Eiffel, Nicolas d’Estienne d’Orves

Le monument le plus visité de Paris est-il une belle déclaration d’amour ?

Alors qu’il est déjà célèbre et vient de finir l’ossature de celle qui représente à jamais la porte du nouveau monde, cette statue de la liberté qu’il construit en collaboration avec le sculpteur Bartoli, Eiffel rêve de participer au projet de l’exposition universelle de 1889. Il souhaite réaliser un métro qui transporterait les parisiens d’un bout à l’autre de la capitale. Mais c’est sans compter sur les désirs du gouvernement qui pense à une construction magistrale pour symboliser la grandeur de la France, un siècle après la révolution française.

En se basant sur un projet de ses collaborateurs, Gustave Eiffel propose alors une tour extraordinaire qui devra être implantée en bord de Seine en plein Paris. Prodige architectural en particulier pour sa réalisation dans un terrain meuble qui se rempli d’eau à mesure que sont creusés les emplacements des piliers, l’ingénieur met à profit ses compétences pour finaliser l’œuvre majeure de l’exposition.

Ce que l’on sait moins est sans doute que la création de cette tour s’accompagne de la rencontre totalement imprévue, surtout aussi longtemps après, avec son grand amour de jeunesse. Cette jeune bordelaise qu’il avait imaginé épouser et qui a hanté ses rêves sera sa muse et sa source d’inspiration sur le chantier titanesque de notre éternelle Dame de Fer. Cette tour qui devait être détruite dix ans plus tard et qui étend son ombre majestueuse et incontestée sur la capitale.

N’oublions pas que son édification a été source de nombreux conflits et de violentes contestations. L’auteur met particulièrement bien en situation toutes les contraintes, contestations, railleries dont Eiffel a été victime lors de la construction de son monument éphémère. Nous permettant peut-être d’avoir un peu plus d’indulgence envers ce qui aujourd’hui aussi nous perturbe ou nous choque, qui sait ? Alors si la tour que chacun connaît sous le nom de tour Eiffel a une forme pour le moins étonnante, lisez ce roman ou courez voir le film pour comprendre le pourquoi de ce grand A qui surplombe Paris depuis 1889.

Catalogue éditeur : Michel Lafon

Paris, 1886. Obsédé par « sa » tour de métal, une bagatelle d’acier de 300 mètres de hauteur qu’il s’est lancé le défi de construire en plein Champ-de-Mars, Gustave Eiffel ne quitte plus ses ateliers. Certes, l’Exposition universelle mérite bien ce pari, et la France, de croire à nouveau en sa toute-puissance. Mais est-ce l’unique raison qui pousse celui qu’on surnomme « le magicien du fer  » à griffonner sans relâche des plans pour trouver la forme parfaite ? Depuis ce dîner chez le ministre du Commerce, et cette idée folle qu’il a lancée devant le Tout-Paris, l’ingénieur est comme possédé. Quelles que soient ses esquisses, c’est Adrienne, son amour perdu réapparue ce même soir, qui se dessine, la magnifique cambrure de son dos qui cascade depuis la nuque jusqu’à la taille. L’illumination le frappe : ce n’est pas une ligne droite qui doit mener du pilier au sommet, mais une courbe, incarnée, vivante. « Nous allons construire un rêve ! » Désormais la vie de Gustave ne tient plus qu’à un A majuscule, celui de sa tour qui s’élance dans le ciel de Paris, prête à le transpercer et le conquérir…

Écrivain et journaliste né en 1974, Nicolas d’Estienne d’Orves est l’auteur d’une trentaine d’essais et de romans salués par la critique, notamment son Dictionnaire amoureux de Paris.

Parution : 23 septembre 2021 / prix : 19,95€ ISBN : 9782749945866

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