Le syndrome de la vitre étoilée. Søphie Adriånseñ

Avec  « Le syndrome de la vitre étoilée » Søphie Adriånseñ nous entraine avec bonheur dans les pensées et les obsessions, les malheurs et les joies de Stéphanie, jeune trentenaire qui rêve d’un enfant et panique à l’idée de voir tourner son horloge biologique…

Le Syndrome de la vitre étoiléeAprès une foultitude d’examens pour comprendre pourquoi elle n’arrive pas à « tomber enceinte », il s’avère que le problème ce n’est pas Stéphanie mais bien son amoureux, celui avec qui elle a décidé de vivre malgré les avis contraires de la famille, malgré les dix ans d’écart, malgré la différence sociale dont elle n’a rien à faire mais qui inquiète ses proches. Et si le problème c’est lui, l’envie d’enfant se construit à deux. Elle va donc passer toutes les étapes de la procréation assistée, subir et souffrir, pour rien, échec, souffrance, déprime. Tout en voyant autour d’elle ses amies procréer, élever les enfants dont elle rêve, sa famille faire des réflexions idiotes, de celles qui vous donnent mal au ventre et mauvaise conscience et qui vous font dire « pourquoi moi et pas les autres ? » alors que vous n’y êtes pour rien.
Désir d’enfant qui tourne à l’obsession et qui détruit tout, l’amour, le vrai (car maintenant le seul but de la relation est de procréer), l’amitié (gâchée par des « pourquoi elles et pas moi » insidieux et persistants), la confiance en soi, en l’avenir, et jusqu’au couple, si solide jusque-là. Obsession qui est celle de nombreuses jeunes femmes puisqu’il est souvent dit qu’un couple sur cinq n’arrive pas à procréer.

Portant sur des interrogations actuelles, « le syndrome de la vitre étoilée » est écrit avec beaucoup d’humour, de justesse et même de tendresse. J’ai aimé sa structure en courts chapitres d’à peine une page parfois, intitulés « Dans un livre », « maintenant », « un souvenir », etc., et qui expriment des sentiments, une page de journal, quelques pensées, des extraits de livres, des phrases et quelques poncifs de donneurs de leçon qu’on croise immanquablement autour de soi. Alors on les tourne ces pages-là, vite même, et on a envie de savoir si Stéphanie va réussir à se sortir de cette impasse… Et comment elle va se retrouver après avoir subi ce syndrome de « La vitre étoilée, c’est celle du flipper qui, sous les coups des joueurs frustrés d’avoir laissé échapper la bille, se brise sans se disloquer. Les fissures lui confèrent un aspect céleste. C’est quand tout est brisé à l’intérieur alors qu’à l’extérieur tout semble tenir. On peut même trouver ça joli. Après généralement, ça fait tilt. »… Un roman épistolaire n’est généralement pas ce que je préfère car je m’y ennuie parfois… mais avec celui-ci, point d’ennui, au contraire, voilà un livre que l’on va lire pour se détendre et qui fait du bien.

#rl2016


Catalogue éditeur : Fleuve éditions

Un garçon, une fille, dix ans de vie commune. De cette équation parfaite naît le désir d’enfant. Puis les difficultés arrivent. Le désir se transforme. Le garçon et la fille aussi. Un couple sur cinq connaît des difficultés pour avoir un enfant.
Derrière cette proportion, combien d’autres statistiques ? De formules intrusives ? De conseils « bienveillants » ? De boîtes de tampons ? De pieds dans les étriers ? D’amis auxquels on ment ? De bouteilles éclusées ? Combien de pensées magiques pour conjurer le sort et cette foutue proportion ?
Voilà des questions – des obsessions – que la narratrice de ce roman tente d’éclairer sous un jour nouveau en découpant sa pensée comme on range la commode de son adolescence.
Ce qui démarrait comme un chemin de croix frappe par sa lucidité, sa drôlerie, sa cruauté et prend la forme du journal rétroéclairé d’une jeune femme qui découvre le pouvoir d’être libre.

Date de parution : 25 Août 2016 / Roman contemp. GF / 352 pages / ISBN 9782265115682

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