Du même bois, Marion Fayolle

Évocation imagée et parfois dure d’un monde qui disparaît, celui de nos campagnes

Ils sont fait du même bois, celui qui fait les grand-pères, les pères, les fils, celui qui fait la grand-mère la mère et sa fille.
Le bois de la ferme et de la grange, des forêts qui entourent la maison, celle où l’on vit et où l’on meurt depuis tant de générations. Dans ces familles on reste là où on est né, et on y meurt, ensemble, soudés, pleuré mais jamais oublié.

C’est l’histoire de ces générations d’éleveurs, leurs vaches, leurs enfants, leurs vies, que l’autrice nous raconte là. Avec ses mots imagés et tendres. Rudes et violents parfois, comme ce chien qui agresse et tue, comme ces hommes qui meurent un jour, ces vaches foudroyées, ces corps qui pourrissent à l’abri du mur.

C’est une vie de labeur, isolés du reste du monde, en quasi autarcie, mais que les jeunes ne peuvent plus s’engager à suivre, eux qui partent plus loin, qui ne veulent plus être esclaves des bêtes à nourrir à soigner à élever.

Un roman étonnant, très court mais pourtant très dense, qui évoque un monde qui disparaît alors qu’il était à notre porte, un monde que la plupart d’entre nous ignore. Le monde de mes grands parents et de la ferme que nous avons quittée il y a déjà plusieurs décennies. Celui d’un monde paysan à la dérive face à mondialisation, à la modernisation, au désir des plus jeunes de vivre ailleurs et autrement, loin de ce monde rude et exigeant.

Un titre de la sélection 2024 du Prix Orange du Livre

Catalogue éditeur : Gallimard

Dans une ferme, l’histoire se reproduit de génération en génération : on s’occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l’étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer.

128 pages / ISBN : 9782073025814 / 16,50 € / Parution : 04-01-2024

2 réflexions sur “Du même bois, Marion Fayolle

    • Domi Mai 1, 2024 / 12:32

      j’ai bien aimé à la fois le sujet et la façon d’en parler, ces générations de paysans d’un autre temps que l’on oublie, comme nous en avons certainement connu

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