Toutes les histoires d’amour du monde, Baptiste Beaulieu

Un roman plein d’émotion, de tendresse et d’amour.…

Baptiste Beaulieu est un médecin qui soigne autant les âmes que les corps… avec ce roman, il nous fait pénétrer l’intimité de sa famille.
La relation entre Jean, le narrateur, et Denis, son père, est difficile depuis une discussion entre les deux hommes… Pourtant, un jour Denis vient trouver son fils. Il est dépité, affolé, déçu. Au décès de Moïse, le grand-père, il a découvert au fond d’une vieille malle un secret trop lourd pour lui… Denis cherche refuge et soutien auprès de Jean, lui expose ses découvertes et sa stupéfaction, son incompréhension et son chagrin profond en découvrant cet homme qu’il ne reconnait pas, ce père si peu aimant, si peu enclin aux gestes d’affection.

Car Moïse le taiseux a caché un lourd secret pendant une vie entière… Moïse est un homme du nord, né à Fourmies en 1910, il perd son propre père à la guerre. Marié un peu trop jeune, il est amoureux fou de Hennie, une jeune allemande qui passe ses étés au village. Alors qu’il est détenu en Allemagne comme PG (Prisonnier de guerre), il retrouve Hennie à Cologne. Après la guerre, il rentre en France…

Chaque 3 avril depuis 1960, Moise écrit une lettre à une mystérieuse femme qu’il nomme affectueusement sa petite Anne-Lise. Dans ses lettres, il reprend le fil de sa propre histoire, de sa vie, depuis sa naissance et jusqu’à la veille de sa mort. Cet homme qui a traversé la guerre sait que ses jours sont comptés et que jamais il ne reverra sa petite souris, sa Lisette. Il se raconte, il explore les méandres de sa mémoire, de son cœur, de ses sentiments.

Alors commence pour Jean la retranscription des lettres découvertes dans le grenier avec les quelques souvenirs auxquels tenait ce grand-père:des lettres, une boite en fer blanc, une photo, une bible… Et peu à peu l’histoire de Moïse se dévoile, ponctuée d’incursions dans le présent, quand l’auteur évoque son travail de recherche, ses rencontres, sa relation avec son propre père, sa découverte de ce grand-père si méconnu, si peu connu, si mal connu…

A la fois catharsis pour Denis, qui à travers ces mots, ces pages, ce vécu, peut enfin entrevoir ce qu’ont été cette vie, ces amours, ces aspirations qu’il n’a jamais décelés dans les regards, les gestes ou les sentiments de son père, et traitement pour le fils qui aide son père et s’en rapproche, tant qu’il est encore temps… Alors même les mots de Hennie, arrivés de si loin, sont comme un cataplasme sur un cœur souffrant, sur des émotions,des sentiments qui ne savent pas s’exprimer mais qui pourtant sont bien présents.

C’est un beau roman, c’est une belle… et triste histoire. Et cette recherche n’a toujours pas abouti pour retrouver cette petite souris…Alors toi, lecteur, ici, là, ou là-bas, par-delà les océans, si tu connais cette Anne-Lise Schmidt, à Cologne, aux États-Unis, ou ailleurs sur terre, contacte vite Baptiste Beaulieu ! Toutes les histoires d’amour du monde, un livre qui fait du bien, à ne pas manquer !

Roman lu dans le cadre de ma participation au Jury du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2020

Catalogue éditeur : Mazarine et Le Livre de Poche

Lorsqu’il découvre dans une vieille malle trois carnets renfermant des lettres d’amour, le père de Jean sombre dans une profonde mélancolie.

Jean, lui, tombe des nues : Moïse, son grand-père, y raconte toute l’histoire de sa vie. Plus incroyable encore, Moïse adresse son récit à une inconnue : Anne-Lise Schmidt.
Qui est cette femme ? Et surtout qui était-elle pour Moïse ? Comment quelqu’un de si chaleureux et sensible dans ses lettres a-t-il pu devenir cet homme triste et distant que père et fils ont toujours connu ?
Naviguant entre les grands drames du XXe siècle et des histoires d’amour d’aujourd’hui glanées dans une tentative éperdue de faire passer un message à son père, Jean devra percer le lourd secret d’un homme et lever le voile sur un mystère qui va chambouler toute une famille…

Romancier et médecin, Baptiste Beaulieu est l’auteur de plusieurs best-sellers, Alors voilà : les 1001 vies des Urgences (prix France Culture « Lire dans le Noir »),  Alors vous ne serez plus jamais triste (Prix Méditerranée des lycéens 2016),  La Ballade de l’enfant gris (Grand Prix de l’Académie française de Pharmacie). Son blog Alors Voilà compte plus de8 millions de visiteurs. Il est également chroniqueur chez Grand bien vous fasse, sur France Inter.

Parution : 17/10/2018 / EAN : 9782863744475 / Pages : 480 / Format : 138 x 215 mm

Le Livre de Poche 448 pages /Date de parution: 29/01/2020 / EAN : 9782253240785 / Prix : 8,40€

Et si c’était lui ? Jean-Loup Felicioli

Pourquoi on aime ce conte de Noël tellement humain qui invite au partage.

Alors que toute la famille est en balade en direction du parc, sous la neige quel plaisir de pouvoir faire bonhomme de neige et bataille de boules, le chien de la famille trouve un homme allongé sur le sol, seulement protégé par une mine couverture bleue…

Vite, les secours, l’hôpital… et voilà une petite fille qui se pose des questions, pourquoi cet homme était-il là sous la neige, il n’a pas de maison ? Est-il est seul ? Abandonné ?

Après quelques négociations, la petite fille réussi à convaincre ses parents d’aller le voir à l’hôpital… Elle a très envie de l‘inviter pour Noël, car il ne saurait passer les fêtes seul n’est-ce pas ? Mais cet homme-là est bien mystérieux, et le soir de Noël il a tant de travail…

Voilà une jolie histoire, comme un conte magique où malgré le thème difficile des sans-abris abordé par l’auteur avec infiniment de finesse, l’humanité et la bonté dont savent faire preuve naturellement les enfants et la magie de Noël opèrent une fois de plus des miracles. Le décor et les couleurs un peu surannés sont assez jolis et de grandes illustrations pleine page en format paysages donnent toute sa splendeur au graphisme.

💙💙💙💙

Catalogue éditeur : Syros

Cette nuit, il a neigé. Tout est blanc et calme sur le chemin qui mène au parc. Chloé et son chien Zorro découvrent, derrière un banc,un vieux monsieur endormi sous une couverture bleue… Qui peut-il bien être ?

Après le succès des films d’animation Une vie de chat et Phantom Boy, le somptueux premier album de Jean-Loup Felicioli.

Éditions Syros Jeunesse / Octobre 2018 / 48 pages / 15,95euros / Album Jeunesse dès 4 ans

Le chien rouge, Philippe Ségur

Quand la crise de la cinquantaine vous rattrape… avec Le chien rouge, Philippe Ségur propose une critique acerbe et sans concession de la société (de consommation) dans laquelle nous vivons.

Le chien rouge, c’est Peter Seurg, un homme qui a suivi les chemins qu’on a tracés pour lui, afin de  plaire à ses parents, à ce que la société attend de lui. Professeur d’université reconnu et apprécié, tant par ses pairs que par ses étudiants, écrivain, père de famille, quand son rêve aurait été d’être un artiste. Mais enfin, la vie d’artiste, ce n’est pas un avenir honorable, et puis, les artistes meurent tous jeunes, on le sait bien ! En tout cas c’est ce que sa mère lui répète depuis toujours.

Dans sa maison perdue dans les Pyrénées, avec cette jeune femme qui partage désormais sa vie, Peter essaie de se conformer à l’image que l’on attend de lui. Jusqu’au moment où cette société et ses règles lui pèsent tant qu’il décide de se libérer de tout, de s’affranchir de toutes les contraintes, sociales et politiques entre autre, de ces dictats que la société de consommation nous a imposé peu à peu, et auxquels nous nous laissons prendre. Meubles, objets, souvenirs, relations, tout est jeté, expulsé, brulé. Et Peter va désormais brûler sa vie par tous les bouts, tous les extrêmes, pour écrire et se réaliser enfin.

Mais se lâcher, se donner à fond dans la création, dans l’excès, tout abandonner pour écrire, boire, prendre drogues et psychotropes, est-ce la solution ? Est-ce réellement là que se trouve son idéal de vie ? Et s’il fallait fuir le monde dans lequel nous vivons pour se connaitre enfin, au risque de se perdre à jamais.

Nous suivons cet homme, d’abord décrit par son voisin, qui l’a regardé vivre de loin, puis par son manuscrit, nous découvrons son cheminement intérieur, sa libération, et son emprisonnement aussi, dans cette camisole chimique qu’il s’impose, puis qu’il subit, et dont enfin il se libère. Un roman étrange et assez envoutant dans ce qu’il nous place face à certaines de nos interrogations sur qu’avons-nous fait de nos vies, était-ce là réellement notre idéal, et si nous pouvions recommencer, etc…

💙💙💙

Catalogue éditeur : Buchet-Chastel

Poussé à bout par son métier et ses contemporains, Peter Seurg, qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit, pète un câble et craque. Le corps médical, qu’il consulte avec réticence, lui prescrit un formidable cocktail d’antidépresseurs, de somnifères et d’anxiolytiques. En quelques semaines, la personnalité de notre héros se modifie : il rompt avec son amie Neith, rejette sa vie bourgeoise et part s’installer dans les bois,seul dans sa tour d’ivoire.

Après plusieurs mois de ce régime, Peter, miraculeusement dégrisé, se réveille et découvre que son amour pour Neith est toujours intact. Elle, par contre, ne veut plus entendre parler de leur vie commune. Revenu à lui dans un environnement personnel dévasté, Peter se trouve alors confronté à une série de questions décisives…

Critique sans concession de notre société, Le Chien rouge dresse le portrait psychologique d’un homme épris d’idéal et victime de sa propre révolte. Roman de la maturité, hommage à l’art et la littérature, constat politique accablant, ce nouvel opus de Philippe Ségur est l’un des plus forts et des plus beaux qu’il ait écrit.

Date de parution : 23/08/2018 / Format : 14 x 20,5 cm, 240 p. / Prix : 17,00 EUR € / ISBN 9782283031308

L’hiver du mécontentement, Thomas B.Reverdy

Des grèves, d’immenses désillusions mais de l’espoir malgré tout… alors qu’il évoque l’Angleterre et la colère de la fin des années 70, L’hiver du mécontentement, de Thomas B. Reverdy est un roman très actuel qui fait écho à l’actualité.

L’hiver du mécontentement est une double référence historique, d’abord, c’est la première phrase de la pièce de Shakespeare, Richard III Now is the winter of our discontent Voici venir l’hiver de notre mécontentement –  ensuite, c’est ainsi que le journal The Sun a qualifié l’hiver 78/79, lors des grandes grèves qui ont fait chavirer l’Angleterre et vu l’arrivée au pouvoir de Margareth Thatcher.

Quel lien alors avec le personnage campé par Candice, dans le dernier roman de Thomas B. Reverdy ? Candice est une jeune femme de vingt ans, elle vit à Londres. Cet hiver-là, elle est coursier à vélo, à une époque où ce métier est balbutiant, mais cela lui permet de gagner de quoi vivre, et le soir elle répète au théâtre Warehouse avec une troupe exclusivement féminine. La jeune Candice va jouer le rôle-titre de Richard III, mais elle va surtout essayer peu à peu de comprendre les ressorts humains du personnage qu’elle incarne, puis ce qu’il se passe autour d’elle.

Si Candice à peu d’argent pour vivre, elle a cependant eu le courage de quitter une famille dans laquelle les stéréotypes se répètent de génération en génération, sa sœur a une vie à l’image de celle de sa mère, un mari pas facile et violent, ou un mari pas facile et maté, une vie triste à pleurer mais dont il faut savoir se contenter. Cela, Candice n’en a pas voulu. Elle rencontre un jeune musicien qui aurait pu lui plaire, si seulement elle avait osé l’aborder sans doute. Mais lui comme elle sont un peu paumés face aux changements sociétaux qui semblent inéluctables.

Tout au long de ses courses à vélo, l’auteur nous fait pénétrer dans le sillage de Candice dans Londres de cet hiver-là, celui où les poubelles s’entassent, où les transporteurs et même la Poste se mettent en grève, où même les coursiers ont parfois le courage de déverser quelques flyers sur leur passage, où le pays est bloqué dans l’attente d’un miracle. L’empire est sur le déclin, une nouveau monde va renaitre de ces cendres-là, c’est sûr !

Celui de la finance, celui des tensions du gouvernement, du pouvoir en place qui perd la face, du renouveau tant attendu, mais qui ne créera pas plus de justice pour autant. Ces années 78/79 ont vu de grandes grèves qui ont paralysé le pays, remis en cause un ordre plus ou moins établi, mais surtout vu arriver au pouvoir la Dame de fer, formée aux techniques balbutiantes du marketing et de la communication, celle qui a décidé qu’il n’y avait aucune alternative, si ce n’est le changement, et l’avènement d’un autre modèle de gouvernement appuyé par le capitalisme.

Chaque chapitre est introduit par un titre et le nom du groupe qui le chantait à l’époque, bravo à l’auteur, on imagine les heures de musique qu’il a fallu écouter pour s’imprégner des révoltes des musiciens de la fin des années 70 ! Et l’on y retrouve avec plaisir Pink Floyd, David Bowie, Marianne Faithfull, The Cure, The Clash ou The Sex Pistols pour ne citer qu’eux… car ils ont effectivement bercé mes années d’adolescence, et j’avoue que pour bon nombre d’autres noms, je ne les connaissais pas ! Sans parler des références à l’actualité de l’époque, tant en Grande Bretagne que dans le monde, donnant une dimension historique intéressante à son roman. Une fois de plus, j’ai apprécié l’écriture, fluide, rythmée, claire et concise comme je l’avais appréciée avec le roman précédent Il était une ville…dans lequel passait aussi une certaine Candice… Et cette capacité qu’à l’auteur à faire revivre une ville, Détroit comme Londres, dans les particularités afférentes à une époque précise, celle où tout bascule justement, celle où la crise engage les personnages mais également la ville dans un avenir où rien ne sera plus comme avant.

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L’hiver du mécontentement a reçu le Prix Interallié 2018.

Catalogue éditeur : Flammarion

L’Hiver du mécontentement, c’est ainsi que le journal le Sun qualifia l’hiver 1978-1979, où des grèves monstrueuses paralysèrent des mois durant la Grande-Bretagne. Voici venir l’hiver de notre mécontentement, ce sont aussi les premiers mots que prononce Richard III dans la pièce de Shakespeare. Ce… Lire la suite

Paru le 22/08/2018 / 224 pages / 136 x 211 mm / EAN : 9782081421127/ ISBN : 9782081421127

Le roi chocolat. Thierry Montoriol

Qui n’a pas souvenir d’avoir déjà bu un bon chocolat chaud, avec la si reconnaissable boite de Banania et son tirailleur sénégalais, Y’a bon Banania…

En ouvrant ce roman, je n’imaginais pas me régaler autant, non pas de ce breuvage revigorant et des réminiscences de mes goûters d’enfance, mais bien de l’aventure picaresque de Victor, inventeur français du Banania, journaliste, homme d’affaire, vert galant et polygame, mais tellement attachant !

Dans les années 1910, alors qu’il est envoyé au Mexique par son journal pour couvrir les évènements artistiques du continent sud-américain, Victor est pris dans le tourbillon de la révolution mexicaine. Il se réfugie dans un village indien et découvre les vertus d’un breuvage directement issu du dieu Quetzalcóatl, à base en particulier de cacao et de banane. Après quelques mésaventures, il est enfin de retour en France. Là, il va retrouver la recette de ce breuvage magique, la fabriquer de façon totalement artisanale puis la vendre dans tout le pays.

L’écriture de Thierry Montoriol est à elle seule un véritable régal, de mots, d’expressions, de finesse dans les descriptions à la fois des caractères et des situations. C’est alerte et enjoué, intelligent et documenté, sérieux et totalement rocambolesque en même temps. On se laisse embarquer dès les premières pages, à suivre les mésaventures et les errances de ce bon Victor, homme heureux, mari et amant comblé, journaliste, homme d’affaires bien trop naïf pour ce milieu de vauriens qui n’hésitent pas à plumer les plus faibles et candides, et l’on s’en rend vite compte, Victor est un candidat idéal.

De plus, l’époque dans laquelle évolue ce héros malgré lui est propice au romanesque, révolution sous les auspices de Pancho Vila et de Zapata au Mexique, espionnage, trafic d’armes, maitresses jalouses et amoureuses, première guerre mondiale en Europe, rien ne lui sera épargné, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Je ne vous en dit pas plus sur l’intrigue elle-même, mais je vous conseille de découvrir ce roman, vous devriez vous régaler vous aussi !

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Catalogue éditeur : Gaïa éditions

Victor, journaliste, part en Amérique latine en 1910 inaugurer un opéra. Mêlé à la révolution mexicaine et aux trafics d’armes, il trouve refuge auprès des derniers Aztèques. Horrifié par les sauterelles grillées ou iguanes farcis dont on croit l’honorer, il survit à l’aide d’un breuvage miraculeux à base de sucre, de banane et du cacao hérité du dieu Quetzalcóatl.
De retour à Paris, bravant une malédiction, il joue à l’alchimiste pour réinventer la recette sacrée et la faire découvrir à ses enfants, au voisinage, puis à la France entière, jusqu’aux tranchées de la Grande Guerre. Le Banania est né.

Écrit à partir des carnets de reportage de son inventeur, voici l’histoire vraie d’une aventure à peine croyable qui nous emmène à travers trois continents, deux civilisations et le Paris des Années folles.

ISBN : 978-2-84720-868-9 / 432 pages / 22 € / format 13×22 / Août 2018

Le mot d’Abel, Véronique Petit

Le mot d’Abel, c’est le mot qui détermine votre avenir, intime et personnel, il conditionne toute une vie.

Dans le monde d’Abel (un monde qui ressemble à aujourd’hui mais qui n’est pas aujourd’hui !) les adolescents reçoivent vers l’âge de 12 ans un mot qui leur est propre, intime, secret, il détermine en quelque sorte leur avenir, noir ou lumineux, en fonction du mot, en fonction aussi de ce qu’ils sauront en faire.

Abel est issu d’une fratrie de trois enfants, ses parents sont mort dans un accident, leur avion a explosé en vol. Depuis, les trois enfants sont élevés par leur tante. Abel n’a pas encore reçu son mot, alors il compte chaque jour, chaque semaine qui l’éloigne de l’âge moyen auquel les autres le reçoivent, faisant de lui un adolescent à part…

Un jour, dans la cour de l’école, il se passe un évènement terrible, totalement humiliant pour la jeune Clara… Quelqu’un a écrit son mot sur le mur de l’école. Mais un mot doit rester secret à jamais ! Et en plus, on ne peut pas dire que ce soit un mot dont on peut être fier, un de ces mots qui va vous porter toute une vie à faire des choses extraordinaires, à être quelqu’un de bien, non, au contraire, c’est un de ces mots qu’il vaut mieux taire, surtout quand on est aussi jolie et convoitée que Clara…

Vous l’aurez compris, à travers ce mot peut se dessiner un caractère, un avenir, l’avoir ou pas vous fait vous poser des questions métaphysiques, de ces questions que se posent tous les ados bien sûr, mais l’auteur a pris ce prétexte pour les aborder de façon détournée et intelligente.
Malgré une fin peut-être un peu abrupte, car il me semble qu’on attend quelques pages de plus, ou une suite, Le mot d’Abel est un roman qui devrait plaire aux ados à qui il est destiné.

Un matin, tu te réveilles et le mot est devenu une évidence. Il résonne dans ta tête, dans ton cœur. Il a pris possession de la moindre cellule de ton corps. Il fait désormais partie de toi, il est gravé en toi. Pour toujours.

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Catalogue éditeur : Rageot

Dans le monde d’Abel, rien n’est plus important que le mot révélé à chacun vers l’âge de 12 ans. Un mot personnel et intime qui conditionne souvent la vie entière. En retard de plusieurs mois, Abel vit dans l’angoisse d’hériter d’un mot dérisoire ou ridicule, ou pire, d’un mot noir… Un matin, il découvre le mot de Clara, la fille dont il est secrètement amoureux, tagué en lettres rouges sur le mur du collège ! Qui a pu commettre un tel crime ?

Ce roman a reçu le prix Gulli 2018

Véronique Petit est née en 1967 dans la Drôme et a grandi en Bourgogne. Son enfance a été baignée par les livres. Grâce à eux, elle a vécu très tôt mille vies différentes, et c’est en souvenir des sensations magiques des livres de son enfance qu’elle a commencé à écrire des romans pour enfants et adolescents.
Elle aime tout particulièrement les histoires dans lesquelles le fantastique vient pointer le bout de son nez dans une réalité trop bien rangée. Assistante sociale le jour, elle écrit surtout le soir, en mangeant du chocolat. Elle vit à Chalon-sur-Saône.

Parution : 28 février 2018 / 192 pages / Prix : 12.90 € / ISBN : 9782700256277

Bandidos, Marc Fernandez

Nous l’avions découvert en Espagne dans Mala Vida, puis suivi en Amérique du Sud dans Guerilla Social Club, Diego Martin, journaliste d’investigation est de retour à Buenos Aires cette fois avec Bandidos, cet opus qui vient clore la trilogie hispanisante de Marc Fernandez.

Alors qu’à Paris le corps d’une femme est retrouvé calciné et exécuté d’étrange façon, un rapprochement est fait entre la victime et l’assassinat en Amérique du sud 20 ans auparavant d’Alex Rodrigo, son frère. Alex, exécuté pour avoir pris la photo de trop, celle qu’il ne fallait pas montrer, ce qui prouve une fois de plus si c’était nécessaire que la vie d’un journaliste d’investigation ne vaut parfois pas bien cher sous certaines latitudes, tant hier qu’aujourd’hui d’ailleurs ! Rapidement il est évident qu’aucun hasard ni coup du sort n’est à chercher du côté de ces deux meurtres, mais bien au contraire il faut en étudier les similarités, les rapprocher, pour tenter de comprendre.

C’est ce que va s’empresser de faire notre journaliste animateur d’émission radiophonique, en allant sur place, même en sachant qu’il va y retrouver Isabel, celle qu’il évite depuis l’épilogue de Mala Vida. Alors que Diego vient d’arriver en Argentine, Rafael Roca, un de ses contacts qui connaissait également le frère assassiné, va être lui aussi violemment attaqué devant chez lui, puis disparaitre à son tour. C’était un ami de longue date d’Alex, avec cette disparition, le mystère s’épaissit et les ombres nauséabondes s’approchent, il se pourrait bien que la police en place, les autorités, et sans doute la mafia aient elles aussi des manières aux relents de dictature.

Diego, Isabel, Ana, et la police française tentent alors, malgré quelques bâtons dans les roues,  de résoudre cette énigme… pour le plus grand bonheur du lecteur qui se laisse prendre au piège du récit. Toujours bien étayés, les intrigues et les romans de Marc Fernandez nous donnent l’impression d’en savoir plus – ici avec le thème abordé de la liberté d’expression par exemple – car il a les mots pour dire et sous couvert de romanesque, on sent la véracité, la connaissance, le travail derrière le roman et sa trompeuse légèreté. Il me semble que l’on souhaiterait même le voir approfondir un peu plus encore la réalité historique, tant ce qu’il évoque nous intéresse …

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A retrouver également, mes avis sur les précédents romans de Marc Fernandez  Mala Vida, Guerilla Social Club ainsi que la rencontre lors de la parution de Mala Vida.
Et parce que l’Amérique du Sud est un vrai sujet, et l’Argentine et la dictature, une mine inépuisable de sujets de romans, lire aussi mes avis sur Aucune pierre ne brise la nuit, de Frédéric Couderc, ou encore Silencios, de Claudio Fava

Catalogue éditeur : Préludes

Le corps calciné d’une femme menottée, une balle dans la nuque, est retrouvé dans un parc de Madrid. Diego Martin, journaliste radio d’investigation, connait la victime, rencontrée vingt ans auparavant… En Argentine. Jeune reporter à l’époque, il avait couvert l’assassinat du frère de la victime : Alex Rodrigo, photographe pour un grand hebdomadaire, tué selon le même mode opératoire.
Un meurtre identique à des milliers de kilomètres de distance, à deux décennies d’écart. Il n’en faut pas plus au présentateur d' »Ondes confidentielles » pour se lancer dans une enquête qui le mènera à Buenos Aires, où il retrouvera une femme qu’il n’a jamais pu oublier…
Entre corruption politique, flics ripoux et groupes mafieux, ce voyage va faire ressurgir les fantômes du passé. Car parfois, ceux qu’on croyait morts reviennent hanter ceux qui sont restés.

L’auteur de l’acclamé  Mala Vida, finaliste du Prix des lectrices de Elle, et de Guerilla Social Club, revient avec un nouveau polar aussi trépidan que furieusement engagé, à l’arrière-plan historique fascinant.

Prix : 15.90 € / Parution : 03/10/2018 / Format : 130 x 200 mm / Nombre de pages : 320 / EAN : 9782253107927

Seule la nuit tombe dans ses bras, Philippe Annocque

Faire l’amour sans le faire, se rencontrer sans se connaitre, se voir sans se toucher, c’est la magie, ou le mystère des réseaux sociaux, avec « Seule la nuit tombe dans ses bras »  Philippe Annocque explore ces rencontres d’un x.ième type.

Herbert est prof et écrivain, mais Hebert s’ennuie, il cherche sur le web la rencontre qui va changer sa vie… Un jour, il croise Coline, et cette rencontre-là est une révélation, l’amour, le sexe, l’échange, tout est possible, tout est permis, mais aucune rencontre réelle ne viendra cependant conclure cette belle parenthèse amoureuse, intime, amicale. Jusqu’à ce jour où Herbert essaie de se souvenir de tous ces échanges, ces mots, ces photos, lus et vus avec avidité, avec bonheur, aussi vite effacés que reçus d’ailleurs. Car l’amour, celui qui explose en vous, qui vous rend conquérant, sur de vous, heureux, est venu finalement aussi vite qu’il est reparti, l’amour vrai ou l’amour virtuel ? Seuls Herbert et Coline pourraient le dire, mais si fort, si intimement ressenti qu’il est au moins aussi vrai que celui qu’Herbert fait avec Marie, que Coline fait avec Jules.

L’auteur décortique avec une grande justesse et aucun jugement cette l’intimité, ces élans des cœurs, ces élans des corps rendus possible par la liberté que crée la distance, l’inconnu, l’écran comme protection absolue, qui permet tout, puisqu’il n’y a rien à juger, rien à regretter… Mais ces échanges ont aussi des limites, l’amour sans le faire est-ce vraiment l’amour, et comment peut-il se nourrir de cet autre qu’il ne connait pas, dont il ne touchera jamais la peau, dont il ne sentira jamais le parfum, la chaleur.

Philippe Annocque explore les méandres des sentiments amoureux distendus par la distance et l’inconnu. Car qu’existe-t-il de plus étrange que ces relations clandestines qui peuvent se tisser entre deux inconnus qu’un réseaux internet a rapprochés un soir, une nuit, et qui se racontent toute une vie, des envies, de sentiments, des impulsions, qu’ils n’oseraient dire à personne, en tout cas à personne qui serait en chair et en vrai devant eux. La liberté qu’implique la distance, le sexe cru, les geste, les mots, les images, que l’on projette sur cet écran qui serait comme un paravent derrière lequel on ne risque rien, même pas à se révéler, se dévoiler, au plus profond, au plus secret, mais au plus virtuel aussi peut-être ?… Comme à l’abri d’une armure qui vous protège, vous cache et libère vos pulsions plus surement que n’importe quelle révolution ?

J’ai trouvé dans ce roman un grand réalisme et une véritable image de notre société d’écrans et de relation factices et protégée.. aucun risque n’est pris ni par l’une, ni par l’autre partie, tant que la rencontre n’est pas avérée. J’ai aimé suivre et découvrir les méandres de cette relation épistolaire d’un nouveau genre, moderne et froide finalement… Allez, rien ne vaut la vie en vrai , non ?

💙💙💙💙

Catalogue éditeur : Quidam

Coucher par écrit, est-ce que c’est tromper ? pourrait écrire Herbert puisqu’il est écrivain. Car Herbert ne couche pas avec Coline,qui ne couche pas avec Herbert. Facebook est l’univers parallèle où se joue l’aventure de leurs doubles virtuels, qui ressemble à une histoire de fesses ou à une histoire d’amour, comment savoir dans un monde où apparemment rien n’est grave. A moins que les mots eux-mêmes ne puissent donner corps à leur étreinte imaginaire…

Pas bien sûr d’être un, dubitatif quant à la mention« Du même auteur » qui commence à accompagner ses livres, Philippe Annocque répond cependant quand on l’appelle par son nom, par souci de commodité. Ses papiers le disent né en 1963, il veut bien les croire. D’origines variées, animé de passions diverses et hétéroclites, il écrit des livres qui lui ressemblent sans pour autant se ressembler entre eux : disparates et convergents, nés de la question de l’identité. Il est l’auteur chez Quidam de Liquide (2009), Monsieur le Comte au pied de la lettre(2010), RIEN — qu’une affaire de regard(2014) et Pas Liev (2015) et de Elise et Lise (2017).

152 pages 16 € / août 2018 / 140 x 210mm / ISBN : 9782374910857

Le fil de l’Histoire raconté par Ariane et Nino, Sylvain Savoia et Fabrice Erre

Comment motiver les enfants pour apprendre de façon ludique ? Avec Nino et Ariane, frère et sœur auxquels ils peuvent s’identifier, et par le biais de petites histoires pour retracer l’Histoire.

Dans chaque tome, Ariane, la grande sœur, part d’un élément découvert par son petit frère Nino pour lui expliquer un phénomène particulier.

Une dent de Nino, à mettre sous l’oreiller ou à cacher dans la terre du jardin, et ce sera La découverte des dinosaures, une révolution archéologique.

Des œufs de pâques dans le jardin, et ce sera L’or noir, la conquête du pétrole, bon, là, un peu tiré par les cheveux peut-être, mais le fait que la ressource ne soit pas inépuisable est bien véridique pourtant.

Le ballon qui passe par-dessus la haie du jardin, pas aussi haute que La grande muraille de Chine, les remparts d’un empire ! Et voilà Ariane qui part dans des explications, scientifiques mais pas trop, imagées, constructives et amenant un véritable dialogue fait de questions/réponses.

Enfin, Nino a peur de nager, Ariane lui conseille de venir sur son bateau, et la voilà partie avec Les Vikings, marchands et pirates

L’ensemble de la collection est d’un petit format, très pratique et très agréable à consulter. Une couverture cartonnée donne un bel aspect à ces petites bandes dessinées. BD ? Pas seulement, car en fin de chaque tome des explications et un  fil chronologique permettent de mieux comprendre ce qui vient d’être dit, en donnant aux enfants des références scientifiques ou historiques, pour arriver à se situer dans le fil de l’Histoire.

💙💙💙💙 Dessins de Sylvain Savoia et Textes de Fabrice Erre

Catalogue éditeur : Éditions Dupuis

L’apprentissage de l’Histoire en bande dessinée dans une petite encyclopédie à collectionner.
Une nouvelle façon claire et vivante d’apprendre l’Histoire grâce à la narration dialoguée et aux deux héros auxquels on s’identifie.
Le système narratif permet de clairement distinguer les éléments historiques. On apprend des choses vraies !  En partant du réel d’aujourd’hui pour amener un sujet historique, ces livres permettent aux enfants de se sentir concernés par l’Histoire.
Motiver la curiosité des enfants pour l’Histoire grâce aux héros attachants auxquels ils s’identifieront.

Age du lectorat : 6+ / Album cartonné / 48 pages en couleurs / Hauteur : 172 mm / Largeur : 135 mm / PVP : 5.90EUR

L’or noir : Parution le 07/09/2018 / ISBN : 9782390340058
La Grande Muraille de Chine : Parution le 07/09/2018 / ISBN: 9782390340133
Les Vikings : Parution le 02/11/2018 / ISBN: 9782390340423
La découverte des dinosaures : Parution le 02/11/2018 / ISBN: 9782390340089

Le Nord du monde, Nathalie Yot

La fuite vers le Nord du monde d’une femme amoureuse qui sombre peu à peu dans la folie

Elle fuit, elle fuit l’homme chien, sans doute l’homme qu’elle aime trop car dans son amour il n’y a pas de demi-mesure, c’est du tout ou rien. Et cet amour l’étouffe, elle a besoin de respirer et part, à pied, en train, en stop, en ce qu’on veut, jusqu’au grand nord, au pays des jours sans nuit, à la limite du cercle polaire…

Sur cette route qui va de Paris à la Norvège, en passant par la Belgique et l’Allemagne, elle rencontre des femmes, puis des hommes, Pierre d’abord, avec qui l’amour n’a de nom que le sexe, avec les polonais ensuite, avec qui l’amour n’a de nom que l’abri qu’ils lui procurent, avec Isaac enfin, l’enfant qu’elle aime à la folie, et qu’elle entraine avec elle…

Dans cette fuite, il y a aussi le silence de ceux qui savent, mais savent-ils ou veulent-ils croire qu’ils se sont trompés ? Et puis il y a cette femme qui va au-delà de ses limites, au-delà des conventions, au-delà de la raison. Il y a cette femme qui a besoin d’aimer, qui fuit l’amour aussi comme une faute, comme une brûlure… et cette relation que tout repousse, la raison, la morale, la société – pourquoi avoir besoin d’écrire cela ? Quelle femme peut imaginer ces gestes, ces mots – un premier roman profondément dérangeant… même s’il explore les limites de la folie, la puissance des sentiments, la recherche de soi jusqu’à l’extrême, au risque de briser tous les tabous.

Alors pourquoi dérangeant me direz-vous, parce que l’amour pour les hommes, l’amour pour l’enfant, semblent toujours pour elle passer par la peau, les gestes, les caresses, jusqu’à l’indicible, jusqu’à la déraison, jusqu’à …  la folie d’aimer ?

Comment dire, en général, j’aime plus ou moins les titres proposés par les 68 premières fois, mais je suis surprise par la tournure de cette aventure vers Le nord du monde. Car si l’écriture m’a tout d’abord séduite, comme les thèmes abordés avec la fuite en avant et la folie de cette femme interpellée dans la relation fusionnelle à l’autre, pourtant au fil des pages les idées sous-jacentes sont devenues prépondérantes et terriblement dérangeantes.

💙💙

Catalogue éditeur : La Contre Allée

« Elle fuit. Elle fuit l’homme chien. Elle trotte comme un poulain pour qu’il ne la rattrape pas, aussi pour fabriquer la peinture des fresques du dedans. Elle voudrait la folie mais elle ne vient pas. Toucher le mur du fond, le Nord du Monde, se cramer dans la lumière, le jour, la nuit, effacer, crier et ne plus se reconnaître. Sur la route, il y a Monsieur Pierre, il y a la Flaish, il y a les habitants des parcs, il y a Andrée, il y a les Polonais, Elan, Vince et Piort, et aussi Rommetweit, les Allemands, les Denant. Il y a Isaac, neuf ans environ. Et il y a les limites. » Nathalie Yot, à propos de Le Nord du Monde

Nathalie Yot est née à Strasbourg et vit à Montpellier. Artiste pluridisciplinaire, passionnée des mots, de musique et d’art, architecte et chanteuse, performeuse et auteure, elle a un parcours hétéroclite à l’image de son écriture. Elle est diplômée de l’école d’architecture mais préfère se consacrer à la musique (auteure, compositeur, interprète signée chez Barclay) puis à l’écriture poétique. Ses collaborations avec des musiciens, danseurs ou encore plasticiens sont légions.

ISBN 9782376650010 / Format 13,5 x 19 cm / Nombre de pages 152 pages / Date de parution 20/08/2018 / Prix 16, 00€