Tante Alice enquête, le bonheur est dans le crime, Ali Rebeiki

Dans la tranquille ville de Valmont-sur-Loing, veuve inconsolable, Alice Bonneville profite de sa maison, de ses amis, de sa retraite bien méritée.

Même si elle n’apprécie pas outre mesure son voisin Paul Faye, elle accepte de le rencontrer lorsqu’il demande à la voir pour lui faire part d’un de ses projets. Il faut dire que ce spécialiste de philosophie connaît le succès grâce à son livre « cinq vérités celtiques », un traité de développement personnel qui semble bien loin de ses préoccupations universitaires.

Pourtant, lorsqu’elle apprend que ce dernier a été assassiné, elle n’hésite pas à mener sa propre enquête, secondée dans sa tâche par ses amis. Dans ce coin plutôt aisé de la région de

Fontainebleau, les relations se nouent mais restent cantonnées au milieu social auquel on appartient. S’il est de bon ton de penser que l’on a noué une amitié avec sa femme de ménage, ce n’est toujours qu’une femme de ménage.

C’est donc dans cet univers d’intellectuels bien pensants, où l’on aime à parler de charité, cuisine, amitié, culture, que va se jouer le drame. Une enquête rondement menée par cette ancienne professeur de criminologie, qui permet d’aborder de nombreux thèmes, sont souvent effleurés ou juste évoqués, deuil, famille, amitié, sexualité, vie en communauté, famille, héritage.

Un roman plaisant qui se lit facilement. Un titre en lice pour le Prix des Lecteurs du livre de poche catégorie polar, sélection du mois d’avril.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Prix des Lecteurs du livre de poche 2024

Catalogue éditeur : Le Livre de Poche, JC Lattès

Alice Bonneville, professeure de droit pénal à la retraite, coule des jours tranquilles à Valmont-sur-Loing dans sa magnifique demeure en pierre, où elle vit avec son neveu Arthur, psychologue clinicien. Entre le club de lecture, les activités bénévoles, les marches en forêt, les grandes conversations avec sa femme de ménage Inès et les visites à son ami Haroun, il lui reste tout juste le temps de se consacrer à sa passion : la pâtisserie. Sa paisible existence est troublée lorsque son voisin, Paul Faye, auteur à succès des Cinq Vérités celtiques, est assassiné. Qui donc a pu s’en prendre à ce pape du développement personnel ? Entre deux sablés à l’orange, Tante Alice décide de mettre son nez dans l’enquête. Si son défunt mari pouvait l’aider, il aurait sans doute bien des choses à lui dire ! À commencer par cette deuxième vérité celtique : « Il est impératif de dialoguer avec ton instinct. »

Prix 7,90€ / 216 pages / Date de parution: 27/03/2024 / EAN : 9782253249542

L’ombre, Franck Ollivier

Michelle Ventura, agent spécial du FBI et Nicholas Foster, écrivain, profiler et consultant pour le FBI sont confrontés à un meurtre sordide.
La scène de crime n’est pas sans raviver le souvenir de Patrick Hollmann, un tueur en série exécuté vingt ans plus tôt.

Il faut dire que Patrick Hollmann était une ancienne connaissance de Foster. Et le coupable du meurtre cruel perpétré sur la petite amie de Foster à l’époque où les deux hommes, alors très jeunes, s’étaient rencontrés à Rome et s’étaient lié d’amitié.
Une amitié teintée de fascination qui ne s’est jamais démentie malgré le drame et les années depuis la mort du prêtre.

Cette macabre découverte est le début d’une enquête qui puise des origines dans le passé des deux hommes.

Le roman alterne alors entre le présent et différentes époques du passé pour donner au lecteur toutes les billes qui vont lui permettre d’échafauder des hypothèses, de suivre les pensées et les actes tordus des différents protagonistes. De suivre les pistes d’une enquête plus complexe que prévu tant les coups fourrés et les manipulations sont nombreux et proviennent de toutes les parties en présence.

Si Patrick Hollmann était un prêtre atypique davantage attiré par les femmes et le mal que par un dieu tout puissant et bienfaisant, le mal prend ici différentes formes et touche de nombreux personnages.

Des États-Unis à l’Indonésie, du Vatican à Los Angeles, le lecteur se laisse balader malgré les pistes semées là ou là, jusqu’aux tous derniers chapitres.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2024

Catalogue éditeur : Le Livre de Poche

Prêtre aux États-Unis, exfiltré à Rome, exilé en Indonésie, Patrick Hollmann s’est livré à une série de meurtres barbares avant d’être arrêté et exécuté. Vingt ans après sa mort, un corps mutilé dans les montagnes de Californie ranime son souvenir. Est-ce un émule ou plutôt un disciple qui a commis cet acte atroce ? L’agent spécial Michelle Ventura se tourne vers Nicholas Foster, célèbre écrivain et profiler devenu consultant du FBI. Fasciné par Hollmann, il s’est nourri de la pensée de l’homme d’Église pour disséquer la mécanique du crime. Mais jusqu’à quel point ? Entre horreur et sublime, Franck Ollivier, scénariste français rompu aux méthodes américaines, explore la fascination pour le mal dans un thriller remarquable.

576 pages / Date de parution: 10/01/2024 / EAN : 9782253196051 / Éditeur d’origine: Albin Michel

e, exilé en Indonésie, Patrick Hollmann s’est livré à une série de meurtres barbares avant d’être arrêté et exécuté. Vingt ans après sa mort, un corps mutilé dans les montagnes de Californie ranime son souvenir. Est-ce un émule ou plutôt un disciple qui a commis cet acte atroce ? L’agent spécial Michelle Ventura se tourne vers Nicholas Foster, célèbre écrivain et profiler devenu consultant du FBI. Fasciné par Hollmann, il s’est nourri de la pensée de l’homme d’Église pour disséquer la mécanique du crime. Mais jusqu’à quel point ? Entre horreur et sublime, Franck Ollivier, scénariste français rompu aux méthodes américaines, explore la fascination pour le mal dans un thriller remarquable.

576 pages / Date de parution: 10/01/2024 / EAN : 9782253196051 / Éditeur d’origine: Albin Michel

Shit!, Jacky Schwartzmann

Thibaut, jeune conseiller d’éducation, arrive à Besançon. Nommé à Planoise, il décide de s’installer dans le quartier du collège.

Drôle d’idée ce blanc qui vit dans la tour du four. Du four ? Oui, cette cage d’escalier qui a été confisquée à ses habitants par une bande de trafiquants de drogue albanais.

Ce sont eux qui font la loi dans ce monde là. Dans ces conditions, les locataires de la tour doivent prouver qu’ils habitent bien là s’ils veulent être « autorisés » à rentrer chez eux.
Bienvenue dans les banlieues difficiles françaises.

Mais le jour où suite à un règlement de compte les chefs du réseau tombent, Thibault et sa voisine Mme Ramla tombent sur la planque des malfrats.
Dès lors se pose la question de savoir que faire du stock. Quand le but est d’aider les autres le plus possible et par tout les moyens, la réponse est vite trouvée. Quitte à basculer du mauvais côté de la force.

C’est avec cette idée aussi loufoque qu’humaniste que l’auteur nous entraîne sur 300 pages, pour le plus grand plaisir de son lecteur.
Absolument pas crédible mais assez original pour avoir envie d’aller au bout de l’histoire de ce duo aussi original que décalé.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2024

Catalogue éditeur : Le Livre de Poche

Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, il est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banal. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par des trafiquants albanais à la baffe facile, que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes et que Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de came. Que faire de tout ça ? Il suffit aux deux comparses de comparer leurs fiches de paie avec le prix de la barrette pour le savoir… et prendre une décision qui pourrait bien concerner tout Planoise.

336 pages / Date de parution: 28/02/2024 / EAN : 9782253196143 / Éditeur d’origine: Le Seuil

L’île de Yule, Johana Gustawsson

Dans la baie de Stockholm, l’île de Storholmen  abrite un vieux manoir.
C’est le domaine de la très riche et très secrète famille Gussman, revenue y habiter depuis peu. Emma Lindahl, experte en art, arrive sur l’île. Elle doit faire l’inventaire des œuvres d’art accumulées par le grand-père du maître des lieux.

Des horaires stricts, un accueil aussi glacial que les eaux qui baignent l’île quasi déserte en dehors du manoir et d’un café, des silences et des bruits étranges, voilà de quoi nous plonger dans un thriller glaçant.
D’autant qu’on découvre rapidement qu’une jeune femme a été retrouvée assassinée sur l’île quelques années auparavant, et qu’un nouveau corps est rapidement découvert.

Les chapitres alternent les points de vue d’Emma, de Karl, le policier en charge de l’enquête sur les deux décès, et de Viktoria , la femme a tout faire qui travaille au manoir sous les ordres d’une maîtresse de maison aussi hautaine avec sa domestique que violente avec son fils.

Sur fond de rites viking et de sorcellerie, de sauna et de plongeons dans l’eau glacée du grand nord, de secrets inavouables mais avoués, l’intrigue avance et happe le lecteur. Bien sûr, l’héroïne principale a un ami drag-queen et cède aux charmes de la jeune tenancière du seul café de l’île. A se demander si le Gay friendly est obligatoire dans tous les romans aujourd’hui.

J’ai lu d’une traite ce roman choral dans lequel l’autrice nous balade quasiment jusqu’à la fin grâce à son procédé inattendu (même si déjà-vu). J’ai aimé me laisser surprendre, me demander quels étaient les indices que je n’avais pas vus, repartir en arrière, et être encore interpellée jusqu’au bout.

Une autrice nordique ? Non, française mais suédoise par alliance et installée à Stockholm. Qui sait rendre l’ambiance de ces régions du nord qu’on aime tant découvrir dans les polars.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2024

Catalogue éditeur : Calmann-Levy, Le Livre de Poche

Emma Lindahl, le cœur battant, cogne à la porte du manoir des Gussman, dressé sur une petite île au large de Stockholm. Experte en art, elle doit procéder à l’inventaire des biens de la famille, quatrième plus grande fortune de Suède. Mais les lieux ont une réputation sulfureuse depuis que, neuf ans plus tôt, une adolescente y a été découverte pendue à un arbre du domaine, tuée dans des conditions atroces. Et son assassin court toujours. Bien qu’Emma ne soit pas impressionnable, l’ambiance sur place lui glace le sang : elle travaille seule dans d’immenses pièces où elle ne croise jamais personne, les Gussman refusant expressément de la voir et lui imposant des horaires stricts. C’est alors que le corps d’une autre jeune fille est retrouvé dans la mer gelée…

336 pages / Date de parution: 31/01/2024 / EAN : 9782253245681 / 8,90€

Les brouillards noirs, Patrice Gain

Raphaël n’a plus eu de nouvelles de sa fille depuis sa séparation avec Nathalie. Onze ans sans la voir, une séparation voulue et imposée par Nathalie.
Pourtant aujourd’hui Nathalie lui demande son aide pour retrouver Maud.

Leur fille a disparu alors qu’elle séjournait sur les îles Féroé. Elle n’y était pas en vacances, puisqu’elle est allé là-bas avec le groupe Océan Keeper. Les activistes protestaient contre une tradition ancestrale terriblement sanglante et meurtrière, le grindadráp, ou chasse aux baleines et dauphins. Chaque fois, les hommes habilités à participer au grindadráp tuent par centaines des globicéphales noirs, ces baleines qui sont leur principale cible, mais aussi des dauphins à flancs blanc et des grands dauphins.

Face aux difficultés pour obtenir des informations, Raphaël décide de partir à la recherche de sa fille. Il embarque à peine sorti d’un concert, avec son violoncelle sous le bras. Arrivé sur place il se heurte au silence et au refus de coopérer des institutions, de la police, des îliens. Et il est vite rattrapé par le climat, l’hiver, les tempêtes et les brouillards noirs qui feraient perdre leur repères même aux plus aguerris.

Seul contre tous, il va mener l’enquête pour tenter de comprendre et de retrouver Maude, parcourant parfois contre son gré les multiples îlots de cet archipel glacé et inhospitalier.

La violence de cette chasse aux baleines, la rudesse du climat, les températures glaciales et les pluies battantes qu’il soit affronter ne le feront pas dévier de son but. Il affronte l’hostilité grandissante de certains habitants mais rencontre aussi quelques belles âmes qui le guideront dans sa quête.

J’ai aimé découvrir ces traditions y compris dans ce qu’elles ont de plus violent, pour tenter de comprendre la rudesse de la vie sous ces cieux bien peu accueillants, la diversité et la géographie de l’archipel, la singularité des habitants et la persistance des traditions. Situées tout à côté du Danemark, les îles Féroé n’appartiennent ni à la communauté européenne, ni à l’espace Schengen, et agissent en toute impunité en dehors de toute règle en particulier dans le domaine de la pêche, sans aucun respect des quotas ou des accords internationaux.

S’il est parfois un peu trop manichéen à mon goût, le rôle des ONG est largement abordé, tant dans son but que parfois dans sa démesure. Une fois de plus, un roman noir qui tient la route et qui tient son lecteur en haleine.

Roman lu dans le cadre de ma participation au Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2024

Catalogue éditeur : Le Livre de Poche, Albin-Michel

Violoncelliste, Raphaël ne vit qu’à travers son instrument. Sa passion l’a éloigné depuis onze ans de sa fille Maude. Lorsqu’il apprend sa disparition lors d’un voyage aux îles Féroé, il se rend aussitôt dans cet archipel, terre sauvage et intimidante, à l’écart du monde. Il découvre que Maude militait contre le grindadráp, une chasse traditionnelle sanglante des baleines-pilotes qui fait la fierté des insulaires et que combattent les militants d’une ONG. Face à des autorités indifférentes, alors que les brouillards noirs s’emparent de l’archipel, troublant davantage les pistes qui pourraient mener à la jeune femme, Raphaël enquête pour retrouver sa fille

Albin-Michel Date de parution 01 février 2023
Le Livre de Poche : 240 pages / Date de parution: 07/02/2024 / EAN : 9782253249443

Périlleuses Pyrénées, Dominique Sylvain

C’est toujours un plaisir de retrouver ce duo enquêtrice hors normes. Lola et Ingrid, l’une commissaire retraitée de la police, l’autre effeuilleuse dans un cabaret, l’une est peu sportive, l’autre très affûtée. Et surtout leur amitié à toute épreuve leur faire passer d’excellents moments, et à nous aussi.

Si en plus elles vont faire un tour du côté de mes Pyrénées, alors que demander de plus !

C’est l’hiver au Pays-Basque. Un vieux berger est retrouvé mort dans les gorges situés tout en bas de la passerelle d’Holzarte. Suicide a conclu la gendarmerie. Bizarre, a décidé Bénédicte, qui écoute sa mère Gabrielle, pensionnaire de l’Ehpad de Ciboure et amie du défunt.

Elle appelle aussitôt Lola à la rescousse. Et voilà nos deux amies enfourchant leur side-car en route pour le sud-ouest.

L’enquête s’avère moins simple qu’il n’y paraissait au départ.

Sur fond de dénonciation des conditions déplorables qu’on vécu les pensionnaires des Ehpads, de pandémie et de guerre en Ukraine, les deux femmes vont devoir déployer toute leur malice et leur intelligence pour résoudre une enquête multiforme qui prend ses sources sans doute plus loin que ce qu’elles avaient prévu.

Spectacle pour personnes âgées, rencontres avec les notables et la direction, souvenirs de jeunesse et découverte de la région, rien n’est laissé au hasard pour nous faire arpenter la région de l’océan à la montagne, de Ciboure à Zurgaramundi, tourner les pages, et applaudir une fois de plus à une enquête de Lola et Ingrid.

Et si vous ne connaissez pas le Pays-Basque qu’importe, vous allez le découvrir, et qui sait, vous aurez peut-être envie d’y passer quelques jours de vacances.

Catalogue éditeur : Robert Laffont

Pays basque, au cœur de l’hiver. Un berger trouve la mort dans des gorges escarpées. La gendarmerie conclut au suicide. Pourtant, personne ne veut y croire.
L’ex-commissaire Lola Jost est appelée à la rescousse et embarque sa fidèle partenaire, Ingrid Diesel, une artiste du strip-tease.
Très vite, Lola flaire une piste du côté de Novavita, un groupe de maisons de retraite, éclaboussé par un récent scandale médiatique. Problème : comment s’infiltrer dans leur établissement privé de Ciboure ? Et si leur duo s’y faisait engager pour un show musical ? Leur temps est compté : une nouvelle victime est découverte au pied d’une falaise…

EAN : 9782221259306 / Nombre de pages : 312 / Date de parution : 18/01/2024 / 15.90 €
Collection : La Bête noire

Honolulu noir, Rodney Morales

Après un séjour de rêve à Hawaï en 2021, j’ai eu très envie de découvrir ce titre qui promettait de m’entraîner la-bas. Je me suis vite retrouvée plongée dans une ambiance très polar américain des années 50/60, même si l’intrigue se déroule en 2017.

David Kawika Apana a tout du détective que l’on rencontre dans les films hollywoodiens. Divorcé, sans boulot, il s’est installé comme détective privé et crèche sur un bateau qu’il a gagné au jeu. C’est dire le sérieux du bonhomme.

Pourtant, lorsqu’une belle femme vient lui demander son aide, il fait tout son possible pour retrouver sa fille et le mari de cette dernière. Kay et Matt ont disparu depuis quelques jours. En soi cela pourrait ne pas être très important si ce n’est que Kay est la fille d’un petit truand abattu quelques années plus tôt.

Et quand on sait que ces deux là évoluent dans le milieu de la musique et du cinéma, pas étonnant que quelques mafieux s’intéressent au business.

Alors David enquête, rencontre du monde, des vivants et quelques cadavres, et sous ses yeux se déroule le schéma classique mafia, truands, politiciens corrompus, argent sale, mensonges et pièges.

J’ai aimé me balader sur cette île à la fois idyllique et pas si agréable que ça. Ici la pègre traîne dans les quartiers pauvres, mais pas seulement. On y découvre aussi les quartiers défavorisés, de ceux qui n’ont pas vu venir jusqu’à eux la manne du tourisme ou de l’état providence (et j’avoue que j’en ai vu peu mais qu’il y en avait aussi sur les îles que j’ai visitées). Alors au pays des magouilles, de l’argent gagné de façon illicite, des femmes fatales, des flics corrompus et des puissants au dessus de toutes les lois, David va avoir fort à faire pour dénouer les pièges, les collusions, les manipulations. Le monde de la musique n’est pas bien beau sous ces latitudes, là où mafia et bandits se font la part belle. Drogue, exploitation, traite d’être humains, prostitution, rien n’est épargné car tout existe.

En bref, on a envie de tourner les pages, on se retrouve plongé dans un vieux film des années 50, et on part faire un tour du côté des rues sombres d’Hawaï, mais pas seulement. Car Hawaï tient toute sa place, véritable personnage à part entière, qu’on la visite dans le noir ou dans la lumière, on en redemande. Avouez, il y a pire !

Catalogue éditeur : Au vent des îles

Traduit de l’anglais (Hawai’i) par Mireille Vignol.

David Kawika Apana n’est que trop conscient d’être un cliché. Ancien journaliste d’investigation désabusé reconverti en détective privé, fauché après un désastreux divorce, un brin déprimé et porté sur le jeu et l’alcool… la totale. Mais le second personnage de ce polar classique, c’est Hawai’i, et là, les clichés volent en éclats. Projeté au cœur d’un magma toxique mêlant malfrats, ripoux, personnalités politiques sulfureuses et musiciens floués, le pauvre David Kawika Apana n’est pas au bout de ses peines.

ISBN : 978-2-36734-511-6 / Parution 9 juin 2023 / 23€ / 435 p. / 21 x 13 cm





Ce qu’il faut de haine, Jacques Saussey

Comme chaque semaine, Alice court avec son chien, sans imaginer ce qui l’attend au bord de la rivière. Sur les berges de La Cure, elle découvre un cadavre horriblement torturé, image glaçante qui la laisse pantelante.

Après avoir contacté son père, qui la rejoint et prévient et attend les autorités, elle peut enfin rentrer chez elle. Mais elle reste hantée par la scène macabre à laquelle elle a été confrontée un temps assez long finalement. La gendarmerie mène l’enquête, secondée par la capitaine Marianne Ferrand, de la Police Judiciaire parisienne une fois qu’il est avéré que la victime vivait en région parisienne.

La victime avait une réputation terrible, habituée à travailler dans des entreprises pour lesquelles elle devait licencier à tour de bras, la DRH n’avait aucun état d’âme et aucune compassion pour quiconque. Pas étonnant dès lors qu’aucune des personnes interrogées à son sujet ne la regrette. Mais est-ce suffisant pour tuer d’aussi sordide façon, et en faisant preuve d’autant de haine. Telle est la question à laquelle la capitaine et le commandant de gendarmerie vont devoir répondre.

Alice est profondément troublée par cette confrontation avec la mort. Cela l’obsède tellement qu’elle veut résoudre elle aussi cette enquête qui s’avère déjà bien complexe pour les enquêteurs. Il faut dire que le nombre de personnes qui pourraient en vouloir à la victime est impressionnant.

Difficile de lâcher ce roman, tant l’auteur sait nous piéger et nous donner envie d’aller plus loin pour comprendre et savoir. Semant quelques indices, il intercale au temps présent des chapitres qui sont le récit d’un narrateur que l’on imagine être le coupable, qui raconte peu à peu mais ne se dévoile jamais réellement.

Au fil de l’enquête, nous plongeons dans les stratégies des grandes entreprises, où le chiffre et les actionnaires sont plus importants que le bien-être des salariées, où une vie ne vaut pas bien cher pour quelques cost-killers sûrs de leur droit.
Difficile également de faire parler un village quand chacun sait, mais personne ne dit rien. Un secret bien gardé étant souvent synonyme de tranquillité.

Voilà donc un thriller qui se dévore d’une traite, dont le rythme ne faiblit pas. Dans lequel nous pouvons ressentir de l’empathie pour certains personnages et les suivre avec plaisir. En détester d’autres mais avoir envie de savoir pourquoi ils sont ainsi. Une intrigue bien ficelée, un sujet qui parait évident mais qui a de multiples ramifications, bref, un bon polar  qui nous tient en haleine pendant près de 400 pages.

Catalogue éditeur : Fleuve

La mort ne frappe pas toujours au hasard…
Ce matin-là, comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien. Mais en arrivant au bord de la Cure, cette rivière qui traverse son village natal, un tableau macabre lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac. Un corps écartelé et grouillant de vers gît sur la rive.
Alors que les enquêteurs en charge de l’affaire font de glaçantes découvertes et se confrontent à des témoignages décrivant la victime comme une femme impitoyable, les habitants de Pierre-Perthuis, petit hameau du Morvan, sont ébranlés. Les visages se ferment. Les confidences se tarissent. Hantée par les images de ce cadavre, Alice a pourtant besoin de réponses pour renouer avec l’insouciance de sa vie d’étudiante. Au risque d’attirer l’attention de l’assassin sur elle…

Collection : Fleuve noir / parution : 12/10/2023 / 21.90 € / EAN : 9782265156852 / pages : 400

Angle mort, Paula Hawkins

Edie, Jack et Ryan, un trio inséparable depuis l’enfance. Depuis les années collège, la faculté et l’entrée dans le monde du travail. Rien ni personne ne semble capable de les séparer. Pourtant, depuis qu’ils habitent la maison dont Jack a hérité au décès de son père, le couple bat de l’aile et les disputes éclatent parfois.

Il faut dire que vivre dans la maison sur la colline, face à la mer, a certainement du charme en été, avec ses baies vitrées qui offrent une vue imprenable sur la mer. Mais sans permis de conduire et loin de l’agglomération, de toute vie, de tous commerces, et sans revenus fixes ni satisfaisants, il est difficile à Edie de supporter cette vie ou tout simplement de réussir à s’échapper d’un quotidien morose.

Une dispute plus violente que les autres les a mis hors deux, et Edie a quitté le domicile conjugal pour aller se réfugier chez Ryan. L’ami de toujours est le seul capable de la comprendre.

Mais ce matin là, c’est Ryan qui découvre le corps sans vie de Jack lorsqu’il le rejoint pour leur jogging matinal. A partir de là, le travail des enquêteurs, une certaine dose de fatalité, mais aussi de bien sombres manigances opérées dans l’ombre vont être à l’origine de l’arrestation d’un coupable et de bien d’autres catastrophes.

Un thriller qui se déguste avec plaisir, qui n’a de morale que celle qu’on veut bien lui accorder, mais qui m’a fait passer un excellent moment de lecture.

Catalogue éditeur : Sonatine

Après une nouvelle dispute avec Jake, son mari, Edie quitte le domicile conjugal pour aller s’installer chez le meilleur ami du couple, Ryan. Quelques jours plus tard, l’impensable se produit, Jake est assassiné, Ryan est suspecté du meurtre. Contrainte de revenir habiter seule dans la maison du crime, une demeure perdue en haut des falaises, Edie, isolée de tous, est partagée entre le chagrin et la terreur. Bientôt, elle doit répondre aux questions de Neeta, la policière chargée de l’enquête. Ensemble, les deux femmes vont tenter d’expliquer l’inexplicable. Si tout accuse Ryan, Edie refuse d’y croire. Mais alors que s’est-il passé ce jour-là ? Qui a pu vouloir se débarrasser de Jake, et surtout pourquoi ?

traduit par Corinne Daniellot

Prix 17.90 € / Date de parution : 01/06/2023 / EAN : 9782383991335 / Nombre de pages : 160

Les beaux mensonges, Céline de Roany

Une intrigue rondement menée qui nous entraîne dans les profondeurs de l’âme humaine

Céleste Ibar a quitté la BRI après une violente attaque qui l’a laissée marquée tant physiquement que moralement.
Son arrivée à Nantes comme capitaine de police n’est pas de tout repos, tant l’animosité dont font preuve les collègues est flagrante. Surtout depuis son arrestation remarquée d’une homme coupable de violence contre sa femme. Un coupable qui n’est autre qu’un de ses collègues.

Lorsqu’on lui demande d’aller constater le suicide d’une notable de la ville, personne ne s’attend à ce que ce fait divers débouche sur une sombre affaire.
Et pourtant, tout porte à croire que la mort de la si généreuse et emphatique Anne Arnotte est plus complexe que prévu.
Une enquête qui pousse Céleste Ibar à démêler le vrai du faux dans un contexte compliqué, sa relation avec les collègues, la hiérarchie, la représentante de la justice ou même sa femme, tout semble compliqué.
Le duo improbable qu’elle forme avec son collègue Ithri à fort à faire pour découvrir le fin mot d’une histoire aux nombreuses et lointaines ramifications.
Les personnages singuliers sont attachants ou troublants, mais ne laissent en tout cas pas indifférents. Une intrigue rondement menée qui nous entraîne dans les profondeurs de l’âme humaine, ce qu’elle a de meilleur mais le plus souvent de plus malsain.

Une lecture de la sélection 2023 du Prix des Nouvelles Voix du Polar

Catalogue éditeur : Pocket

Après dix ans à la BRI, Céleste Ibar a dû quitter Paris. Une agression d’une brutalité extrême l’a défigurée. À peine nommée capitaine à la PJ de Nantes, elle arrête en flagrant délit de violences conjugales… un de ses collègues. Sa hiérarchie va alors la cantonner aux affaires courantes et l’envoie constater le suicide de l’héritière et PDG des biscuiteries Arnotte.
L’enquête se révèle terriblement troublante. Qui était la si respectable Anne Arnotte ? Céleste va déterrer un à un des secrets profondément enfouis. Et découvrira la part très obscure d’un monde de notables où les apparences règnent, où les apparences tuent.

9.50 € / Date de parution : 09/02/2023 / EAN : 9782266327039 / Nombre de pages : 552 / Format : 108 x 177 mm