Omero le fils caché, Christos Markogiannakis

Omero, fils de papa et mama vit une enfance heureuse et solitaire loin du mode qui l’entoure. Dans cet isolement assumé par le couple que forment ces parents étranges, aimants mais qui ne montrent aucun sentiment maternel ou paternel classique, il est semble-t-il protégé par un parrain qui offre, donne, finance, mais n’apparaît jamais.

Mais qui est Omero. Là est toute la question du roman.

Dans la vie de Maria Callas, il semble qu’il y eu à un moment donné l’existence d’un enfant prématuré décédé quelques heures après sa naissance, cela se serait passé le 30 mars 1960. Maria Callas l’amoureuse d’Aristote Onassis, riche armateur grec marié et déjà père de deux enfants, célèbre et puissant, amoureux de la divine cantatrice. Une relation dense et déchirante, où l’amour le disputait au tragique. Où il n’y avait de place ni pour le couple qu’ils formaient pourtant de manière sporadique mais portés par une attraction irrésistible, ni pour un enfant issu de cet amour fou.

Dans cet étrange roman qui semble nous révéler tant de vérités et qui pourtant est tout sauf avéré, j’ai aimé suivre la vie de chacun des protagonistes. S’ils ne sont jamais nommés précisément, j’ai suivi Maria et Aristote, Christina et son frère, Jacqueline et junior, chacune de ces célébrités dont le moindre geste, le moindre acte ou faux pas, était épié par la planète entière pendant des décennies.

Si j’ai eu envie de lire ce roman, j’étais vraiment perplexe avant de le commencer et je me demandais comment l’auteur allait appréhender cette histoire de filiation sans tomber dans l’excès ou le ridicule. Et je me suis laissée happer par Omero le fils caché, mort à la naissance mais dont la vie a été largement prise en charge par son géniteur. Par cet enfant devenu adolescent puis cet homme à la recherche de ses racines, qui oublie dans sa quête l’essentiel, sa propre existence, l’amour qui lui a été réellement donné, pour courir toute une vie ou presque après les fantômes de ceux qui lui ont été refusés à la naissance.

C’est une véritable surprise, un livre dévoré en deux soirées. Une lecture qui me donne envie d’écouter les disques de La Callas, de retrouver les personnages qui ont fuit Omero mais l’ont entouré de leur ombre parfois menaçante, souvent protectrice, de la mère au père en passant par la veuve ou la fille, de savoir si c’était une chance ou une malédiction, ou pas finalement, car l’histoire est assez belle et se suffit à elle même ainsi.

Catalogue éditeur : Plon

Omero est mort deux fois.
Une première fois à sa naissance – un certificat de décès l’atteste –, une seconde fois ses soixante ans passés.
Quel est ce mystère ?
Le 30 mars 1960, une femme met au monde un enfant prématuré. Il s’agit de Maria Callas. Le père est Aristote Onassis. Le nouveau-né est déclaré mort dans les heures qui suivent.
Et s’il avait survécu ?
Commence ici l’incroyable histoire d’Omero Lengrini, leur fils caché. Sur les traces de ses illustres parents, d’Athènes à Rome, de Paris à New York, Omero va tirer au clair une saga familiale tissée de mensonges, de manipulations et de tromperies.
Une histoire jusqu’ici inconnue.

Traduit par Maxime DesGranges
Date de parution : 28/09/2023 / 21.90 € / EAN : 9782259316989 / pages : 448

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