Neuf rencontres et un amour, Jérôme Attal

Qu’est-ce qui fait qu’en ce jour de mars, Antonin Artaud décide de se rendre la soirée à laquelle il a été invité. En retard, coiffé de son habituelle casquette, quoi-que, peut-être pas si habituelle que ça, cette casquette des New-York Yankees, attendu parce que différent sans doute, hésitant entre fuir et entrer. Antonin et ses allures de Dandy, ses yeux clairs, son cœur de poète et ses déséquilibres mentaux qui font tout le sel de sa créativité singulière. Car Antonin Artaud est définitivement celui qui sort du cadre, de tous les cadres.

Qu’est-ce qui fait que la belle et désirable Anaïs Nin se trouve déjà là. Décidée, adulée, écoutée par tous, elle est immédiatement séduite par ce jeune homme différent, timide, apeuré. Libre comme l’air mais plus mariée que certains, plus accompagnée que d’autres par Arthur, son amant écrivain, un peu âgé mais tellement inspiré, attachant, américain.

Entre lui et elle, le coup de foudre est immédiat. Mais, car il y a un mais, pour Antonin, l’amour ne peut être véritable qu’après neuf rencontres, ni plus, ni moins. Alors il convient d’attendre, d’aider le ciel et leur destin, de provoquer ces rencontres, d’imaginer pour savoir où cela va les mener, quel amour leur est promis. Parce que bien évidement, s’il doit y en avoir un, il ne pourra être que grand, magique, unique, comme eux.

Que peuvent-ils faire alors ? Se rencontrer, se plaire, se chercher, se découvrir, se refuser, s’espérer, se fuir, se perdre, s’en désoler.

C’est à l’ombre de cet amour naissant que l’auteur nous entraîne dans les méandres de la création littéraire et artistique de l’époque. Le journal d’Anaïs Nin y tient toute sa place, toute comme la créativité d’Arthur Miller. Les affres d’Antonin Artaud aussi, sa maladie et ses troubles psychologiques implicites, mais réels en filigrane. On y rencontre les artistes qu’ils ont côtoyés avec leurs extravagances et leur talent. Il nous mène aussi vers de réflexions qui restent très actuelles sur le désir, l’amour, l’envie et la fidélité. Sur ces autres que l’on rencontre, que l’on aime, avec qui on vit.

J’avais beaucoup aimé 37, étoiles filantes, le roman dans lequel Jérôme Attal faisait revivre Alberto Giacometti le temps d’une nuit. J’ai aimé rencontrer Antonin et Anaïs dans ce beau roman de la rentrée littéraire de janvier. J’ai aimé les incursions très actuelles qui percutent cette rencontre d’une autre époque. Elles donnent un coté léger et décalé aux personnages et à leur histoire.

Catalogue éditeur : Fayard

Quand Antonin rencontre Anaïs, le coup de foudre est immédiat, et réciproque.
Il est célibataire, elle non. Pourtant, malgré son mari et ses amants, elle est plus libre que lui.
Qu’importe, le compte à rebours est lancé. Car d’après Antonin, à partir de l’instant où nous rencontrons une personne qui nous plaît, nous n’avons que neuf chances, huit autres rencontres, pas une de plus, pour que se décide une histoire d’amour.
Au gré de leurs retrouvailles, qu’elles soient liées au pur hasard ou à des rendez-vous programmés dans Paris, Anaïs et Antonin se découvrent, et tentent de vivre avec ardeur. Dans une époque chahutée, où les obstacles sont nombreux, quelle issue trouveront-ils à cette irrépressible attraction ?

Jérôme Attal est l’auteur d’une vingtaine de livres, romans et récits, dont 37, étoiles filantes. Également auteur, compositeur, interprète, il a reçu en 2020 le Grand Prix SACEM de la chanson française pour l’ensemble de son œuvre.

Date de parution 03/01/2024 / pages 270 / EAN 9782213726021 Prix du format papier 20,00 € / EAN numérique 9782213728391 Prix du format numérique 14,99 €

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