Ceux qui restent, Jean Michelin

Il y a la guerre, et les coulisses, ceux qui restent à l’arrière, les familles…

Là, des soldats en OPEX. On en entend parler régulièrement dans nos journaux ou dans les médias, surtout lorsque l’un d’eux meurt sur un théâtre d’opération. Mais derrières ces soldats, il y a des hommes, et ceux qui les attendent, femme, enfants, parents. Ceux qui restent au pause, ceux qui les espèrent vivants.

Là, il y a aussi tous ces hommes d’une compagnie qui sont revenus vivants quand leur camarade est mort au bout du monde pour des missions parfois obscures, souvent risquées. Et cette fraternité d’arme que nul autre que ceux qui ont combattu ensemble ne peut comprendre. Liés à jamais par l’expérience et le partage de l’indicible.

Dans le premier roman de Jean Michelin il y a tous ceux là, tout cela, et plus encore.

Stéphane a quitté l’armée pour rentrer chez lui définitivement, au grand soulagement de Mathilde. Mais quitte t-on vraiment ce corps qui vous a fait vivre avec les camarades, dans les combats, la peur, la fraternité, et dans lequel vous sentez que vous êtes à votre place. La nuit, Stéphane ne dort pas, il court, seul, dehors, pour oublier cet autre qu’il ne veut plus être.

Lulu faisait partie de sa compagnie. Mais lulu a disparu et son épouse ne sait pas où il est parti. Alors ses anciens camarades et son nouveau chef partent à sa recherche. Pour rassurer Aurélie, pour lui éviter de se faire renvoyer de l’armée, par fraternité et par solidarité dans doute, parce qu’on ne lâche pas un frère d’arme.

L’auteur nous plonge dans ces jours intenses où tous les quatre partent à la recherche de lulu, mais sans doute aussi à la recherche deux même et de leurs véritables aspirations, de leurs souvenirs commun, de leur histoire à construire, des départs et des retours, des interrogations silencieuses de ceux qui attendent et des silences de ceux qui reviennent.

Ici ou là,
Ici ou ailleurs, le lecteur les suit dans leurs pérégrinations quelles soient réelles ou dans leur tête, car ces quelques jours de recherches les plongent tous dans les événements du passé, ou dans ce qui pourrait advenir au futur.

Un très bon premier roman sur la vie militaire, les questionnements et les atermoiements, les doutes et les regrets, la vie en somme. Des personnages complexes et attachants et une trame crédible en font un bon moment de lecture.

Un roman de la sélection 2023 des 68 premières fois

Catalogue éditeur : Héloïse d’Ormesson

Comme chaque matin, l’aube grise se lève sur l’immuable routine de la garnison. Mais cette fois, Lulu manque à l’appel. Lulu, le caporal-chef toujours fiable, toujours solide, Lulu et son sourire en coin que rien ne semblait jamais pouvoir effacer, a disparu. Aurélie, sa femme, a l’habitude des absences, du lit vide, du quotidien d’épouse de militaire. Elle fait face, mais sait que ce départ ne lui ressemble pas. Quatre hommes, quatre soldats, se lancent alors à sa recherche. Ils sont du même monde et trimballent les mêmes fantômes au bord des nuits sans sommeil. Si eux ne le retrouvent pas, personne ne le pourra.
EAN : 9782350877891/ pages : 240 / 19.00 € / Date de parution : 18/08/2022

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