Jiazoku, Maëlle Lefèvre

Avec Jiazoku, roman de la sélection du prix littéraire de la Vocation, Maëlle Lefèvre entraîne ses lecteurs à Tokyo dans le quartier de Kabukichō, le territoire des Yakusas.

Les jeunes prostituées de Kabukichō n’ont pas la vie facile. Lorsque Guan Yin a choisi d’émigrer à Tokyo, c’était pour y réussir sa vie et aider ses parents restés en Chine. Mais tout comme pour Bo, son amie de galère, la vie ne lui a fait aucun cadeau. Désespérée, elle accepte de devenir mère-porteuse pour de riches chinois. La fin de la loi sur l’enfant unique a créé des besoins et des exigences qui ont accéléré le trafic d’enfants mis en place pour les Yakusas.

Kei, l’enfant « porté » par Guan Yin, ne connaitra jamais ses parents morts dans un accident de voiture. Élevé d’abord dans un orphelinat, puis par sa mère porteuse et Daisuke, un yakusa repenti, il découvre ses origines sur le tard…

Le récit de la vie Guan Yi et de Kei alterne avec celui de Fen à Shanghai. A la mort de ses riches parents, elle est élevée par une tante aussi exigeante qu’acariâtre. Mais si pour elle la vie est facile, la solitude auprès de cette tante qui ne sait pas exprimer ses sentiments et la perte de ses parents lui pèsent profondément…

Maëlle Lefèvre nous fait voyager de 2016 à 2035 dans un univers à la fois sordide et fascinant. Émotion garantie avec ce premier roman qui parle de trafic d’enfants entre le Japon et la chine, de mères porteuses dans le milieu de la prostitution, mais avant tout de l’amour qui existe entre parents et enfants. Cet amour qui manque tant à certains pour grandir dans la confiance et la sérénité, amour inconditionnel des mères pour leurs enfants qui les aide à grandir dans la confiance, ou même manque d’amour qui handicape aussi surement qu’une blessure physique.

J’ai été impressionnée par l’écriture de Maëlle Lefèvre, par sa connaissance du Japon et de ses coutumes, mais aussi par la psychologie de ses personnages. Son texte foisonne de nombreux détails, langage, habitudes, qui montrent à quel point elle s’est imprégnée des différentes mœurs et coutumes du Japon, y compris jusqu’au vocabulaire. Cette immersion dans une culture si différente de la nôtre rend ce voyage encore plus intéressant. Le contrôle de soi, des sentiments, l’image que l’on se doit de donner aux autres, sans cesse présents dans la vie des personnages sont un des aspects de cette société japonaise que nous avons parfois tant de mal à comprendre.

Roman lu dans le cadre de ma participation au jury du prix littéraire de la Vocation 2019.

Catalogue éditeur : Albin-Michel

Kabuchiko, le quartier le plus dangereux de Tokyo, territoire des yakusas. Daisuke, membre du redoutable clan Kobayashi, dirige un vaste réseau de mères porteuses vouées à approvisionner de riches chinois en mal d’enfants.
Kei, qui a été conçu pour un couple de Shanghaiens, n’a pas connu ses parents, morts accidentellement avant sa naissance. Il a grandi entre l’affection de sa mère porteuse et la défiance de Daisuke, qu’il considère comme son père. Jusqu’au jour où ce dernier lui révèle le secret de sa naissance et l’existence de sa sœur, restée en Chine. Kei entreprend dès lors de partir pour Shanghai, décidé à relier le fil de ses origines. Jiazoku : de « jia » en chinois et « kazoku » en japonais, deux mots qui signifient « famille ».

Sur fond de trafics et d’exploitation humaine, Maëlle Lefèvre, dix-neuf ans, explore dans ce premier roman émouvant l’amour idéal qui unit parents et enfants.

Prix 20.00 € / 2 Janvier 2019 / 140mm x 205mm / 352 pages / EAN : 9782226403148

Une réflexion sur “Jiazoku, Maëlle Lefèvre

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s