Une femme debout, Catherine Bardon

Il n’est pas toujours indispensable de remonter loin dans le temps pour trouver des situations inadmissibles et voir les hommes réduits en esclavages par d’autres qui ne sont autres que leurs voisins.

En 1976, je n’avais pas encore vingt ans et libre comme l’air je traversais les États-Unis en stop d’est en ouest. C’était hier.
En 1976, Sonia Pierre a treize ans, et comprend que ceux qui l’entourent doivent se révolter pour enfin vivre libres. C’était aussi hier.

Sonia Pierre est née en 1963, en République Dominicaine. Ses parents étaient arrivés dans un Batey depuis Haïti tout proche dans l’espoir de vivre enfin la vie d’une famille normale, de fuir la misère et de pouvoir gagner assez pour s’installer et aider la famille restée au pays. Ce qu’ils ne savaient pas c’est qu’ils quittaient leur liberté pour se jeter dans les filets des exploiteurs sans pitié et seraient traités pire que des esclaves par les propriétaires des champs de canne à sucre.

Treize enfants et une vie plus tard, sa mère est toujours vivante, cela tient presque du miracle tant les conditions de vie sont rudes. Grâce à la ténacité d’un missionnaire venu éduquer les enfants, elle accepte que sa fille Sonia aille étudier et poursuive ses études à la ville, tant cette dernière est brillante et fait preuve chaque jour d’une intelligence hors du commun.

Un jour la colère grogne au sein des ouvriers agricoles qui réclament augmentation et vie meilleure. Sonia n’est qu’une enfant, mais elle les accompagne, les soutien, les motive, elle est la seule à parler l’espagnol des dominicains et pas seulement le créole des haïtiens, elle sera leur porte parole dans la rébellion et pour les revendications.

Sonia Pierre fera des études brillantes, ira à l’université à Cuba, et consacrera sa vie à la défense des descendants des haïtiens exploités en République dominicaine, mais aussi à tous leurs enfants nés sur le sol de leur pays d’adoption mais jamais régularisés. La plus grande partie de ces enfants se retrouvant même apatride puisque Haïti refusait également de les reconnaître.

Reçue dans le monde entier, reconnue pour son combat de militante des Droits de l’Homme et récompensée à maintes reprises par les grandes instances internationales, seule la mort pouvait arrêter cette femme qui a consacré sa vie aux autres.

J’ai aimé la découvrir dans cette biographie romancée qui se lit d’une traite tant son parcours est à la fois singulier et fascinant.

Catalogue éditeur : Les Escales

République dominicaine, 1963. Sonia Pierre voit le jour à Lechería, dans un batey, un campement de coupeurs de canne à sucre. Consciente du traitement inhumain réservé à ces travailleurs, elle organise, à treize ans seulement, une grève pour faire valoir leurs droits. Une des rares habitantes du batey à suivre des études, elle devient avocate et consacrera sa vie tout entière à combattre l’injustice jusqu’à sa mort tragique.

Date de parution : 04/01/2024 / 21.00 € / EAN : 9782365698313 / pages : 288

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