En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

La folie douce d’un couple fantasque totalement imprévisible

Ils vivent en dehors du temps, avec leur fils, narrateur de ce roman étrange, attachant et, en apparence seulement, bien farfelu.

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C’est par la voix du fils que se déroule leur histoire, avec, en parallèle, le récit du père.
Elle, Liberty Bojangles, c’est la mère. Elle danse et vit dans un monde parallèle. Impossible de lui donner un prénom  puisque son mari lui en offre un nouveau tous les deux jours. Lui, il raconte des histoires extraordinaires, possède des garages et en vit bien. Leur rencontre est une fête, ils dansent, tombent amoureux, se jurent de ne jamais se quitter et vivent l’un par l’autre, l’un pour l’autre. Pour vivre intensément cette vie décalée, lui vend tous ses biens. Ils profitent de la vie, des amis invités chaque jour à faire la fête lors de soirées qui s’étirent jusqu’au petit matin, des boissons fortes à gogo, et toujours, de danser sur l’air de Mr Bojangles, de Nina Simone.

Vient un fils, qu’elle aime à la folie, mais folie douce là aussi. Un fils qui sans vraiment tout comprendre, apprend à vivre dans cet univers fantasque, lui qui ment à l’école sur sa vie de famille, et qui ment à la maison sur la vie à l’école, parce qu’il a bien senti que sa famille est unique et différente des autres.

C’est un livre étrange et terriblement émouvant, qui démarre comme une blague, loufoque, superflu, et qui gagne en profondeur au fil des pages. De totalement ensoleillées, bariolées, superficielles, les pages s’assombrissent, la réalité arrive à sourdre des mots, des scènes évoquées tant par le père que par le fils. Car cette folie apparente est une maladie profonde qui va changer la vie du couple, leur relation aux autres, au monde, et à eux-mêmes, puisqu’ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Et surtout, l’auteur nous pose une question : jusqu’où est-on prêt à aller par amour ? Beaucoup l’ont cité, mais oui, il y a un brin de folie à la façon de Boris Vian dans ces pages, pas égalée certes, mais intéressante. Ici point de nénuphar, mais plutôt des montagnes de courrier, des scènes de folie pas ordinaire et toujours la musique lancinante et omniprésente. Et qui sait si on ne peux pas également penser à la grande Virginia Wolf, en lisant ces pages. Voilà assurément un livre qui se dévore en quelques heures et ne laisse pas indifférent.

Sélection 2016 du Prix Orange du livre

Catalogue éditeur : Finitude

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.
L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de L’Écume des jours.

Roman 2016 / 13,5 x 20 cm / 160 pages isbn 978-2-36339-063-9 / 15,50€

8 réflexions sur “En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

  1. Aurelie avril 9, 2016 / 19:29

    Je vous mets en lien sur mon propre article qui sera bientôt publié! 🙂

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  2. Henri-Charles Dahlem avril 26, 2016 / 22:56

    Comme je suis en accord avec toi:  » Voilà assurément un livre qui se dévore en quelques heures et ne laisse pas indifférent. » collectiondelivres.wordpress.com

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    • Domi avril 11, 2021 / 19:05

      C’était une belle surprise lors de sa lecture aussi pour moi. Florida, le dernier paru de l’auteur, est dans ma bibliothèque, à lire bien vite.

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