Un challenge lecture en 2024 ?

Je vois passer sur quelques profils Instagram cette bonne idée #moins10dansmapalen2024

Que pensez-vous de ce challenge, vous avez envie de participer vous aussi ?

J’ai donc sorti 10 titres de ma bibliothèque, oui, ma bibliothèque car depuis que je les ai sortis des cartons de déménagement, et surtout depuis que j’ai enfin une bibliothèque, je n’ai pas réussi à séparer les titres lus de ceux qu’il me reste à lire…

Dix, pourquoi pas douze, un par mois ? Bon, commençons par dix :

  • Peupler la colline, Cécila Castelli, éditions Le Passage
  • Mille ans après la guerre, Carine Fernandez, éditions les Escales
  • Ce que combattre veut dire, Miriam Toews, éditions Buchet-Chastel
  • Le bureau d’éclaircissement des destins, Gaëlle Nohant, éditions Grasset
  • L’autre moitié du monde, Laurie Roux, éditions du Sonneur
  • Le Mal-épris, Bénédicte Soymier éditions Calmann-Levy
  • Omero le fils caché, Christos Markogiannakis édition Plon
  • Roman Gary s’en va-t-en guerre, Laurent Seksik, éditions J’ai lu
  • Reviens, Samuel Benchetrit, éditions Pocket
  • J’irai tuer pour vous, Henri Loevenbruck

J’espère que je tiendrai le pari, et que je viendrai vous en parler ici !

La bibliothèque des rêves secrets, Michiko Aoyama

Une rencontre comme on les aime, se laisser séduire par l’esprit du Japon

Quel est le lien entre Tomoka, jeune femme de 21 ans vendeuse de prêt-à-porter, Ryô 35 ans comptable chez un fabricant de meubles, Natsumi 40 ans ex-membre du service éditorial d’un magazine, Hiroya 30 ans et toujours sans emploi, Masao 65 ans retraité de la célèbre fabrique des merveilleux Honey Dome de Kuremiyadô ?

Et si ce lien était tout simplement la bibliothèque du centre social d’Hatori.
Et surtout Komachi, imposante et mystérieuse bibliothécaire qui chaque jour fabrique des petits  objets en feutrage à l’aiguille et tape sur son clavier à la vitesse de la lumière.

Quel étrange personnage, imposante, déstabilisant, à la voix douce et empathique, elle a toujours les mots qu’il faut pour faire ouvrir les cœurs et enfin dire tout ce qui pèse et tourmente ceux à qui elle s’adresse lorsqu’ils viennent la consulter pour un conseil de lecture.

Elle leur propose une gamme complète de lecture et ajoute à chaque fois un livre dont le titre et le sujet semblent totalement saugrenus.
Et pourtant ! C’est justement là le déclenchement d’une introspection, d’une remise en question ou au contraire d’une façon de s’affirmer et se rassurer enfin. D’accepter d’être soi-même.

Il y a comme toujours dans les romans japonais une sérénité, une façon de voir la vie, les autres, soi-même qui aide et interpelle, qui rassure et interroge, qui permet à chacun d’avancer.
Avec bien sûr des vies qui se croisent et se répondent, car chacun des personnages pris à part a sa vie propre, mais chacun a aussi un lien ténu ou avéré avec les quatre autres.

Une jolie lecture pour cet été !

Catalogue éditeur : J’ai Lu

Imposante et énigmatique, coincée entre le paravent et le bureau d’angle d’une petite bibliothèque au cœur de Tokyo, Sayuri Komachi attend patiemment ceux qui décident de venir la voir. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, salariés ou retraités…, ils sont tous au carrefour de leur vie. À chacun, la mystérieuse bibliothécaire propose un ouvrage totalement inattendu, bien loin de celui qu’il était venu chercher. Et derrière cette lecture imprévue se dessinent toujours les premiers jalons d’un nouveau départ.
Un roman choral poétique qui célèbre le pouvoir des livres et l’importance qu’une personne attentive et attentionnée peut avoir sur le destin d’autrui.

Traduction (Japonais) : Alice Hureau

Paru le 24/05/2023 / 8,50€ / 352 pages – 110 x 177 mm / EAN : 9782290384275

L’émouvante et singulière histoire du dernier des lecteurs, Daniel Fohr

Avant que le lecteur lambda ne devienne une espèce en voie d’extinction, protégeons les derniers hommes-lecteurs 

Si aujourd’hui 85% des lecteurs sont des lectrices, il existe de fait un certain nombre de lecteurs, et donc d’hommes qui apprécient la lecture et aiment en parler.

Mais dans ce roman tout à fait délicieux et parfois désarmant, l’auteur imagine un monde dans lequel le dernier des lecteurs devra faire un choix s’il ne veut pas que le goût de la lecture s’éteigne avec lui. Transmettre sa passion à d’autres hommes, à ce fils qu’il pourrait élever un jour, devenir auteur lui-même pour enfin voir chez les libraires des thèmes qui pourraient intéresser ses coreligionnaires ?

Difficile de trouver la bonne solution même si toutes les options restent possibles. Enfin, s’il est encore temps, car rien n’est moins sûr. Dans le monde de notre narrateur, les hommes regardent les écrans, font du sport ou en parlent beaucoup, ont un travail et des responsabilités, et laissent la lecture et les rêveries qu’elle implique aux femmes.

Mais sont-elles seulement plus enclines à la rêverie, à la romance ou à l’évasion. Seraient-elles plutôt curieuses et surtout capables de s’intéresser à tous les sujets, tous les domaines, tous les voyages dans le temps ou dans l’espace, prêtes à comprendre, analyser, compatir, avoir de l’empathie pour les personnages et les situations qu’elles rencontrent dans les livres ? Capables d’échanger avec d’autres lectrices et de s’enrichir de ces échanges ? Car là est la question, que nous apporte la lecture ?

Ce que j’ai aimé ?

Voilà un auteur qui nous parle de littérature, du plaisir et du bonheur de lire, de la découverte, du partage et de l’échange, le tout avec un humour parfois grinçant, mais qui éveille nos consciences à réaliser que quelques poncifs éculés sur la lecture et les lecteurs (ou lectrices ?) sont bien trop souvent véhiculés sans que l’on s’en offusque ou que l’on tente de les contredire.

La façon dont il analyse les rôle des marqueteurs et des sondages pour adapter les sujets aux typologies de lecteurs, comme savent si bien le faire ces réseaux sociaux qu nous gouvernent déjà dans nos choix, quelle tristesse.

La lecture comme un moyen commun d’analyse des sociétés, des sentiments, comme guide, à prendre en exemple ou au contraire à rejeter, mais que l’on peut utiliser comme modèle ou référence, indispensable à nos sociétés.

Un regard satyrique, joyeux et parfois grinçant à souhait pour éveiller notre conscience aux bienfaits de la lecture, cette passion que certains d’entre pratiquent de manière intensive il faut bien l’avouer. Alors lisons et faisons lire les hommes autour de nous pour que ce roman ne deviennent pas une prophétie du XXIe.

On ne manquera pas d’aller lire l’article du blog de Daniel Forh sur ce roman.

Catalogue éditeur : Slatkine et Cie

2021 : 85% des lecteurs sont des lectrices.
Sans qu’on puisse l’expliquer, jour après jour, l’écart continue de se creuser et une projection raisonnable permet même d’affirmer que les lecteurs masculins auront totalement disparu en 2046. Peut-être avant. Ce roman raconte l’histoire du dernier homme qui lisait. Comment a-t-il vécu cette situation inédite, seul au milieu des femmes qui le comprennent encore et partagent sa passion ? Son destin est-il une impasse et saura-t-il renverser la situation ? Qu’en disent les autres hommes ? Un roman-manifeste, aussi drôle qu’inquiétant, que les femmes devraient faire lire d’urgence aux hommes avant qu’il soit trop tard.

Paru le 28 janvier 2021 / 160 pages / Prix : 12€ / ISBN : 978-2-88944-173-0

À la rencontre de l’association Désirdelire, la littérature en mouvement

Une association en Haute-Provence qui parle et (vous) fait parler de la littérature d’aujourd’hui. 

La présidente de l’association est Évelyne Sagnes.

Présidente-fondatrice de l’association Par sons et par mots (jusqu’en septembre 2020), active pendant dix ans sur le territoire des Alpes de Haute-Provence, avec des projets culturels menés avec les habitants. En charge de la programmation littéraire de l’association et modératrice des rencontres littéraires. Rédactrice d’un blog littéraire Tribunelivre

Bonjour Évelyne, pouvez-vous nous dire comment vous avez eu envie de créer Désirdelire ?

J’ai créé cette association il y a quelques mois (après une longue expérience dans une autre structure que j’avais aussi fondée), avec le désir de promouvoir la littérature d’aujourd’hui et la lecture, de faire connaître les auteurs, mais aussi les éditeurs et les traducteurs. Tous les acteurs du livre. Nous cherchons à établir des relations de proximité entre les publics et ces acteurs.

Quel est son but ?

Faire découvrir la littérature d’aujourd’hui, tous les acteurs du livre (auteur, traducteur, éditeur etc.), inciter à la lecture et impliquer les publics dans les actions. L’association organise des journées  avec les auteurs qu’elle invite : cette année le 10 avril avec Jadd Hilal et le 29 mai avec Arno Bertina. Avant leur venue des ateliers sont proposés. Pour cela nous travaillons avec d’autres associations : Le Labo des Histoires (pour les ateliers d’écriture créative avec les jeunes) et Le Paon Festival (pour les lectures mises en espace). Le jour de la rencontre, un échange s’instaure avec les participants qui restituent leur travail à cette occasion.

Nous avons également un partenariat avec les Correspondances de Manosque qui nous permet a minima de recevoir pour un événement l’auteur/l’autrice en résidence. 
Nous organisons enfin pour la première fois un atelier d’initiation à la traduction avec le CITL. 
Nous comptons inviter la directrice des éditions  Zulma, Laure Leroy,  chez qui notre autrice en résidence est éditée. C’est un partenariat avec une librairie.

Chaque année vous recevez un auteur en résidence. Qu’est-ce que cela signifie pour l’auteur ? Comment le sélectionnez vous ? Combien de temps vient-il ? Avec un but précis ?

L’auteur.e en résidence reste pendant deux mois sur le territoire (en 2021 à Reillanne – 04 en juin et septembre). Elle/il vient pour travailler sur une de ses créations en cours, dans un cadre différent, et assure une médiation culturelle que nous concevons ensemble. Pour cela, nous lui parlons des spécificités du territoire puisqu’il/elle devra s’insérer dans sa vie quotidienne et artistique. Nous invitons des auteur.e.s avec lesquels nous nous sentons des affinités littéraires et qui ont une vraie expérience du travail sur le terrain avec des publics divers.
Je précise que ces résidences sont possibles grâce au soutien de la DRAC.

Pouvez-vous nous présenter Laurence Vilaine, en résidence cette année ?

Nous connaissons Laurence Vilaine depuis plusieurs années. Nous avions été mises en relation par Pascal Jourdana, directeur de La Marelle à Marseille où Laurence avait été en résidence il y a quelques années. Le désir de travailler ensemble à un projet dans les Alpes de Haute-Provence s’est ainsi peu à peu dessiné et confirmé pour 2021. Elle a publié son troisième livre chez Zulma en août 2020, La Géante (j’en ai rendu compte sur desirdelire.fr)  

En temps de covid, comment organisez-vous vos activités ? En numérique ? En présentiel ?

Dès l’automne nous avons décidé de  décaler toutes nos actions et la résidence entre mars et octobre, dans l’espoir que les conditions sanitaires seraient plus favorables. Pour le moment c’est notre site qui est le lieu « vivant » de Désirdelire. Nous invitons ceux qui le souhaitent à participer à son animation. Nous mettons également en ligne des textes inédits que nous avons demandés à des auteurs déjà publiés (chez Actes Sud, Alma, Gallimard, le Nouvel Attila, Inculte etc.) : c’est une rubrique appelée « Carte blanche » Nous sommes très heureuses du succès qu’elle rencontre. C’est l’occasion encore de partager ces écritures toutes si différentes.

Évelyne, je crois que vous aviez un blog littéraire que vous avez laissé au profit de Désirdelire ? 

En effet, j’ai pour le moment laissé ce blog en pause. Les chroniques que je publie sont sur desirdelire.fr et parfois aussi sur mon blog Mediapart. Cela faisait beaucoup d’espaces d’expression ! 

Merci beaucoup pour cette attention portée à l’association Désirdelire !

Un grand merci Évelyne pour vos réponses.

Depuis cette semaine, l’association Désirdelire reprend sur son site une chronique de ce blog, dans la rubrique C’est à vous, Échos de blogs.

Merci Désirdelire car plus on parle des livres que l’on a aimé, plus on permet leur découverte par le plus grand nombre.