La petite sonneuse de cloche, Jérôme Attal

à la recherche de l’amour romantique dans les pas de Chateaubriand

A la mort de l’éminent professeur Joe J. Stockholm, son fils Joachim consulte le cahier qui permettait à son père de s’exprimer avec ses soignants. Là, il retrouve un projet de livre qui porterait sur les amours cachées -mais qui ont compté dans leur vie- des grands écrivains.

Fort de cette interrogation, en se basant sur une phrase extraite des mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, il tente de comprendre quelle aurait pu être la réalité d’une rencontre dans l’abbaye de Westminster : une petite sonneuse de cloche, un baiser.

Voilà le fils parti en lieu et place du père sur les traces de François-René de Chateaubriand lors de son premier séjour à Londres au printemps de 1793. L’écrivain voyageur a vingt-cinq ans et déjà un long parcourt qui l’a mené jusqu’en Amérique. Comme tant d’autres nobles, il a fui la France de la terreur qui fait tomber les têtes à tout va. C’est un jeune homme fiévreux, sans un sou en poche et mort de faim qui s’endort une nuit dans les allées ventées et glaciales de l’abbaye. Là, a-t-il vraiment rencontré Violet, la petite sonneuse de cloche ?

Parti à la rencontre des sonneurs de cloche, Joachim croise la route de la jeune Mirabel, bibliothécaire de son état.

Alternant ces deux époques et la quête des deux jeunes hommes, l’auteur nous fait faire un double voyage dans le temps aussi érudit que poétique. Avec d’une part Londres, sa saleté, son automne pluvieux, ses migrants arrivés de France, et d’autre part la situation politique française au 18e comme toile de fond à cette quête de l’amour rêvé. J’ai aimé parcourir les rues de Londres restituées avec un réalisme qui n’est jamais dénué d’humour, même dans les situations qui auraient pu être tragiques ou désespérées. L’écriture parfois légère, empreinte de fantaisie, et le sujet bien documenté, rendent aussi poétique qu’agréable ce conte d’un hypothétique et romantique amour.

Du même auteur, on ne manquera pas de lire 37, étoiles filantes, pour passer une nuit avec Alberto Giacometti  ou encore L’appel de Portobello Road, qui nous entraine également à Londres.

Catalogue éditeur : Pocket et Robert-Laffont

« J’entendis le bruit d’un baiser, et la cloche tinta le point du jour. »
Cette petite phrase des Mémoires d’Outre-Tombe est peut-être un détail, mais son écho hante encore le professeur Joe J. Stockholm. Qui est donc cette petite sonneuse de cloches de l’abbaye de Westminster qui, lors de l’exil de Chateaubriand à Londres, séduisit l’écrivain ? Existe-t-elle seulement ? Fauché par la canicule, le professeur ne le saura jamais. C’est son fils, Joachim, qui, reprenant le flambeau paternel, grimpera dans l’Eurostar à la poursuite du grand homme, sur les pas vagabonds d’un cœur amoureux…

Jérôme Attal est écrivain et auteur de chansons. Il a publié une dizaine de romans, parmi lesquels, chez Robert Laffont, Les Jonquilles de Green Park et 37, étoiles filantes (également disponibles chez Pocket).

Pocket : EAN : 9782266297721 / Pages : 256 / Parution : 13/08/2020 / 6,95€
Robert-Laffont : EAN : 9782221241660 / Pages : 270 / Parution : 22/08/2019/ 19€

Une réflexion sur “La petite sonneuse de cloche, Jérôme Attal

  1. Matatoune septembre 20, 2020 / 21:41

    Un roman que j’avais bcp aimé aussi. Sa façon de revisiter le romantisme à l’époque contemporaine et d’y confronter celle de Chateaubriand, ou l’inverse , avait été une bon moment de lecture 😉

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