Le chien rouge, Philippe Ségur

Quand la crise de la cinquantaine vous rattrape… avec Le chien rouge, Philippe Ségur propose une critique acerbe et sans concession de la société (de consommation) dans laquelle nous vivons.

Le chien rouge, c’est Peter Seurg, un homme qui a suivi les chemins qu’on a tracés pour lui, afin de  plaire à ses parents, à ce que la société attend de lui. Professeur d’université reconnu et apprécié, tant par ses pairs que par ses étudiants, écrivain, père de famille, quand son rêve aurait été d’être un artiste. Mais enfin, la vie d’artiste, ce n’est pas un avenir honorable, et puis, les artistes meurent tous jeunes, on le sait bien ! En tout cas c’est ce que sa mère lui répète depuis toujours.

Dans sa maison perdue dans les Pyrénées, avec cette jeune femme qui partage désormais sa vie, Peter essaie de se conformer à l’image que l’on attend de lui. Jusqu’au moment où cette société et ses règles lui pèsent tant qu’il décide de se libérer de tout, de s’affranchir de toutes les contraintes, sociales et politiques entre autre, de ces dictats que la société de consommation nous a imposé peu à peu, et auxquels nous nous laissons prendre. Meubles, objets, souvenirs, relations, tout est jeté, expulsé, brulé. Et Peter va désormais brûler sa vie par tous les bouts, tous les extrêmes, pour écrire et se réaliser enfin.

Mais se lâcher, se donner à fond dans la création, dans l’excès, tout abandonner pour écrire, boire, prendre drogues et psychotropes, est-ce la solution ? Est-ce réellement là que se trouve son idéal de vie ? Et s’il fallait fuir le monde dans lequel nous vivons pour se connaitre enfin, au risque de se perdre à jamais.

Nous suivons cet homme, d’abord décrit par son voisin, qui l’a regardé vivre de loin, puis par son manuscrit, nous découvrons son cheminement intérieur, sa libération, et son emprisonnement aussi, dans cette camisole chimique qu’il s’impose, puis qu’il subit, et dont enfin il se libère. Un roman étrange et assez envoutant dans ce qu’il nous place face à certaines de nos interrogations sur qu’avons-nous fait de nos vies, était-ce là réellement notre idéal, et si nous pouvions recommencer, etc…

💙💙💙

Catalogue éditeur : Buchet-Chastel

Poussé à bout par son métier et ses contemporains, Peter Seurg, qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit, pète un câble et craque. Le corps médical, qu’il consulte avec réticence, lui prescrit un formidable cocktail d’antidépresseurs, de somnifères et d’anxiolytiques. En quelques semaines, la personnalité de notre héros se modifie : il rompt avec son amie Neith, rejette sa vie bourgeoise et part s’installer dans les bois,seul dans sa tour d’ivoire.

Après plusieurs mois de ce régime, Peter, miraculeusement dégrisé, se réveille et découvre que son amour pour Neith est toujours intact. Elle, par contre, ne veut plus entendre parler de leur vie commune. Revenu à lui dans un environnement personnel dévasté, Peter se trouve alors confronté à une série de questions décisives…

Critique sans concession de notre société, Le Chien rouge dresse le portrait psychologique d’un homme épris d’idéal et victime de sa propre révolte. Roman de la maturité, hommage à l’art et la littérature, constat politique accablant, ce nouvel opus de Philippe Ségur est l’un des plus forts et des plus beaux qu’il ait écrit.

Date de parution : 23/08/2018 / Format : 14 x 20,5 cm, 240 p. / Prix : 17,00 EUR € / ISBN 9782283031308

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