Comme neige. Colombe Boncenne

Entre réalité et fiction « Comme neige » de Colombe Boncenne est un jeu de piste littéraire qui nous entraine dans le monde de l’édition et de la création.

DomiCLire_comme_neigeConstantin Caillaud, lecteur-comptable de son état, part en weekend avec Suzanne, son épouse depuis vingt ans. Là, après quelques péripéties, ils arrivent à Crux-la-Ville, et là, chez le libraire local, dans un bac de livres en solde, il tombe sur le roman « Neige noire »  écrit par son auteur préféré, Emilien Petit. Roman dont il ne connaissait pas l’existence, lui qui est pourtant incollable sur l’œuvre d’Emilien Petit. Cette trouvaille est prétexte à reprendre contact avec Hélène, sa maitresse perdue de vue depuis longtemps, elle-même fan de cet auteur. Mais le livre de Constantin disparait, impossible d’y mettre la main dessus, qu’importe, il va le chercher autrement, ailleurs.
Impossible, le livre n’existe pas ! Il n’est ni connu ni reconnu par l’éditeur, par l’auteur, ou par les amis ou critiques de l’entourage de l’auteur. Véracité de la création littéraire, fiction de l’amateur fou, ce livre n’a aucune réalité, il n’existe pas. Constantin part alors dans un jeu de piste surréaliste à travers l’ensemble de l’œuvre de l’auteur, cherchant dans tous ses romans, ses personnages, ses écrits, les traces qui mèneront à « neige noire ». Il n’y en a pas !

Mais alors, qu’en est-il de « Neige noire » ? Réalité ? Rêve ? Livre unique ? Mystification d’un lecteur qui se rêve auteur ? En tout cas il est prétexte à évoquer le monde de l’édition que l’auteur connait bien. Et l’on y trouve des lecteurs fous, qui connaissent mieux l’œuvre d’un auteur que l’auteur lui-même et que les dits spécialités. Est-ce une quête ? D’un livre ? De soi-même ? De l’objet même de la littérature ? C’est certainement le récit décalé d’une rencontre entre un lecteur et son écrivain préféré.

Alors, que dire. Sans les 68 premières fois je ne serais jamais allée vers ce livre, et qui sait si je n’aurai pas abandonné… ah, non ça pas possible, je n’abandonne jamais un livre en cours de lecture. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans le récit, décalé en quelque sorte, puisqu’il ne faut pas y chercher une trame amoureuse, sur le couple, sur le lecteur, mais bien plutôt sur le livre et le monde du livre. Je me suis donc embarquée dans cette quête d’un livre dans toute l’œuvre d’un auteur, où des personnages et des situations se répondent à dessein tout au long de sa création littéraire, des paysages, des rencontres annoncent d’autres livres. Je me suis même imaginée cherchant un livre inconnu à travers l’œuvre d’un Zola…

les 68 premieres fois DomiClire


Catalogue éditeur : Buchet Chastel

« Je vis la pile d’ouvrages sur mon bureau, tous les romans d’Émilien Petit réunis là. Je m’adressai à l’auteur, l’appelant par son prénom, comme si c’était un vieil ami : ’Émilien, cher Émilien, Neige noire, qu’en as-tu fait ?’. »
À la maison de la presse de Crux-la-Ville, Constantin Caillaud découvre par hasard Neige noire, un roman d’Émilien Petit dont il croit pourtant avoir tout lu. Excellente trouvaille, elle va lui donner l’occasion rêvée de recontacter Hélène, sa maîtresse évanescente qui lui a fait aimer cet auteur. Mais au moment de la revoir pour lui confier le livre-sésame, il ne parvient plus à le retrouver. Il cherche alors sur Internet : aucune trace. S’adresse à l’éditeur : le titre n’a jamais figuré au catalogue. Qu’à cela ne tienne, Constantin écrit à Émilien Petit et à ses amis écrivains : tous nient l’existence de Neige noire.
Un jeu malicieux entre fiction et réalité qui peut donner le vertige.

 Roman / Qui Vive / Date de parution : 01/01/2016 / Format : 14 x 18 cm, 120 p., 11.00 € / ISBN 978-2-283-02939-8

Notre château, Emmanuel Régniez

Lire le château, c’est pénétrer dans un univers obsessionnel et surnaturel

« Notre bibliothèque est notre bien le plus important »
« Et le libraire, un homme passionné, et certainement passionnant si je prenais le temps de parler un peu avec lui, a toujours les livres que ma sœur désire ardemment lire ».
« Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde »

Octave et Véra sont les occupants de « Notre château ». Leur père a hérité de cette vaste demeure dans laquelle il n’avait pas le droit d’y habiter. Octave et Véra y habitent depuis vingt-ans, depuis la mort des parents dans un terrible accident de voiture. Là, sans jamais sortir, ils passent leur journées à lire, ont un relation frère-sœur plutôt singulière, et personne, jamais personne ne vient sonner à leur porte.
Il y a du délire dans ces lignes, mais un doux délire, de ceux que l’on a lorsque l’on laisse vagabonder nos pensées, et qu’elles nous entraînent au loin, dans les souvenirs, dans la folie de nos rêves d’enfant. Il y a de l’obsession, celle de savoir ce qu’il a bien pu se passer pour que Véra, qui ne prend jamais le bus, soit ce jeudi 31 mars dans le bus 39. Et en même temps, ce livre m’a fait instantanément penser au film « les autres » avec Nicole Kidman, par son côté irréel et mystérieux. Impression fortement appuyée par les photos insérées en fin du roman, et dans lesquelles on projette les personnages.

Quel livre étrange. Au premier abord, je n’ai pas du tout accroché, exaspérée par les multiples répétitions. Puis j’ai décidé d’abandonner mes repères, ma logique et je suis rentrée peu à peu dans l’apparente folie douce d’Octave, le narrateur, dans sa relation avec sa sœur Véra, et surtout, surtout, avec les livres dans leur belle, très belle maison, dans leur château. Car bien évidement, c’est un rêve ce roman, puisque dans « Notre château » la vie tourne autour des livres. Et un lecteur compulsif s’y retrouve forcément un peu, dans ces fauteuils moelleux à souhait pour y passer des heures à lire, dans ces bibliothèques, avec ce libraire qui possède toujours les livres que l’on souhaite ardemment lire.

Comme j’ai lu « Notre château » dans le cadre des 68 premiers romans, je me suis refusée à lire la quatrième de couverture avant de l’avoir fini, pour avoir une surprise complète. Il est également dans la sélection du prix orange du livre, sinon je n’aurai pas tenté l’aventure. Et cela aurait été dommage, même si je pense qu’il peut surprendre et ne pas séduire tous ses lecteurs.

Catalogue éditeur : le Tripode

Un frère et une sœur vivent reclus depuis des années dans leur maison familiale, qu’ils ont baptisée « Notre château ». Seule la visite hebdomadaire du frère à la librairie du centre-ville fait exception à leur isolement volontaire. Et c’est au cours de l’une ces sorties rituelles qu’il aperçoit un jour, stupéfait, sa sœur dans un bus de la ligne 39. C’est inexplicable, il ne peut se l’expliquer. Le cocon protecteur dans lequel ils se sont enfermés depuis vingt ans commence à se fissurer.
On pourrait penser aux films Les Autres de Alejandro Amenábar, Shining de Kubrick, ou à La Maison des feuilles de Danielewski. En reprenant à son compte l’héritage de la littérature gothique et l’épure de certains auteurs du nouveau roman, Emmanuel Régniez réussit un roman ciselé et singulier, qui comblera les amateurs d’étrange.

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Je soigne ma mélancolie en me racontant des histoires qui pourraient me faire peur.
Emmanuel Régniez


128 pages / 9782370550781 / Prix : 15,00 € / Parution : 21 janvier 2016

Ahlam, Marc Trévidic

Quand un juge antiterroriste se met à l’écriture…

Ahlam, un roman aux personnages attachants sur un fond de vérité politique et historique

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Paul Arezzo, célèbre peintre français en panne d’inspiration, débarque sur la petite île de Kerkennah, en Tunisie, pour se ressourcer et oublier une déception amoureuse. Là, il est totalement séduit par la beauté du paysage, par la chaleur des habitants, par la douceur de vivre en bord de mer. Il s’attache rapidement à Farhat le pêcheur, qui l’emmène avec lui sur sa felouque pêcher quelques bouteilles de rosé pour savourer ensemble les instants magiques et la beauté d’un coucher de soleil. Il est séduit par Issam et Ahlam , les enfants de Farhat et Nora, qui s’avèrent vite prodigieusement doués pour , la musique et la peinture, arts que Paul vénère car pratiqués jadis par ses propres parents. Il va alors passer de longues années à côtoyer cette famille et à inculquer la beauté au frère et à la sœur, en leur apprenant chaque jour la pratique des arts, toujours dans la fraternité et la douceur de vivre.

Nous sommes dans les années 2000, le pays gouverné par le clan Ben Ali, connaît des périodes difficiles mais dans un calme relatif, les étrangers sont acceptés, y compris dans les provinces les plus isolées, la vie se passe en relative bonne intelligence. C’est sans compter sur la montée de l’Islamisme des années 2010,impulsés par la révolution de jasmin et le printemps arabe. La révolte commencée par le peuple dans la douceur sera vite reprise par les factions rivales de En Nahda ou d’Al Qaida.

Tout l’art de Marc Trévidic tient dans sa façon de progresser dans une trame romanesque en nous expliquant peu à peu, avec une véracité qui n’est jamais ni dogmatique ni intransigeante, les différences, les éléments qui font que des jeunes vont passer au fondamentalisme, être tentés par le Jihad, ou endoctrinés par la pensée salafiste. Comment un peuple entier peut-il basculer dans l’intégrisme, ou être forcé à le faire, pas par choix mais pour survivre ? Comment les femmes passent d’un statut d’ « égale d’un homme » à « son complément » ? Comment les interprétations d’une même sourate ou d’un hadith peuvent être diamétralement opposées, mais sont toujours un argument pour combattre, pour forcer, pour imposer ou interdire ? Comment une fratrie peut s’égarer et se séparer jusqu’au point de non-retour, comment un peuple peut se retourner ? La trame de ce roman est réaliste et explicite. L’équilibre est aujourd’hui encore très instable en Tunisie, et l’on comprend peut être un peu mieux la subtilité du changement, la profondeur des doutes de la jeunesse, ses recherches incessantes de vérité. Et si Dieu avait raison ? Mais, et si ceux qui parlent en son nom avaient tort ? Et là forcement je pense au Pari de Blaise Pascal…

Difficile de lâcher ce roman, pour cette histoire d’amour fraternel et intemporel entre des hommes, des femmes, une famille, un pays, et pour tout ce qu’il nous apporte pour nous éclairer sans être péremptoire sur un pays en pleine évolution et dans lequel l’Histoire est en marche. Un coup de cœur, malgré peut-être quelques longueurs dans certaines descriptions. Je pense en particulier à quelques pages sur la peinture et la musique, l’auteur se voulait sans doute plus poète que pédagogue pour faire passer son message, mais qu’importe, j’ai aimé !

domiclire_POL2016 Sélection 2016 du Prix Orange du livre

Catalogue éditeur : JC Lattès

Lorsqu’en 2000 Paul, célèbre peintre français, débarque aux Kerkennah en Tunisie, l’archipel est un petit paradis pour qui cherche paix et beauté. L’artiste s’installe dans « la maison de la mer », noue une forte amitié avec la famille de Farhat le pêcheur, et particulièrement avec Issam et Ahlam, ses enfants incroyablement doués pour la musique et la peinture. Peut-être pourront-ils, à eux trois, réaliser le rêve de Paul : une œuvre unique et totale où s’enlaceraient tous les arts.
Mais dix ans passent et le tumulte du monde arrive jusqu’à l’île. Ben Ali est chassé. L’islamisme gagne du terrain. L’affrontement entre la beauté de l’art et le fanatisme religieux peut commencer.
EAN : 9782709650489 / Littérature française / Parution : 06/01/2016 324 pages 19.00 €

Tu tueras le père. Sandrone Dazieri

Quand le mal rôde et reste tout puissant : venez expérimenter une descente aux enfers avec « Tu tueras le père », l’excellent thriller de Sandrone Dazieri.

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Au Festival Quais du Polar, rencontre avec Sandrone Dazieri

A Rome, un enfant disparait, sa mère est retrouvée décapitée. Le meurtre, absolument sordide, va rapidement être imputé au père, totalement affolé mais cependant premier suspect.
Alors qu’elle est en congés pour raisons personnelles et à la demande d’un de ses ancien responsables, la commissaire Colomba Caselli doit mener une enquête en parallèle. Elle qui ne croit pas à l’hypothèse du père coupable va se faire aider par Dante Torre, un expert en disparition  de personnes. Pourtant, tout n’est pas aussi simple, Dante lui-même a été kidnappé enfant et s’est retrouvé enfermé dans un silo pendant 12 longues années, jusqu’à son évasion miraculeuse. Depuis, il craint toujours « le Père », celui qui l’a enlevé et dont il croit qu’il est toujours vivant. Et les conséquences de son enferment ne sont pas négligeables et rendent sa vie très difficile. Ces deux paumés de la vie vont travailler ensemble, et se dépasser.
Des enfants disparaissent, alors des flics se taisent, d’autres, meurtris et paumés, sont prêts à tout pour enquêter et résoudre le mystère, pour comprendre, malgré  leur propre désespérance. Ils sont terriblement meurtris par la vie, pourtant une forme de résilience les propulse au-delà de leurs limites pour comprendre et résoudre.

Nous voilà face à une intrigue où le mystère, loin de s’éclaircir, va s’embrouiller au fil des pages. Et des pages, il y en a 600 et quelques ! Et pourtant je vous l’assure, on ne s’ennuie pas une seconde, c’est dense, complexe, crédible et noir. L’auteur nous entraine vers des noirceurs que l’on souhaite ardemment fictives et peu réelles tant elles font craindre la folie des hommes. Voilà un très bon thriller, un sujet passionnant et angoissant mené tambour battant par un duo d’enquêteurs inhabituel de paumés attachants qui nous donnent envie de connaître la suite.

Rencontre avec Sandrone Dazieri, à Lyon pendant le festival Quais du polar avec lecteurs.com

J’ai eu le plaisir de rencontrer Sandrone Dazieri autour d’un café à Lyon. Quand on lui demande d’où il tire son inspiration, l’auteur nous dit être parfois inspiré par les livres qu’il lit, mais pas souvent, et ce, même si le changement est très lent dans la littérature traditionnelle italienne. Comme tous les auteurs rêvent du « Premio Strega » (l’équivalent de notre Goncourt) ils écrivent en conséquence, c’est à dire sans prendre trop de risques et en restant dans un type d’écriture plutôt classique. Ce n’est pas forcément le cas pour Andrea Camilleri qui a créé le personnage de son commissaire de Naples qui voit des fantômes, une idée et des éléments intéressants dans ses livres, mais ce sont davantage des polars que des thrillers. Et il écrit 3 à 4 livres par an !
Pour écrire, Sandrone Dazieri doit connaitre le début et la fin, les personnages, il sait aussi s’il y aura une suite à son roman. Par exemple « tu tueras le père » sera une trilogie. Il faut du temps pour écrire un livre. Pour celui-ci, il a commencé il y a 6 ans et ne l’a écrit que dernièrement. Certaines scènes se passent dans la région de Cramona, il nous raconte alors d’où lui est venue une partie de on inspiration : il est dans une voiture, il passe dans la campagne par une belle journée. Tout est beau, à un moment il passe près d’une ferme. C’est un endroit magnifique, calme, et là il se dit « mais qui sait ce qu’il se passe dans cette maison, dans cette cave, parce que quelqu’un peut y être enfermé et torturé et personne ne peut l’entendre ! » c’est l’émergence de l’idée : situer le personnage de Dante dans cette maison, enfant, enfant devenant adulte… puis adulte. Le thème est là, en plus de la signification qu’il faudra chercher sous la surface.
A 4 ans, l’auteur a perdu son père et a vécu une grande solitude. En grandissant, l’histoire que l’on vit avec son père change et évolue, quand on est enfant, le père c’est Dieu, ado, c’est un ennemi, âgé, c’est quelqu’un qu’on peut comprendre car on a gagné sa propre guerre contre la famille et on comprend ses choix. Par contre, quand on perd son père très jeune, ce combat-là n‘existe plus. Ça reste un fantôme qui contrôle et qui est toujours présent. Pour devenir un adulte, il faut évidemment « tuer le père ». D‘où le personnage de Dante. Dante qui « échappe » au père.

couvertureDans tous les personnages, il y a toujours une partie de l’auteur. Car il y a toujours une façon de mettre un peu de soi dans ses écrits. Par exemple, tout le monde peut écrire sur un tueur, mais comme dit Sandrone Dazieri « le mien, c’est moi si j’étais un tueur, mon policier, c’est moi si j’étais une policier, et Colomba, c’est un peu moi aussi, tout comme le père, forcément ! » et l’on peut se dire que si on nait ailleurs, les choix seront différents. Et qui sait peut-être même aurait-on pu être un terroriste, on ne sait jamais. Car votre destin dépend toujours de plusieurs facteurs. L’auteur aime se mettre dans la peau de ses personnages, et réagit au fur et à mesure, il aime se laisser surprendre par ses personnages.
Certains auteurs font un plan qui leur prend de mois, ensuite ils écrivent en quelques jours car presque tout est déjà rédigé dans leur plan, il n’y a plus qu’à remplir les vides. Ce n’est pas le cas de Sandrone qui écrit réellement son histoire à mesure. L’auteur nous fait remarquer que la phrase « Tu tueras le père » a un ton beaucoup plus impératif en italien qu’en français ou le sens est double : impératif (ce qu’a voulu l’auteur) et futur (finalement un peu différent et moins fort). Enfin, pour ce qui est du fond de l’intrigue, 90% est exact et issu de recherches faites par l’auteur.
Quelle belle rencontre avec un auteur agréable, enthousiaste et passionnant qui semblait aussi heureux que nous de l’échange. Le tome 2 sort début 2017, et « Tu tueras le père » sort en poche en octobre.
Son Blog : Sandrone Dazieri


Catalogue éditeur : La bête noire, Robert Laffont

Traduit par Delphine GACHET
Le père est là, dehors, quelque part. La cage est désormais aussi vaste que le monde, mais Dante est toujours son prisonnier.
Non loin de Rome, un homme affolé tente d’arrêter les voitures. Son fils de huit ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapité, au fond d’une clairière.
Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas à l’hypothèse du drame familial et fait appel à un expert en disparitions de personnes lire la suite

Parution : 8 Octobre 2015 / Format : 140 x 225 mm / Nombre de pages : 552 / Prix : 21,50 € / ISBN : 2-221-14674-3

86, année blanche. Lucile Bordes

« 86, année blanche » de Lucile Bordes, évoque l’accident nucléaire de Tchernobyl et ce nuage très malin qui s‘est arrêté aux frontières de la France… Coup de cœur pour ce roman au sujet difficile mais superbement abordé.

Tchernobyl. Qui a oublié l’explosion de la centrale nucléaire, ce nuage radioactif dont on nous a expliqué qu’il n’avait pas survolé la France, mais l’avait peut-être simplement effleurée… ? Trois femmes se souviennent de ce printemps 1986.
Lucie a quinze ans et vit à Marseille. Son père, ouvrier du chantier naval, vit sa propre tragédie, avec la fin annoncée des chantiers et son licenciement prévisible, drame qu’il accepte difficilement et qui perturbe la vie de la famille. Lucie quant à elle se demande chaque jour ce qu’il en est de ce nuage, le monde serait-il devenu aveugle ?
Ludmila à vingt-cinq ans, elle vit à Prypiat avec son mari Vassyl et leur fille, Marina , dans cette ville sortie de rien qui sert à loger tous ceux qui travaillent à la centrale. Ce matin-là, Vassyl part travailler, aider pendant quelques heures à contenir l’incendie de la centrale. Le même jour, les femmes et les enfants sont évacués de la zone, pour deux jours seulement, pour une éternité en fait… aucun n’y reviendra.
Joulia vit à Kiev. La relation avec son mari Petro est compliquée depuis qu’elle a rencontré le français, si charmant, si jeune. Pourtant, après l’accident, les étrangers quittent le pays, renvoyés par leurs ambassades, par sécurité ou par lâcheté ? Par dépit, par devoir, et qui sait peut-être parce que son couple est foutu, Petro part à la centrale et devient liquidateur.

Il y a eu un très grand nombre de liquidateurs, car l’urgence était d’éviter la libération d’une quantité importante de radionucléides dans l’atmosphère. Certains iront par devoir, et sans doute aussi par sacrifice, comme tant de Russes qui n’ont finalement pas d’autre choix. Ce sera eux, ou d’autres, mais il faut y aller pour sauver ce qui peut l’être, pour faire ce qu’il faut faire, en sachant très vite, même si ce n’est jamais officiellement explicité, que leur vie se terminera là-bas, ou très vite après. Bien sûr depuis on a beaucoup parlé de l’accident, de la façon dont la catastrophe a été contenue par le pouvoir en place, des nettoyeurs et des liquidateurs. Mais ici, Lucile Bordes donne vie à ceux qui les accompagnent, qui ont payé un lourd tribu à la catastrophe, et dont on parle moins. Elle donne également vie aux peurs et aux interrogations des européens, alors qu’ils étaient manipulés par l’information qui se voulait rassurante face à un danger non maitrisé.

Et … comment dire, je me souviens très bien de la réflexion d’un proche qui disait : « zut, plus de cueillette de champignons avant longtemps ! » comme quoi !

domiclire_POL2016 Sélection 2016 du Prix Orange du livre


Catalogue éditeur : Liana Lévi

Au printemps 1986, le monde découvre Tchernobyl. Sous le nuage radioactif qui traverse l’Europe, trois femmes se racontent. Lucie, dans le sud de la France, se demande s’il va passer la frontière et bouleverser sa vie d’adolescente. Ludmila, dans la ville ultramoderne qui jouxte la centrale, veut croire que tout est sous contrôle dans l’invincible URSS. Ioulia, à Kiev, rêve d’indépendance et de son jeune amant français. Un moment crucial pour chacune d’entre elles, un moment crucial de notre Histoire. Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, Lucile Bordes se souvient de la peur, de l’attente et du silence. Dans une langue affûtée et poignante, elle dit aussi l’amour, l’engagement et le sens du sacrifice.
Littérature française / ISBN ePub : 9782867468186 / Prix : 10,99
« On estime que 350 000 personnes dont des soldats, le personnel de la centrale, des policiers locaux et des pompiers, participèrent en 1986 et 87 aux interventions d’urgence et aux opérations de confinement et de nettoyage… 3000 des 600 000 liquidateurs de Tchernobyl pourraient mourir un jour des suites de leur exposition » (source : la radiocativité.com)

Zazous. Gérard de Cortanze

Les Zazous, c’est l’affirmation d’une jeunesse contestataire aux cheveux longs et aux tenues excentriques, qui écoute du swing et qui enflamme la France des années 40 en refusant l’ordre établi.

« Le Zazou refuse l’ordre nouveau qui lui est imposé. C’est une attitude politique qui dicte le comportement du zazou, un peu comme les incroyables ou les muscadins…. »

Ils sont nombreux les Zazous du café Eva, on a parfois un peu de mal à les reconnaitre au début du roman. Il y a Odette, Marie, l’artiste qui chante dans les cabarets, Lucienne, modiste, Sarah la jeune fille juive, Josette, Jean et Pierre les lycéens, Charlie, l’américain qui devient français-antillais pour survivre, et Gerhard, le soldat allemand qui aime tant la musique. Ils vivent tous les maux des jeunes grandis trop vite dans les tourments de l’histoire. Qu’il s’agisse d’amour ou d’amitié, leurs aventures sont celles des jeunes de leur âge, relations torturées, compliquées ou évidentes, heureuses ou tristes, mais souvent réalistes. Et ce malgré tous les interdits, qui paraissent tellement incroyables, énormes ou dérisoires, mais qui lorsqu’on les brave chaque jour deviennent mortellement dangereux.

Au fil des pages l’auteur nous présente un panorama très complet de la vie artistique, de la musique, de la mode, de la vie en somme, de cette jeunesse qui vit dans un Paris occupé mais pas vaincu. Vision que l’on trouve rarement dans les romans traitant de cette époque. C’est étonnant et permet de comprendre comment chacun a réussi à se débrouiller pour vivre, s’habiller, faire bonne figure, pour trouver ce semblant de normalité qui même dans l’excès prouve que l’on existe.
Petit bémol peut être, au fil de la lecture, on se demande d’où viennent ces jeunes qui vont si souvent au cinéma et au concert l’après-midi – puisqu’il faut rentrer avant le couvre-feu et parce que tout s’arrête le soir- et qui chaque jour ou presque se retrouvent au café Eva. Quand vont-ils au travail, quelle est leur vie, où sont leurs familles et que fait leur entourage, sont-ils des étudiants sans parents, qu’elle est donc leur réalité dans ce monde des années 40 ?

Dans ce roman de Gérard de Cortanze, l’occupation et les années sombres de la seconde guerre mondiale sont décrites en musique et avec beaucoup d’originalité, car le phénomène Zazous est peu connu et peu décrit finalement. Tout le monde à plus ou moins entendu le mot sans toujours savoir ce qu’il recouvre. Nous voilà donc un peu moins ignorants, et sans doute un peu admiratifs de ces jeunes de 15 à 20 ans qui, sous couvert d’insouciance, cherchaient malgré tout à montrer leur refus de vivre sans agir dans un Paris aux mains de l’ennemi, après l’armistice signée par un général Pétain collaborateur et tellement décevant.

Le texte est parsemé de très nombreuses anecdotes et de faits historiques, j’aurais presque souhaité un deuxième tome, rendant ainsi plus fluide l’histoire de cette bande de zazous auxquels on met un peu de temps à s’attacher. C’est cependant un roman très complet, intéressant et passionnant surtout lorsqu’on s’intéresse à la petite histoire, celle qui par ses actions combinées forme la grande Histoire. Et qui nous donne très certainement envie d’aller écouter un air de swing !

💙💙💙💙


Catalogue éditeur : Albin Michel

On n’est pas sérieux quand on a quinze ans – même en pleine Occupation. Chaque jour, au café Eva, une bande de zazous se retrouve pour écouter du jazz. Josette, Pierre et Jean sont lycéens, Sarah est coiffeuse, Charlie trompettiste, Marie danseuse, Lucienne apprentie mannequin. Dans un Paris morose, ils appliquent à la lettre les mots d’ordre zazous : danser le swing, boire de la bière à la grenadine, lire des livres interdits, chausser en toutes circonstances des lunettes de soleil et enfiler de longues vestes à carreaux. Lire la suite

mars 2016 / Format : 220 mm x 150 mm / 544 pages / EAN : 9782226324047 / Prix : 22.50 €

La plage. Marie Nimier

Introspection, douleur, désir ou amour, tout est possible sur « La plage », le roman de Marie Nimier qui nous parle joliment de rencontre et de mystère.

Sur la plage, presque abandonnée, l’inconnue arrive pour se ressourcer, se retrouver. Là, elle a vécu de beaux instants avec un ami, là ils se sont aimés. Ce qu’il s’est passé avant et après, on ne le saura pas ; pourquoi elle repousse la rencontre avec son père, on ne le saura pas ; où est cette plage, en dehors d’un paysage superbe et ensoleillé, on ne le saura pas non plus.
Mais une ombre plane sur cette inconnue, qui doit se reconstruire pour affronter ses lendemains. Alors qu’elle aborde Sa plage, elle y découvre un père et sa fille, couple bancal, étrange et déroutant, qu’elle observe puis approche et avec qui elle va vivre quelques jours.

Dans « La plage », Marie Nimier nous parle de rencontre, improbable, sensuelle, fascinante, de solitude, seule ou à plusieurs qu’importe, de paysages et de confrontations qui soignent les plaies du cœur et de l’âme. L’inconnue, le colosse et la petite sont perdus sur cette plage, êtres de chair, mais sans nom, ils sont comme éthérés, ils ne sont ni toi ni moi, ambigus, interchangeables, semblables et si différents. Les sensations, les couleurs, les odeurs, sont prégnants, la sensualité, les élans des corps, dans la chaleur et les moiteurs d’un été, les blessures, les difficultés de l’enfance, un zeste de cruauté enfantine aussi parfois, sont palpables dans les mots et les belles phrases de l’auteur, et pourtant… Si l’inconnue est allée au bout de sa recherche, pour ma part, je ressors de cette lecture avec une sensation de manque, comme devant un roman inachevé, malgré la beauté et la sensualité de ces lignes et de certaines situations. C’est joliment écrit, même si parfois je m’y suis un peu ennuyée. Je suis sans doute passée à côté !

💙💙💙

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Sélection 2016 du Prix Orange du livre


Catalogue éditeur : Gallimard

Une jeune femme sans nom arrive sur une île, en été.
Elle traverse en autobus un paysage aride jusqu’à une plage où elle est déjà venue avec un ami. Elle se souvient d’une grotte où ils se sont aimés.
Il n’y a personne sur la plage, pas un souffle de vent. La taverne est fermée.
Elle se baigne nue.
Est-elle aussi seule qu’elle le croit? En quittant la plage quelques jours plus tard, elle ne sera plus la même. Jamais plus.

Collection Blanche, Gallimard / Parution : 07-01-2016 / 160 pages, 140 x 205 mm / ISBN : 9782070149728

Le monde sensible. Nathalie Gendrot

« L’être humain est ainsi fait qu’il finit par s’habituer à sa vie, et à l’aimer ». Découverte d’un voyage intérieur, dans « le monde sensible » le premier roman de Nathalie Gendrot.

DomiClire_lemondesensibleDelphine est géographe, elle voyage dans sa tête, les yeux rivés sur des cartes. Ce jour-là, elle a rendez-vous avec un amoureux, un quasi inconnu rencontré peu de jours avant, lorsqu’elle est renversée par une voiture. Accident grave qui la laisse comateuse à l’hôpital, sans nouvelle de cet Elvin dont elle ne connaissait ni le nom ni l’adresse…
Voilà Delphine seule avec ses souffrances et ses plaies. Seule avec ces nouveaux rêves, ceux d’un voyage intérieur. Délire morphinique hospitalier d’une malade qui s’enferme provisoirement dans son corps et dans ses douleurs de classe 0 à 10… Les bruits les voix, les sons, prennent une toute autre importance lorsqu’on est enfermé dans un corps immobile. Tous les moments d’une journée hospitalière sont décrits avec férocité et réalisme, même s’ils sont imprégnés de ce délire dû à la morphine, seule à même de soulager les douleurs. Et dans une chambre d’hôpital, la vie est vite routinière. Il y a le chirurgien qu’on attend pendant des heures et des jours ; les infirmières et les médecins, qui font leur travail, mais disent rarement les mots que le malade attend, pas le temps, pas à eux de le faire. Il y a aussi les voisins de chambre, leurs familles, visiteurs bruyants ou éplorés. Les séries télé, minables mais réconfortantes. Et les médicaments, les nombres, les doses, l’intensité de la douleur, la chimie qui soigne, le mystère des délires, la victoire sur le monde sensible, celui de la douleur, des nerfs endormis, des jambes qui ne sentent plus rien.

Voilà un roman quelque peu déroutant, mais c’est une incursion intéressante dans la tête du malade, le délire est présent mais réduit au minimum, rendant assez crédibles les élucubrations hallucinées de la narratrice.

domiclire_POL2016 Sélection 2016 du Prix Orange du livre


Catalogue éditeur : éditions de l’olivier

Le Monde sensible

Delphine navigue sur les océans et rencontre des monstres marins.
Elle fait des équations, des calculs, établit des courbes.
Elle croise une femme en robe couleur de Soleil et une femme en robe couleur de Nuit.
Toutes deux sont en réalité les infirmières qui se relaient à son chevet. Les chiffres, eux, désignent les variations de la douleur.
Et la navigation commence quand la morphine coule dans ses veines.
Car Delphine est hospitalisée à la suite d’un accident.
Et Morphée est devenu le centre de ses désirs et de ses rêves.
Le Monde sensible raconte ce voyage intérieur. Il n’est pas certain que la narratrice souhaite en revenir.
Collection : Littérature française / Parution : 14 janvier 2016 / Livre : 130 × 185 mm 192 pages : EAN : 9782823609493 16,00 €

Certaines n’avaient jamais vu la mer Julie Otsuka

Espoir, illusion, déception : dans le très beau roman « Certaines n’avaient jamais vu la mer », Julie Otsuka nous fait entendre les voix multiples de ces jeunes japonaises qui ont traversé l’océan pour un rêve de vie meilleure.

Certaines n’avaient jamais vu la mer -

Dans les années 1900, de nombreuses jeunes filles japonaises ont traversé l’océan pour se marier aux états unis. Leurs famille avaient besoin de ce mariage, d’autres sœurs à marier, des familles pauvres qu’il faudrait aider, une hypothétique vie plus facile par-delà la mer, des lettres de leurs futurs maris tellement jolies et rassurantes. Expérience si difficile pour celles dont on sait que « certaines n’avaient jamais vu la mer »… où l’on comprend que partir du Japon, cette constellation d’Iles, ne pouvait être qu’un long et difficile voyage vers l’inconnu.
Le rêve était tentant. La réalité l’était souvent beaucoup moins, photos d’un autre, mensonges sur le véritable métier exercé et sur la réalité de la vie du futur époux, solitude, abandon des familles vers lesquelles on ne peut plus retourner sans honte, il faut donc rester sur le continent, et apprendre un autre vie, d’autres mœurs, d’autres coutumes.
Les japonaises seront ouvrières agricoles, dure à la tâche, silencieuses, fiables, aidant les maris bien peu fortunés, mariage, enfants, deuils, travail difficile et mal payé, puis la guerre avec le japon qui éclate, et les japonais accusés d’être des espions, enfermés et déportés dans des camps, abandonnées par une population autochtone qu’ils servaient et avec qui ils cohabitaient, mais qui ne les avait jamais vraiment acceptés ni intégrés.

Instantané de l’histoire décrit avec un style très particulier, la narratrice prend les voix de ces jeunes filles, de ces épouses, de ces femmes et de ces veuves, montrant chaque étape de leur vie, le voyage, l’arrivée, les futurs époux, les mariages, les enfants, la vie dans toutes ses étapes, englobant dans un « nous », en exemples multiples et lancinants, la réalité de toutes ces vies. Ce style parfois déroutant m’a gênée par moments, car il m’a semblé difficile de m’attacher à un personnage en particulier puisque aucun n’est réellement suivi. Mais quel beau livre malgré tout !


Catalogue éditeur : Phébus ; 10/18

L’écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l’auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu’elles n’ont pas choisi.
C’est après une éprouvante traversée de l’océan Pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. Lire la suite

Littérature étrangère / Date de parution : 30/08/2012 / Format : 14 x 20,5 cm, 144 p., 15.00 € / ISBN 978-2-7529-0670-0

Les vies multiples de Jeremiah Reynolds, Christian Garcin

Un reportage qui se lit comme un excellent roman

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Perturbée au début par la profusion d’anecdotes historiques, j’ai finalement dévoré ce récit sur la vie d’un aventurier hors normes.

Quelle vie ! Dans les années 1810 aux États Unis, Jeremiah Reynolds rencontre John Cleves Symmes Jr et embrasse en partie ses théories sur une terre creuse depuis les pôles, territoires jusqu’alors inexplorés. Les États Unis sont en guerre, au même moment Napoléon bat en retraite en Russie, Victor Hugo écrit ses plus grandes œuvres, Halley avance une théorie confirmée aujourd’hui sur une comète nommée depuis comète de Halley. Quelle époque de découvertes où l’on cherche encore un passage vers des mondes fabuleux !
Jeremiah Reynolds fera de nombreuses conférences, ira jusqu’en Antarctique, manque mourir dans ces contrées hostiles inconnues, ira côtoyer les indiens Mapuches aux confins du Chili, partira à la recherche du mythique grand cachalot blanc (inspirant Herman Melville et son Moby Dick …) rencontrera Edgar Allan Poe. Une vie de roman à une époque où tout semble encore possible. Jeremiah Reynolds a vécu une enfance compliquée, mais c’est un homme qui se prend très rapidement en main, il a des terres à découvrir, des théories à prouver, un nouveau monde s’ouvre à lui.

J’ai vraiment aimé ce roman, qui m’a un peu rebutée sur ses premières pages, mais qui entraine rapidement le lecteur à la suite des aventures de cet intrépide marin, aventurier, explorateur, avocat, écrivain aussi, qui vit plusieurs vies en une et dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Une belle aventure, une belle écriture qui ne lasse pas son lecteur et qui au contraire l’emporte dans le sillage des aventuriers, une jolie réussite.

Catalogue éditeur : Stock
Étonnant et fulgurant destin que celui de Jeremiah Reynolds : après avoir probablement été le premier homme à poser le pied sur le continent antarctique en 1829 et avoir fait de cette expédition un récit qui influença Edgar Allan Poe pour ses Aventures d’Arthur Gordon Pym, il devint colonel pendant la guerre civile chilienne, chef militaire des armées mapuches, avocat à New York, effectua un demi-tour du monde, et écrivit un récit de chasse au cachalot blanc qui fut peut-être à la source d’un des romans les plus lus et les plus commentés de la littérature américaine et mondiale.

Collection : La Bleue / Parution : 06/01/2016 / 160 pages / Format : 135 x 215 mm / EAN : 9782234078895 / Prix: 17.00 €