Une saison à Montparnasse, Colin Thibert

Comment être libre, audacieuse, amoureuse, dans le Paris des années folles

Il n’est pas toujours facile de naître fille. Même lorsque l’on appartient à une grande famille de soyeux lyonnais. Peut-être même plus encore, car dans ces grandes familles, ce sont les hommes qui portent le nom, héritent, et décident pour les femmes, filles, sœurs.

Gabrielle Bertholon est de ces filles-là. Seule fille de la famille, à la mort soudaine du père, ses frères décident de reprendre l’affaire et si possible en essayant de lui voler discrètement une part de son héritage. Heureusement pour elle, son parrain l’abbé Migeaud veille sur son sort.

N’ayant rien à perdre, et contre l’avis de tous sauf celui de l’abbé, Gabrielle est partie à Paris et s’est inscrite au cour de dessins de l’académie Serepenski. Non pas qu’elle rêve de faire carrière comme artiste, mais qui sait, cela lui plairait bien plus que de trouver un gentil mari. Elle va suivre assidûment les cours du maître, et tomber amoureuse d’une femme aussi discrète qu’attirante, avec qui elle s’installe rapidement.

Mais deux femmes dans un appartement, cela fait vite jaser, la concierge madame Ernest en particulier, et les bien-pensants toujours prompt à la délation. Son parrain est prévenu, puis ses frères. Comment peut-on laisser une femme faire cela, qu’en dira-t-on si cela se sait, et l’honneur de la famille, voyons !

Sans même avoir le temps de réagir, voilà Gabrielle embarquée pour la Suisse et ses cures de repos bienfaisantes. Elle n’est pas au bout de ses surprises. Ni de sa vie, car Gabrielle possède un moyen inaliénable pour être libre, sa peinture, et cela personne ne peut le lui enlever.

Vont s’ensuivre quelques péripéties qui nous entraînent dans le milieu des faussaires et des malfrats, des enquêteurs à la petite semaine qui surveillent couples adultères et femmes honnêtes, des conséquences de la crise de 29, et nous font pénétrer dans le milieu des grandes familles et de l’industrie des soieries lyonnaises, entre autre.

Incursion réussie également du côté de ces familles qui n’hésitaient pas à faire interner ces filles un peu trop libres, un peu trop désobéissantes, un peu trop différentes et qui auraient pu leur faire de l’ombre dans la bonne société. Quelques hommes aussi ont subit ces séjours en clinique au grand air, sans que rien ne soit possible pour les en faire sortir.

Un roman qui se lit avec plaisir, l’auteur nous entraîne dans le Montparnasse des années 20. celui des artistes, de leurs modèles, où tout était à faire, malgré la grande crise, où insouciance rimait parfois avec pauvreté mais le plus souvent avec liberté.

Catalogue éditeur : éditions Héloise d’Ormesson

Dans le cercle fermé des soyeux lyonnais, Gabrielle étouffe. À la mort de son père, elle part s’installer à Paris dans l’espoir de devenir peintre. En 1920, les cafés, les bals, les bordels et les cabarets de la capitale sont en effervescence. En se frottant à la société cosmopolite des artistes de Montparnasse, la jeune femme découvre une existence plus libre et des amours plus dangereuses. Craignant un scandale, sa famille décide d’intervenir. Mais un événement à l’autre bout du monde va rebattre les cartes…

Date de parution : 07/03/2024 / 20.00 € / EAN : 9782350879390 / pages : 272

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