À l’encre rouge, Marjorie Tixier

Un joli roman sur la relation parfois difficile entre une mère et une fille

Pendant que Pierre et Jeanne s’échinent à tenir l’auberge du petit village d’Hazebrouck, leur fille Lysiane se rêve déjà en Dolly Parton, chanteuse comme son idole qu’elle écoute à longueur de temps dans son walkman.

Le jour où le beau Fred Solange pousse la porte de l’auberge, elle est immédiatement séduite et s’enivre sur sa moto, elle vole avec lui vers Lille et la musique, le succès, enfin, le sien à lui, futur chanteur, et s’imagine qu’il pourrait l’aider à chanter. Et si cet amour de jeunesse était le vrai, le beau ? Hélas, ce qui s’avère n’être pour lui qu’une passade est une déchirure pour cette gamine de seize ans. La déception est grande. Lysiane est abandonnée, meurtrie, enceinte. Elle décide d’avorter, mais Jeanne implore.

Neuf mois plus tard, Jolene est là et la vie de Lysiane est bouleversée. Mais elle est belle Lysiane, avec ses cheveux blonds ses jolis ongles peints et ses envies d’ailleurs. Alors elle part et laisse son bébé aux mains de ses parents. Après tout, ils l’ont voulue, ils n’ont qu’à l’élever.

elle vit désormais à Lille, et c’est un courant d’air qui débarque chaque quinzaine pendant quelques heures dans la vie de l’enfant. Une femme exigeante, sans tendresse ni affection mais de plus en plus jalouse de cet amour qui éclaire la vie de ses parents et de sa fille. Années difficiles pendant lesquelles la petite fille trouve l’amour qui lui manque auprès de ses grands-parents. Mais Lysiane est une femme jalouse, meurtrie, blessée, une mère exigeante.

Elle arrache la gamine au cocon familial pour enfin espérer vivre ses rêves par procuration. S’ensuivent alors de longues périodes difficiles pour cette enfant mal aimée et ces grand-parents meurtris à qui on a enlevé le soleil de leur vie. Pourtant Jolene grandit, la quitte et s’épanouit loin de sa mère, loin de ses grands-parents, enfant meurtrie sauvée par la musique, enfin, pas par celle de Dolly Parton.

L’autrice aborde ici le délicat problème d’une maternité non souhaitée, de la difficulté d’être mère, de la relation toxique qu’il peut y avoir parfois dans les familles entre parents et enfants. Tout comme des forces et souvent des faiblesses qui s’affrontent et font que l’on ne sait pas ou ne peut pas protéger les enfants qui souffrent.

Un joli roman sur une relation difficile entre une mère exigeante et dure, et une enfant bien trop docile, parfois trop pour être réaliste tant on voudrait elle aussi la secouer pour lui dire de ne pas tout accepter pour moins souffrir. J’ai aimé suivre cette famille dans ce roman lu quasiment d’une traite, avec émotion et une certaine dose de plaisir.

Catalogue éditeur : Fleuve éditions

Lysiane n’a jamais voulu être mère, et Jolene n’a jamais considéré comme telle cette tornade blonde aux ongles rouges qui débarquait un lundi sur trois à l’auberge de ses parents pour lui couper les cheveux et faire des remarques acides.
L’enfant grandit loin dans sa paisible province pendant que la mère, partie à la ville, s’épuise à combattre des moulins. Jusqu’à ce qu’elle pose les yeux sur cette fille dont elle ne s’est jamais souciée. Et décide qu’elle sera sa revanche sur la vie.
EAN : 9782265156210 / Pages : 320 / 19.90 € / Date de parution : 05/01/2023

3 réflexions sur “À l’encre rouge, Marjorie Tixier

  1. zazy février 7, 2023 / 07:56

    Faut-il toujours écouter ses parents ? un enfant est victime de la jalousie de l’un de ses parents comme du non-amour. Cet enfant demandera toujours de l’amour auprès des autres, peut-être seulement de l’attention et cela en fait une proie facile pour les profiteurs (ses)

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    • Domi février 7, 2023 / 09:54

      Tellement complexe cette relation parents-enfants, et bizarre aussi comme tu dis cette recherche d’amour à tout prix. Là c’est vrai qu’on a un peu de mal à la comprendre cette petite Jolene, qui laisse tout passer à sa mère, même les pires douleurs, comme la séparation d’avec les grands-parents

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