La diagonale de reines, Bernard Werber

Quand la diagonale fait un flop

Mais qui sont ces reines ?

Nicole O’Connor est australienne, elle descend d’une famille d’Irlande du Nord. Son père est éleveur de moutons. Nicole a un défaut majeur, elle ne supporte pas de se retrouver seule. Elle ne peut vivre heureuse qu’avec du monde autour d’elle. Elle souffre d’autophobie.

Monica Mac Intyre est quant à elle une américaine dont la famille est originaire d’Écosse. Elle vit avec sa mère à New-York. Elle souffre de la maladie opposée, elle ne supporte pas la foule. Cette profonde hantise des autres s’appelle l’anthropophobie.

L’une et l’autre apparaissent au début de l’histoire alors qu’elles ont 12 ans à peine. Et pour chacune, cela commence plutôt mal, mais papa d’un côté, maman de l’autre, sont là pour tout excuser, tout pardonner.

Jusqu’au jour où elles doivent s’affronter lors d’une compétition d’échec à Reykjavík en Islande, en marge du championnat mondial d’échec où s’affronteront Boris Spassky et Bobby Fischer. Cette compétition est le point de départ d’une rivalité qui va s’exacerber tout au long de leurs vies. D’abord face à face devant leur échiquier, puis sur l’échiquier mondial. Car au fil des ans, elles s’affrontent, se traquent, se détestent, se font du mal, la bataille est ouverte et il semble bien que le combat ne s’arrêtera que lorsqu’il n’y aura plus de combattant.

À chaque étape de leur vies, et surtout de leurs affrontement, l’auteur mêle les grandes catastrophes ou éventements majeurs de notre histoire récente à travers la planète. Nous faisant profiter d’un cours d’histoire, sociologique, géostratégique et historique. Tout en intercalant à ces différents événements des chroniques de l’Encyclopédie du savoir relatif et absolu d’Edmond Wells, qui est en fait un autre titre écrit par Bernard Werber.

Chacune évolue à sa façon, en opposition avec l’autre. L’une va prendre le parti de l’ouest, l’autre de l’est, l’une celui de la collectivité, l’autre celui de l’individualisme à outrance. Et chacune à son tour va utiliser un événement particulier pour mener sa lutte sans merci contre sa rivale. L’occasion de nous rappeler ces faits historiques à travers la stratégie des joueurs d’échec, mais pas seulement.

Terrorisme en Irlande, guerre en Afghanistan, stratégie soviétique pour s’étendre sur le monde, rien ne nous est épargné. Comme si chacun de ces faits ne découlaient que de la volonté de l’une ou de l’autre des protagonistes. Dans un soucis de régler leurs comptes, elles utilisent la planète et ses catastrophes pour régner.

J’ai eu très souvent envie de sourire, voire même de rire, beaucoup levé les yeux au ciel tant les ficelles étaient grosses. Même si j’avoue que le rappel des grands faits historiques des dernières décennies était plutôt bien fait, utile sans doute pour qui ne s’intéresse pas vraiment à l’actualité. En confrontant systématiquement deux visions opposées de la société, l’auteur veut nous en démontrer tous les excès.

Pourtant, je ne garderai pas un grand souvenir de cette lecture, trop peu crédible, trop excessive, totalement superficielle, voire même frôlant le comique quand il s’agit des rencontres et des combats supposés des deux reines. Tout ceci est tellement peu réaliste qu’on n’arrive même pas à y croire.

Et cependant, j’ai eu envie d’écouter jusque au bout. D’une part parce que Caroline Victoria, la lectrice, a une voix vraiment agréable et fait bien passer ce texte, j’ai aimé sa façon d’incarner les deux femmes, il fallait de l’énergie et y croire pour y arriver aussi bien. Mais aussi parce que je me demandais à quel moment cela allait être crédible, en fait, jamais. Alors, pas le bon moment pour moi ? Peut-être, ou pas. Ah, on est loin à mon avis de la qualité des deux premiers romans de l’auteur que j’avais tant aimé, Les fourmis et Le jour des fourmis, découverts lors de leur parution et qui m’avaient laissé un très grand souvenir.

Catalogue éditeur : Audiolib, Le Livre de Poche

Et si vous n’étiez qu’un pion dans leur jeu ?
Deux femmes, deux destins, deux visions opposées du monde. L’une croit dans la force du groupe. L’autre, en l’individualisme.
Leur duel est inévitable… laquelle aura l’avantage ?
Des années 1970 à 2050, entre guerres, attaques terroristes et espionnage, elles vont s’opposer sans répit et sans merci. Leur terrain de jeu s’étend aux quatre coins de la planète, devenue un échiquier géant dont les humains sont les pièces.

Parution : 09/11/2022 / Lu par Caroline Victoria / Éditeur d’origine Albin Michel / Durée 12h19 / EAN 9791035411602 Prix du format papier 26,90 € / EAN numérique 9791035411831 Prix du format numérique 24,45 €

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