Tout le pouvoir aux Soviets. Patrick Besson

De la Russie communiste à celle de Poutine, plongée dans les méandres de l’âme russe à travers trois générations

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Marc Martouret est un jeune banquier à qui tout sourit. Il possède à la fois le capital financier qui rend la vie si facile et le capital séduction qui fait tomber les femmes dans ses bras. En voyage en Russie,  il rencontre une jeune femme, prétexte à se poser des questions sur sa propre famille, lui qui est issu d’une mère arrivée tout droit d’URSS et d’un père qui est sans doute l’un des derniers communistes encore existants sur le sol français !

C’est donc à Moscou que Marc rencontre Tania, cette jeune femme qui porte le même prénom que sa mère. Il tombe immédiatement sous le charme et s’imagine déjà amoureux. Il comprend vite que Tania connaît des amis de son propre père.

Car c’est à Moscou que René, le père de Marc rencontre Tania, traductrice et sans doute KaGébiste, lors de la visite de la délégation communiste française qui célèbre les 50 de la révolution d’Octobre. René épouse Tania, puis ils partent vivre à Paris, lui le communiste convaincu, elle l’anti communiste proclamée. C’est également à Moscou que René rencontre Dodikov, qui sera son guide et son facilitateur. Lors de sa visite à Peredelkino, René croise la route de la petite fille de Dodikov, Natalia.

Dans Tout le pouvoir aux soviets, on croise également Lénine en exil à Paris, puis Lénine à Moscou, en 1917, la révolution russe et les bolcheviques. Puis Poutine à Moscou, dans une Russie de 2015 où l’argent peut presque tout. Prétexte pour l’auteur à présenter la situation sur un plan plus historique et politique.

Quand le passé et le présent se rejoignent, quand malgré les années et les pays qui les séparent, les personnages se rencontrent pour une histoire commune à leurs familles et leurs pays.  Marc et Tania au présent, et Natalia, la mère de Tania sont comme un pont entre le présent et le passé.

Et le lecteur découvre une famille à travers le temps, mais aussi des manipulations et des trahisons, des amours et des convictions. Ce que j’ai aimé dans ce roman ? Une écriture incisive, une narration érudite et un contenu politique et historique particulièrement bien construit.

Catalogue éditeur : Stock

Marc Martouret, jeune banquier né d’une mère russe antisoviétique et d’un père communiste français, porte en lui ces deux personnes énigmatiques dont on découvrira les secrets tout au long du roman qui nous emmène du Paris de Lénine en 1908 au Moscou de Poutine en 2015, ainsi que dans l’URSS de Brejnev pour le cinquantième anniversaire d’octobre 17. L’épopée révolutionnaire, ses héros et ses martyrs, ses exploits et ses crimes, ses nombreuses ambiguïtés, sont ressuscités au fil des pages. Trois histoires d’amour se croiseront et seule la plus improbable d’entre elles réussira. Tout le pouvoir aux soviets est aussi une réflexion, chère à l’auteur, sur les rapports entre le pouvoir politique quel qu’il soit et la littérature. Le titre est de Lénine et on doit la construction aux célèbres poupées russes.

Parution : 17/01/2018 / 256 pages / Format : 136 x 210 mm / EAN : 9782234084308 / Prix : 19.00 €

La désertion. Emmanuelle Lambert

« La désertion » d’Emmanuelle Lambert est un roman sur l’absence, sur la disparition inexpliquée d’un proche, et certainement sur la place que l’on accepte ou pas d’occuper dans la société.

Domi_C_Lire_la_disparition.jpgDisparue, volatilisée ! Du jour au lendemain, Eva Silber n’est plus revenue au bureau, ni sur le banc où elle avait l’habitude de se poser les mardis et jeudis, ni dans les bras de son amant, nulle part, comme ça ! Mais, est-ce possible de disparaître ainsi ?

Dans ce roman construit en quatre parties, qui portent chacune le prénom de celui qui évoque la disparue, tout à tour  Franck, Marie-Claude, Paul, puis Eva racontent, expliquent, tentent de comprendre.
Car avouons-le, cela nous parait carrément impossible de s’évanouir dans la nature du jour au lendemain. Et pourtant… Eva exerce un travail étonnant, chaque jour elle doit rentrer des statistiques dans des tableaux impersonnels. Des statistiques ? Oui, mais pas n’importe lesquelles, car ce sont des morts qu’elle inventorie jour après jour, croix après croix, cas après cas, des morts sans nom et sans famille. Jusqu’au jour où la mort d’un tout jeune enfant perturbe l’ordre établi. Car Eva décide de lui donner un prénom qui n’existera qu’entre elle et lui pour faire vivre à ses côtés la mémoire de l’enfant mort. Jusqu’au jour où Eva n’accepte plus…

Alors chacun raconte la disparue, du patron à l’attitude malsaine à la collègue faussement  compatissante, puis à l’inconnu futur amant transi, chacun tente de comprendre pourquoi et surtout comment ils auraient pu, ou dû, voir ? Que s’est-il passé ? Et surtout pourquoi le silence, car alors, que penser de la relation tissée avec celle qui a fait désertion.

Un roman surprenant, incisif et désespéré, où les personnages se dévoilent peu à peu dans ce qu’ils ont de plus intime, cette part d’humanité ou de violence, de silence et de secrets, de solitude et d’incompréhension.

💙💙

Dans le même esprit, la disparition d’un proche, lire  aussi le roman d’Emmanuelle Grangé Son absence (68 premiers romans).


Catalogue éditeur : Stock

« Le premier jour d’absence il était descendu à l’heure du déjeuner pour l’attendre dans le parc, caché derrière l’arbre d’où il observait la sortie de ses subordonnés. Il avait ensuite vérifié les registres de la badgeuse. Aucune trace d’elle. » Un jour, Eva Silber disparaît volontairement. Pourquoi a-telle abandonné son métier, ses amis, son compagnon, sans aucune explication ? Tandis que, tour à tour, ses proches se souviennent, le fait divers glisse vers un récit inquiétant, un roman-enquête imprévisible à la recherche de la disparue.

Parution : 17/01/2018 / 160 pages / Format : 136 x 215 mm / EAN : 9782234084957 / Prix : 15.00 €

 

La vie princière. Marc Pautrel

Ce court roman épistolaire parle d’amour sans le faire. Marc Pautrel évoque ces instants de bonheur partagés qui donnent envie de découvrir « La vie princière ».

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Il vous est arrivé de rencontrer quelqu’un et de vous dire que vous tombiez instantanément amoureux ? De rencontrer quelqu’un et de réaliser que toutes vos conversations, vos points d’intérêt, vos envies concordaient ? De rencontrer quelqu’un et de comprendre rapidement avec un certain désespoir que cette personne n’était pas libre mais que ce que vous viviez ensemble l’espace de quelques heures, de quelques jours, était tellement rare ?

C’est ce qui arrive au narrateur, et donc à l’auteur,  puisque ce court roman est basé sur une autofiction, comme l’évoque Marc Pautrel.  Et cette rencontre est si exceptionnelle qu’il n’a qu’une envie, écrire une lettre à celle qui a totalement empli de moments magiques ces cinq jours passées ensemble, même si la communion n’a été qu’intellectuelle et affective, jamais ni amoureuse ni sexuelle.

Avec peu de mots, parfaitement pesés et choisis, il écrit sa déclaration d’amour à cette belle italienne rencontrée sur le Domaine, ce site où il réside et où sont organisés des séminaires entre chercheurs, scientifiques et universitaires pour la plupart. Elle y est venue faire des recherches pour une thèse, et leur singularité littéraire lui semble encore plus remarquable.

Il lui parle à la deuxième personne, comme pour lui rappeler ce qu’ils ont vécu. Les regards, son regard, l’effleurement des corps qui ne se séparent pas même lorsque la distance de confort entre deux êtres est franchie, comme une évidence que cette peau là, ce corps-là, ne vous gêne pas, mais il y a aussi sa voix, ses yeux, ses paroles, en résonance avec ce qu’il pense, ce dont il rêve, ce à quoi il aspire.

Il ne se passera rien d’exceptionnel, si ce n’est cette communion de pensée, cette envie d’être ensemble, de marcher, d’avancer, de rire ou de boire un verre de vin…  et pourtant tout semble magique, comme un instant d’éternité suspendu dans l’espace-temps de leurs deux trajectoires.

Ce que j’ai aimé ? L’écriture est affutée, pas un mot de trop et on le sent immédiatement chacun est à sa place. Mais surtout l’auteur sublime ces instants de bonheur que procure l’état amoureux, comme s’il nous démontrait que le seul fait de l’avoir vécu est un grand privilège.

Catalogue éditeur : Collection L’Infini, Gallimard

«Puisque le Domaine est une propriété privée et qu’il ne passe ici qu’un ou deux véhicules par jour, nous marchons en plein milieu de la chaussée, la route nous appartient, on dirait qu’elle a été tracée pour nous seuls au milieu des vallons, percée à flanc de coteau puis parfaitement aplanie, égalisée et goudronnée uniquement pour que toi et moi puissions y marcher tous les deux côte à côte le plus confortablement possible, et parler, parler sans cesse, expliquer, imaginer, se souvenir, inventer, interroger, démontrer, raconter, échanger nos idées, nos mots, nos vies.»

80 pages, 118 x 185 mm / Romans et récits / Littérature française / ISBN : 9782072752612 /

Prix ;: 10,50 € / Parution : 04-01-2018

L’ordre du jour. Eric Vuillard

Découvrir le roman d’Éric Vuillard « L’ordre du jour » Prix Goncourt 2017. Alors qu’on se méfie parfois du choix de ce prix prestigieux, céder aux conseils avisés des lecteurs et une fois de plus apprécier cet auteur.

Domi_C_Lire_l_ordre_du_jour_eric_vuillard.jpgLe 20 février 1933, Goering s’adresse à 24 des plus grands industriels et banquiers d’Allemagne, convoqués pour un ordre du jour étonnant : financer les projets du chancelier Hitler, le soutenir pour qu’il gagne les élections qui lui permettront de prendre le pouvoir… et par là même fermer les yeux sur ses projets d’annexions des principaux pays d’Europe, à savoir l’Autriche puis pourquoi pas le reste de l’Europe.

Car lorsque Hitler demande à Goering  de convoquer les plus grandes familles des industriels, banquiers ou assureurs, c’est à la fois pour leur soutirer les deutschemark qui financeront la folie du chancelier, mais également pour les rendre redevables à son égard. Et si ces familles, les Krupp, Siemens, Telefunken, Bayer, Opel, IG Farben, et autres BASF règnent encore aujourd’hui c’est bien grâce à leur compromission et leur aveuglement face à la suprématie meurtrière des nazis.

L’auteur nous régale des détails et des accommodements, des marchandages et des transactions qui mèneront à l’annexion de l’Autriche sans qu’aucun pays voisin, ni même l’Autriche elle-même ne se rebelle, et cela juste parce que Hitler l’a décidé ! Dès 1938, soutenu par les nazis autrichiens qu’il avait pris soin de mettre en place, Hitler obtient un accord du chancelier, puis le remplace par un Arthur Seyss-Inquart entièrement à sa botte. L’annexion de l’Autriche n’est plus qu’une question d’heures. Le parti nazi autrichien fait son coup d’état et Hitler réussi l’Anschluss dans le calme, nous sommes au printemps de 1938.

Le lecteur assiste alors à une évocation absolument surréaliste de cet épisode (ah, les Panzer, ces machines de guerre irréprochables) qui serait particulièrement risible si les conséquences n’en avaient pas été aussi tragiques. Et pendant ce temps, français et britanniques ferment les yeux, abusés par les discours légers de l’ambassadeur d’Allemagne. On a presque du mal à y croire, et pourtant !

L’écriture est superbe en particulier par ces détails à priori anodins mais qui font tout le sel des échanges, des conciliations, des lâchetés qui ont eu lieu à plus haut niveau, y compris dans le domaine de la diplomatie. Chacun tente de sortir son épingle du jeu, tout comme ces industriels qui ayant commencé par payer, ne pourront que poursuivre dans la compromission et le silence, et qui en sortiront les grands vainqueurs même après la défaite. Car de quoi a-ton besoin lorsqu’il est question de reconstruire un pays si ce n’est de ceux qui produisent et qui emploient, de ces forces vives qui sont prêtes à relever le défi pour le bien de la nation.

Mais alors, de quoi sont-ils coupables, d’entente avec le diable ou de lâcheté ? D’ignorance ou d’avoir fait silence ? D’avoir choisi leur profit ou d’aveuglement ? Quel étonnant roman-récit, qui en peu de pages, peu de mots au final, évoque sans en avoir l’air un pan entier des prémices de la seconde guerre mondiale. Mais aussi les aveuglements, les illusions, de bien des grands de ce monde, et qui au final n’auront pas payé aussi cher que la plupart des peuples qu’ils n’auront pas su protéger. Eric Vuillard nous a habitué à ces contrepieds à l’histoire, avec 14 juillet par exemple, où il faisait parler les oubliés, les sans grade. Ou en contant l’Histoire par son côté plus obscur comme dans Tristesse de la terre. Ici, en utilisant la réunion des industriels et l’ordre du jour, pour évoquer l’Anschluss et Hitler, alors chapeau bas, car on ne sort pas tout à fait indemne de cette lecture , même si, allez, on en aurait peut-être souhaité un peu plus.

💙💙💙💙💙

N’hésitez pas à lire également la chronique de Joëlle du blog Les livres de Joëlle ou celle d’Anthony Les livres de K79.


Catalogue éditeur : Actes Sud

L’Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d’intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l’Anschluss par l’auteur de Tristesse de la terre et de 14 juillet.

Mai, 2017 / 10,0 x 19,0 / 160 pages / ISBN 978-2-330-07897-3 / prix indicatif : 16, 00€

Prix Goncourt – 2017

Fugitive parce que reine, Violaine Huisman

Un premier roman qui a la force de l’amour et la puissance de la folie, à découvrir absolument !

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Le jour de la chute du mur de Berlin est aussi le jour de la chute de la mère de Violaine, 10 ans. Ce jour-là, Catherine est emportée dans une camisole de force et l’image se brise. Finie la mère extravagante, superbe, excessive, elle devient simplement une femme maniacodépressive. La vérité va peu à peu apparaitre de la vie de cette femme splendide, séductrice et fantasque, hors des clous, en marge d’une société qui ne pourra jamais la comprendre, mais qui sera à jamais adulée par ses filles.

Catherine porte en elle les plaies ouvertes de son enfance. Suite à un mariage qu’elle n’a pas voulu, Jacqueline, sa mère, n’acceptera jamais cette enfant qu’elle rejette et dépose comme un fardeau encombrant pendant quatre longues années à l’hôpital Necker. Pourtant, Catherine est belle, intelligente, impulsive et vive, mais aucune de ses qualités ne lui permettra jamais de gagner l’amour de sa mère.

Toute sa vie, elle noiera ses difficultés à vivre dans l’alcool, les cigarettes, les médicaments. Elle qui se brisera les pieds à danser et danser encore, pauvre ballerine bancale avec une jambe plus courte que l’autre qui la handicape, avec acharnement et constance elle montera avec succès une école de danse dans le sud. Elle qui conduit comme une folle, à contre sens ou sur les trottoirs, prenant tous les risque y compris quand ses filles sont dans la voiture, aura colères et élans d’amour envers ses filles adorées. Elle qui accumule et collectionne maris, amants, ou amantes, aimera pourtant d’un amour fou le père de ses filles, qui chaque jour sera présent malgré la rupture. Catherine et son langage de charretier, y compris envers ses filles, Catherine et ses manières de grande bourgeoise bien installée dans les codes de la haute société, Catherine et son amour inconditionnel pour ses filles qu’elle traite pourtant si souvent à la dure. Catherine femme, amante, mère, excessive et entière en tout, y compris dans la maladie.

Construit en trois parties, le roman explore les sentiments de Violaine, auteur et narratrice, l’amour fou qui cimente la vie de cette mère et ses deux filles, l’amour toujours entre les deux sœurs, quand l’une ne peut pas dormir sans tenir la main de l’autre. Puis la vie de Catherine, ses émotions, ses tentatives de vivre normalement, ses désespoirs et ses échecs qui la rendent encore plus émouvante à nos yeux de lecteurs. Enfin, la fin annoncée de celle que ses filles adulent et respectent, ayant à son égard des sentiments plus maternels que filiaux.

Fugitive, elle l’est cette femme, face à cette vie qui ne la comprend pas, Reine aussi,  pour ses filles et tous ceux qui l’aiment d’un amour inconditionnel, au-delà de la maladie et de la folie. Quelle puissance, quelle écriture ! Que d’émotions ressenties à la lecture de Fugitive, parce que reine, cette biographie romancée. Il se dégage une force de ce premier roman qui vous laisse un peu pantois. L’ écriture est vraiment étonnante, emplie de poésie et de violence, d’amour et de souffrance, l’auteur arrive à retranscrire avec justesse et en usant de degrés de langage très différents des sentiments antinomiques, la folie et l’amour, la solitude et le bonheur, la vie en somme.

Lire également la chronique de Virginie du blog Les lectures du mouton

Catalogue éditeur : Gallimard

 « Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies, elle les désinfectait à l’alcool à 90 °, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l’éther, dans ce flacon d’un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu.»

Ce premier roman raconte l’amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais l’écriture poétique et sulfureuse de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d’une femme, une femme avant tout, qui n’a jamais cessé d’affirmer son droit à une vie rêvée, à la liberté.

Parution : 11-01-2018 / 256 pages, 140 x 205 mm / ISBN : 9782072765629

Où passe l’aiguille. Véronique Mougin

Ce roman, à la fois sombre et empli d’un espoir hors du commun, fait pleurer, sourire, et reste en mémoire pour longtemps

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A Beregszasz, en Hongrie, Tomi, quatorze ans,  est un jeune garçon bien dans son temps qui aime monter aux arbres et regarder les filles de la maison d’à côté, pas de gentilles copines d’école mais bien de celles qui attendent les messieurs. Il préfére jouer avec ses copains, Hugo ou Matyas,  plutôt qu’apprendre sérieusement le métier de son père. Car son père, Herman Kiss, est tailleur pour homme. Passionné par ce travail, il rêve de transmettre son savoir-faire à son fils.

Perché dans son arbre, Tomi rêve de voyages en Amérique et souhaite un jour porter la salopette bleue des plombiers, car ça correspond à l’image qu’il se fait d’un métier d’homme. Tomi est maladroit, mais ne fait pas d’effort pour apprendre le métier de son père qu’il rejette au plus profond de lui. Et puis la famille, et sa mère, sont-ils réellement ce qu’ils semblent être ? Tomi aimerait se révolter, il prend ses distances avec sa mère, avec son père. Comme tout adolescent en crise. Situation banale et très actuelle à priori. Sauf que Tomi n’est pas né au bon endroit ni à la bonne époque. Car en Hongrie, en 1944, il ne fait pas bon être juif…

Tomi et sa famille partent avec des milliers d’autres dans les wagons plombés vers Auschwitz-Birkenau. Dès leur arrivée au camp, les femmes et les jeunes enfants sont séparés des hommes. Sa mère et son petit frère disparaissent alors de sa vie. Ensuite, ce sera Buchenwald, puis Dora-Mittelbau. A chaque étape de ce calvaire, son père reste son seul recours, son seul ancrage vers la normalité, dans ces camps de concentration où l’horreur, la violence gratuite, la misère, la famine, les maladies et la mort seront leur quotidien.

Là, affecté à l’atelier de couture, il trouvera une forme de salut dans le geste qui sauve, celui qui recoud les plaies ouvertes du tissu témoin de tant d’horreur, celui des tenues des prisonniers. Là, lui le malhabile arrivera à sauver sa jeune vie en participant avec son père à ce travail de réparation.

Arrive ensuite Bergen-Belsen en Allemagne et la libération du camp par les américains, et ces hommes enfin libres mais dont la vie ne tient qu’à un fil. Puis le difficile retour des survivants à Beregszasz, leur ville qui entre temps a changé de pays, parmi ceux qui ne pourront jamais les comprendre, ceux qui se sont tus, ceux qui n’ont rien fait et ne veulent pas voir. Et l’attitude de chacun de ces rescapés, si différente, se taire ou parler ? Se taire pour survivre, car se souvenir de trop d’horreur peut vous anéantir, ou parler parce qu’il ne faut jamais oublier ? Mais Tomas Kiss va fuir encore, vers Paris qui sera son refuge, la ville où il va renaitre et enfin vivre.

Jusqu’au jour où l’auteur décide de poser sur le papier les méandres de cette vie, parce qu’il faut dire, parce qu’il faut se souvenir, parce qu’il ne faut jamais oublier que même le pire peut à nouveau arriver. Ou est-ce pour nous faire comprendre que même du pire peut surgir le meilleur, et que le courage, l’envie de vivre, de connaitre le bonheur ne sont pas des évidences ? C’est d’ailleurs ce que nous dit Tomas :
Les gens normaux éprouvent rarement la simple joie de vivre. … Moi je sens le camp, je l’entends, j’entre malgré moi dans le boyau noir du souvenir, mais quand j’en sors, le bonheur d’être en vie se jette sur moi, il m’emplit, il m’étouffe.
En vérité cousine, je n’en revient pas d’avoir vécu et de vivre encore.

L’auteur rythme le récit de la vie de Tomi en faisant parler des personnes différentes, qui exposent leur vision de ce qu’il se passe et donnent une belle ampleur au texte, rendant une certaine humanité à ces différents protagonistes qui l’ont croisé à un moment ou un autre sa vie. Véronique Mougin trouve les mots justes pour exprimer aussi bien la légèreté que l’horreur, avec une finesse d’analyse des situations, des tempéraments, des caractères, qui fait vivre le lecteur au plus près de la monstruosité des camps.

J’avais déjà aimé l’écriture de Pour vous servir, son précédent roman, tout en trouvant parfois que le fond de l’intrigue était plus léger. Là c’est tout en profondeur et en émotion que l’auteur nous entraine, dans un roman qui a une puissance, une humanité, un souffle et une énorme dose d’espoir et de lumière qui emporte son lecteur. Où passe l’aiguille est un roman magnifique, car même pour dire l’indicible il est possible d’écrire un roman superbe.

Du même auteur, découvrir également Pour vous servir

Catalogue éditeur : Flammarion

Et voici Tomas, dit Tomi, gaucher contrariant, tête de mule, impertinent comme dix, débrouillard comme vingt, saisi en 1944 par la déportation dans l’insouciance débridée de son âge – 14 ans. Ce Tom Sawyer juif et hongrois se retrouve dans le trou noir concentrationnaire avec toute sa famille.
Affecté à l’atelier de réparation des uniformes rayés alors qu’il ne sait pas enfiler une aiguille, Tomas y découvre le pire de l’homme et son meilleur : les doigts habiles des tailleurs, leurs mains invaincues, refermant les plaies des tissus, résistant à l’anéantissement. À leurs côtés, l’adolescent apprendra le métier.
Des confins de l’Europe centrale au sommet de la mode française, de la baraque 5 aux défilés de haute couture, Où passe l’aiguille retrace le voyage de Tomi, sa vie miraculeuse, déviée par l’histoire, sauvée par la beauté, une existence exceptionnelle inspirée d’une histoire vraie.

Paru le 31/01/2018 / 458 pages / 150 x 221 mm Broché / EAN : 9782081395558 / ISBN : 9782081395558

Un océan, deux mers, trois continents. Wilfried N’Sondé

Un roman empreint d’une grande humanité qui donne foi en l’Homme

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Lui, c’est Nsaku Ne Vunda, né autour de 1583 au Kongo. Élevé par les missionnaires de l’orphelinat qui l’avait recueilli, car son père est mort en allant chercher des secours pour aider sa femme à accoucher, sa mère est décédée en couches. C’est dire si cet enfant avait décidé de vivre envers et contre tous. Il sera ordonné prêtre sous le nom de Dom Antonio Manuel.

Les habitants du Kongo avaient pour habitude de s’offrir entre eux femmes, enfants ou hommes, captifs de leurs familles, opposants, prisonniers de guerre. Depuis le début de ce siècle et sous l’impulsion des portugais, la traite va prendre une toute autre ampleur et les échanges deviennent véritablement un commerce florissant.

En 1604, appelé par le roi Alvaro II, Dom Antonio manuel se voit confier une mission secrète, partir en ambassadeur auprès du pape Clément VIII. Deux fonctions vont être confiées à cet émissaire du roi, le représenter auprès de la cour à Rome et assoir l’importance du Kongo en le libérant de la tutelle commerciale des portugais, mais surtout, partir en émissaire du roi pour plaider la cause des esclaves et tenter d’obtenir l’abolition de cette infamie. Mais le voyage va s’avérer plus long et bien plus difficile que prévu, et ce qui devait être un aller simple vers la méditerranée va se transformer en un périple de plusieurs années à travers Un océan, deux mers, trois continents.

L’auteur nous transporte dans une époque, dans les pensées du prêtre, ses sentiments et ses hésitations. Nous le suivons par-delà le temps vers la réalisation de sa mission. S’il s’avère parfois bien innocent face aux réalités, il finira pourtant par arriver jusqu’à Rome au prix de bien des efforts,  de souffrances, et d’aventures à la fois rocambolesques, dramatiques et attachantes.

Un océan, deux mers, trois continents est un roman étonnant et terriblement humain. Wilfried N’sondé nous fait regarder autrement ce buste de marbre noir installé dans la cathédrale Sainte Marie-Majeure de Rome, celui de cet homme désormais connu sous le nom de Nigrita et qui vécut dans un XVIIe siècle partagé entre esclavage, flibusterie, servage et Inquisition.

Si vous avez aimé ce livre, vous aimerez peut-être La saison de l’ombre ou Crépuscule du tourment par Leonora Miano. Ou encore Bakhita par Véronique Olmi.

Catalogue éditeur : Actes Sud

Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau sur lequel il s’apprête à embarquer est chargé d’esclaves…

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Janvier, 2018 / 11,5 x 21,7 / 272 pages / ISBN 978-2-330-09052-4 / prix indicatif : 20, 00€

Ma reine. Jean-Baptiste Andrea

Dans son premier roman, Jean-Baptiste Andrea nous fait entrer avec beaucoup d’émotion au cœur de son histoire. « Ma reine » parle de différence et de confiance.

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Au-delà de ces différences, quand la vie vous rejette et que l’amour absolu vous tombe dessus par hasard, alors qu’importe que vous soyez un petit garçon de 12 ans, puisque c’est une reine qui vous emporte.

En 1965, Shell est un jeune garçon de 12 ans qui vit avec des parents âgés dans une vallée de haute-Provence. L’école, ce n’est pas pour lui car, c’est une évidence, il est bien trop différent des autres, comme décalé, hors du temps.

A la station-service, entre deux catastrophes, il sert l’essence comme un vrai champion et il en est très fier. Apprendre n’a pas été chose facile pour lui, mais il y arrive, et le blouson marqué Shell dans le dos qu’il porte avec beaucoup de fierté est la preuve de cette réussite et de la confiance de ses parents. Un jour pourtant il manque mettre le feu à la garrigue. Cette bêtise plus dangereuse que les autres décourage ses parents qui décident de l’envoyer dans une institution spécialisée.

En silence, Shell se rebelle et décide de partir à la guerre pour prouver à sa sœur et à ses parents que lui aussi sait faire des choses extraordinaires. Il prépare son sac et s’engage de nuit dans la montagne au-dessus de cette station-service qui est tout son univers depuis sa naissance. Il part à l’aventure quelques centaines de mètres plus haut. Pourtant, faire la guerre n’est pas chose simple, ni savoir où la faire, caché dans sa montagne Shell attend, se terre et dépérit peu à peu.

Jusqu’au jour où il rencontre Viviane, une jeune fille incroyable, aux yeux si expressifs, au visage si fin et à l’existence si mystérieuse, à la fois fantasque  et inattendue, c’est une reine en son royaume. Entre ces deux enfants si différents, une relation singulière s’instaure peu à peu sur un mode irréel, mi conte, mi féerie, car sa reine vient d’on ne sait où et apparait quand elle le décide. Cette relation devient alors la raison de vivre de Shell. Pourtant Shell est différent, il le sait, et cette différence est aussi sa grande force pour répondre aux difficultés de la vie.

Mais comme certains le disent, les histoires d’amour finissent mal en général, et les contes ne finissent pas toujours non plus avec un mariage entre les princesses et les princes charmants. Jean-Baptiste Andrea signe là un roman surprenant, qui nous parle de différence avec beaucoup d’émotion. Et ce même s’il utilise pour ce faire les ressorts du rêve et du surnaturel à travers une relation intemporelle, un amour fou et absolu. Cette difficulté de vivre touchante et émouvante et les personnages auxquels on s’attache font de Ma reine un roman dont on se souvient.

💙💙💙


Catalogue éditeur : L’iconoclaste

Un conte initiatique où tout est vrai, tout est rêve, tout est roman.

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.

Jean-Baptiste Andrea livre ici son premier roman. Ode à la liberté, à l’imaginaire, et à la différence, Ma reine est un texte à hauteur d’enfants. L’auteur y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées et signe récit pictural aux images justes et fulgurantes qui nous immerge en Provence, un été 1965.

240 pages / 17,00 € / ISBN : 1095438409

Cette nuit. Joachim Schnerf

Pourquoi on ne peut pas lâcher « Cette nuit » le roman de Joachim Schnerf.

Domi_C_Lire_cette_nuit.jpgCette nuit, c’est la nuit de Pessah, la Pâques juive. Pour la première fois après tant d’années, Salomon va la passer sans sa douce et fidèle Sarah.  Car Sarah est morte depuis peu, et Salomon se souvient de cette épouse qu’il a aimée chaque jour d’avantage. Tout en organisant son appartement pour recevoir ses filles, ses gendres et ses petits-enfants, il se remémore toutes ces fêtes passées ensemble, tous les mots et les gestes du rituel auquel chaque année la famille se soumet avec grâce et fraternité. C’est le rituel de Pessah, le rituel des deux nuits du Seder égrené par chaque famille juive rassemblée autour de la table, rassemblée comme l’était le peuple juif lors du passage dans le désert, à la sortie d’Égypte, peuple en exil tout au long des millénaires.

La famille soudée et ne faisant qu’un. Ne faisant qu’un ? Pas forcément, car les caractères, les animosités, s’exacerbent lorsque tous sont réunis, les sœurs Michelle et Denise qui ne s’aiment pas, la fille qui n’a pas d’enfant, le gendre qui ne supporte pas le repas, et tous qui se plient aux extravagances de ce grand-père rescapé des camps mais qui ose ce que nul autre ne pourrait dire, ses blagues juives sur la Shoa ou son humour concentrationnaire, qui mettent tout le monde tellement mal à l’aise.

Salomon à une journée pour dévider le fil d’une vie, sa rencontre avec Sarah, sa famille, ses enfants et ses petits-enfants, son métier, ses espoirs, le bonheur malgré un départ dans la vie si terrible et qui le marque pour toujours, lui le rescapé d’Auschwitz, cet ailleurs dont on peut rire mais dont on ne dit rien, jamais, tant la douleur, l’incompréhension, sont prégnants.

L’écriture est caustique, parfois glaçante par son humour si difficile à appréhender, et en même temps tellement drôle que ce roman se lit d’une traite, impossible de laisser Salomon avant qu’il ne se taise et que son récit s’achève. On ne peut que l’accompagner dans sa quête, comprendre comment il va pouvoir se passer de Sarah, de celle qui est tout pour lui… Voilà donc une rencontre étonnante avec un auteur à l’écriture sensible et vive. Malgré un sujet qui de prime abord aurait pu sembler hermétique, alors que pourtant il parle à chacun d’entre nous. Un roman qui évoque humanité et solitude, famille et souvenir, amour donné et partagé, sans avoir l’air d’y toucher.

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Catalogue éditeur : Zulma

Au matin de Pessah, la Pâque juive, un vieil homme se remémore cette nuit si particulière que sa famille rejoue à huis clos et à guichet fermé chaque année – une comédie extravagante et drolatique dont elle a le secret.
Il y a Michelle, la cadette qui enrage pour un rien et terrorise tout son monde, à commencer par Patrick, le très émotif père de ses enfants. Il y a Denise, l’aînée trop discrète, et son mari Pinhas, qui bâtit des châteaux en Espagne et des palais au Maroc. Et bien sûr Salomon, le patriarche rescapé des camps, et son humour d’un genre très personnel qui lui vaut quelques revers et pas mal d’incompréhension.
Mais en ce matin de Pessah, pour la première fois, Salomon s’apprête à vivre cette nuit sans sa femme, sa douce et merveilleuse Sarah…
Un roman au charme irrésistible, émouvant, drôle – et magnifiquement enlevé.

12,5 x 19 cm • 160 pages / ISBN 978-2-84304-811-1 / 16,50 € • Paru le 04/01/18

La journée de la vierge, Julie Marx

Domi_C_Lire_la_journee_de_la_vierge

Dans Paris, en plein mois d’août et malgré le monde autour de soi, on peut se sentir seul, ou simplement aspirer à passer cette journée seule. C’est donc en ce 15 août que, toute à ses pensées, ses délires, mais seule chez elle, elle repense… à  Lady solitude qui empli sa vie mais qu’elle voudrait tant fuir…

A Samy, avec qui elle écrit ses stand-up où elle parle de sa vie de célibataire. A sa relation tellement ambiguë avec son docteur. A sa voisine qu’elle essaie d’aider, surtout depuis la tentative de suicide, quand Lætitia s’est jetée du 6 étage mais qu’elle s’est fort heureusement loupée. Alors aujourd’hui ses jambes sont un peu en miettes mais la vie doit reprendre. A Grégoire, avec qui elle essaie d’écrire un livre, mais cette relation-là est bien bancale il faut l’avouer. Sur un coup de tête, ou une intuition, elle va promener sa solitude à Notre Dame, peuplée de fidèles et de touristes en cette chaude mais néanmoins particulière journée d’été. Elle y rencontre Margaret, avec qui elle travaille. Margaret et ses exigences de femme seule. Et le salon de massage, où elle va enfin s’abandonner, où la masseuse par touches subtiles sur sa peau et son corps va lui redonner goût à certains plaisirs. A Cyril enfin, l’ami de Grégoire, qui tente d’oublier sa toute récente solitude, puisque sa femme l’a quitté, il faut bien qu’il s’adapte à ce célibat qui devrait être interdit tant il perturbe, il attriste, il déprime…

Un roman bavard donc, dans lequel le lecteur a peu d’espace pour souffler. Un peu comme s’il était envahi par les pensées qui tournoient dans la tête de ces êtres en recherche. A la recherche de quoi d’ailleurs, d’un bonheur qui semble s’être définitivement enfui, ou qui est tellement hypothétique qu’il en devient inatteignable ? Étonnant ce premier roman !

Catalogue éditeur : éditions de l’Olivier

Un 15 août dans la grande ville.
Une femme à bout de souffle s’est donné 24 heures pour faire le point. Elle est auteure de stand-up, traverse une passe difficile, mais n’a pas dit son dernier mot. D’ailleurs, la voici qui nous parle… Boires et déboires, aventures et mésaventures s’enchaînent en une cavalcade burlesque et mélancolique qui ne s’achèvera qu’au bout de la nuit.
Ce roman dans lequel la solitude ne se laisse jamais oublier est aussi un manuel de survie destiné à tous ceux pour qui l’humour tient lieu de boussole. Julie Marx y fait flèche de tout bois et met à nu son époque avec une incroyable virtuosité.

140 × 205 mm / 192 pages / EAN : 9782823611755 / 17,00 € / Date de parution : 01/02/2018