Quand Dieu apprenait le dessin. Patrick Rambaud

L’histoire abracadabrantesque de la quête des reliques de Saint Marc par Venise, en 828

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Le tout début des années 800, en France et à Venise, est une période d’obscurantisme. Louis le Pieux est empereur des Francs. Il n’est autre que le fils du grand Charlemagne, on comprend qu’il lui est difficile de s’imposer en passant après un père aussi emblématique. L’empire connaît une très grande instabilité politique et religieuse.

Au même moment, à Venise, la ville souhaite assurer son indépendance face à la suprématie d’autres villes prospères et établies. A cette époque, tous les moyens sont bons pour affirmer sa place,  pourquoi pas par exemple l’idée totalement saugrenue d’aller chercher la sainte relique de saint Marc, alors conservée jalousement à Alexandrie, pour en faire le protecteur de la cité des doges ?

Manipulation politiques et religieuses ne font pas peur aux régnants. Et quand la cité des Doges décide qu’elle doit s’affranchir de la tutelle des autres villes, en particulier de celle très menaçante de Rome, tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. Y compris de laisser carte blanche à ses plus emblématiques commerçants. Car les commerçants ont l’habitude d’aller d’un pays à l’autre pour y échanger esclaves et soieries contre métaux et objets manufacturés, ils seront les meilleurs messagers et les seuls à même de négocier et de transporter les restes du saint.  Mais l’aventure s’avère  aussi intrépide que rocambolesque.

C’est en tout cas l’objet de ce très étonnant roman. Patrick Rambaud nous conte l’histoire abracadabrantesque mais passionnante de ce voyage, de cette quête et des différents personnages qui vont réaliser ce voyage. Il nous parle surtout de cette époque fort complexe pendant laquelle le christianisme s’étend de part et d’autre de la méditerranée. A l’arrivé de la relique, le Doge de Venise dédie une église à saint Marc l’évangéliste puis les reliques rapportées par les marchands seront conservées dans la basilique éponyme, toute de marbre, mosaïques, pierres précieuses, comme pour mieux assoir la magnificence de la ville.

Quand Dieu apprenait le dessin est un roman qui se lit d’une traite, tant l’écriture, le rythme, l’intrigue sont fascinants et prenants. Un roman qui fait passer un excellent moment, et qui plus est, une lecture dont on a l’impression de sortir un peu plus savant.

Catalogue éditeur : Grasset

Au début du IXe  siècle, «  nous étions à l’âge des ténèbres. Le palais des doges n’avait pas encore remplacé la lourde forteresse où s’enfermaient les ducs. Les Vénitiens étaient ce peuple de marchands réfugiés dans les lagunes, pour se protéger des barbares. Ils ne voulaient pas affronter des ennemis mais cherchaient des clients  : aux uns, ils vendaient des esclaves, aux autres du poivre ou de la soie. Leur force, c’étaient les bateaux – dans une Europe encore aux mains des évêques et des Papes.  »
Venise la récalcitrante excite les convoitises et s’exaspère du pouvoir de Rome. Le 31 janvier 828, le doge de Rialto envoie deux tribuns en mission à Alexandrie pour ramener par tous les moyens la dépouille momifiée de saint Marc… Lire la suite

Parution : 10/01/2018 / Pages : 288 / Format : 130 x 205 mm / Prix : 19.00 € / EAN : 9782246814863

2 réflexions sur “Quand Dieu apprenait le dessin. Patrick Rambaud

  1. theunamedbookshelf février 2, 2018 / 10:45

    Je viens de le terminer également, c’est une petite pépite ! Le sujet ne m’attirait pas particulièrement au début, et pourtant, j’ai passé un très bon moment de lecture.

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