La succession. Jean-Paul Dubois

Comment vit-on le départ de ses proches, de ses parents, lorsque l’on ne rêve que de pratiquer son sport de prédilection sous le soleil de Miami. Dans « La succession », son dernier roman, Jean-Paul Dubois explore avec beaucoup de légèreté et d’ironie en apparence, les relations familiales, la transmission et l’héritage moral.

DomiCLire_la_succession.jpgPaul Katrakilis a laissé à Toulouse son père médecin, seul rescapé d’une famille où de grand-père en belle fille, d’épouse en beau-frère, comme une tare indélébile et génétiquement transmissible, le suicide est la seule porte de sortie. Paul a été initié jeune à la cesta punta au pays basque. Tout juste achevées ses études de médecine, il part pratiquer la chistera sous le soleil de la Floride. Là, il s’entoure de très peu d’amis, d’une femme qu’il aime sans espoir, et d’un chien qu’il sauve des eaux. Jusqu’au jour où le décès brutal de son père le contraint à revenir à Toulouse.
C’est alors le difficile retour dans la maison lourde des départs mais également de la présence toujours prégnante des défunts. Il est délicat de se réadapter, de changer de métier, d’affronter les souvenirs, de vider la maison, et sans doute de comprendre enfin qui était ce quasi inconnu, son propre père. La découverte sera pour Paul bouleversement, sidération, interrogation, puis compréhension et acceptation. C’est aussi un long cheminement vers la famille, l’héritage, la fatalité, la recherche d‘un bonheur parfois si difficile à trouver.

De cet auteur, J’avais adoré Une vie française dans lequel l’ironie piquante cède le pas à une grande sensibilité et à une vision particulièrement corrosive de toute une époque. On retrouve ici cette plume à la fois critique, mordante, et sensible.  Comme toujours dans les romans de Jean-Paul Dubois, la légèreté n’est qu’apparente. Les sentiments émergent et ont finalement la part belle. Les questionnements sont bien plus profonds qu’il n’y parait de prime abord, le destin, le choix que l’on a ou pas, la vie que l’on choisit, autant de questions auxquelles il est bien compliqué de savoir répondre. Tragique, comique, sensible, ironique, un brin désespéré et certainement désabusé, voilà du grand Jean-Paul Dubois.

Envie de suivre Paul de Toulouse à Miami…


Catalogue éditeur : Editions de l’Olivier

Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Jamais il n’a connu un tel bonheur. Pourtant, il se sent toujours inadapté au monde. Même la cesta punta, ce sport dont la beauté le transporte et qu’il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasserle poids qui pèse sur ses épaules.
Quand le consulat de France l’appelle pour lui annoncer la mort de son père, il se décide enfin à affronter le souvenir d’une famille qu’il a tenté en vain de laisser derrière lui.
Car les Katrakilis n’ont rien de banal: le grand-père, Spyridon, médecin de Staline, a fui autrefois l’URSS avec dans ses bagages une lamelle du cerveau du dictateur; le père, Adrian, médecin lui aussi, est un homme étrange, apparemment insensible; la mère, Anna, et son propre frère ont vécu comme mari et femme dans la grande maison commune. C’est toute une dynastie qui semble, d’une manière ou d’une autre, vouée passionnément à sa propre extinction.
Paul doit maintenant rentrer en France pour vider la demeure. Lorsqu’il tombe sur deux carnets noirs tenus secrètement par son père, il comprend enfin quel sens donner à son héritage.

Parution 18 août 2016 / Livre 140 × 205 mm 240 pages / EAN : 9782823610253 / 19,00 €

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