Amazonia, carnet de voyage

Voyageur immobile ou amoureux du Brésil, ce livre est pour chacun de nous !

« Nous pensons que Yushibu le grand Esprit continuera à protéger cette forêt et les êtres qui y vivent, tels que l’eau et les plantes médicinales. Et nous pensons que grâce à lui nous pourrons ressusciter de nombreuses vies, de nombreux arbres. Car les arbres ont un esprit au même titre que les humains. Ils ont une vie… Et les couper revient à la leur enlever. »

A l’heure où les incendies de forêt, les inondations, les catastrophes climatiques, mais aussi les incendies de la forêt amazonienne font rage partout dans le monde, cet ouvrage est un pavé jeté à nos consciences endormies, pour nous rappeler tout ce qu’il faut encore et toujours protéger. Rien n’est gagné, l’écologie n’est pas seulement un groupe candidat à diverses élections, ou un mot lancé en l’air pour faire joli dans le paysage germanopratin, l’écologie est au contraire plus que jamais une dimension à prendre en compte chaque jour, par chacun de nous.

Voyage au pays des indiens Huni Kuin.. Paysages, habitat, cuisine, traditions, artisanat, culture, spiritualité, peintures corporelles traditionnelles à la façon de tatouages, la rencontre avec les indiens natifs charismatiques et pour certains ardents défenseurs de leur propre cause est diverse, émouvante, surprenante aussi parfois.

On y découvre tout ce qui fait la vie de ces indiens. Rite initiatique, comme l’usage de teindre ses dents d’un noir brillant pour les fêtes et les rituels chamanisme, médecine sacrée et naturelle, connaissance de la forêt qui soigne et de ses plantes médecine, spiritualité et croyances animistes séculaires.

Ce superbe moment de lecture questionne notre relation à la terre, à la forêt, à notre planète. Car si les incendies et la déforestation, véritable génocide des indiens et de la faune en place, continuent au rythme auquel nous assistons ces dernières années, poussé par un président Bolsonaro climato-sceptique qui laisse faire, non seulement la forêt amazonienne et ses indiens sont en danger, mais la terre dans sa globalité risque de perdre un équilibre écologique indispensable à la survie de l’humanité.

Un beau livre carnet de voyage par Valérie Aboulker, Stéphanie de Bussierre et Emmanuel Gazeau

Les dessins et les couleurs somptueuses de Valérie Aboulker, le vert dans toute sa splendeur – y compris sur la tranche du livre et pour sa couverture- montrent bien ce qui attend le lecteur impatient. À cela se joignent les photos d’Emmanuel Gazeau et les textes de Stéphanie de Bussierre, infatigable voyageuse, dénicheuse d’auteurs aussi passionnés qu’elle et gardienne elle aussi de cette forêt amazonienne en danger. Stéphanie est également éditrice.

Dans cette maison d’éditions, on ne manquera pas le très beau livre de Simon, carnets de Chine

Catalogue éditeur : Akinomé

Juillet 2018, une dessinatrice, un photographe et une géographe embarquent pour un séjour exceptionnel chez les Indiens Huni Kuin. Et le programme fut dense : peintures corporelles mais aussi marchés d’artisanat ou encore tir à l’arc ou découverte des plantes qui guérissent. Par ailleurs, ce livre rend surtout un hommage appuyé à la Forêt.
En premier lieu, aux pajés, les savants ceux qui connaissent les traditions et les médecines ancestrales. Et il rend également hommage aux peuples indigènes eux-mêmes qui luttent en tant que « gardiens de la Forêt ».

Amazonia est le premier Carnet de voyage sur l’ethnie Kaxinawá (ou Huni Kuin). Ces Amérindiens vivent des deux côtés de la frontière, entre Brésil et Pérou. Ainsi, parmi ces villages qui longent les rivières Purus, Tarauacá ou Muru se trouve Igarapé do Caucho. Là où les auteurs ont demeuré auprès des Indiens.

Auteures : Stéphanie de Bussierre, Valérie Aboulker
Photos : Emmanuel Gazeau
ISBN : 979-10-96405-21-3 / Paru le 08/11/2019 / Prix : 32,00€

À la frontière de notre amour, Kyra Dupont Troubetzkoy

Tomber amoureux dans un pays en guerre

Gaïa est une jeune femme qui vit à deux cent à l’heure sa passion et son métier d’humanitaire dans les zones de combat, sur fond de Tchétchénie, d’Afghanistan et de 11 septembre.
Ces missions dangereuses et prenantes occupent toute son énergie. Elle va pourtant tomber sous le charme de Peter, un soldat des Forces spéciales américaines qu’elle rencontre à un check-point qui ne lui dévoile ni ses missions, ni son nom, ni sa véritable fonction. Ils vont découvrir l’amour par épisodes, disparition, retrouvailles, silences, dizaines de messages sans réponses, toute la difficulté que vivent ces combattants du terrain.

Pourtant, de rencontres en retrouvailles, Gaïa et Peter vont s’aimer, se trouver… Aux côtés de Gaïa, le lecteur va vivre une histoire d’amour en zone de guerre, découvrir des lieux rarement fréquentés, des prisons, bases militaires, barrages ou même des camps de prisonniers.

Mais comment l’amour peut-il naître et surtout résister lorsqu’il naît au cœur des conflits ? Quelle peut être sa réalité, sa longévité, comment deux personnes qui vivent sous une telle pression pourront-elles se retrouver ensuite, et d’ailleurs le pourront-elles ?

La difficulté ne serait-elle pas de changer de vie, d’arrêter de vivre dans le danger permanent comme si tout allait s’arrêter demain ? Que peut devenir leur couple dans un train train quotidien classique et tellement banal. Et si justement c’était là toute la question ?

Ce roman est fondé sur des témoignages d’anciens humanitaires et nous en apprend beaucoup sur la réalité de leurs missions toutes bien différentes suivant les époques et lieux où ils se trouvent. Un peu trop dense parfois à mon goût, ou alors il n’y a pas assez de pages pour équilibrer la partie romanesque et les faits décrits de l’intérieur. Du coup j’ai eu parfois l’impression que cette histoire d’amour était surtout un prétexte pour évoquer les difficiles conditions de vie sur le terrain pour les humanitaires, mais que l’auteur n’avait peut-être pas su réellement sur quel pied danser, roman, pas roman, et de ce fait j’ai eu du mal à m’attacher vraiment aux personnages. Malgré ce léger bémol, j’ai passé un bon moment de lecture.

Catalogue éditeur : Éditions Favre

Gaïa, une jeune humanitaire, brave tous les interdits liés à sa profession pour succomber au charme d’un soldat des Forces spéciales américaines qui refuse pourtant de lui révéler sa véritable identité. Rencontré par hasard à un check-point en pleine guerre de Tchétchénie, elle ne sait rien de ce mystérieux « Peter » qui disparaît au terme de sa mission alors qu’elle en tombe éperdument amoureuse. Qui est-il vraiment ? Un soldat, un agent, un espion ? Se sert-il d’elle ? Leur histoire est-elle possible ?
Le lecteur suit Gaïa – et Peter par procuration- au gré de leurs différentes missions dans le Caucase, en Afghanistan, en Irak et ailleurs, doute et espère avec elle, parachuté au cœur de conflits qui ont façonné la carte du monde actuel et dont elle révèle, de l’intérieur, des aspects peu connus.

15 € / 192 pages / Parution : 2 septembre 2020 / ISBN 978-2-8289-1856-9

Loin-Confins, Marie-Sabine Roger

Voyage au pays de la folie et de l’amour filial, un roman émouvant et poétique

Tanah connaît parfaitement le royaume de son père, Agapito 1er, le souverain déchu de Loin-Confins, et part s’y promener avec lui dès qu’elle rentre de l’école.

Tanah a neuf ans, ses six frères sont tous beaucoup plus âgés, de vingt-deux à dix-huit ans, un monde à cet âge, et elle ressent bien peu d’affinités avec ces grands garçons qui ont déserté le foyer depuis longtemps.

Alors chaque jour, c’est avec lui qu’elle part en voyage dans ce domaine intérieur qui n’appartient qu’à eux. Au grand dam de la mère qui impuissante continue à faire tourner la maison, vaisselle, lits bien faits, linge propre, repas pour tous, pour elle la vie s’écoule triste et monotone. Elle est solaire et bien trop colorée cette mère si différente qui chaque jour pendant de longues heures au téléphone confie son exaspération à qui veut bien l’entendre.

Jusqu’au jour où le monde de Tanah s’écroule, aussi violemment que lorsque le père Noël s’est effacé, quand elle comprend où la mène le voyage inachevé de François Mollet Agapito 1er, en plein cœur de cet Océan Frénétique, dans cette autre réalité qui n’appartient qu’à lui, et accessoirement à elle puisqu’elle a accepté d’y croire et de l’y accompagner.

Si son frère lui a dit de partir dès qu’elle serait assez grande, si sa mère se plaint chaque jour, si même les amis du café du coin déblatèrent sur François le pathétique, rien pourtant ne l’avait préparée à ça. À la folie du père et à son mal-être qui en font un handicapé à la charge de sa mère, celle qui s’épuise chaque jour à leur faire mener un semblant de vie normale, qui use toute ses réserves d’amour et se trouve incapable d’en donner à sa fille, de lui montrer un tant soit peu d’attention, cette mère qu’elle abhorre et qu’elle mettra bien du temps à comprendre.

Un étrange roman sur l’amour filial, mais aussi sur le couple, la maladie, sur la relation entre la mère et sa fille, entre le père et sa fille, et sur la fratrie. Roman qui évoque la complexité des sentiments, notre façon de les monter ou de les cacher. Il est vrai qu’au fil des années dans une famille aucun des enfants n’aura vécu la même relation avec ses parents, le temps passe et les vies avancent, changent, les gens évoluent et leur relation à l’autre aussi, forcement. La relation est forte entre le père et sa fille, elle saura perdurer même au plus fort de la maladie. Par delà les années, un lien indéfectible les unis, car eux seuls connaissent le royaume de Loin-Confins. Jolie façon de parler de la maladie, de la folie, et de la fin de vie. Avec élégance et douceur.

Ils sont étranges ces mondes parallèles. Comme dans Avant la longue flamme rouge, de Guillaume Sire, le héros survit au pire grâce à son monde intérieur, ce royaume préservé qui n’appartient qu’à lui ou à ceux qui le comprennent et en qui il a entièrement confiance.

Catalogue éditeur : éditions Le Rouergue

Il y a longtemps de cela, bien avant d’être la femme libre qu’elle est devenue, Tanah se souvient avoir été l’enfant d’un roi, la fille du souverain déchu et exilé d’un éblouissant archipel, Loin-Confins, dans les immensités bleues de l’océan Frénétique. Et comme tous ceux qui ont une île en eux, elle est capable de refaire le voyage vers l’année de ses neuf ans, lorsque tout bascula, et d’y retrouver son père. Il lui a transmis les semences du rêve mais c’est auprès de lui qu’elle a aussi appris la force destructrice des songes. 
Dans ce beau et grave roman qui joue amoureusement avec les mots et les géographies, Marie-Sabine Roger revient à ce combat perdu qu’on nomme l’enfance et nous raconte l’attachement sans bornes d’une petite fille pour un père qui n’était pas comme les autres.

Août 2020 / 208 pages / 18,00 € / ISBN : 978-2-8126-2074-4

Les ecchymoses invisibles

Dans un huis-clos étouffant et réaliste, la relation délétère d’un couple au bord de la rupture

Dans le couple que forment Corinne et Michel, il y a longtemps que l’équilibre est rompu. Michel est commissaire de police. C’est un bel homme qui a une certaine prestance et qui semble très sûr de lui. Il régit tout dans le foyer, même les courses que sa femme devra faire dans la journée, en suivant scrupuleusement ses instructions, et uniquement avec l’argent qu’il voudra bien lui donner. Un peu comme dans les années 60, et que les femmes n’avaient pas encore de compte en banque…

Mais ce jour-là, Corinne a failli…. Elle sait qu’elle doit parler à Michel, mais rien ne vient, elle s’évade dans sa bulle de silence. La tension monte… Emma Dubois démontre toute sa sensibilité lorsqu’elle nous dévoile les émotions et la terreur de Corinne qui se raccroche à ses souvenirs d’avant, leur rencontre, ses filles, ses espoirs vains de voir changer celui qui est devenu aujourd’hui son bourreau, de fuir son emprise.

Lorsque Corinne flanche ou se rebelle, le beau Michel la recadre, ce grand manipulateur fait jouer toutes les cordes de son arc, celle de l’amour fou qu’il lui porte, celle qui lui démontre à quel point elle est seule, abandonnée de tous, famille comme amis, incapable, perdue sans lui, de l’abandon impossible car il ne se laissera pas déposséder de celle qui est son objet. Et la tension va crescendo…

Et nous, spectateurs de ce huis-clos oppressant, nous assistons à cette lutte que doit mener cette femme soumise, anéantie, incapable de la moindre initiative, attendant les mots qui vont la blesser, les coups peut-être, de cet homme à la violence plus verbale que physique mais tout aussi dévastatrice, de ce pervers narcissique, qui la manipule depuis tant d’années. Deux rôles magistralement joués par l’un comme par l’autre, on s’imagine spectateur immobile dans la maison de tant de ces femmes qui chaque année meurent sous les coups de leurs conjoints. Ces femmes à terre, isolées, terrassées, incapables de réagir face à l’inadmissible.

Mais que cette pièce est forte, avec ces dialogues à la fois réalistes et violents, tant par le silence, la soumission, que par la douleur qu’ils impliquent. Car les violences conjugales sont bien souvent invisibles, et anéantissent aussi fort et aussi durablement qu’un ko,Même si on ne peut qu’imaginer la réalité de ces dialogues et de ces relations, les ravages que peuvent causer les violences intra familiales sont d’un tel réalisme que l’on est sonné à la sortie du théâtre.

Emma Dubois et Eric Moscardo mettent un tel vécu et une telle intériorité à jouer leurs rôles que même à la fin du spectacle on les sent encore entièrement dans leurs personnages, l’un avec une forme de dureté dans le regard, l’autre avec cette émotion, cette soif d’un salut qui pourrait venir d’on ne sait où.

Une pièce remarquable dont on ne sort pas indemne, qui démontre une fois de plus combien les apparence peuvent être trompeuses, et qui peut permettre à chacun d’être attentif et d’en porter le témoignage autour de soi.

L’auteur de la pièce nous a parlé de sa rencontre avec Florence Plazer, une ancienne collègue mais surtout ancienne victime qui est aujourd’hui totalement investie dans la lutte contre les violence conjugales. On comprend mieux alors pourquoi cette pièce nous marque tant, par son grand réalisme.

Texte et mise en scène Djamel Saïbi
Artistes : Emma Dubois, Eric Moscardo

En 2019, 146 femmes ont été tuées en France par leur conjoint ou ex-compagnon

Durée : 70 minutes soit 01h10
Quand : samedi à 18h45 jusqu’au 19 décembre 2020
: Théo Théâtre 20 rue Théodore Deck 75015 Paris
Réservation : Billet réduc

La discrétion, Faïza Guène

Une famille, deux cultures, un roman universel contemporain

De Faïza Guène, j’avais lu et apprécié Un homme ça ne pleure pas qui évoquait déjà l’émigration algérienne en France. Dans La discrétion, l’écriture a mûri, la légèreté s’est envolée, le lecteur part à la rencontre de Yamina, et de différents membres de sa famille.

Yamina est née en 1949 dans l’Algérie colonisée, dans la province de Msirda Fouaga. Famine, sécheresse, fragilité des récoltes et dureté de la vie sont le lot quotidien de ses parents, dans ce pays soumis aux affres de la guerre. De son enfance, Yamina retient les années d’école, le bonheur d’apprendre, puis la retour à la maison, seule fille de la fratrie elle doit aider la mère et abandonner cartable et cahiers. Ce sera plus tard la fuite vers le Maroc, puis l’exil vers la France avec Brahim, ce mari plus âgé qu’on lui a choisi.

Yamina déborde d’amour pour les siens, vit discrètement, accepte son sort et celui imposé aux émigrés, jamais vraiment acceptés dans ce pays qui pourtant devient aussi le leur, même si la génération d’après née sur le sol français est toujours une génération d’étrangers. Yamina et Brahim ont eu des filles et Omar, le fils chéri. Des années plus tard, Omar est taxi Uber. Pas facile de gagner sa vie, même quand on est issu d’une famille qui a toujours eu du travail, où l’on a toujours mangé à sa faim et que l’on a fait des études.

Le mariage de l’aînée est un échec retentissant et inacceptable pour les parents. Et quand leur plus jeune fille décide de quitter le domicile familial sans être mariée c’est totalement incompréhensible pour ces parents aux traditions encore fortement ancrées, malgré une vie passée en région parisienne.

Le roman alterne les récits de plusieurs époques et différents personnages, montrant ces disparités familiales, ceux qui suivent encore la tradition, ceux qui essaient de s’en libérer, le divorce comme un fléau pour les femmes, mais pas pour les hommes, la place des filles, à la maison, les études, les mariages arrangés, des règles que tous appliquent avec plus ou moins de rigueur, en pensant faire au mieux pour le bonheur de tous. Toujours présent également l’amour des parents pour leurs enfants, et l’amour filial et le respect qui empêchent parfois un enfant de vivre pleinement sa vie. Enfin, ce cruel dilemme des enfants de la deuxième génération qui ne trouvent leur place ni dans le pays d’origine de leurs parents, ni dans leur pays de naissance. Jusqu’à quand ? Combien faudra-t-il de générations avant que chacun accepte l’autre pour ce qu’il est, et arrête de voir uniquement d’où il vient.

L’écriture est précise, sans fioriture, elle décrit sans jugement, sans partis pris, sans rancune. Elle donne l’exacte dimension des sentiments de Yamina, son amour pour ses enfants, leur réussite, les souffrances de l’enfance, les regrets, mais aussi un bonheur simple enfin accessible.

Catalogue éditeur : Plon

« Ses enfants, eux, ils savent qui elle est, et ils exigent que le monde entier le sache aussi »

Yamina est née dans un cri. À Msirda, en Algérie colonisée. À peine adolescente, elle a brandi le drapeau de la Liberté.
Quarante ans plus tard, à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n’est-ce pas une autre façon de résister ?
Mais la colère, même réprimée, se transmet l’air de rien.

Née en 1985, Faïza Guène est romancière et scénariste. Kiffe kiffe demain, traduit en vingt-six langues, la fait connaître à l’âge de dix-neuf ans.
Dans La Discrétion, elle rassemble les fragments d’une histoire intime qui vient bouleverser le roman national.

Parution : 27/08/2020 / EAN : 9782259282444 / Nombre de pages : 256

Elles m’attendaient, Tom Noti

L’amour, ses fulgurances, son absence, un roman émouvant et lumineux à découvrir absolument

Quand Max rencontre Halley, c’est l’amour fou, immédiat, salvateur. La vie, malgré les blessures inavouées de l’enfance, prend le dessus. Halley a trouvé l’homme de sa vie, Max se perd dans son regard.

Max a tant souffert jeune que la vie et le bonheur lui font peur, peur de revivre l’absence, la déchirure, ou cette autre fêlure qu’il cache tout au fond de lui.
Mais elle est solaire sa comète et la vie avec elle est scintillante comme les étoiles dans un ciel d’été. Puis vient le mariage, la vie à deux, le bonheur et cette inquiétude lancinante, la crainte que tout cela s’arrête. Le jour où bébé s’annonce, malgré ses craintes, Max se donne à fond pour l’accueillir au mieux, heures supplémentaires, décoration de l’appartement, rien n’est trop beau pour la petite merveille.

Quand arrive sa petite Rosie, il l’aime d’amour, un amour fou, exclusif, dévastateur qu’il laisse prendre toute la place. Un amour qui l’angoisse tant il a peur de la perdre. Il ne conçoit pas de passer une minute sans être auprès de Rosie. Mais il faut travailler toujours plus pour procurer à ses deux princesses confort et sécurité.
Peu à peu, Max se met en danger, en fait trop, jusqu’au jour où survient un accident… Et sa vie change irrémédiablement. Les heures sombres de l’enfance reprennent le dessus, rien, ni son étoile ni sa comète ne pourront aider Max à vivre… perdu dans les vapeurs d’alcool, il se laisse peu à peu submerger par les démons de son enfance.

L’auteur nous entraîne dans cette famille où l’amour est si fort, si exclusif et où pourtant le bonheur semble si compliqué à accepter. Ni les démons de l’enfance, ni les souffrances, ni tous ces secrets gardés au fond de lui comme des blessures innommables ne seront jamais éclipsés par le bonheur du présent… Les année passent, et les personnages évoluent dans cet amour qui se refuse mais qui sait prendre toute sa place.

L’écriture est belle, douce, poétique et lumineuse. Les personnages sont tellement attachants, humains, entiers. L’auteur réussi à nous faire traverser des vies en quelques dizaines de pages, c’est fluide, émouvant, parfois sombre et si souvent lumineux. On a envie de prendre ses personnages dans nos bras pour leur permettre d’avancer autrement, tant on a l’impression de les connaître, tant on aimerait pouvoir les aider à vivre heureux. Une très belle lecture bien plus poétique que larmoyante, positive et sensible.

Catalogue éditeur : La Trace

Deux personnes s’aiment et leurs solitudes s’aimantent. Cela ressemble à une historie d’amour simple et lumineuse, mais c’est sans compter sur les ombres de Max cache derrière ses silences…

ISBN : 979-10-97515-17-1 prix 18,00€ parution 28/02/2019

Nicolas de Staël, la fureur de peindre

On ne peint jamais ce qu’on voit ou croit voir, on peint à mille vibration le coup reçu, à recevoir

Nicolas de Staël La fureur de peindre (© Pascal Gely)

Ils sont trois sur la scène du Lucernaire, au milieu de draps tendus comme les toiles de l’artiste. Un acteur, et deux musiciens qui improvisent un accompagnement musical chaque soir. Ils font revivre le temps d’un spectacle le talent, les émotions, les interrogations et la vie de Nicolas de Staël. Sur les toiles, des projections de certaines œuvres nous rappellent la fulgurance de sa créativité, les formes qui se dissolvent pour n’être plus que tonalités, aplats de couleurs, alternance entre l’éclat de tons chauds et de couleurs intenses et la mélancolie douce et froide de gris et de noirs.

Un peu plus d’une heure pour entrer dans l’univers de l’artiste, pour mieux comprendre son œuvre à travers les lettres qu’il a envoyées de 1943 à 1955 à ses amis, en particulier à René Char, mais aussi à Jeanne, à sa femme, à Paul Rosenberg, son galeriste new-yorkais, etc. Assez pour apprécier la qualité et la force de cette correspondance abondante, mélancolique parfois, passionnée et sincère, souvent poétique, jamais amère même dans l’adversité.

Les textes alternent les moments heureux avec ceux où le manque d’argent se fait sentir au point de demander de l’aide, la rencontre avec Jeannine sa compagne artiste comme lui puis le décès de cette dernière, la rencontre avec sa femme, puis avec Jeanne dont il tombe éperdument amoureux, enfin la réussite qui exacerbe ses questionnements sur la qualité de sa création et le plonge dans le doute et la dépression.

Les mots de Staël pour décrire sa peinture, ou celle de Vélasquez et des artistes qu’il admire au musée du Prado sont un émerveillement et une ouverture pour mieux appréhender son œuvre. Nicolas de Staël aura peint en quelques années des centaines de toiles, des nus, des marines, des paysages, des ciels et des nuages aux couleurs sans cesse réinventées…

Le temps passe trop vite, l’accompagnement musical donne une densité et une force aux textes et aux moments de sa vie ainsi abordés. L’acteur n’essaie pas d’être Nicolas de Staël, mais d’une certaine façon, à travers ses mots, il incarne cette créativité et cette recherche de perfection qui habitent cet artiste si singulier.

Ce qu’en dit le Lucernaire :

D’après lettres 1926-1955 de Nicolas de Staël (éditions le bruit du temps) et René Char, Nicolas de Staël, correspondances 1951-1954 (éditions des Busclats, © éditions des busclats pour René Char)

Adaptation et mise en scène Bruno Abraham-Kremer et Corine Juresco
Avec Bruno Abraham-Kremer (comédien) Hubertus Biermann (jeu et contrebasse) jean-baptiste Favory (électroacoustique)

À l’écoute des lettres de Nicolas de Staël, on est saisi de stupeur et d’émotion. Éblouis, on pénètre comme par effraction dans son atelier, au cœur de sa création, dans son monde de ciels et d’eau, de matières incandescentes… mais aussi dans l’intimité de sa vie, de ses amitiés, dont celle du grand René Char, de ses passions amoureuses. Le spectacle est une tentative de transmettre ce cadeau à tous : par la performance d’un trio d’acteur et de musiciens, faire renaître la vibration intérieure de l’artiste, sa poésie, la fulgurance de sa parole et « l’intensité de sa frappe » sur la toile blanche.

À propos de Nicolas de Staël

Je sais que ma vie sera un continuel voyage sur une mer incertaine …

Nicolas de Staël (Von Holstein) naît le 5 janvier 1914 à Saint-Pétersbourg, dans une famille aristocratique russe. En octobre 17, ils sont contraints de fuir la Révolution. Sur la route de l’exil, Nicolas perd successivement son père et sa mère, et en 1922, il est recueilli avec ses sœurs à Bruxelles par un couple russe, les Fricero. En 1933, il suit les cours de l’Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles.
En 1938, lors d’un voyage au Maroc, il rencontre la peintre Jeannine Guillou qui devient sa compagne et aura une immense influence sur lui. Le 22 février 42, Jeannine donne naissance à leur fille Anne.
En 1943, la famille retourne à Paris. Jeanne Bucher achète des dessins à Nicolas et prête un logement à la famille. Georges Braque manifeste sa sincère admiration pour le jeune peintre, et ils noueront des liens d’amitié très étroits. Ce sont des années marquées par la faim et les privations. Jeannine meurt en 1946. Peu de temps après, il épouse Françoise Chapouton dont il aura 3 enfants.
En 1949, le Musée national d’art moderne de Paris acquiert Compositions, il exige d’être accroché en haut de l’escalier pour être écarté du groupe des abstraits. En 1951, René Char, lui confie l’illustration de son livre Poèmes. Ce sera le début d’une amitié féconde.
À partir de l’année 1952, riche en création (plus de 240 tableaux), il expose en Angleterre, à Paris et aussi à New York, où il connaît un grand succès. L’exposition du 8 février 54 chez Paul Rosenberg se révèle un très grand succès commercial.
En 1954, il s’installe à Antibes, où vit Jeanne Polge, une amie de Char, mariée, dont il tombe éperdument amoureux. Malgré l’intérêt grandissant autour de son œuvre, Nicolas de Staël se suicide en se jetant du haut de son atelier à Antibes le 16 mars 1955. Il a 41 ans et laisse inachevée sa plus grande toile Le Grand Concert.

Nicolas de Staël réalise au cours d’une carrière fulgurante, entre 1942 et 1955, l’une des productions artistiques les plus libres et reconnues de l’après-guerre, dépassant l’opposition apparente entre abstraction et figuration. L’œuvre de Staël s’inscrit comme un événement unique dans la peinture du XXe siècle

Quand : du 30 septembre au 15 novembre 2020 du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 16h
 : théâtre du Lucernaire 53, rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris

My Absolute Darling, Gabriel Tallent

Turtle, l’inoubliable héroïne d’un roman noir, très noir

Déjà lu lors de sa sortie sur ma liseuse, j’ai eu envie de découvrir à nouveau ce texte puissant, véritable roman d’apprentissage au pays de la violence intrafamiliale, dans cette version proposée par Audiolib et lue par Marie Bouvet.

Julia Alveston est élevée par son père Martin et son grand-père depuis la disparition de sa mère. Ils vivent en Californie, dans une maison isolée à l’écart de la ville. Trutle – que Martin appelle aussi Croquette, ou son Amour Absolu- apprend au contact de son père à survivre dans la forêt et sur des terres hostiles. Elle sait parfaitement manier les armes, les nettoyer, en prendre soin. Elle sait aussi profiter de la nature qui l’entoure pour se libérer de l’emprise de ce père toxique dont elle accepte avec terreur les égarements.

À l’école, tout est difficile pour cette gamine si peu sûre d’elle, et si certains professeurs tentent de l’aider, elle s’en méfie et rentre vite dans sa carapace protectrice. Il faut dire que Martin ne fait rien pour lui donner de l’assurance, lui qui tient tant à l’exclusivité de son Amour Absolu, sa Croquette sans qui il n’est rien et qu’il veut garder près de lui. Et si dans la ville on comprend sans doute un peu ce qu’il se passe, le silence et l’inaction semblent être le mot d’ordre pour une plus grande tranquillité de tous.

Pourtant Martin est aussi quelqu’un qui se pose des questions sur la vie, qui lit, pense, la philosophie l’intéresse, et c’est sans doute aussi cela qui le rend malgré tout humain. Mais l’émancipation de son Amour Absolu n’est pas une évidence, et Martin veille jalousement sur sa Croquette, celle qui lui appartient à jamais.

Jusqu’au jour où l’indomptable et sauvage Turtle croise la route de Jacob… Croquette est comme toute ado de son âge intriguée et intéressée par ce garçon qui la fascine et lui permet d’entrer dans le monde des vivants, ceux de l’école, des maison et des familles normales, de la vie, la vraie.

Le chemin vers la liberté sera long, difficile, violent et destructeur.

Quel roman, quel personnage… Si on a parfois du mal à y croire, la violence du père manipulateur à l’extrême et cette relation incestueuse culpabilisante est contre-balancée par cet amour absolu qu’il porte à sa fille, par ces échanges d’amour et de passion entre père et fille qui lui rendent une part d’humanité et empêchent sans doute le lecteur de le détester. La force de cette gamine, ses pensées, ses doutes, ses espoirs, sa grande fragilité aussi et ses désillusions en font un personnage hors norme et terriblement attachant. La relation ambiguë avec le père, la découverte de ce qui est mal ou bien, la font malgré tout avancer sur le chemin d’une forme de liberté durement gagnée.

L’auteur a mis plusieurs années pour écrire son roman, qui est certainement une œuvre bien singulière où le mal absolu côtoie l’amour le plus exclusif. L’atmosphère est angoissante et la violence indicible est omniprésente. La place de la nature, son importance, ce survivalisme qui impose à Turtle de savoir se défendre, seule, la violence, le mal, sont particulièrement bien restitués. Le lecteur vibre avec Turtle qui doute, aime, craint, espère et pleure enfin.

J’ai vraiment apprécié cette version audio, le fait de devoir faire des pauses permet de mieux accepter le climat de terreur et de violence qui transpire à chaque page. Et surtout, la voix de Marie Bouvet donne vie à Turtle, à ses émotions, ses doutes, sa force. Les autres personnages prennent vie, grâce à l’interprétation de cette lectrice que j’aimerai vraiment retrouver tant j’ai aimé sa lecture.

Catalogue éditeur : Gallmeister et Audiolib

À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.

Traduit par Laura Derajinski
Le livre audio est récompensé du Prix Audiolib 2019
Gallmeister ISBN 978-2-35178-168-5 / Parution le 01/03/2018 / 464 pages / 24,40 euros
Audiolib Prix : 25.90 € / Livre audio 2CD MP3 / EAN : 9782367627632

L’empereur des boulevards Ou l’Incroyable destin de Georges Feydeau

La compagnie Les Joyeux de La Couronne au théâtre Montmartre Galabru

Mais quel bonheur de retrouver les salles de théâtre !

Une compagnie à l’imagination foisonnante, sept acteurs pour vingt-six rôles admirablement joués, un décor qui place le spectateur dans chaque situation, et des costumes qui nous transportent à la belle époque de monsieur George Feydeau.

George Feydeau (1862 – 1921) a quitté la scène il y a bientôt 100 ans. Forcément, tout un chacun connaît ses pièces ou a entendu parler de l’auteur de Vaudevilles dont le succès ne se désavoue pas. Son répertoire est toujours joué cent ans après. Mais qui connaît sa vie, qui peut le placer dans l’histoire et dans son temps ? Voilà qui est chose faite grâce à l’écriture et à la mise en scène d’Olivier Schmidt.

Le rythme est soutenu, le french cancan est endiablé, les auteurs et acteurs qui incarnent les bourgeois et les célébrités de la belle époque se succèdent auprès de L’empereur des boulevards. On y découvre les succès, les bonheurs, la mariage, mais aussi le divorce et la rupture douloureuse, les nuit chez Maxim’s ou Chabanais, les rencontres multiples et tumultueuses, la maladie et la décadence d’une vie mouvementée et bien trop courte. Si Feydeau meurt jeune, à 58 ans, son œuvre continue de nous enchanter car finalement il n’y a rien de plus intemporel que les turpitudes des trios mari, femme, amant ou maîtresse.

Une réussite et l’assurance de passer une excellente soirée. Ne boudez pas votre plaisir, le temps passe bien trop vite.

Écriture, mise en scène, scénographie : Olivier Schmidt
Chorégraphies : Séverine Wolff
Musique originale : Justine Verdier

Georges Feydeau : Julien Hammer ou Alexis de Chasteigner
Marie-Anne : Alexandra Magin ou Chloé Groussard
Madame Feydeau Mère, Sarah Bernhardt, Yvonne Printemps : Séverine Wolff
Hetty : Thibaut Marion ou Olivier Schmidt
Raimu, un officier : Kevin Maille
Sacha Guitry, Labiche : Léonard Courbier ou Fabien Roux ou Mathias-Léonard Lang
Saint-Germain : Kevin Maille
Fouquier, André, Étienne, Émile, Elias, Saint-Galmier : Lucas Lecointe ou Fabien Roux
Soeur de Feydeau : Alexandra Magin ou Chloé Groussard

N’oubliez pas de réserver sur billet réduc, dans le respect des mesures sanitaires, avec masque et distanciation indispensables pour la sécurité de tous.

Quand : vendredi (21h30) et dimanche (18h30) jusqu’au 20 décembre 2020
: Théâtre Montmartre Galabru 4 rue de l’ Armée d’Orient 75018 Paris

La cuillère, Dany Héricourt

à la recherche du père, une quête initiatique loufoque et sensible

La famille de Seren gère l’hôtel des Craves au Pays de Galles. Ses grands-parents, sa mère, ses demi-frères et Peter son père, chacun y a son utilité et ses fonctions. Tout semble aller au mieux jusqu’au décès soudain du père dont la dernière phrase restera à jamais « Je file indubitablement vers l’âge où l’on dort en chaussettes ».

Dans la chambre où repose le défunt, le moment de sidération passé, Seren est obnubilée par une cuillère d’argent posée sur sa table de nuit. D’où vient cet objet brillant, ciselé, inconnu ?

Seren se rêve artiste, qu’à cela ne tienne, elle dessine sans fin ladite cuillère, puis décide de découvrir sa provenance. La question devient rapidement obsessionnelle, Seren n’a qu’un issue, tenter d’en trouver l’origine pour déchiffrer cette énigme qui la perturbe. Il semble bien qu’elle doive pour cela traverser la manche, car l’argenterie, les gravures, les dessins sont caractéristiques d’une époque et typiques des possessions de la bourgeoisie française.

Seren embarque le temps d’un été dans la Volvo de son père. Les fesses posées sur les sièges usés de sa vieille voiture, elle part jusque dans le Morvan, puis en Bourgogne, à sa rencontre… Une fuite pour se retrouver, pour accepter la perte d’un père, le chagrin de l’absence ?

Car c’est bien son père qu’elle va tenter de comprendre et sans doute de mieux connaître, à travers cette quête aussi loufoque qu’indispensable. De château en château, de rencontre en déception, d’espoir en surprise, la joie mais aussi le deuil sont peut-être au bout du chemin.

Forte d’une double culture, d’un humour et d’une plume aussi divertissante qu’émouvante, Dany Héricourt nous fait aimer cette jeune femme partie à la recherche du père. Un roman bien plus profond qu’il n’y paraît de prime abord, une lecture réjouissante, originale et émouvante.

Dany Héricourt, les Correspondances de Manosque

Catalogue éditeur : Liana Levi

L’objet brillant est sagement posé sur la table de nuit. Seren devrait prêter attention à son père, étendu sous le drap: sa mort vient de les surprendre tous, elle et ses frères, sa mère et ses grands-parents, mais c’est la cuillère en argent ciselée qui la retient: elle ne l’a jamais vue dans la vaisselle de l’hôtel que gère sa famille au Pays de Galles. À l’aube de ses dix-huit ans, la jeune fille pourrait sombrer, mais les circonstances aiguisent sa curiosité. L’énigme que recèle l’objet, avec son inscription incisée, la transporte. Elle se met à dessiner passionnément (la cuillère) et à observer toute chose de son regard décalé. Un premier indice sur sa provenance la décide à traverser la Manche, à débarquer en France et, au volant de la Volvo paternelle, à rouler. La cuillère pour boussole.
Beaucoup d’égarement, une bonne dose d’autodérision et un soupçon de folie l’aideront, dans son road-trip loufoque, à se confronter à ce peuple étrange qui confond Gallois et Gaulois, avant de découvrir en Bourgogne un château chargé d’histoire(s).

Date de parution : 27 août 2020 / 240 pages / ISBN : 9791034903146 Prix : 19,00 € / Version numérique prix : 14,99 € ISBN ePub : 9791034903153