Ce roman autobiographique nous entraine à la rencontre de Félix de Recondo, de sa fille Léonor et de l’ami Ernesto Hemingway.
Léonor de Recondo, écrivain violoniste, Félix de Recondo, peintre et sculpteur, se rejoignent dans cette chambre 508 de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière pour la longue et éprouvante dernière nuit du père. Là, les pensées de Félix s’envolent vers l’enfance, l’Espagne et le pays basque, mais aussi vers Ernest Hemingway, l’ami plus âgé que Félix va retrouver, car la mort aboli toutes les différences, d’âge en particulier.
Les chapitres, très courts, alternent les voix de Félix, de Léonor et d’Ernesto, pour nous rendre compte des belles choses du passé. La voix de Félix pour évoquer l’enfance, Amatxo et la grand-mère, l’amitié avec Ernest Hemingway, mais aussi la guerre civile espagnole, la destruction de Guernica, le franquisme, la lutte, la fuite vers la France, et l’exil, définitif qui vous ampute d’une partie de vous-même, la mort de ses enfants d’un premier lit. La voix de Léonor pour évoquer l’enfance aussi, avec ce père artiste qui lui façonne un violon unique, mais aussi pour évoquer la douleur de la perte du père, que l’on aime par-dessus tout, et ses dernières heures qui s’étirent dans la douleur et le souvenir, dans une austère et impersonnelle chambre d’hôpital. La voix d’Ernesto pour évoquer l’amour, les femmes, la guerre, la mort.
J’avais déjà aimé Amours du même auteur. Ici, dans un style différent, plus personnel, Léonor de Recondo nous offre un roman triste et beau comme des notes de violon qui s’échapperaient d’une chambre où l’on veille celui qui bientôt ne sera plus… Manisfesto est indiscutablement un superbe roman de cette rentrée de janvier.
Roman lu dans le cadre de ma participation au jury du Prix des lecteurs BFM l’Express
Catalogue éditeur : Sabine Wespieser
« Pour mourir libre, il faut vivre libre. » La vie et la mort s’entrelacent
au cœur de ce « Manifesto » pour un père bientôt disparu. Proche de son dernier
souffle, le corps de Félix repose sur son lit d’hôpital. À son chevet, sa fille
Léonor se souvient de leur pas de deux artistique – les traits dessinés par
Félix, peintre et sculpteur, venaient épouser les notes de la jeune apprentie
violoniste, au milieu de l’atelier. L’art, la beauté et la quête de lumière
pour conjurer les fantômes d’une enfance tôt interrompue.
Pendant cette longue veille, l’esprit de Félix s’est échappé vers l’Espagne de
ses toutes premières années, avant la guerre civile, avant l’exil. Il y a
rejoint l’ombre d’Ernest Hemingway. Aujourd’hui que la différence d’âge est
abolie, les deux vieux se racontent les femmes, la guerre, l’œuvre accomplie,
leurs destinées devenues si parallèles par le malheur enduré et la mort
omniprésente.
Les deux narrations, celle de Léonor et celle de Félix, transfigurent cette
nuit de chagrin en un somptueux éloge de l’amour, de la joie partagée et de la
force créatrice comme ultime refuge à la violence du monde.
Parution 10 janvier 2019 / Prix : 18 €, 192 p. / ISBN : 978-2-84805-314-1
J’ai beaucoup aimé Manifesto, essaye Point Cardinal ça peut te plaire
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Merci pour le conseil ! C’est vrai qu’il me tentait aussi lorsqu’il est sorti.
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