suggérées. Une parodie singulière du Hollywood de l’époque des grands western parfois très caricaturaux.
C’est ma première lecture de Fabcaro, il semble que ce ne soit pas la meilleure alors il me faudra tenter les autres pour apprécier pleinement toutes les facettes de cet auteur.

Catalogue éditeur : 6 pieds sous terre

Hollywood, années 50. Au cœur de l’usine à rêves du cinéma, l’immense actrice Betty Pennyway est victime d’un crime sans précédent et particulièrement abominable. L’affaire fait la une de toute la presse et l’Amérique entière est en émoi.

La police de l’État fait appel au peu orthodoxe inspecteur Hernie Baxter pour mener cette délicate enquête qui secoue tout le petit monde du 7ème Art.

C’est une investigation sombre et mystérieuse fouillant dans les recoins les plus obscurs de la ville de Los Angeles qui s’engage, un périple aux confins de la folie qui risque bien de le mener jusqu’aux portes de l’enfer…

Date de parution16 sept. 2021 / 18 €

Le silence de la ruche, Guillemette Comby

Une enquête originale pour initier les enfants à l’écologie

C’est le printemps, la nature s’éveille, les animaux reprennent vie après un long hiver au calme.
Mais sur le plateau du Causse, un silence assourdissant intrigue plantes et animaux. La ruche ne s’est pas réveillée.

L’Ascalaphe décide alors de mener l’enquête. Il n’hésite pas à interroger les fleurs, les insectes, fourmi, sauterelle, grenouille pour comprendre ce qu’il se passe.

Le roman prend la forme d’une enquête, d’un roman policier au pays des fleurs et des insectes pour tenter de trouver les causes de la disparition des abeilles.
La faute au frelon asiatique sans doute. En fait, non, il y a de multiples réponses à cette disparition annoncée. Et pour certaines l’homme est le seul responsable.

Ce roman destiné aux enfants peut leur faire prendre conscience des risques liés aux actions de l’homme. Engrais, insecticides, pollution dans les jardins ou dans les exploitations agricoles causent de gros dommages qu’il est temps d’arrêter. Et comme la parole des enfants peut avoir des échos chez les adultes qui les entourent mais aussi sur ceux qu’ils seront demain, il est important de passer le plus tôt possible ces messages.
Petit plus, les mots ou les noms des insectes méconnus sont expliqués à la fin des chapitres.

Catalogue éditeur : éditions Sedrap jeunesse

Autour de la ruche plane un silence angoissant… Qu’est-il arrivé aux abeilles ? L’enquête commence menée par l’Ascalaphe, un insecte détective. Devenez insecte et plongez avec lui dans l’univers des insectes, plantes et animaux du Causse.

Un roman policier au cœur des préoccupations écologiques, issu de la collection Lecture en Tête, la lecture suivie par plus de 2.5 millions d’élèves.

Pour les CE2-CM1 / à partir de 8 ans / 6,50€ / ISBN:9782758150206

Votre Maman au studio Hébertot

Baissez la télé, j’entends plus la radio !

Dans un Ehpad qui ressemble à tant d’autres, un fils vient chaque jour voir sa mère.
Il a de nombreux échanges avec le directeur de l’établissement qui est largement dépassé et pense davantage à son budget qu’à ses pensionnaires.
Il retrouve cette mère fantasque qui vire à coup de parapluie les autres petits vieux indélicats, qui ne veut plus bouger, qui craint encore et toujours le bruit des bottes et les aboiements des chiens.
Et chaque jour attend son fils, cet ingrat qui ne vient jamais la voir.

J’ai adoré ! Cette ambiance qui nous rappelle étrangement tous ces reproches que l’on a fait dernièrement aux établissements médicaux pour les personnes âgées. Cette mère fantasque, coquine et drôle, qui ne manque pas d’humour malgré sa situation, sa mémoire qui s’enfuit et fait émerger les souvenirs lointains. Ce fils attendrissant et fidèle, qui vient voir celle qui peu à peu l’oublie.
Enfin, comme toujours avec Jean-Claude Grumberg plane le souvenir des temps anciens, des camps, de la Shoah, thème qui est en filigrane de toute son œuvre.

Et cette mise en scène par Wally Valerina Bajeux intéressante et singulière. Ce filet tendu entre les acteurs et les spectateurs, dérangeant au départ mais qui prend vite toute sa signification. Un jeu d’acteurs fort, chacun avec sa personnalité passe le message d’un bout à l’autre de la pièce. Et si l’on sourit et même rit franchement parfois, on ne peut s’empêcher d’être ému, touché et même de verser quelques larmes.


Formidable soirée, n’hésitez pas une seconde, allez voir « Votre maman ».

Un texte de Jean-Claude Grumberg
Mis en scène par Wally Valerina Bajeux
Avec Marc F. Duret, Jean-Paul Comart, Colette Louvois et en alternance Titouan Laporte, Morgan Costa Rouchy, Mathis Duret.
Au Studio Hebertot Durée : 1h20
Jusqu’au 19 avril 2023 Lundi, mardi, mercredi

Tout doit disparaître, Laurent Maillard

Et si la vie était aussi dans les cimetières

Toussaint, n’est-ce pas un prénom prédestiné pour un gardien de cimetière ? Toussaint a la belle quarantaine d’un homme qui aime son village, sa terre, son cimetière. Car c’est le métier de ce Toussaint là, surveiller, préparer, nettoyer, parler aux morts et leur faire écouter la radio pour qu’ils ne s’ennuient pas trop dans leur si long sommeil.

Un jour arrive dans son cimetière de Charmont une vielle dame prénommée Marguerite. Inconnue au bataillon, et pourtant Marguerite est une enfant du pays, ce pays qu’elle a abandonné plus de soixante ans plus tôt. Peu à peu, Toussaint apprivoise la vieille dame et découvre qu’elle est la fille d’un couple d’armuriers décédés depuis bien longtemps. D’ailleurs leur chapelle mortuaire est quasiment en ruine. Marguerite sait que son heure va bientôt arriver et décide de restaurer la dite chapelle, après tout ce sera sa dernière demeure, autant la faire à son goût.

Le vieux garçon bourru et tendre et la vieille Marguerite solitaire s’apprivoisent peu à peu. Difficile de connaître le secret de la dame, mais les langues se délient, les souvenirs s’égrènent, le malheur est enfin dit, les mots sont posés sur les souffrances qui ont changé une vie. Enfin, quelques secrets gardent encore leur mystère.

Un joli roman d’amitié et d’amour, de vie paisible et calme, dans une France des années 60 plus paysanne que citadine. Si au départ j’ai eu la crainte de lire un fade remarque en plus court de Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin, j’ai rapidement pris plaisir à découvrir la vie de Toussaint et de Marguerite. L’humanité des personnages, leur humour, leur goût pour la vie et l’amitié qui se dessine entre eux à mesure des chapitres les rend particulièrement attachants. Décidément, je n’aurai sans doute plus la même vision des cimetières après cette nouvelle lecture.

Catalogue éditeur : Macha Publishing

Une histoire de cimetière, au cœur d’un village français, paradoxalement pleine de vie et de lumière… 
Toussaint, un quadragénaire solitaire, est le gardien de ce lieu. Il passe ses journées à parler aux absents, à veiller sur les tombes, radio allumée, pour tenir l’au-delà au courant de ce qui se déroule sur Terre. Mais voilà que surgit Marguerite, de retour dans son village après soixante ans d’absence. Elle cherche à retrouver un passé qu’elle a fui toute sa vie. Leur rencontre et l’amitié qui en découle constituent la colonne vertébrale de ce roman. 

Entre drames, rancœurs et petits secrets, Toussaint se voit contraint de sortir de sa réserve et de son cimetière si protecteur. 
Qui est Marguerite ? Et en quoi cela le concerne-t-il, lui ? 

Laurent Maillard est né en 1964 à Longwy, au cœur de la Lorraine sidérurgique. Il est aujourd’hui consultant en communication éditoriale. À travers les mots, et non le dessin, il se plaît à « croquer » les passants qu’il croise dans sa vie quotidienne, leur inventant, le temps d’un trajet en train, une vie de quelques lignes… Tout doit disparaître est son premier roman.

Paru le 22 mars 2022 / ISBN: 978-2-37437-406-2 / 220 pages